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106. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des arguments » pp. 306-

Mirabeau, accusé de trahison par ses ennemis, se défend en ces termes : « — Celui qui a la conscience d’avoir bien mérité de son pays, et surtout de lui être encore utile ; celui que ne rassasie pas une vaine popularité, et qui dédaigne les succès d’un jour pour la véritable gloire ; celui qui veut dire la vérité, qui veut faire le bien public, indépendamment des mobiles mouvements de l’opinion populaire ; cet homme porte avec lui la récompense de ses services, le charme de ses peines et le prix de ses dangers ; il ne doit attendre sa moisson, sa destinée, la seule qui l’intéresse, la destinée de son nom, que du temps, ce juge incorruptible, qui fait justice à tous. » — (Du droit de paix et de guerre. 2e Discours.)

107. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. Piron. Chanoine, Vicaire général, Membre de l’Académie des Arcades, ancien Professeur de littérature. » pp. 1-8

Je suis ravi que vous ayez combattu la théorie funeste de l’art pour l’art, en traçant avec fermeté le but moral du poète et de l’orateur, aussi bien qu’en donnant l’idée la plus pure et la plus haute de la noble mission de l’écrivain Je ne trouve pas moins digne d’éloge votre sévérité ou plutôt votre justice à condamner certains livres, dont il ne faut à aucun prix se permettre la lecture, quand bien même on devrait se résoudre à ignorer quelque chose.

108. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

C’était justice, par exemple, de donner une place à l’école qui précède la renaissance poétique de 1820 et forme la transition entre le dix-huitième siècle et le nôtre. […] Les uns crurent sacrifier la loi à la justice, d’autres la justice à la nécessité. […] justice ! […] Parlons d’abord d’André Chénier ; c’est justice : il avait la préséance de l’âge ; il a eu celle de l’échafaud. […] Dans ces jours de royauté nouvelle, Sighebert était tenu de se montrer affable et de donner audience à quiconque venait réclamer de lui protection ou justice.

109. (1811) Cours complet de rhétorique « Notes. »

Le public a fixé pour toujours le rang que tiendra sur notre Parnasse l’auteur de Warvick et de Mélanie, comme poète dramatique ; et s’il nous était permis d’ajouter une opinion à la décision générale, ce serait celle de M. de La Harpe lui-même, qui se rendait franchement la justice de n’avoir pas contribué, du moins, à la décadence du bel art de la tragédie, parmi nous185. […] Il faut un grand talent pour en faire supporter la sécheresse, et le public a déjà fait justice de plus d’un imitateur malheureux ou maladroit.

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