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160. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre IX. Neuvième espèce de mots.  » p. 44

L’on a vu jusqu’à présent comment les mots se joignent ensemble pour former un sens : les mots ainsi réunis font une phrase ou proposition 1 : la plus petite proposition doit avoir au moins deux mots, le sujet et le verbe, comme je chante, vous lisez, l’homme meurt : souvent le verbe a un régime, comme je chante un air, vous lisez une lettre, etc.

161. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

Expliquer et commenter ce vers de Racine : Lâche qui veut mourir ; courageux qui peut vivre. […] Ils n’attendent qu’un ordre de Votre Majesté ; ils seront fiers de la servir, de vaincre, et s’il le faut, de mourir pour elle. […] Elle ne sera plus réduite à vendre ses produits à un prix trop faible dans les années d’abondance et l’on ne mourra pas de faim dans l’Orléanais quand l’île de France aura fait une heureuse récolte. […] Au-dessus de ce roi et de cette cour est la masse du peuple, le financier tout cousu d’or, l’ermite qui s’est retiré du monde, le bourgeois qui cache son trésor, le savetier qui travaille du matin jusqu’au soir, et tous parlent, agissent, travaillent et meurent, chacun selon le caractère de son ordre et de sa condition. […] Nous connaissons le dénouement : au moment où Monime s’apprête, avec enthousiasme, à embrasser la mort par ordre de Mithridate, le roi meurt et l’unit à Xipharès. – Il est inutile de dire que ces scènes sont extrêmement pathétiques et nous arrachent des larmes.

162. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE III. De la disposition des mots qui composent le discours. » pp. 78-143

C'est dans les chaînes que je veux mourir, puisqu’on m’a ravi la liberté par un crime si abominable. […] Anaxagoram ferunt, nuntiatâ morte filii, dixisse : Sciebam me genuisse mortalem. On rapporte qu’Anaxagore, ayant appris la mort de son fils, dit : Je savais bien que je l’avais mis au monde pour mourir. […] Quelle femme n’oserait faire mourir un citoyen pernicieux, un scélérat, si elle n’avait rien à craindre ? […] Ces mots languescit moriens, mis au commencement du second vers, peignent admirablement bien la langueur du jeune héros qui défaille et se meurt.

163. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XII. du corps de l’ouvrage. — portrait, dialogue, amplification  » pp. 161-174

Tracez l’image d’un Canning, d’un Guizot, d’un Robert Peel, je le conçois ; mais à quoi bon m’arrêter sur tous les comparses ministériels que le système représentatif a fait naître et mourir à chaque session ? […] Voici un modèle en ce genre ; c’est le portrait d’Ibrahim dans l’exposition de Bajazet, que Boileau admirait tant : L’imbécile Ibrahim, sans craindre sa naissance, Traine, exempt de périls, une éternelle enfance ; Indigne également de vivre et de mourir, On l’abandonne aux mains qui daignent le nourrir.

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