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27. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Le roi est environné de gens qui ne pensent qu’à divertir le roi et l’empêchent de penser à lui : car il est malheureux, tout roi qu’il est, s’il y pense. […] Les magistrats et les gouverneurs vendaient aux rois leurs injustices. […] Je suis le roi d’un peuple qui m’aime. […] Le roi arrivait à Dijon. […] Condition et devoirs d’un roi.

28. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Simon, 1675-1755 » pp. 223-233

Elle allait et venait du cabinet dans la chambre, en attendant le moment d’aller au passage du roi ; et son maintien, toujours avec ses mêmes grâces, était un maintien de trouble et de compassion que celui de chacun semblait prendre pour douleur. […] Elle ne tarda pas à revenir, et l’on sut qu’arrêtée dans l’avenue entre les deux écuries, elle n’avait attendu le roi que fort peu de temps. […] n’approchez pas, nous sommes pestiférés. » Je n’ai point su quel mouvement fit le roi, qui ne l’embrassa point à cause du mauvais air. […] Les plus fins d’entre eux, ou les plus considérables, s’inquiétaient déjà de la santé du roi ; ils se savaient bon gré de conserver tant de jugement parmi ce trouble, et n’en laissaient pas douter par la fréquence de leurs répétitions. […] De fois à autre, M. le duc de Berry demandait des nouvelles de Meudon, sans vouloir comprendre la cause de la retraite du roi à Marly.

29. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Vous êtes roi ? […] J’ai voulu que le roi se repentît de m’avoir traité si mal. […] Je t’appellerai Hamlet, mon roi, mon père, prince du Danemarck. […] l’histoire ne doit-elle pas respecter les rois ? […] Cette suite d’interrogations à un roi, et à  un roi justement irrité, serait hors de vraisemblance dans toute autre histoire.

30. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Massillon 1643-1743 » pp. 133-138

Son Avent et son Carême (1701-1704), prêchés devant Louis XIV, opérèrent de soudaines conversions, et le roi disait de lui : « Mon père, j’ai entendu plusieurs grands orateurs, j’en ai été fort content ; mais toutes les fois que je vous ai entendu, j’ai été mécontent de moi-même. » Nommé évêque de Clermont en 1717, il composa en six semaines son Petit Carême pour Louis XV enfant. […] tout ce qui passe est trop vil pour être le prix d’un temps qui est lui-même le prix de l’éternité : c’est pour nous démêler de la foule des enfants d’Adam, au-dessus même des Césars et des rois de la terre, dans cette société immortelle de bienheureux qui seront tous rois, et dont le règne n’aura point d’autres bornes que celles de tous les siècles. […] Ainsi le temps, ce don de Dieu, ce bienfait le plus précieux de sa clémence, et qui doit être le prix de notre éternité, fait tout l’embarras, tout l’ennui et le fardeau le plus pesant de notre vie1 La loi doit régner sur les rois Sire, c’est le choix de la nation qui mit d’abord le sceptre entre les mains de vos ancêtres ; c’est elle qui les éleva sur le bouclier militaire et les proclama souverains. […] En un mot, comme la première source de leur autorité vient de nous, les rois n’en doivent faire usage que pour nous… Ce n’est donc pas le souverain, c’est la loi, Sire, qui doit régner sur les peuples : vous n’en êtes que le ministre et le premier dépositaire ; c’est elle qui doit régler l’usage de l’autorité, et c’est par elle que l’autorité n’est plus un joug pour les sujets, mais une règle qui les conduit, un secours qui les protége, une vigilance paternelle qui ne s’assure leur soumission que parce qu’elle s’assure leur tendresse. […] O rois, exercez donc hardiment votre puissance, car elle est divine et salutaire au genre humain ; mais exercez-la avec humilité, car elle vous est appliquée par le dehors ; au fond, elle vous laisse faibles, elle vous laisse mortels, et elle vous charge devant Dieu d’un plus grand compte » 1.

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