À qui n’en vient-il pas dans l’esprit par cette porte banale de la mémoire, toujours ouverte à tout ce qui est imitation et mode ?
L’homme qui dans le commerce de la société connaît ce qui convient dans les manières et dans les propos, qui est attentif à ne jamais manquer aux égards réciproques que les hommes se doivent, qui porte la délicatesse jusqu’à s’oublier lui-même en certaines occasions pour se sacrifier à l’agrément ou à l’avantage des autres, ne manquera jamais aux bienséances lorsqu’il sera obligé de parler en public. […] Tout ce qui est propre à établir une vérité, à constater un fait, porte le nom de preuve. […] L’une se propose le vrai, sur lequel elle s’exerce par la pensée : l’autre se propose le bon, vers lequel elle se porte par son désir et par une impulsion naturelle. […] Ceux qu’il porte en lui-même sont ses facultés physiques, intellectuelles et morales. […] On porte en soi les premières ; les autres sont produites par des causes hors de nous.
Je lis dans la lettre de madame de Sévigné sur la mort de Vatel : « Vatel monte à sa chambre, met son épée contre la porte et se la passe au travers du cœur ; mais ce ne fut qu’au troisième coup (car il s’en donna deux qui n’étaient pas mortels) qu’il tomba mort. » Voilà une véritable parenthèse.
Les quatre fins dernières de l’homme y sont traitées avec cette raison saine et religieuse, qui porte la conviction dans l’âme, et avec cette éloquence de sentiment qui la pénètre et la maîtrise.