Le fait sera moral, si on ne met point en scène des personnages vicieux et dépravés, dont les actions rebutent tout lecteur sage et lui inspirent du dégoût. […] La prudence oratoire est la vertu par laquelle un orateur inspire toute confiance à son auditoire, qui ne craint point de s’égarer en suivant les conseils qu’on lui donne.
Les ornements conviennent à l’apologue lorsque, étant conformes à son genre, ils tournent au profit de la vérité qu’il veut faire connaître ou des vertus qu’il veut inspirer.
Comme les poètes, dans leurs ouvrages, se proposent principalement de plaire, de toucher, d’élever l’âme et de lui inspirer de grands sentiments, on leur permet des pensées plus nobles et plus hardies, des expressions plus magnifiques et plus animées, des tours plus nombreux et plus variés, des métaphores plus riches et plus brillantes, des figures plus vives et plus pompeuses, une harmonie plus agréable et plus séduisante, des épithètes plus libres et plus éclatantes.
La pensée gracieuse est celle qui inspire je ne sais quoi de doux, de riant et d’agréable qui fait sourire de plaisir.