Cet homme qui portait la gloire de sa nation jusqu’aux extrémités de la terre, qui couvrait son camp d’un bouclier, et forçait celui des ennemis avec l’épée ; qui donnait à des rois ligués contre lui des déplaisirs mortels, et réjouissait Jacob par ses vertus et par ses exploits, dont la mémoire doit être éternelle ; cet homme qui défendait les villes de Juda, qui domptait l’orgueil des enfants d’Ammon et d’Esaü, qui revenait chargé des dépouilles de Samarie, après avoir brûlé sur leurs propres autels les dieux des nations étrangères ; cet bomme que Dieu avait mis autour d’Israël comme un mur d’airain où se brisèrent tant de fois toutes les forces de l’Asie ; et qui, après avoir défait de nombreuses armées, déconcerté les plus forts et les plus habiles généraux des rois de Syrie, venait tous les ans, comme le moindre des Israélites, réparer avec ses mains triomphantes les ruines du sanctuaire, et ne voulait d’autre récompense des services qu’il rendait à sa patrie, que l’honneur de l’avoir servie ; ce vaillant homme, poussant enfin avec un courage invincible les ennemis qu’il avait réduits à une fuite honteuse, reçut le coup mortel, et demeura comme enseveli dans son triomphe. « Au premier bruit de ce funeste accident, toutes les villes de Judée furent émues, des ruisseaux de larmes coulèrent des yeux de tous les habitants. […] Conduites d’armées, sièges de places, prise de villes, passages de rivières, attaques-hardies, retraites honorables, campements bien ordonnés, combats soutenus, batailles gagnées, ennemis vaincus par la force, dissipés par l’adresse, lassés et consumés par une sage et noble patience ? […] « Quel sera le crime de l’homme du roi, qui, trompé dès le début de son expédition, frustré de la moitié des forces qu’on s’était engagé à lui fournir, enchaîné bientôt par une puissance absolue, dépourvu de tous moyens, sans vivres, sans argent, sans vaisseaux, sans soldats, traversé par mille obstacles, oublié de sa cour, tandis que les ennemis recevaient des renforts multipliés de la leur ; malgré l’excessive infériorité de ses forces, malgré l’esprit de sédition et de vertige répandu dans une armée qui n’a ni solde, ni nourriture ; malgré la désertion journalière et la défection totale de cette armée sans cesse quittant ses drapeaux pour aller joindre l’ennemi, trouve moyen de faire la guerre pendant trois ans sans interruption ; prend dix places, en manque une, et la manque parce que son escadre l’abandonne et laisse la mer libre à l’escadre ennemie ; gagne dix batailles, en perd une, et la perd, parce qu’une partie de ses troupes disparaît au commencement de l’action, et le laisse sur le champ de bataille, au moment où il fond sur l’ennemi ; dispute le terrain pied à pied ; lorsqu’il ne peut plus se défendre, tient pendant cinq mois en échec des forces vingt fois supérieures aux siennes ; et après avoir épuisé toutes les ressources que son zèle et son imagination pouvaient lui suggérer, après avoir payé et nourri de son argent le peu de troupes qui lui restait, est enfin obligé de rendre une ville2 bloquée par terre et par mer, une ville prise par la famine, où il ne restait pas un grain de riz, où l’on avait mangé les arbres et le cuir, sans autre défense, en un mot, que quelques canonniers, et une poignée de soldats, qui n’avaient plus la force de remuer un canon, même pas celle de se trainer jusqu’aux remparts.
Cet événement date de l’année même où il partit pour ce voyage de Suisse et d’Italie pendant lequel messieurs de Bordeaux l’élurent maire de cette ville, charge qu’il finit par accepter, « parce qu’elle n’a ni loyer, ni gain, autre que l’honneur ». […] Et m’en est aduenu comme des choses excellentes3 : plus i’ay veu depuis d’autres villes belles, plus la beauté de cette cy, peut4, et gaigne sur mon affection. […] Elle, cette ville. […] A ceux qui vous diront la ville et ses merveilles Fermez bien votre cœur, paysans, mes amis !
