Plusieurs excellents morceaux de haute critique, contenus dans le recueil de l’Académie des inscriptions, attestent qu’il fut l’une des gloires de ce corps illustre2.
« Fier de ses hautes qualités, s’égayant de ses vices, tour à tour altier ou souple, il séduisait les uns par ses flatteries, intimidait les autres par ses sarcasmes, et les conduisait tous à sa suite par une singulière puissance d’entrainement.
Si quelqu’un était doué d’une assez grande force pour y résister, songez combien une haute position attire de jalousie et de haine. […] Pour peu que vous réfléchissiez, vous comprendrez que celle dont il s’agit maintenant, est d’une très haute importance. […] Ignorez-vous que le fondateur de notre race ne serait jamais parvenu à un si haut point d’illustration, et n’aurait pas été élevé au rang des Dieux, s’il se fût renfermé lâchement dans les murs d’Argos, de Thèbes et dans les bornes du Péloponèse ? […] Si je ne possède pas de grands biens, je n’en suis pas moins élevé aux plus hautes dignités ; on me charge des ambassades les plus illustres ; je suis appelé aux délibérations du Sénat, consulté sur les affaires les plus importantes, proposé souvent pour modèle à mes concitoyens, et tous ces avantages ne m’entraînent à aucune dépense. […] La Divinité aime à frapper tout ce qui cherche à s’élever trop haut, et elle ne permet pas à un mortel de dépasser les bornes de l’humanité.
Cet exemple suffirait pour prouver que l’antithèse peut prendre le ton le plus haut, et que l’éloquence, la poésie héroïque et la tragédie elle-même peuvent l’admettre sans s’avilir. […] Pourquoi, au contraire, ces deux derniers vers : Et la garde qui veille aux barrières du Louvre N’en défend pas nos rois, remplissent-ils si heureusement toutes les conditions de la plus haute poésie ?