Presque toujours, au temps où chaque peuple voit se constituer son individualité, il se passe quelque événement remarquable accompli par un héros qu’on s’accorde à regarder comme le fondateur de l’unité nationale, et il se rencontre toujours alors des poètes pour célébrer ces hauts faits on les ornant des couleurs de la poésie et transformer l’histoire en légende ; telle est l’épopée, et si tous les peuples n’ont pas aujourd’hui la leur, c’est apparemment qu’il ne s’est pas trouvé, à l’époque de leurs origines, un poète de génie pour les chanter sous une forme durable et digne de passer à la postérité. […] Quant aux évolutions, voici en quoi elles consistent : à la première strophe, les choreutes vont de droite à gauche, à la première antistrophe, de gauche à droite, dans un temps égal ; et ils continuent de la sorte jusqu’à la fin du chant, à moins qu’ils ne le terminent, comme dans les chœurs lyriques, par une nouvelle mélodie, appelée épode, qui se chante en repos la face tournée vers les spectateurs, litres évolutions se font sur un pas rythmé qui constitue une sorte de danse appelée ἐμμέλεια : parfois même on a recours à des danses plus vives, quand les chants du chœur sont plus passionnés. […] Bientôt, non content de dialoguer certains récits appartenant aux offices, on composa, sur la matière de ces récits, des entretiens versifiés, qui furent d’abord chantés : enfin ces dialogues, au lieu d’être joués pendant l’office, s’en détachèrent et furent reportés à la fin. […] Le plus ancien de tous est le mystère intitulé les Vierges sages et les Vierges folles composé vraisemblablement au xie siècle, du moins en grande partie ; écrit tantôt en latin, tantôt en langue vulgaire, à la manière des épîtres farcies, il était chanté et il a pour objet la parabole évangélique dont il porte le titre, parabole que son auteur inconnu a su rendre émouvante et qui offre un peu le même genre d’intérêt que les Suppliantes d’Eschyle. — Dans la suite, le drame religieux s’émancipa peu à peu de la tutelle du clergé ; cultivé de plus en plus pour lui-même, puisqu’il n’était plus seulement un intermède de l’office divin, mais qu’il avait au contraire une existence séparée et un rôle distinct, il tomba aux mains de confréries laïques qui achevèrent de le séculariser.
J’ai souhaité longtemps d’agréer à vos yeux ; Aujourd’hui je veux plaire à l’Empereur des cieux ; Je vous ai divertis, j’ai chanté vos louanges ; Il est temps maintenant de réjouir les anges, Il est temps de prétendre à des prix immortels Il est temps de passer du théâtre aux autels.
Un oiseau peut se faire entendre Après la saison des beaux jours, Mais sa voix n’a plus rien de tendre ; Il ne chante plus ses amours.
Le vers de dix syllabes, vif, rapide, excellent pour l’épigramme, prend la césure au quatrième pied : Rions, chantons, | dit cette troupe impie. […] Elle chanta les exploits de Bacchus et des dieux. […] Elle a chanté chez les anciens avec Hésiode et Lucrèce les phénomènes de la nature ; avec Virgile, le travail et la vie des champs.