Vous démontrerez que si les villes qui ont été le théâtre des actes glorieux de son existence lui ont élevé des statues, la ville de Rouen doit davantage à sa mémoire : là où elle a été le plus à la peine, il faut qu’elle soit le plus à l’honneur. […] 2° Grandes villes manufacturières, principaux ports de commerce de la Grande-Bretagne. […] On admet aussi qu’elle se transporte d’un quartier à un autre de la même ville. […] La scène est aux champs ou à la ville, dans le palais ou dans la chaumière. […] Le prix des objets les plus utiles est augmenté sans mesure, par des péages multipliés sur les rivières, aux portes des villes, à la limite des provinces.
Tout s’est-il évanoui, jusque-là qu’un citoyen romain, dans une des provinces du peuple romain, dans une ville de ses alliés, ait été publiquement frappé de verges par l’ordre d’un homme, que ce même peuple romain avait gratuitement honoré des haches et des faisceaux ? […] Au premier bruit de ce funeste accident, toutes les villes de Judée57 furent émues. […] Ne voulez-vous jamais faire autre chose, qu’aller par la ville vous demander les uns aux autres : que dit-on de nouveau ? […] Démosthène s’étant noblement acquitté de la commission qu’on lui avait donnée de faire réparer les murs d’Athènes, Ctésiphon, illustre citoyen de cette ville, persuada aux Athéniens de lui décerner, pour prix de son zèle et de sa probité, une couronne d’or. […] La ville de Rhodes fut le lieu de sa retraite.
Marius chargea le questeur de la ville de faire sortir des bains tous ceux qui s’y trouvaient. […] A cette nouvelle, les habitants de Cales défendirent expressément de se rendre aux bains quand le magistrat romain serait dans la ville. […] Tout à coup, au milieu de la nuit, un incendie éclata dans la ville. […] La ville est frappée d’enthousiasme pour son sauveur, et le regarde comme un être surnaturel. […] vous faites bien, vous autres étrangers, de quitter notre malheureuse ville. — Nous allons revenir, » dit Oswald.
Au tableau de la guerre et de ses fatigues, Voltaire oppose l’oisive opulence et la vie molle et tranquille de l’habitant des villes. […] La molle volupté, le luxe de nos villes, Filent ces jours sereins, ces jours que nous devons Au sang de nos guerriers, aux périls des Bourbons.
Les principaux de la ville durent se prosterner à genoux devant l’hôtel du connétable pour crier merci. […] Les Romains de la décadence Le menu populaire1, duquel le nombre est tousjours plus grand dans les villes, est souspeçonneux2 à l’endroict de celui qui l’aime et simple envers celui qui le trompe.
Mirabeau fut envoyé par la ville d’Aix comme représentant du tiers. […] L’Ilissus a son lit desséché de l’autre côté d’Athènes, entre le mont Hymette et la ville. […] Les Franks étaient arrivés jusqu’à un bourg appelé Helena, qu’on croit être la ville de Lens. […] Tour à tour secrétaire d’État au département des finances, député de la ville d’Aix, ministre, président du conseil, M. […] Cette route, bordée de maisons, compose toute la ville de Bard.
Les villes de Sicile avaient engagé l’orateur à accuser Verrès, fameux par les cruautés et les rapines dont il s’était rendu coupable, pendant trois ans qu’il avait gouverné cette île en qualité de préteur. […] La ville est une Ninive pécheresse ; la cour est le centre de toutes les passions humaines ; et la vertu, autorisée par l’exemple du souverain, honorée de sa bienveillance, animée par ses bienfaits, y rend le crime plus circonspect, mais ne l’y rend pas peut-être plus rare. […] croyez-vous qu’il s’y trouvât seulement dix justes, que le Seigneur ne put trouver autrefois en cinq villes tout entières ? […] Deux frères, qui étaient les plus considérables de la ville, avaient préparé pour Annibal un festin magnifique. […] Faites-vous parler une chose inanimée ; alors c’est une loi, une ville, un monument, que vous chargez de l’énumération.
