J’ai commencé par les Principes de l’Art d’écrire ; principes que je fais consister dans la correction, dans les agréments, dans la chaleur et la véhémence du style.
Ce que les philosophes grammairiens ont dit de la formation et des principes physiques du langage, doit faire sentir que chaque langue est plus ou moins susceptible de l’espèce d’harmonie dont nous nous occupons ici. […] Ces principes d’harmonie sont donc essentiellement dans la nature, qui n’est elle-même qu’harmonie, et qui ne pourrait subsister un moment sans l’accord admirable de toutes ses parties. […] Mais comme les vices que je combats ici dominent également dans ces deux écrivains ; comme je les crois, en général, de fort mauvais modèles à proposer aux jeunes gens, j’ai dû les signaler au commencement d’un ouvrage qui n’a pour but, et ne saurait avoir d’autre mérite, que de défendre les principes éternels du goût et de la raison.
Les principes que contient cet ouvrage ont pour but de former le style en faisant connaître quels sont les moyens que l’on peut employer pour unir la netteté à l’élégance. […] Ces principes sont rédigés spécialement pour les personnes qui veulent écrire avec pureté et distinction : ils sont le complément indispensable des études grammaticales. […] Le deuxième volume est le complément du premier : il renferme des lectures conformes aux principes expliqués dans le premier livre ; il lui vient en aide et offre l’avantage de faire connaître plus amplement les bons écrivains de notre pays.
Quelle doit donc être la religion fondée sur une pareille base, et qui a tellement perfectionné ce grand principe, qu’il semble impossible, même à la bonté toute-puissante, de rien ajouter maintenant à son excellence ! […] Ce passage rappelle un morceau célèbre de Claudien, que nous allons rapporter ici, quoiqu’il se trouve partout, parce qu’il peut nous fournir quelques réflexions utiles, sur la diversité des conséquences que l’on peut tirer d’un seul et même principe, diversement envisagé. […] L’auteur de ce dernier ouvrage ne s’est occupé que de la recherche et de la démonstration d’une seule vérité, qui, il est vrai, devient le principe de beaucoup d’autres. […] Mais c’est aux conséquences déduites de ces principes, que l’on va remarquer la différence de l’esprit qui les dictait. […] Mais qu’on relise avec attention ces belles descriptions qui nous enchantent, où trouvera-t-on le rapport moral et religieux qui fait un tout si sublime du grand système de la nature, parce qu’il en attache toutes les parties d’un seul et même principe, la présence et l’action d’un Dieu, que cet heureux cultivateur retrouve et adore partout : Tantôt dans ses guérets, tantôt dans son bercail, Il rend hommage au ciel des fruits de son travail.