De son côté, Boileau a su donner de l’élégance et de l’agrément à cette autre pensée, déjà relevée par Horace, et qui est très commune : Le chagrin nous suit partout : L’homme, dit-il, En vain monte à cheval pour tromper son ennui, Le chagrin monte en croupe et galope avec lui.
Le discernement veut qu’on les prenne par le côté favorable : sont-ils paisibles, on les disposera insensiblement à se pénétrer des passions qu’on veut exciter dans leur âme. […] c’est ici seulement qu’il fallait faire retentir la parole sainte dans toute la force de son tonnerre, et placer avec moi dans cette chaire, d’un côté, la mort qui nous menace et, de l’autre, mon grand Dieu qui vient vous juger. […] Tel est ce passage de la Henriade : Je ne vous peindrai point le tumulte et les cris, Le sang de tous côtés ruisselant dans Paris, Le fils assassiné sur le corps de son père, Le frère avec la sœur, la fille avec la mère, Les époux expirant sous leurs toits embrasés, Les enfants, au berceau, sous la pierre écrasés.
On verrait d’un côté les Grecs immobiles, et de l’autre Achille leur faisant signe de s’arrêter ; mais, dans un récit, cela ne s’aperçoit point.
Quelques gens de lettres sont incapables de ce qu’on appelle les affaires sérieuses, j’en conviens : mais il y en a qui les fuient sans en être incapables ; encore plus, qui, sans les fuir, et sans en être incapables, ne se sont tournés du côté des lettres que faute de matière à exercer leurs talents ».