Ce fut l’événement décisif de sa vie ; car son entrée dans une maison princière lui permit d’assister de près au spectacle de la comédie humaine, où figuraient les originaux de la cour et de la ville. […] On l’a regardé comme un homme incapable de céder à l’ennemi, de plier sous le nombre ou sous les obstacles ; comme une âme du premier ordre, pleine de ressources et de lumières5, et qui voyait encore où personne ne voyait plus ; comme celui qui, à la tête des légions, était pour elles un présage de la victoire, et qui valait seul plusieurs légions ; qui était grand dans la prospérité, plus grand quand la fortune lui a été contraire : la levée d’un siège, une retraite, l’ont plus ennobli que ses triomphes ; l’on ne met qu’après les batailles gagnées et les villes prises ; qui était rempli de gloire et de modestie ; on lui a entendu dire : « Je fuyais », avec la même grâce qu’il disait : « Nous les battîmes » ; un homme dévoué à l’État, à sa famille, au chef de sa famille ; sincère pour Dieu et pour les hommes, autant admirateur du mérite que s’il lui eût été moins propre et moins familier : un homme vrai, simple, magnanime, à qui il n’a manqué que les moindres vertus1. […] Une naissance auguste, un air d’empire et d’autorité, un visage qui remplisse la curiosité des peuples empressés de voir le prince6, et qui conserve le respect dans le courtisan ; une parfaite égalité d’humeur ; un grand éloignement pour la raillerie piquante, ou assez de raison pour ne se la permettre point1 : ne faire jamais ni menaces ni repròches ; ne point céder à la colère, et être toujours obéi ; l’esprit facile, insinuant ; le cœur ouvert, sincère, et dont on croit voir le fond, et ainsi très-propre à se faire des amis, des créatures et des alliés ; être secret toutefois, profond et impénétrable dans ses motifs et dans ses projets ; du sérieux et de la gravité dans le public ; de la brièveté, jointe à beaucoup de justesse et de dignité, soit dans les réponses aux ambassadeurs des princes, soit dans les conseils ; une manière de faire des grâces2 qui est comme un second bienfait ; le choix des personnes que l’on gratifie ; le discernement des esprits, des talents et des complexions3, pour la distribution des postes et des emplois ; le choix des généraux et des ministres ; un jugement ferme, solide, décisif dans les affaires, qui fait que l’on connaît le meilleur parti et le plus juste ; un esprit de droiture et d’équité qui fait qu’on le suit jusqu’à prononcer quelquefois contre soi-même en faveur du peuple, des alliés, des ennemis ; une mémoire heureuse et très-présente qui rappelle les besoins des sujets, leurs visages, leurs noms, leurs requêtes ; une vaste capacité qui s’étende non-seulement aux affaires de dehors, au commerce, aux maximes d’État, aux vues de la politique, au reculement des frontières par la conquête de nouvelles provinces, et à leur sûreté par un grand nombre de forteresses inaccessibles ; mais qui sache aussi se renfermer au dedans, et comme dans les détails4 de tout un royaume ; qui en bannisse un culte faux, suspect et ennemi de la souveraineté, s’il s’y rencontre ; qui abolisse des usages cruels et impies5, s’ils y règnent ; qui réforme les lois et les coutumes6, si elles étaient remplies d’abus ; qui donne aux villes plus de sûreté et plus de commodités par le renouvellement d’une exacte police, plus d’éclat et plus de majesté par des édifices somptueux ; punir sévèrement les vices scandaleux ; donner, par son autorité et par son exemple, du crédit à la piété et à la vertu ; protéger l’Église, ses ministres, ses droits, ses libertés1 ; ménager ses