Ainsi le poëme didactique est un tissu de préceptes, ou une suite de principes, revêtus de l’expression et de l’harmonie de la poésie. […] Il faut d’abord qu’il relève tout ce qu’il dit par la beauté de l’élocution, c’est-à-dire, par le choix des épithètes, l’emploi des termes métaphoriques, l’harmonie et la vivacité des tours, la hardiesse et l’éclat des figures, en un mot par tout ce que le style poétique a d’attrayant et d’enchanteur.
. – Boileau est plus sensible à l’harmonie de Racine, à ses heureuses alliances de mots, etc… Ils conviennent enfin que ce sont deux grands poètes et que la postérité sans doute hésitera comme eux à préférer l’un à l’autre. […] Le vers se raccourcit ou s’allonge au gré du poète ; il se prête à toutes les exigences du dialogue, il est coupé si à propos que l’enjambement, bien loin de nuire au rythme, en augmente l’harmonie. […] L’écrivain qui sait son métier ne le marque jamais mieux que dans les matières de peu d’intérêt ; il les relève par l’élégance, par le tour, par la grâce et l’harmonie du style ; ainsi font Pascal, Bossuet, et mieux encore Racine et La Bruyère. […] Pascal a plus d’imagination et de force, Bossuet plus de hardiesse et d’éloquence, Fénelon plus d’harmonie, Montesquieu plus de nerf et de relief ; mais Voltaire est plus agile et plus net ; il a plus d’élégance et aussi plus d’abandon. […] Mais comment Fénelon, qui l’accuse de bel esprit, ne reconnaît-il pas les incomparables beautés de son œuvre : l’intense vérité des sentiments, la noble simplicité de l’intrigue, la grâce et l’harmonie du style !
Après tant de terribles inventions, tant de furieux coups d’épée, tant de drames tumultueux empruntés aux sombres chroniques du moyen âge, l’auditoire rentrait dans la douce lumière, dans la belle harmonie des œuvres antiques.
Dans la première, Balzac, par ses lettres et ses écrits divers ; Vaugelas, par ses Observations sur la langue françoise ; Perrot d’Ablancourt et Patru, par leurs traductions de quelques discours de Cicéron279 ; Descartes, par son Discours de la Méthode (1637), qui crée une école de bon sens et de raison, d’où sont sortis l’esprit et le style de Port-Royal ; Pascal, par ses Provinciales (1656) ; Voiture même, par bon nombre de ses lettres, — contribuent soit à épurer, soit à fixer la langue de la prose, et à lui donner, les uns le tour, la noblesse et l’harmonie oratoire, les autres la justesse, la précision, la délicatesse et la vivacité, qualités que ne parviennent pas à altérer l’affectation italienne et l’emphase espagnole apportées à la cour par la suite de deux reines venues de l’étranger, Marie de Médicis et Anne d’Autriche. […] Il a, dans ses Lettres, dans ses traités divers (le Prince, Aristippe ou de la Cour, le Socrate chrétien, de la Gloire) su donner au développement des pensées l’enchaînement, la proportion, l’harmonie des parties, au style la pureté, la force, la noblesse.