La guerre a ses faveurs, ainsi que ses disgrâces : Déjà plus d’une fois, retournant sur mes traces, Tandis que l’ennemi, par ma fuite trompé, Tenait après son char un vain peuple occupé, Et, gravant en airain ses frêles avantages, De mes États conquis enchaînait les images, Le Bosphore m’a vu, par de nouveaux apprêts, Ramener la terreur du fond de ses marais, Et, chassant les Romains de l’Asie étonnée, Renverser en un jour l’ouvrage d’une année.
Tout est peint dans un détail de circonstances affreuses : l’image du danger est exprimée dans chaque parole de l’historien ; et jamais tableau n’a paru plus fini dans l’histoire, ni touché de plus fortes couleurs et avec de plus grands traits.
Il faut remarquer dans tout ce morceau la familiarité expressive des images, l’aisance ingénieuse des conseils donnés sous forme de causerie.
Ce sera la même noblesse dans les pensées, la même élévation dans les sentiments, la même vivacité dans les images, la même pompe d’expressions, la même hardiesse dans les tours et les figures.