L’usage a préféré par consequent à par conséquence, et en conséquence à en conséquent, travailler à ouvrer, conduire à duire, faire du bruit à bruire, injurier à vilainer, piquer à poindre ; et dans les noms, pensées à pensers, un si beau mot et dont le vers se trouvait si bien, grandes actions à prouesses, louanges à loz, méchanceté à mauvaistié, porte à huis, navire à nef, armée à ost, monastère à moutier, prairies à prées, … tous mots qui pouvaient durer ensemble d’une égale beauté, et rendre une langue plus abondante… Si nos ancêtres ont mieux écrit que nous, ou si nous l’emportons sur eux par le choix des mots, par le tour et l’expression, par la clarté et la brièveté du discours, c’est une question souvent agitée, toujours indécise. » Ce plaidoyer n’est point une boutade, et l’usage lui a même donné raison, puisqu’il a repris plusieurs des mots cités par Labruyère comme ayant alors disparu.
Tantôt l’harmonie imitative choisit des mots qui imitent le bruit de la chose qu’on dépeint, comme dans ce vers : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur ces têtes ? […] —— Pour mon enfant, — tourne, léger fuseau, Tourne sans bruit — autour de son berceau.
Ce bruit, cet appareil, ce danger qui le presse, Ouvrirent un moment ses yeux appesantis.
Enfermé dans la citadelle de Pignerol, il y mourut, suivant le bruit commun, en 1680.