8° On prend enfin, pour exprimer un sentiment, l’organe ou la partie du corps, qui en est considérée comme le siège. […] M. de Matignon s’adresse au connétable de Bourbon pour le détourner de négocier avec les ennemis de la France, et lui dit : Je sais bien qu’il n’importe guère à des gens qui n’ont plus ni conscience ni foi, de ruiner leur patrie, et de bouleverser un royaume où ils ne sont point considérés ; mais quelqu’un de vos bons serviteurs peut-il souffrir que leurs intrigues s’ourdissent sous votre nom, et qu’ils engagent un connétable et un prince du sang dans leurs attentats ?
On peut considérer une cause selon ses aspects intérieurs ou extérieurs : de là, deux sortes de lieux, les lieux intrinsèques ou pris dans le sujet même, ou les lieux extrinsèques ou accessoires. […] Milon, dites-vous, a tendu des embûches à Clodius ; mais considérez les circonstances où il était, dans une voiture, enveloppé d’habits embarrassants, accompagné de sa femme, des nombreuses esclaves de sa femme, etc. […] Mais la meilleure manière de trouver les preuves est de méditer à fond son sujet, et de le considérer attentivement sous toutes ses faces. […] Si, dans tout le corps de votre discours, vous aviez traité froidement votre sujet, il serait trop tard d’entreprendre, en finissant, d’y intéresser votre auditoire : accoutumé à le considérer avec indifférence lorsqu’il lui était nouveau, il ne s’enflammerait pas à votre gré en le voyant reparaître. […] Cet auteur plaît quand on le considère par morceaux détachés ; mais il lasse quand on le lit de suite.
L’histoire est aujourd’hui considérée comme étant à la fois une science et un art ; que faut-il entendre par là ? […] Il voulait savoir ce qu’était en réalité cette fille étrange qui, dans son camp et celui de ses alliés les Anglais, était considérée comme une aventurière. […] Que pensez-vous du duel considéré comme moyen de réparer les outrages faits à l’honneur ? […] Ces protestants qu’on a l’air de considérer comme des ennemis travaillent et s’acquittent de l’impôt. […] Vous voudrez bien, d’ailleurs, considérer que les détracteurs du Cid, poètes eux-mêmes, ne font pas grand cas des règles ni d’Aristote.
Mais que, dans cette effroyable confusion de toutes choses, il est beau de considérer ce que la grande Henriette a entrepris pour le salut de ce royaume ; ses voyages, ses négociations, ses traités, tout ce que sa prudence et son courage opposaient à la fortune de l’Etat ; et enfin sa constance, par laquelle n’ayant pu vaincre la violence de la destinée, elle en a si noblement soutenu l’effort !