Le cheval qui porte son maître à la chasse du tigre se pavane sous la peau de ce même animal2 ; l’homme demande tout à la fois, à l’agneau ses entrailles pour faire résonner une harpe, à la baleine ses fanons pour soutenir le corset de la jeune vierge, au loup sa dent la plus meurtrière pour polir les ouvrages légers de l’art, à l’éléphant ses défenses pour façonner le jouet d’un enfant : ses tables sont couvertes de cadavres. […] L’homme, avec sa main et sa sagesse, qui aura dompté le cheval, animal plus viste que le lion, maniant le cheval, il chasse et poursuit le lion ; en reculant et fuyant il se sauve de devant luy : estant assis sur le dos du cheval, comme en lieu haut et relevé, il choisit et frappe, et tue le lion d’un espieu ou d’une pertuisane ou d’une pistole, ou autre arme qu’il voudra choisir.
Il monta à cheval le samedi à deux heures, après avoir mangé, et, comme il avait bien des gens avec lui, il les laissa tous à trente pas de la hauteur où il vouloit aller, et dit au petit d’Elbeuf : « Mon neveu, demeurez là : vous ne faites que tourner autour de moi, vous me feriez reconnoître. » M. d’Hamilton, qui se trouva près de l’endroit où il alloit, lui dit : « Monsieur, venez par ici ; on tire du côté où vous allez. — Monsieur, lui dit-il, vous avez raison ; je ne veux point du tout être tué aujourd’hui, cela sera le mieux du monde. » Il eut à peine tourné son cheval qu’il aperçut Saint-Hilaire, le chapeau à la main, qui lui dit : « Monsieur, jetez les yeux sur cette batterie que je viens de faire placer là4. » M. de Turenne revint, et dans l’instant, sans être arrêté, il eut le bras et le corps fracassés du même coup qui emporta le bras et la main qui tenoient le chapeau de Saint-Hilaire. Ce gentilhomme, qui le regardoit toujours, ne le voit pas tomber ; le cheval l’emporte où il avoit laissé le petit d’Elbeuf ; il n’étoit point encore tombé, mais il étoit penché le nez sur l’arçon. Dans ce moment, le cheval s’arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens ; il ouvre deux fois de grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais : songez qu’il étoit mort, et qu’il avoit une partie du cœur emportée.
Ils la représentent dans un palais de vermeil, montée sur un char d’or et d’azur, traîné par quatre chevaux de couleur de rose, et lui font ouvrir, avec des doigts de rose, les portes de l’Orient. […] Mais ce jeune héros mourut d’une chute de cheval à l’âge de 30 ans, laissant de la vertueuse Antonia, nièce d’Auguste, trois enfants : Germanicus, Claude qui fut le quatrième empereur de Rome, et Livie, qui épousa un autre Drusus, fils de l’empereur Tibère. […] Hippolyte en effet côtoyait le rivage de la mer, lorsque ses chevaux effrayés à la vue d’un monstre horrible que ce Dieu avait envoyé, se précipitèrent à travers les rochers, où il périt au milieu des débris de son char fracassé. […] Pégase, cheval ailé, qui, selon la fable, naquit du sang de Méduse, lorsque Persée, muni du bouclier de Pallas, et d’une épée, coupa la tête à cette gorgone. […] Pollux était un redoutable athlète, et Castor maniait supérieurement un cheval.
Un chevalier de Nantouillet était tombé de cheval ; il va au fond de l’eau, il revient ; il y rentre, il revient encore ; enfin il trouve la queue d’un cheval, il s’y attache ; ce cheval le mène à bord ; il monte sur le cheval, se trouve à la mêlée ; reçoit deux coups dans son chapeau, et revient gaillard. » Tout fait image dans ce récit ; et tout y est naturel.