Secondement, les odes héroïques, destinées à chanter les héros, les exploits guerriers et les belles actions : telles sont les odes de Pindare et un petit nombre de celles d’Horace. […] Chez les Français, les odes de J. […] L’on connaît l’ode de Dryden à sainte Cécile ; celles de M. […] I, ode 31.) […] I, ode 22.)
Bacon, distinguant les divers sens du mot poésie, choisit justement pour sa division des sciences i celui que j’indique ici ; à ce point qu’il rejette du genre des poèmes les satires, les élégies, les épigrammes et les odes, pour les renvoyer à la philologie et à l’art de l’orateur ; et, au contraire, il regarde comme appartenant à la poésie toutes les histoires fictives, et, par conséquent, les romans, les contes, les fables, les emblèmes des anciens sages et les paraboles des livres saints. […] Lamotte, homme de beaucoup d’esprit, mais qui n’avait pas le sentiment des arts, fut le premier qui mit au rang des épopées ce beau roman politique, apparemment pour se ménager à lui-même le droit singulier de faire des tragédies et des odes en prose1. » Enfin, Dussault, critique célèbre de l’époque impériale, a dit avec autant d’élégance que de justesse : « La versification est tellement essentielle à la poésie, qu’on ne peut raisonnablement regarder comme des poètes ceux qui ont secoué ce joug.
On l’emploie encore quelquefois dans les fables, les pastorales, les sermons, l’histoire, les odes, les compliments, etc. […] Il convient à l’ode sacrée, à l’ode héroïque, souvent à l’ode morale et philosophique, au dithyrambe, à la cantate, à la grande épopée, au poème héroïque, à la tragédie et à l’opéra. […] Nous signalerons une partie du discours de Junon aux Dieux, dans l’ode Justum et tenacem ; le discours que le paysan du Danube adresse aux Romains, par La Fontaine, et ces paroles si véhémentes de Joad à l’apostat Mathan, dans Athalie : Où suis-je ?
La stance se nomme strophe dans l’ode, et couplet dans la chanson. […] Malherbe l’a employée dans son ode à Duperrier : La mort a des rigueurs à nulle autres pareilles ; On a beau la prier : La cruelle qu’elle est se bouche les oreilles, Et nous laisse crier. […] La stance de dix vers convient bien à l’ode, à cause de sa majesté et de son harmonie ; c’est une des plus complètes et des plus satisfaisantes pour l’oreille ; elle ressemble à une belle phrase musicale, surtout avec des vers de huit et de sept syllabes.