/ 132
27. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Des orateurs tels que Serres, Lainé, Foy, Benjamin Constant, Royer-Collard, Thiers, Guizot, Berryer, tous rivaux ou alliés, comprennent de la même manière les conditions essentielles de la vie parlementaire : le respect des lois et le droit incontesté d’un contrôle efficace exercé sur les actes du pouvoir. […] J’ai à présent un acte de grâce à vous proposer, et je le fais avec d’autant plus de confiance, que j’ai eu soin de consulter les parties intéressées, qui y veulent bien donner les mains, et que j’ai fait dresser en sorte qu’il ne peut blesser personne. […] A deux cents lieues de Paris, où il lui est interdit de rentrer, c’est vraiment lui qui règne sur l’opinion, qui la dirige à son gré, tantôt la soulevant avec raison contre des actes d’intolérance cruelle, trop souvent aussi l’entraînant à partager des colères dont l’âge avait encore augmenté la violence amère. […] Mais dans tous ceux où l’espace s’est trouvé confiné par les eaux, ou resserré par les hautes montagnes, ces petites nations, devenues trop nombreuses, ont été forcées de partager leur terrain entre elles ; et c’est de ce moment que la terre est devenue le domaine de l’homme : il en a pris possession par ses travaux de culture, et rattachement à la patrie a suivi de très près les premiers actes de sa propriété. […] ne voyez-vous donc pas qu’en décrétant la banqueroute, ou, ce qui est plus odieux encore, en la rendant inévitable sans la décréter, vous vous souillez d’un acte mille fois plus criminel, et, chose inconcevable !

28. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — D’Aubigné, 1550-1630 » pp. -

Devenu maréchal-de-camp, gouverneur d’Oléron et de Maillezais, vice-amiral de Guienne et de Bretagne, il vit avec douleur une conversion qu’il ne pouvait pardonner, bien qu’elle fût un acte de raison et de patriotisme. […] Après l’acte d’abjuration, qui pacifia si heureusement la France, il resta ce qu’il était avant, l’âpre censeur qui ne désarme pas en face des défections intéressées.

29. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

Une épouse romaine 1 Acte premier LUCRÈCE, LA NOURRICE, LAODICE, esclaves 2 Lucrèce, à une de ses esclaves. […] (L’Honneur et l’Argent, acte 1er.) […] — Voulez-vous la pousser jusques aux derniers actes, Ouvrir aux passions toutes leurs cataractes, Et tout bouleverser, au point que le soleil N’aura pas encor vu cataclysme pareil ?

30. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Ici, le Fanatisme, la Discorde, la Politique, prennent en quelque sorte une existence réelle, parce que ce sont des monstres des enfers, vomis physiquement des flancs d’un nuage, et qui reproduisent les volontés et les actes des démons. […] Les mœurs sont les dispositions acquises par la répétition des actes. Un homme d’un caractère vident acquiert des mœurs douces par la répétition d’actes de douceur, Ordinairement, le caractère et les mœurs tiennent ensemble132 ; il y a pourtant cette différence essentielle, que les mœurs dépendent plus de l’état social où l’on vit, et que le caractère est plus inhérent à l’individu. […] Les caractères doivent se peindre le plus souvent par les actes ; c’est la manière à la fois la plus poétique et la plus frappante pour le lecteur.

/ 132