L’âme humaine est une lyre, dont les cordes sont les passions : la parole est l’archet qui les fait vibrer. […] Il n’y a pas de musique sur la terre plus douce que celle de la parole humaine. […] L’âme humaine est un écho qui répond à tout sentiment vrai exprimé avec force. […] La plupart, en effet, semblent sacrifier au respect humain plus qu’au succès de leur cause, et on dirait, à les voir se contraindre et ménager leurs effets, qu’ils ont moins peur d’un échec que du ridicule. […] Unité dans la conception, variété dans l’exécution, c’est la loi de la nature, c’est la loi de toutes les œuvres humaines.
La liaison des faits dans l’histoire doit être, pour ainsi dire, aussi naturelle que la liaison des divers membres du corps humain. […] Il faut qu’il lui montre le cœur humain à découvert, et qu’il démêle à ses yeux les secrets ressorts qui le font mouvoir dans les différentes circonstances de la vie. […] Les causes des faiblesses et des misères humaines, que le philosophe ne peut découvrir par les seules lumières de sa raison, y sont exposées dans le plus grand jour. […] La religion païenne, si favorable aux passions humaines, consacrée, pour ainsi dire, par une longue suite de siècles, était la religion de tous les peuples. […] Ce sont proprement les Mémoires de sa vie, où elle peint au naturel le cœur humain.
Minosa, juge aux enfers tous les pâles humains. […] Et que peut se refuser la faiblesse humaine, pendant qu’on lui accorde tout ? […] Les sentiments sont sublimes, dit l’Abbé Batteux (2), quand fondés sur une vraie vertu, ils paraissent être presque au-dessus de la condition humaine, et qu’ils font voir, comme l’a dit Sénèque, dans la faiblesse de l’humanité la constance d’un Dieu. […] Le premier est tiré d’un sermon de Massillon, qui peint ainsi le néant des choses humaines. […] Ses anges ont partout fait entendre leur voix ; Et sortant de la poudre une seconde fois, Le genre humain tremblant, sans appui, sans refuge, Ne voit plus de grandeur que celle de son juge : Ébloui des rayons dont il se sent percer, L’impie avec horreur voudrait les repousser.
L’esprit humain ne peut rien créer : il ne produira qu’après avoir été fécondé par l’expérience et la méditation ; ses connaissances sont les germes de ses productions ; mais, s’il imite la nature dans sa marche et dans son travail, s’il s’élève par la contemplation aux vérités les plus sublimes, s’il les réunit, s’il les enchaîne, s’il en forme un tout, un système par la réflexion, il établira sur des fondements inébranlables des monuments immortels1. […] D’ailleurs elle ne nous a transmis que les gestes de quelques nations, c’est-à-dire les actes d’une très-petite partie du genre humain : tout le reste des hommes est demeuré nul pour nous, nul pour la postérité ; ils ne sont sortis de leur néant que pour passer comme des ombres qui ne laissent point de traces ; et plût au ciel que le nom de tous ces prétendus héros, dont on a célébré les crimes ou la gloire sanguinaire, fût également enseveli dans la nuit de l’oubli ! […] Car le plus grand plaisir que reçoivent les hommes de guerre, c’est de fourrager le plat païs, voler les païsans, brusler les villages, assiéger, battre, forcer, saccager les villes, massacrer les bons et méchants, jeunes et vieux, tous âges et tous sexes ; se laver au sang des meurtris, souiller les choses sacrées, raser les temples, blasphémer le nom de Dieu et fouler aux pieds tout droit divin et humain. […] À cette noble fierté, tempérée d’une tristesse sévère, il ne manque que le rayon, l’humble désir qui appelle la bénédiction d’en haut sur l’humaine sueur et qui fait demander le pain quotidien. […] Il n’y a rien d’exagéré dans toutes ces têtes sublimes, et le caractère humain est empreint dans celle de Buffon. » Cuvier disait : « Buffon a rendu à son pays le plus grand des services : celui d’avoir popularisé la science, d’y avoir intéressé les grands comme les humbles, et produit ainsi des effets incalculables pour l’avenir.