Entre ces deux extrêmes il y a plusieurs milieux, dont il est aisé de se former l’idée ; et peut-être que c’est dans ce milieu seul que se trouve le vrai comique, qui réjouit également l’imagination et l’esprit.
Aussi emploie-t-elle un langage extraordinaire, qu’on a appelé le langage des dieux, et donne-t-elle à tous les objets qu’elle offre à nos regards l’empreinte d’une imagination brûlante, d’un génie de feu, mais toujours dirigé par le goût.
Anot a dit : Puisque les mœurs, la religion, le langage, le climat, l'histoire, les sites, les productions de la terre ne sont pas les mêmes chez tous les peuples, l'imagination (principe de toute littérature) ne devait pas non plus présenter dans ses récits ou dans ses livres les objets de la même manière ; et les récits d'Ossian ne devaient pas ressembler à ceux d'Homère.
Sur la manière de faire usage de ces sujets, je n’ai point de conseils à donner aux professeurs : ils connaissent aussi bien et mieux que moi par quels moyens on parvient à éveiller chez les jeunes gens l’imagination et à la régler, et comment, tout en développant la sensibilité et le goût, on donne à la pensée de la justesse et au raisonnement de la vigueur. […] Les élèves, pour le composer, devront se transporter par l’imagination à un siècle bien différent du nôtre et adopter momentanément la croyance superstitieuse qui régnait alors.