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21. (1853) Exercices de composition et de style ou sujets de descriptions, de narrations de dialogues et de discours

Douleur et agitation du père : il répond qu’il restera fidèle à ses devoirs de citoyen et de soldat. […] Les citoyens et les soldats, pleins d’ardeur, marchent à l’ennemi, qu’ils surprennent au milieu des fêtes, et remportent une victoire complète. […] En demandant que les citoyens pauvres ne soient pas sacrifiés aux caprices des riches, l’orateur ne doit faire paraître ni animosité ni jalousie contre les citoyens à qui la fortune a été plus favorable qu’à son client. […] Connu pour un bon citoyen, pourrait-il avoir souhaité le malheur de son pays ? […] Sparte n’était point fortifiée ; elle ne voulait d’autre rempart que le courage de ses citoyens.

22. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VI. Des éloges funèbres. »

Voici le début de l’orateur : « Plusieurs des orateurs que vous venez d’entendre à cette tribune, n’ont pas manqué de préconiser le législateur qui, en consacrant l’ancienne loi sur la sépulture des citoyens moissonnés dans les combats, crut devoir y ajouter celle qui ordonne de prononcer leur éloge : sans doute ils pensaient que c’est une belle institution de louer en public les héros morts pour la patrie. » Pour moi, plutôt que de compromettre la gloire d’une foule de guerriers en la faisant dépendre du plus ou du moins de talent d’un seul orateur, je croirais suffisant de décerner aux citoyens que des vertus réelles ont rendus recommandables, des honneurs non moins réels, tels ceux dont la république accompagne cette pompe funèbre.

23. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre IV. Thomas. »

Lorsque l’académie adopta enfin l’orateur dont elle avait tant de fois couronné ce que Voltaire appelait si plaisamment du galithomas, mot nouveau créé pour exprimer un nouveau genre de galimatias inconnu jusqu’alors, le récipiendaire prit pour sujet de son discours l’homme de lettres citoyen. Voici l’idée qu’il s’en forme, et de quels traits il le caractérise : « J’aime à me peindre ce citoyen généreux méditant dans son cabinet solitaire.

24. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XVI. Genre du roman. »

Remarquons d’ailleurs combien tout était public et occupé dans la vie de ces petites et glorieuses nations de la Grèce : il n’y avait pour personne de distraction privée ni de solitude ; l’État se chargeait pour ainsi dire d’amuser les citoyens. […] L’esclavage domestique formait une première et grande uniformité ; le reste de la vie des citoyens, se passant sur la place publique, était trop ouvert à tous les yeux pour que l’on y pût supposer avec vraisemblance quelque aventure extraordinaire, quelque grande singularité de caractère ou de destinée, enfin, la condition inférieure des femmes, leur vie retirée, affaiblissaient la puissance de cette passion, qui joue un si grand rôle dans les romans modernes. » Pourtant la littérature grecque n’est pas absolument dépourvue de romans : la Cyropédie de Xénophon est un véritable roman philosophique, comme le remarque Cicéron ; c’est le Télémaque réduit aux formes de l’histoire.

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