Je vis pour admirer la nature et les arts ; Des chefs-d’œuvre divers j’enchante mes regards1 ; J’en ai pour tout un jour d’une belle peinture ; De mes auteurs connus je me fais la lecture, Ou bien à travers champs je vais me promener, Pour voir les prés verdir et les bois bourgeonner.
Bacchus189 assis sur son tonneau, La prend pour la fille de l’Onde190 : Même en ne versant que de l’eau, Elle a l’art d’enivrer son monde.
On développera avec détail les particularités suivantes : L’homme, nouvellement enrichi, regarde avec dédain les jardins et les domaines de ses voisins ; il veut créer des merveilles ; il veut, à force d’art, surpasser la nature. […] Le lecteur ne doit pas être averti ; vous devez laisser deviner ce trait de reconnaissance sans l’expliquer formellement, et conduire le récit avec assez d’art pour que ni curiosité du lecteur, toujours excitée, ne soit satisfaite qu’à la fin. […] Pour l’intelligence de cette narration, il faut ne pas oublier que le peuple, en Italie, aime passionnément les arts, et que, dans ce pays, les hommes les plus grossiers sont sensibles au charme des beaux vers, aussi bien qu’à celui de la peinture et de la musique. […] Le gouvernement japonais ferma aux Européens tous les ports du l’empire, et, depuis ce temps, il n’est permis qu’aux Hollandais d’envoyer, chaque année, au Japon, quelques navires, pour échanger quelques produits des arts de l’Europe contre ceux du pays. […] Plein d’enthousiasme pour les arts, et espérant trouver dans les Apennins de beaux modèles de paysages, Salvator Rosa ose s’aventurer dans ces montagnes, alors infestées par les bandits.
Boileau, dans son Art poétique, a su joindre le précepte à l’exemple, quand il a dit : « Il est un heureux choix de mots harmonieux ; Fuyez des mauvais sons le concours odieux. […] Le grand art est de savoir entremêler les phrases arrondies et soutenues avec d’autres qui le sont moins, et qui servent comme de repos à l’oreille18. » La période suivante, extraite de Cicéron, est remarquable par la proportion réellement admirable des membres qui la composent, et par la mélodieuse harmonie qui en résulte : Nam cùm in ipso beneficio vestro tanta magnitudo est, ut eam complecti oratione non possim ; tùm in studiis vestris tanta declarata est voluntas, ut non solùm calamitatem mihi detraxisse, sed etiam dignitatem auxisse videamini.