Le serment de Louis le Germanique sera le premier monument de la prose officielle, comme le cantilène de sainte Eulalie est le premier symptôme de la poésie populaire. […] C’est donc par la poésie que se révèle le génie de notre race, si éminemment douée pour la prose. […] La prose enfin commence à nous montrer ses titres. […] Maintenant, c’est le tour de la prose. […] Dès lors, le temps approche où ces poëmes seront mis en prose et aboutiront à la Bibliothèque bleue qu’on lit encore dans nos villages.
Le roman poétique est celui dans lequel les événements ont quelque chose d’héroïque, et où surtout l’auteur affecte en prose les formes de style et les idées généralement réservées à la poésie. […] C’est pour cette sorte d’ouvrage qu’on a quelquefois proposé le nom de poème en prose. […] C’est une partie de la description des armes de Télémaque, description imitée des poèmes d’Homère et de Virgile, qui montrera ce que c’est que la prose poétique. […] Au-dessous des plus petites nouvelles, en diminuant toujours d’étendue, se trouvent les petits contes en prose, les historiettes, anecdotes, bons mots, reparties ingénieuses, etc.
Le vers qui manque de césure à l’hémistiche — ressemble à une ligne de prose : tels sont les vers suivants : Ma foi, j’étais un franc—portier de comédie. […] Il y a certains mots poétiques qui vont mieux aux vers qu’à la prose. […] L’inIversion est admise en poésie bien plus souvent qu’en prose ; elle est un des caractères essentiels et une des beautés du langage poétique ; elle lui donne de la grâce et de la vigueur. […] Genres en prose. Toutes les compositions en prose peuvent se partager en cinq genres, savoir : 1° Le genre oratoire, ou l’éloquence ; 2° Le genre historique ; 3° Le genre didactique ou philosophique ; 4° Le genre du roman ; 5° Le genre épistolaire.
Le livre que nous présentons aujourd’hui à la jeunesse renferme deux parties distinctes qui peuvent s’étudier simultanément : la première est une théorie générale de l’art d’écrire ; la seconde, une étude des genres de littérature en vers et en prose. […] L’histoire de la littérature, si intéressante et si utile quand elle est bien faite, suppose toujours une connaissance suffisante des principes de l’art d’écrire, et des genres tant en vers qu’en prose ; sinon elle est peu profitable, et souvent même inintelligible. […] L’étude des genres en prose qui termine l’ouvrage renferme un tableau complet de l’éloquence, de l’histoire et du roman ; nous avons fait un historique de ce dernier genre, dont nous avons signalé avec soin les dangers et les abus.