. = On jouit de la paix du cœur, en maîtrisant ses passions. […] Mais, continue-t-il, ce qui rend l’ellipse, non seulement excusable, mais digne même de louange, c’est lorsqu’il s’agit, comme ici, de s’exprimer vivement, et de renfermer beaucoup de sens en peu de paroles, surtout lorsqu’une violente passion agite la personne qui parle.
Les objets sublimes sont toujours grands dans leurs dimensions, les objets beaux sont comparativement petits ; la beauté est unie et polie, elle aime la parure et les ornements ; le sublime est simple, souvent même rude et négligé ; la légèreté et la délicatesse s’unissent à la beauté, tandis que le sublime demande la solidité et les masses ; les limites sont inséparables du beau, le sublime peut être illimité, et le plaisir qu’il procure est accru par l’absence même des limites ; l’exacte proportion des parties entre souvent dans la composition du beau, mais dans le sublime on fait peu de cas de la symétrie ; enfin, le sentiment du sublime réveillant en nous ce qu’il y a de grand, de noble, de sérieux dans notre nature, nous élève au-dessus de nous-mêmes et nous dispose au mépris de ce qui est vil, aux généreux sacrifices et aux vertus austères, tandis que le sentiment du beau excite toutes les affections bienveillantes de notre nature et nous dispose à l’amitié, aux sentiments aimables, aux passions douces.
La répétition des mêmes mots a beaucoup de grâce en poésie, quand elle sert à peindre les passions, comme la joie, la douleur, la tendresse, la compassion, l’étonnement.
Chez l’un comme chez l’autre, nous trouvons, de plus, la volonté, la volonté de se faire un nom illustre, en mettant son intelligence au service du bien, l’amour de l’étude, la passion des beaux vers, l’ambition de la gloire littéraire : autant de forces agissant dans le même sens et qui tendent au même but; — enfin, toute une vie consacrée, sans relâche, sans interruption, sans distractions d’aucune sorte, à faire un livre, et quel livre peu volumineux16 !