peuples comme ses enfants2 ; être toujours occupé de la pensée de les soulager, de rendre les subsides légers, et tels qu’ils se lèvent sur les provinces sans les appauvrir ; de grands talents pour la guerre ; être vigilant, appliqué, laborieux ; avoir des armées nombreuses, les commander en personne ; être froid dans le péril3, ne ménager sa vie que pour le bien de son État, aimer le bien de son État et sa gloire plus que sa vie ; une puissance très-absolue, qui ne laisse point d’occasion aux brigues, à l’intrigue et à la cabale ; qui ôte cette distance infinie4 qui est quelquefois entre les grands et les petits, qui les rapproche, et sous laquelle tous plient également ; une étendue de connaissances qui fait que le prince voit tout par ses yeux, qu’il agit immédiatement par lui-même, que ses généraux ne sont, quoique éloignés de lui, que ses lieutenants, et les ministres que ses ministres ; une profonde sagesse qui sait déclarer la guerre, qui sait vaincre et user de la victoire, qui sait faire la paix, qui sait la rompre, qui sait quelquefois, et selon les divers intérêts, contraindre les ennemis à la recevoir ; qui donne des règles à une vaste ambition, et sait jusqu’où l’on doit conquérir ; au milieu d’ennemis couverts ou déclarés, se procurer le loisir des jeux, des fêtes, des spectacles ; cultiver les arts et les sciences, former et exécuter des projets d’édifices surprenants ; un génie enfin supérieur et puissant qui se fait aimer et révérer des siens, craindre des étrangers ; qui fait d’une cour, et même de tout un royaume, comme une seule famille unie parfaitement sous un même chef, dont l’union et la bonne intelligence est redoutable au reste du monde. […] Maîtres alors de l’avenir, et indépendants d’une postérité, vous êtes sûrs de durer autant que la monarchie ; et dans le temps que l’on montrera les ruines de vos châteaux, et peut-être la seule place où ils étaient construits, l’idée de vos louables actions sera encore fraiche dans l’esprit des peuples ; ils considéreront avidement vos portraits et vos médailles ; ils diront : Cet homme, dont vous regardez la peinture, a parlé à son maître avec force et avec liberté, et a plus craint de lui nuire que de lui déplaire ; il lui a permis d’être bon et bienfaisant, de dire de ses villes : ma bonne ville, et de son peuple : mon bon peuple. » 1.
Restera-t-il seulement dix justes, vainement cherchés autrefois par le Seigneur dans cinq villes entières ? […] D’autre part, il n’a pas fallu moins de 104 volumes à un honorable hennuyer pour écrire l’histoire de la seule et unique ville de Tournai jusqu’au xviie siècle ; il allait entamer cette époque et le 105e tome, quand la mort s’impatienta et l’arrêta. […] croyez-vous qu’il s’y trouvât seulement dix justes, que le Seigneur ne put trouver autrefois en cinq villes tout entières ?
Une tempête dans un verre d’eau Ce fut le jour de la mi-carême, le 25 mars, à une heure du matin ; tout dormait ; quarante gendarmes entrent dans la ville ; là, de l’auberge où ils étaient descendus d’abord, ayant fait leurs dispositions, pris toutes leurs mesures et les indications dont ils avaient besoin, dès la première aube du jour ils se répandent dans les maisons. […] C’est le nom d’une petite ville d’Indre-et-Loire.
Le mot Urbs, chez les Romains, désignait la ville de Rome. […] En ce sens, il peut y avoir plusieurs villes dans une seule cité. — Urbs est la ville et ses édifices. […] Il se dit spécialement des villes et des états. […] — Oppugnare (pugnare ob), attaquer, donner l’assaut à une ville. […] Cic. — Murus est un mur qui entoure une ville, un camp, un jardin.
