Le cheval semble vouloir se mettre au-dessus de son état de quadrupède en élevant sa tête : dans cette noble attitude, il regarde l’homme face à face. […] Buffon reconnaît en effet, conformément à ce que nous enseigne la sainte Ecriture, que l’homme était né dans un état et pour un sort bien différents de ceux où la faute d’Adam nous a fait tomber.
Et sur cela3, j’admire4 comment on n’entre point en désespoir d’un si misérable état. […] Ainsi il avait une double pensée : l’une par laquelle il agissait en roi, l’autre par laquelle il reconnaissait son état véritable, et que2 ce n’était que le hasard qui l’avait mis en la place où il était.
Ma foi, ils ne sont point en état de marcher. […] Non, je n’ai point le courage de les mener, et je ferais5 conscience de leur donner des coups de fouet en l’état où ils sont. […] Apprenez enfin qu’un gentilhomme qui vit mal est un monstre dans la nature ; que la vertu est le premier titre de noblesse ; que je regarde bien moins au nom qu’on signe qu’aux actions qu’on fait, et que je ferais plus d’état du fils d’un crocheteur qui serait honnête homme, que du fils d’un monarque qui vivrait comme vous1.
Ainsi, comme nous nous devons à nous-mêmes la première charité, notre premier soin doit être de travailler sur nous-mêmes, et de tâcher de mettre notre esprit en état de supporter sans émotion les opinions des autres qui nous paraissent fausses, afin de ne les combattre jamais que dans le désir de leur être utiles. Or, si nous n’avions que cet unique désir, nous reconnaîtrions sans peine qu’encore que toute erreur soit un mal, il y en a néanmoins beaucoup qu’il ne faut pas s’efforcer de détruire, parce que le remède serait souvent pire que le mal, et que, s’attachant à ces petits maux, on se mettrait hors d’état de remédier à ceux qui sont vraiment importants.