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40. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Voilà pour quelles fureurs la nature t’a fait naître, tes inclinations t’ont préparé, la fortune a préservé tes jours ! […] Il n’y en a laissé aucune, à la réserve cependant d’une figure antique de bois, qui représentait, si je ne me trompe, la Bonne Fortune. […] Il use du bénéfice de cette loi qui protège également les fortunes publiques et particulières de nos alliés. […] Pour nous, envers qui la fortune et la nature ont été plus avares, nous ne pouvons pas posséder de si belles choses. […] La fortune, à ce qu’il me semble, les a soustraits au supplice des autres innocents, pour qu’ils pussent déposer ici contre vous.

41. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Il fault tant de rencontres à la bastir, que c’est beaucoup si la fortune y arrive une fois en trois siecles. […] Mais jugeons, je vous supplie, s’il a tenu à lui ou à la fortune qu’il ne soit venu à bout de ce dessein. […] Mais quand cet orage fut dissipé et que la fortune en eut détourné le coup, s’arrêta-t-il pour cela ? […] Voyons-le donc dans la mauvaise fortune, et examinons s’il y a eu moins de hardiesse, de sagesse et de prévoyance. […] Est-ce la fortune qui l’a tiré de ce labyrinthe ; ou si ç’a été sa prudence, sa constance et sa magnanimité ?

42. (1853) Exercices de composition et de style ou sujets de descriptions, de narrations de dialogues et de discours

En peu de jours le châtelain barbare est frappé dans sa fortune, dans sa famille, dans son honneur, dans sa personne. […] Il avait encore toute sa fortune, grossie par les épargnes de trois ans. […] Le sage Ariste tremble pour la fortune du fils de son ami, pour son honneur même et pour sa vie. […] Tu as exposé ta fortune ; voyons si tu oseras exposer la mienne. » Et il sort brusquement. […] Peuvent-ils faire un plus noble usage de leur fortune et de leurs bras ?

43. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voltaire, 1694-1778 » pp. 253-281

La carrière des lettres, et surtout celle du génie, est plus épineuse que celle de la fortune. […] Il a aimé la gloire, mais n’a point dédaigné la fortune. […] Les accidents de la fortune se réparent aisément : on ne peut pas parer à des événements qui naissent continuellement de la nature des choses. « Mais ni la nature ni la fortune ne furent jamais si fortes contre lui que lui-même. […] Nous voyons ici le bon sens pratique d’un écrivain qui eut le talent de faire fortune pour se rendre indépendant.

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