On trouve de magnifiques amplifications par les causes et les effets dans la description de la mort d’Euryale, par Virgile, et dans la peinture de la peste des animaux, par La Fontaine ; et par les effets seulement, dans l’Oraison funèbre de Turenne, lorsque Fléchier rappelle les suites de la bonne fortune sur un général vainqueur ; dans celle de la reine d’Angleterre, lorsque Bossuet décrit les effets de la persécution protestante ; dans l’Enfant prodigue, de Massillon, lorsque celui-ci énumère les suites funestes de la volupté ; dans le premier acte d’Athalie, quand Joad expose les effets de la puissance de Dieu, et dans les Pensées de M. de Bonald, lorsque cet illustre philosophe fait justice en ces termes d’une des maximes de la Révolution : La liberté, l’égalité, la fraternité ou la mort ont eu dans la Révolution une grande vogue.
Ne faites pas intervenir un Dieu, si l’intrigue n’est à la hauteur d’un tel dénouement, et n’embarrassez pas le dialogue d’un quatrième personnage. […] Mettez qu’avec cela il ait une table bien servie ; qu’il soit homme à répondre pour un pauvre diable sans argent, à le tirer des mains rapaces de la chicane : et Dieu me pardonne, s’il a le bonheur de distinguer jamais le faux ami de l’ami véritable. […] 543Et qu’un Dieu n’y intervienne pas, 544à moins qu’un nœud 545digne d’un tel libérateur 546ne se soit présenté ; 547et qu’un quatrième personnage 548ne s’efforce pas de parler. […] 669 Pour moi, Pisons, 670auteur de drames-satyres, 671je n’aimerai pas exclusivement 672des mots et des termes 673dépourvus-d’ornement et vulgaires ; 674et je ne m’efforcerai pas non plus 675de m’éloigner du ton de-la-tragédie, 676de telle façon que rien ne diffère, 677si c’est Dave qui parle, 678et audax Pythias et l’effrontée Pythias 679lucrata talentum qui a attrapé un talent 680au vieux Simon dupé, 681ou bien si c’est Silène, 682gardien et serviteur 683du Dieu (Bacchus) son nourrisson.
qui est le sceau du destin et la sanction d’un Dieu. […] Il est bien plus naturel de penser que Dieu n’enseigna à nos premiers parents qu’un langage proportionné à la situation où ils se trouvaient alors, leur donnant, comme pour toute autre chose, la faculté de le perfectionner dans la suite, à mesure qu’ils en sentiraient le besoin. […] Quelquefois on réunissait deux ou plusieurs de ces caractères hiéroglyphiques : un serpent, par exemple, avec une tête d’épervier, désignait la nature et Dieu qui veille sur elle. […] Dans toutes les langues, Dieu est au masculin ; nous mettons le temps au masculin, à cause de sa grande influence sur toute la nature ; la vertu est au féminin, à cause de sa beauté, et aussi parce qu’elle doit être un objet d’amour ; la fortune est encore au féminin. […] « Mais, Dieu soit loué, son orgueil surpasse son ignorance, et ce qui lui manque de lumières, il y supplée par sa suffisance.
8° Sous les plumes autorisées, il n’est pas rare non plus de rencontrer alors des propositions infinitives tout à fait calquées sur la construction latine. « Vous sçavez estre du mouton le naturel tousjours suyvre le premier… J’estime nostre poésie estre capable… Il te convient servir, aymer et craindre Dieu. » 9° A plus forte raison les ablatifs absolus étaient-ils d’usage quotidien, avec les participes présent ou passé. « Estant de soy loy de nature, je ne sçay… — Posé le cas que vous trouverez matières joyeuses, pas demourer là ne fault… — Eux arrivés, il se fit que… — Ce faict, on apportoit des cartes. » Il en résultait pour la phrase souplesse et dextérité. […] Ce qui plus tard sera réputé audace d’orateur ou de poète était alors non pas licence tolérée, mais droit reconnu de tous, ou plutôt essor spontané d’imaginations toutes jeunes que n’avait point intimidées la férule des régents. « S’enveilloit Gargantua entre… Possible est de… Hasardé n’est point que (ce que) Dieu garde… Si cesse la charrue… — Qui l’arbre transforme, greffe en nouvelle sorte… Pour mieux son œuvre commencer. » Ou je me trompe fort, ou nous avons moins gagné que perdu à nous interdire cette indépendance de tours, qui communiquait à la pensée la grâce d’un premier mouvement.