Pour me tirer des pleurs, il faut que vous pleuriez. […] Cicéron, il est vrai, exige de son orateur qu’il pleure, qu’il gémisse avec son auditoire ; il veut signa doloris sententiis, verbis, voce, vultu, collacrymatione.
Il caresse ses auditeurs, il flatte leur orgueil national, il compare la patrie qui pleure ses jeunes guerriers à l’année qui a perdu son printemps, il dit que ceux-ci sont immortels comme les dieux : Car nous ne voyons pas les dieux en leur essence ; mais par les honneurs qu’on leur fait, et par les grands biens dont ils jouissent nous conjecturons qu’ils sont immortels, et les mesmes choses sont en ceulx qui meurent pour la défense de leur païs.
Non seulement le public ne regarde pas cette noble fille comme « une impudique et un monstre », mais il s’intéresse chaque soir à ses malheurs et pleure avec elle. […] Le partisan ne songe qu’à affliger le peuple pour faire fortune ; il se forme une âme insensible à la pitié, « il ne pleure ni ses amis, ni sa femme, ni ses enfants ».
Remplissez l’air de cris en vos grottes profondes, Pleurez, Nymphes262 de Vaux263, faites croître vos ondes ; Et que Lanqueil enflé ravage les trésors, Dont les regards de Flore264 ont embelli ces bords.