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32. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Il plaît par la vérité des pensées et la justesse des expressions ; l’enjouement, la gaieté, la vivacité, des grâces naturelles, tous les charmes de la négligence lui appartiennent. […] Le sujet en est triste, et semble appartenir à la mélancolie allemande. […] C’est le style de Voltaire et de La Bruyère, à la plume duquel appartient le portrait suivant : L’Hypocrite Onuphre n’a pour tout lit qu’une housse de serge grise, mais il couche sur le coton et sur le duvet ; de même il est habillé simplement mais commodément, je veux dire d’une étoffe fort légère en été, et d’une autre fort moelleuse pendant l’hiver ; il porte des chemises très déliées, et qu’il a un très grand soin de bien cacher. […] Le sublime n’appartient pas à tous les sujets : il règne seulement dans la poésie, l’histoire et la philosophie : ce sont là les seuls champs où l’habile écrivain peut déployer toute l’étendue de son génie. […] Quand on entre dans cette ville, on croit d’abord que ce n’est point une ville qui appartienne à un peuple particulier, mais quelle est la ville commune de tous les peuples, et le centre de leur commerce.

33. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Ces vers rappellent le quatrain que Maucroix, l’ami de La Fontaine, fit à l’âge de quatre-vingts ans : Chaque jour est un bien que du ciel je reçoi, Je jouis aujourd’hui de celui qu’il me donne ; Il n’appartient pas plus aux jeunes gens qu’à moi, Et celui de demain n’appartient à personne. […] Il en est de la part que nous prenons aux lieux communs de la vie humaine comme de celle que nous prenons au sol et au territoire d’un pays : le coin qui nous appartient est celui qui a le plus d’intérêt pour nous. […] Mais il y a là, dans les plaines de la Beauce ou de la Brie, deux ou trois arpents de terre plate qui m’appartiennent, où j’ai mis ma maison et mon jardin. […] Par l’ordre des temps, il appartient aux siècles modernes ; mais par son génie il appartient à l’antiquité, qu’il nous retrace dans tout ce qu’elle a d’excellent.

34. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 277-290

Ce vers appartient un peu trop au genre de l’idylle. […] On a dit, avec quelque raison, que toute sa poésie appartenait au monde des idées et qu’il ne semblait pas avoir regardé la nature extérieure. […] Belle imitation de l’Othello de Shakspeare, elle appartient au genre de ces pièces dites romanesques, où le poëte puise dans son imagination, non dans l’histoire, les principaux événements qu’il offre aux yeux des spectateurs.

35. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Du reste, ce n’est pas là l’intérêt que l’on puise dans la tragédie ; c’est plutôt celui qui appartient à la comédie. […] C’est pourquoi l’art du poète appartient à l’esprit doué d’une heureuse aptitude, ou à celui qu’emporte le délire de l’inspiration. […] Il appartient d’ailleurs à la métrique de considérer aussi les différences qui distinguent les syllabes. […] Les personnes nonchalantes ; car il n’appartient qu’à l’homme vigilant d’attaquer celui qui lui fait tort. […] À cette classe appartiennent ceux qui nous découvrent leurs côtés faibles.

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