Si l’art prescrit à l’orateur de connaître les mœurs de ceux à qui il parle, c’est afin de proportionner son discours à leur intelligence, à leurs sentiments ; de remuer les passions qui leur sont le plus familières : car on ne pense point, on ne s’exprime point à la cour comme à la ville, comme à la campagne. […] Les sermons de saint Augustin sont très simples, parce qu’il prêchait, dans une petite ville, à des mariniers, des laboureurs, des marchands. Au contraire, saint Cyprien, saint Ambroise, saint Léon, qui prêchaient dans de grandes villes, parlent avec plus de pompe et d’ornement. […] Au premier bruit de ce funeste accident, toutes les villes de Judée furent émues, des ruisseaux de larmes coulèrent des yeux de tous leurs habitants. […] Et dans une province du peuple romain, dans une ville de nos alliés, devait-on voir un citoyen romain attaché à l’infâme poteau, et battu de verges en public par les ordres de celui à qui Rome avait confié les hacher et les faisceaux ?
Quelque insensé chantera peut-être ses victoires : mais les provinces, les villes, les campagnes en pleureront. On lui dressera des monuments pour immortaliser ses conquêtes : mais les cendres encore fumantes de tant de villes autrefois florissantes ; mais la désolation de tant de campagnes dépouillées de leur ancienne beauté ; mais les ruines de tant de murs, sous lesquels des citoyens paisibles ont été ensevelis ; mais tant de calamités qui subsisteront après lui, seront des monuments lugubres, qui immortaliseront sa vanité et sa folie. […] Il t’aborde, et sans différer marchant aux rebelles, il essuie leur feu, les charge, les met en fuite, et les force enfin dans les villes et les bourgs qui leur servaient de retraite. […] Les Mœurs de Sybaris On ne met point dans cette ville de différence entre les voluptés et les besoins ; on bannit tous les arts qui pourraient troubler un sommeil tranquille ; on donne des prix, aux dépens du public, à ceux qui peuvent découvrir îles voluptés nouvelles. […] Les hommes sont si efféminés, leur parure est si semblable à celle des femmes, ils composent si bien leur teint, ils se frisent avec tant d’art, ils emploient tant de temps à se corriger à leur miroir, qu’il semble qu’il n’y ait qu’un sexe dans toute la ville.
Les villes d’Albea et de Romeb étaient en guerre ; et les armées, rangées en bataille, n’attendaient que le signal, pour en venir aux mains, lorsque les généraux voulant épargner le sang des deux peuples, voisins, de même origine, et unis par les liens de la parenté, convinrent de nommer de part et d’autre trois combattants seulement pour la cause commune. […] Et dans ce temps guerrier et fécond en Achilles, Croit que l’on fait les vers comme l’on prend les villes. […] Dans la tragédie d’Horace, par Corneille, Sabine, native d’Albe, et femme d’un citoyen de Rome, voit la guerre allumée entre ces deux villes. […] Quelque insensé chantera peut-être ses victoires : mais les provinces, les villes, les campagnes en pleureront. […] Juvénal en fournit un exemple dans cet endroit d’une de ses Satyres, en disant des Égyptiens : « Des villes entières adorent des chiens ; et personne ne connaît Dianea.
La chanson satirique s’appelait autrefois vaudeville, mot qui vient probablement de voix de ville, parce que la chanson faisait son butin des bruits qui couraient par la ville.
Le saint roi rendit aux peuples, avec la tranquillité, la joie et l’abondance : les familles virent renaître ces siècles heureux qu’elles avaient tant regrettés ; les villes reprirent leur premier éclat ; les arts, facilités par les largesses du prince, attirèrent chez nous les richesses des étrangers : le royaume, déjà si abondant de son propre fonds, se vit encore enrichi de l’abondance de nos voisins. […] Ville heureuse, qui le vîtes autrefois régner, au milieu de vos murs s’élèvent encore et subsisteront toujours des édifices sacrés, les fruits immortels de sa charité et de son amour pour son peuple.
Des funérailles dans une ville assiégée Un officier français raconte que, traversant une rue de Candie, sillonnée de bombes et de boulets, il vit beaucoup d’habitants assemblés dans une maison ; étonné, il s’avance : le corps d’une femme était placé dans un cercueil, paré de beaux vêtements, le visage découvert, la tête ornée de perles, les doigts chargés de bagues précieuses, les bras enveloppés de dentelles, la chaussure parsemée de pierreries. […] Cette antique coutume s’observait au milieu des horreurs d’une ville assiégée1.
