Il ne parle pas, il ne sent pas ; il répète des sentiments et des discours, se sert même si naturellement de l’esprit des autres, qu’il y est le premier trompé, et qu’il croit souvent dire son goût ou expliquer sa pensée, lorsqu’il n’est que l’écho de quelqu’un qu’il vient de quitter.
De son bannissement prenez sur vous l’offense ; Et, soit par vos discours, soit par votre silence, Du moins par vos froideurs, faites-lui concevoir Qu’il doit porter ailleurs ses vœux et son espoir.
Rapprochez le passage de La Bruyère sur le Bibliomane : « Mais quand il ajoute que les livres en apprennent plus que les voyages, et qu’il m’a fait comprendre par ses discours qu’il a une bibliothèque, je souhaite de la voir ; je vais trouver cet homme, qui me reçoit dans une maison où dès l’escalier je tombe en faiblesse d’une odeur de maroquin noir dont ses livres sont tous couverts.
Discours prononcé au quartier général de Posen, où les Français entrèrent en 1806.