Par-tout il pense et s’exprime avec force ; par-tout il sent et s’exprime avec chaleur. […] Il ne dit jamais rien de superflu ; et son style, toujours concis et serré, a toujours beaucoup de force, et, quand il le faut, de l’élévation. […] Jamais on ne le vit en braver avec autant d’audace les loix les plus sacrées, et réunir toutes ses forces avec autant d’adresse pour en sapper les fondemens. […] Le livre où l’on peut le mieux la puiser, est l’Art de se connoître soi-même, par Abbadie ; ouvrage écrit avec force, avec élévation, et plein d’idées profondes. […] Il y est peint avec toutes ses foiblesses et avec toutes ses forces morales, dans toute sa grandeur et dans toute sa bassesse.
La source la plus féconde d’idées sublimes, dérive de l’action d’un grand pouvoir ou d’une force supérieure : de là, la grandeur des tremblements de terre, des volcans, des grandes conflagrations, de l’Océan soulevé par la tempête, d’un choc quelconque entre les éléments. […] Toutes les descriptions qui ont pour objet l’apparition des êtres surnaturels, ont quelque chose de majestueux, quoique nous n’en puissions avoir cependant qu’une idée très confuse ; mais leur sublimité résulte de l’idée d’un pouvoir, d’une force supérieure qui s’entoure d’une obscurité majestueuse. […] Il faut néanmoins convenir qu’une force ou un pouvoir quelconque, qu’il soit ou non accompagné de terreur, employé à nous défendre ou à nous épouvanter, a des titres mieux fondés au sublime que tous les objets que nous venons de passer en revue.
La Henriade, qui fut un tour de force et une méprise, a prouvé une fois de plus que les Français, surtout au dix-huitième siècle, n’avaient pas la tête épique. […] Il y a cinq jours, mon cher ami, que je suis dangereusement malade ; je n’ai la force ni de penser ni d’écrire. […] Que m’importe si l’enfant est étouffé à force de caresses, où à force d’être battu ? […] Il nous a donné assez de secours pour le remplir ; mais comme il n’est point du tout nécessaire que nous sachions ce que c’est que la force, et si elle est une propriété essentielle ou non à la matière, nous l’ignorons, et nous en parlons. […] Il avait le besoin de plaire encore plus que de dominer ; il trouvait plus de plaisir à mettre en jeu ses séductions que sa force.
C’est que sa vie et ses discours se confondent : l’une ajoute aux autres la force des exemples. […] De même qu’on voit un grand fleuve qui retient encore, coulant dans la plaine, cette force violente et impétueuse qu’il avait acquise aux montagnes d’où il tire son origine : ainsi cette vertu céleste qui est contenue dans les écrits de saint Paul, conserve sous la simplicité du style toute la vigueur qu’elle apporte du ciel, d’où elle descend. […] Cette force, cette vigueur, ce sang chaud et bouillant, semblable à un vin fumeux2, ne leur permet rien de rassis ni de modéré. […] C’est donc Votre Majesté qui, par la force invincible avec laquelle elle voudra ce soulagement, fera naître un désir semblable en ceux qu’elle emploie ; en ne se lassant point de chercher et de pénétrer, elle verra sortir ce qui sera utile effectivement. […] « A ménager les forces des peuples. » Corneille, dans le prologue de son Andromède, fait tenir à la France, qu’il personnifie, ce noble langage : À vaincre si longtemps mes forces s’affaiblissent, L’État est florissant, mais les peuples gémissent ; Leurs membres décharnés courbent sous mes hauts faits, Et la gloire du trône accable les sujets.