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8. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IX. de la disposition. — proportions, digressions, transitions, variété  » pp. 118-130

de la disposition. — proportions, digressions, transitions, variété Les règles ont pour principe notre organisation, pour but la satisfaction de nos besoins intellectuels. […] Le même principe nous guidera dans les autres détails de la disposition. […] En général, la transition par l’antithèse, dont il ne faut pas abuser d’ailleurs parce qu’elle est trop facile, est un excellent moyen d’amener les contrastes, ce point si important à observer dans la disposition. […] Tout ce que nous avons dit jusqu’à présent de la disposition peut s’appliquer à l’ensemble de l’ouvrage. […] « Or, je vous demande, et je vous le demande frappé de terreur, ne séparant pas en ce point mon sort du vôtre, et me mettant dans la même disposition où je souhaite que vous entriez ; je vous demande donc : si Jésus-Christ paraissait dans ce temple, au milieu de celle assemblée, la plus auguste de l’univers, pour vous juger, pour faire le terrible discernement des boues et des brebis, croyez-vous que le plus grand nombre de tout ce que nous sommes ici fût placé à la droite ?

9. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIV. de la fin  » pp. 189-202

C’est ainsi, si cette règle était indispensable et universelle, que nous pourrions conclure le présent chapitre, le dernier de ceux qui traitent de la disposition, par le résumé suivant : La disposition consiste à coordonner et à lier entre elles les idées que l’invention a fournies. […] La disposition enseigne les justes proportions à observer entre toutes les parties d’un ouvrage, l’artifice de la gradation, des transitions, des préparations oratoires. Passant ensuite aux diverses parties, elle trace les règles du début, montre comment il dépend de l’ensemble, quelles dispositions il doit faire naître dans l’esprit du lecteur ou de l’auditeur ; elle en indique les différentes espèces, les sources, les mérites et les défauts. […] Le développement de ces préceptes démontre que la disposition ou l’art d’ordonner les idées n’est pas moins essentielle à l’écrivain que l’invention et l’élocution, qui l’aident l’une à les découvrir, l’autre à les formuler.

10. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « PRÉFACE. » pp. -12

En certaines matières, si l’on ne veut pas s’égarer, l’innovation ne doit consister que dans une disposition différente, et dans les additions que réclament les besoins de l’époque. […] Mais si les matières qu’il traite ne sont pas nouvelles, la disposition en est nouvelle. J’aimerais autant qu’on l’accusât de se servir des mots anciens : comme si les mêmes pensées ne formaient pas un autre corps de discours par une disposition différente, aussi bien que les mêmes mots forment d’autres pensées par les différentes dispositions. » Mais si je n’aspire pas au renom d’inventeur, j’ai voulu, et d’une volonté ardente et profonde, rappeler des doctrines que je crois vraies et saines à tous ceux qui s’occupent des travaux de l’intelligence et surtout aux jeunes gens, et appuyer tous mes préceptes sur la nécessité de fortes et solides études.

11. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Si donc le plaisir est tel que nous le définissons, il est évident que l’agréable est ce qui causera cette disposition et que le pénible sera ce qui la détruit ou ce qui cause la disposition contraire. […] On met l’auditoire dans ces différentes dispositions (suivant les cas). […] Dans quelle disposition est-on lorsqu’on a de la crainte ? […] — Dans quelle disposition avons-nous honte ? […] En effet, leurs dispositions sont le contraire de celles des jeunes gens.

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