Il ne faut pas oublier que la règle précédente doit être modifiée, quand l’intérêt ou l’harmonie du style exigent un ordre différent.
L’antithèse est une ressource puissante pour l’écrivain : elle donne de la lumière aux pensées, et au discours de la force et de l’éclat ; mais il ne faut s’en servir qu’avec sobriété, et ne pas oublier que cette figure n’est réellement belle que lorsque les pensées opposées sont naturelles, tirées du fond du sujet, et qu’elles servent à se donner réciproquement de la justesse et de la clarté.
Il est essentiel de ne pas oublier qu’on met le verbe à l’indicatif, quand on veut affirmer une chose ; et au subjonctif, quand on en exprime une qui tient du doute ou du souhait, sans l’affirmer absolument.
On ne doit pas oublier que la rhétorique cherche à persuader, c’est-à-dire raisonne avec des vraisemblances et des opinions, tandis que la science démontre, c’est-à-dire raisonne avec des vérités évidentes par elles-mêmes et avec leurs conséquences nécessaires… En énumérant les propositions relatives à ce qui est avantageux, honorable ou juste, Aristote répète qu’il n’appartient pas à la rhétorique de traiter ces idées à fond, conformément à la vérité et à la rigueur scientifique… Il a analysé les passions et les caractères sans déterminer métaphysiquement la nature de l’âme, comme Platon le recommandait expressément aux rhéteurs. […] Pour parler dans une délibération portant sur les revenus, on devra connaître les recettes de l’État, leur nature et leur quantité, de façon que, si quelqu’une est oubliée, on l’ajoute ; si quelque autre est insuffisante, on puisse l’augmenter. […] En effet, l’oubli semble être une marque de dédain, car c’est par indifférence que l’on oublie ; or l’indifférence est une espèce de dédain.