Il est impossible de comprendre ce qu’il fait, ni ce que son voyage de Bretagne lui a coûté, quoiqu’il eût renvoyé ses laquais et son cocher à Paris, et qu’il n’eût que le seul Larmechin dans cette ville où il fut deux mois. […] Il y eut un service solennel dans la ville, et, en un moment, ils se cotisèrent tous pour cette dépense, qui monta à cinq mille francs, parce qu’ils reconduisirent le corps jusqu’à la première ville, et voulurent défrayer tout le train.
Quelque accomplie que puisse être une maison des champs, il y manque toujours une infinité de commodités qui ne se trouvent que dans les villes ; et la solitude même qu’on y espère ne s’y rencontre jamais parfaitement. […] Cette unité de dessein fait qu’on voit d’un seul coup d’œil l’ouvrage entier, comme on voit de la place publique d’une ville toutes les rues et toutes les portes, quand toutes les rues sont droites, égales et en symétrie. […] Quelle comparaison entre le Colysée et une multitude confuse de maisons irrégulières d’une ville ? […] Leurs villes, si célèbres autrefois par leur magnificence, par leur force, et encore plus par leurs crimes et leurs dissolutions, ne furent plus que des monceaux de ruines. […] Mais mourez, et vous aurez l’avantage de mourir citoyens d’une ville libre. » « J’ai cru qu’ôter la liberté à une ville dont j’étais citoyen était le plus grand des crimes.
Molière 1622-1672 [Notice] Molière a peint avec une vérité saisissante tous les types de la physionomie humaine ; il met en scène la cour, la ville et la province : bourgeois et nobles, marchands, médecins et hommes de lois, pédants, fâcheux, fanfarons, fripons, servantes, valets et maîtres, bel esprit, faux savoir, avarice, prodigalité, faiblesse, égoïsme, entêtement, malveillance, vanité, sottise, jalousie, libertinage, misanthropie, irréligion, hypocrisie, en un mot, son siècle, et avec lui l’humanité tout entière. […] C’est une ville, en vérité, Aussi grande quasi que Thèbe. […] Vos livres éternels ne me contentent pas ; Et, hors un gros Plutarque à mettre mes rabas, Vous devriez brûler tout ce monde inutile, Et laisser la science aux docteurs de la ville ; M’ôter, pour faire bien, du grenier de céans Cette longue lunette à faire peur aux gens, Et cent brimborions dont l’aspect importune ; Ne point aller chercher ce qu’on fait dans la lune, Et vous mêler un peu de ce qu’on fait chez vous, Où nous voyons aller tout sens dessus dessous. […] (De la Ville, p. 157.
Tout enfant, il lisait avec une curiosité passionnée la Vie des saints ou le récit des travaux apostoliques des jésuites, et poursuivi par le souvenir de ses lectures, il cherchait naïvement aux alentours de la ville une Thébaïde où il pût passer ses jours dans la prière et la contemplation. […] Combien de fois, loin des villes, dans le fond d’un vallon solitaire couronné d’une forêt, assis sur le bord d’une prairie agitée des vents, je me suis plu à voir les mélilots dorés, les trèfles empourprés et les vertes graminées former des ondulations semblables à des flots et présenter à mes yeux une mer agitée de fleurs et de verdure !
Sur la fin de sa vie, retiré dans sa ville natale3, il abandonna presque entièrement les lettres. […] Inaugurée avec beaucoup de solennité le 21 juillet 1851, en présence d’une députation de l’Institut, elle a été placée dans la bibliothèque de la ville.
Il s’en va rassembler les divers animaux Qu’il peut rencontrer dans la ville. […] Confucius l’a dit ; suivons tous sa doctrine ; Pour la persuader aux peuples de la Chine, Il leur contait le trait suivant : Dans une ville de l’Asie Il existait deux malheureux, L’un perclus, l’autre aveugle, et pauvres tous les deux : Ils demandaient au ciel de terminer leur vie ; Mais leurs cris étaient superflus ; Ils ne pouvaient mourir.
