L’impulsion qui communique l’enthousiasme poétique inspire aussi une sorte de mélodie, une modulation de sons assortie aux divers mouvements de joie, de douleur, d’admiration, d’amour, de colère. […] Les premières compositions eurent sans doute la forme des odes et des hymnes, et c’est en effet celle que durent prendre naturellement des chants qu’inspiraient la religion, la joie, la vengeance, l’amour et toutes les émotions vives qui s’emparaient des hommes. […] Les accents de la joie n’arrivent point jusque-là ; mes oreilles ne sont frappées que par les cris aigus et répétés du grillon, et par la voix du guet qui écarte de nos maisons les crimes qu’enfantent les ténèbres. […] Dans le Livre d’Isaïe, cette sublime description de la chute du roi d’Assyrie renferme les plus belles prosopopées : « Les sapins et les cèdres du Liban tressaillent de joie ; l’enfer envoie des morts à sa rencontre, les rois de la terre sortent de leurs cercueils, et élèvent leurs voix pour célébrer ce grand événement. » L’on trouve dans les écrits des prophètes un grand nombre d’apostrophes pleines de force et de vivacité, aux villes, aux provinces : O mucro Domini, usquequo non quiesces ? […] Pénélope est trop défiante, elle s’environne de trop de précautions, et le lecteur cherche en vain l’élan de surprise et de joie que devait produire cette grande circonstance.
Les particules ou interjections sont des mots, dont nous nous servons, pour exprimer un mouvement ou un sentiment de notre âme, soit de joie, soit de tristesse, soit de crainte, soit d’aversion, etc.
Si l’exécution de ce grand dessein, conçu par votre majesté, s’attire les applaudissements de toute la terre, avec quels transports de joie l’Académie doit-elle y mêler les siens, et par l’intérêt des sciences qui l’occupent, et par celui de votre gloire, dont elle peut se flatter désormais qu’il rejaillira quelque chose sur elle.
L’élégie, enfin, consacrée par les anciens aux joies et aux peines de l’amour, dicta les vers que soupirèrent Tibulle, Ovide et Properce. […] L’intérêt, la colère, la reconnaissance ont fait les premiers orateurs, comme l’admiration, la joie et la douleur ont fait les premiers poètes.