Toujours entraîné, on approche du gouffre affreux ; déjà tout commence à se ternir ; les jardins sont moins fleuris, les fleurs moins brillantes, leurs couleurs moins vives, les prairies moins riantes les eaux moins claires ; tout pâlit, tout s’efface ; l’ombre de la mort se présente ; on commence à sentir l’approche du gouffre fatal ; mais il faut aller sur le bord ; encore un pas : déjà l’horreur trouble les sens, la tête tourne, les yeux s’égarent… il faut marcher ; on voudrait retourner en arrière ; plus de moyens : tout est évanoui, tout est tombé, tout est échappé. […] Description La Description, l’une des plus brillantes formes du style, est celle qui se représente le plus souvent chez les écrivains.
Si mes paons de leur beau plumage Me font admirer les couleurs, Je crois voir nos jeunes seigneurs Avec leur brillant étalage ; Et mes coqs d’Inde sont l’image De leurs pesants imitateurs.
Mais c’est aux âmes sensibles à nous dire si la vraie douleur s’exprime avec cette recherche élégante ; si ce style brillant et semé d’antithèses est bien son langage, et si enfin les derniers accents, où s’exhale l’âme entière d’un mourant, sont bien ceux que le poète prête ici à Ézéchias.
Les lettres nourrissent l’âme, la rectifient, la consolent ; elles vous servent, monsieur, dans le temps que vous écrivez contre elles ; vous êtes comme Achille, qui s’emporte contre la gloire, et comme le père Malebranche, dont l’imagination brillante écrivait contre l’imagination.