Quelquefois l’exposition se fait par un monologue ; mais cette manière d’ouvrir la scène est languissante, froide et peu naturelle, si le personnage qui se parle n’a pas sujet d’être vivement agité, comme Émilie dans Cinna. […] Admettre la farce sur les grands théâtres, en faire le spectacle de prédilection, de faveur, de magnificence, c’est afficher le projet ouvert d’avilir, de corrompre, d’abrutir une nation.
Et ce charmant tableau du même Auteur, dans son poème des Quatre Saisons : Bacchusd de pampres couronné, Ouvre la scène des vendanges ; Il brille, il marche environné D’Amourse qui chantent ses louanges.
Je vous l’ai déjà dit, je l’ai trouvé sans vie : Son flanc était ouvert ; et, pour mieux m’émouvoir, Son sang sur la poussière écrivait mon devoir ; Ou plutôt sa valeur en cet état réduite Me parlait par sa plaie et hâtait ma poursuite ; Et, pour se faire entendre au plus juste des rois, Par cette triste bouche elle empruntait ma voix3 Sire, ne souffrez pas que, sous votre puissance, Règne devant vos yeux une telle licence ; Que les plus valeureux, avec impunité, Soient exposés aux coups de la témérité ; Qu’un jeune audacieux triomphe de leur gloire, Se baigne dans leur sang, et brave leur mémoire.
Je lis dans Joubert : « Buffon a du génie pour l’ensemble, et de l’esprit pour les détails ; mais il y a en lui une emphase cachée, un compas toujours trop ouvert. » 2.