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123. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bernardon de Saint-Pierre 1737-1814 » pp. 203-209

A mesure que nous approchions, le trouble de leurs têtes augmentait : comme ils en étaient absents depuis plusieurs années, ils ne pouvaient se lasser d’admirer la verdure des collines, le feuillage des arbres, et jusqu’aux rochers du rivage couverts d’algues et de mousse, comme si tous ces objets leur eussent été nouveaux.

124. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Béranger 1780-1859 » pp. 488-497

La liberté déserte avec ses armes ; D’un trône à l’autre ils vont offrir leurs bras ; A notre gloire on mesure nos larmes1 : Dieu, mes enfants, vous donne un beau trépas !

125. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Le classement par genres aurait eu par contre l’inconvénient de bouleverser outre mesure l’ordre des temps, de rompre l’unité et la marche d’un siècle : saint François de Sales, mort en 1622, n’eût pas été loin de Calvin et de Montaigne, et eût pris sa place avant Henri IV. […] Mais aussi de l’autre costé il ne faut pas moins diligemment aller au devant de la concupiscence de nostre chair : laquelle se desborde sans mesure, si elle n’est tenue sous bride. […] Il appert donc que par cette consideration la licence d’abuser des dons de Dieu est desia aucunement restreinte, et que cette reigle de sainct Paul est confirmee, de ne point avoir soin de nostre chair pour complaire à ses cupiditez, ans quelles si on pardonne trop elles iettent de terribles bouillons sans mesure. […] C’est à mon gré, entre toutes, la matière à laquelle nos esprits s’appliquent de plus diverse mesure : i’ai leu en Tite Live cent choses que tel n’y a pas leu ; Plutarque y en a leu cent, oultre ce que i’y ay sceu lire, et à l’adventure oultre ce que l’aucteur y avoit mis : à d’aulcuns, c’est un pur estude grammairien ; à d’aultres, l’anatomie de la philosophie, par laquelle les plus abstruses parties de nostre nature se pénètrent. […] Ainsi je m’imaginai que les peuples qui, ayant été autrefois demi-sauvages, et ne s’étant civilisés que peu à peu, n’ont fait leurs lois qu’à mesure que l’incommodité des crimes et des querelles les y a contraints, ne sauroient être si bien policés que ceux qui, dès le commencement qu’ils se sont assemblés, ont observé les constitutions de quelque prudent législateur.

126. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Que ce bourdonnement suffise aux maîtres d’étude chargés de constater très vite que les leçons ont été apprises, passe encore ; mais que le professeur laisse traiter du Corneille comme du Lhomond, voilà ce qui dépasse toute mesure. […] L’art de varier les inflexions de la voix est le grand secret pour donner un vif intérêt à une lecture ; c’est la variété des accents, de la mesure, des tons et des demi-tons qui fait ressortir les mouvements et les effets divers du discours. […] C’est un défaut de faire sentir par une mélopée monotone la césure et l’hémistiche de nos alexandrins, dont la coupe est déjà trop régulière ; mais c’est une faute aussi de rompre à plaisir toute mesure et de dire les vers comme la prose, sans tenir compte ni du nombre ni de la rime. […] On essaya dans quelques endroits des mesures de rigueur. […] À mesure que notre chaloupe s’éloignait, le chant des bateliers et le bruit confus de la ville s’éteignaient insensiblement.

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