Dans la poésie, dans l’éloquence, les grands mouvements des passions deviennent, froids quand ils sont rendus en termes communs et dénués d’imagination. […] Ses Poésies Sacrées surtout, la partie la plus recommandable de ses Œuvres, devinrent, pour le patriarche de la secte, la source d’une foule de plaisanteries, plus dignes, pour la plupart, d’un bateleur de la foire, que d’un homme tel que Voltaire.
Cette assimilation de la poésie avec la peinture, on le comprend aisément, ne saurait être rigoureuse, et Lessing a fort bien montré dans son Laocoon que la principale différence qui séparait ces deux arts était que la poésie peint une action progressive et la peinture une action permanente.
Ronsard gâta la langue en transportant dans la poésie française les composés grecs dont se servaient les philosophes et les médecins. […] A un petit nombre d’exceptions près, réservées à la poésie, elle admet peu de variations dans l’arrangement des mots. […] Le français est, sur cet article, d’une sévérité inflexible ; il repousse de la prose toute espèce de transposition, et en tolère à peine un petit nombre dans la poésie. […] La poésie prodigue volontiers les épithètes ; elle les admet sans trop de scrupule, pourvu qu’elles fassent image et qu’elles flattent l’oreille. […] Que la poésie, par ses mensonges agréables et par ses fictions instructives, délasse quelquefois leur imagination de l’austérité des philosophes et de la monotonie de l’histoire.
I, p. 234) la seconde fois (De la Poésie dramatique, II, 4, t.