Le faubourg Saint-Germain ne tenait point à la ville ; il n’était point pavé : le roi se charge de tout. […] Et tu t’es retiré en cette ville ? […] Les plantes sont les habitations des insectes, et l’on ne fait point l’histoire d’une ville sans parler de ses habitants. […] Reviens, reviens avec nous. » Et elles reprirent le chemin de la ville. […] Mirabeau fut envoyé par la ville d’Aix comme représentant du tiers.
C’est qu’on ne leur vouloit point conceder de porter chausses decouppees7, ce qui ha esté defendu en la ville il y ha douze ans passés. […] Peu de temps après son arrivée en cette ville, il eut le chagrin de perdre sa femme.
Tableau de mœurs ou la caricature se mêle au portrait, et l’invective à la raison, elle reflète ce qu’il y eut d’horrible et de risible dans cette explosion de folie qui précéda le règne d’Henri IV, « Le seul roi dont le peuple ait gardé la mémoire. » Dans certaines parties impérissables, c’est un modèle d’ironie, de dialectique véhémente et de virils accents mis au service d’une cause, alors nationale, dans une ville ruinée, affamée, fiévreuse et à demi repentante, qui attendait l’avénement de la poule au pot. […] Je suis après mes intelligences pour prendre Noyon14 : si j’en puis venir à bout, je seray evesque de la ville et des champs15, et feray la moue à ceux de Compiegne16.
La Place est touché ; il embrasse le jeune homme, et lui annonce qu’il est le premier de la promotion 5 ; l’École se lève tout entière, et accompagne en triomphe dans la ville le fils du boulanger de Nancy, le général Drouot6. […] La ville est petite, et c’est encore sans blesser la grandeur ; le nombre des monuments y tient lieu de maisons et la fait paraître vaste.
Par qui sont aujourd’hui tant de villes désertes ? […] Le succès fut immense devant l’auditoire le plus brillant, devant le roi lui-même, et devant ce que la cour et la ville avaient de plus illustre. […] Malc est un jeune moine de Syrie, habitant d’une solitude placée entre Imma et Béroé, et devenue plus tard la ville d’Alep. […] Fléau du mauvais goût et du pédantisme qui infestaient et la cour et la ville, il restaura le goût ancien, le seul, selon lui, qui pût former parmi nous des auteurs et des connaisseurs. […] Faut-il peindre un fripon fameux dans cette ville ?
On ne voit point régner à la campagne les débauches, les vices, et tous ces désordres si communs dans nos villes. […] Ce que j’ai vu le jour, se retrace le soir Dans mon esprit, comme dans un miroir ; Le fracas d’une grande ville, Où chez les petits et les grands, Les passions sont le premier mobile ; Tous ces gens animés d’intérêts différents, Qui pleins de leurs projets, occupés de leurs vues, Toujours pressés, toujours courants, Roulent de toutes parts ainsi que des torrents, Et viennent inonder les rues…. […] Berruyer, dans son Histoire du peuple de Dieu, peint l’embrasement de ces anciennes villes, dont les habitants livrés à d’infâmes débauches, attirèrent sur eux un des plus terribles fléaux de la vengeance céleste. […] Les villes de Sodome, de Gomorrhe, d’Adama et de Séboim, furent consumées, détruites, englouties dans l’abîme, sans qu’il en restât les moindres vestiges.
À des villes, à des provinces : tel est cet endroit de l’Oraison funèbre de Turenne a par Fléchier. « Villes, que nos ennemis s’étaient déjà partagées, vous êtes encore dans l’enceinte de notre empire. […] le cheval fut quatre fois arrêté à l’entrée de la ville. […] Bouhours 1, ont dit de plus fort sur la ruine de Troie, de Rome et de Carthage, c’est qu’il ne restait que le lieu où avaient été ces villes fameuses.
9° Pensées enjouées La pensée enjouée a quelque chose de plus riant que les précédentes : elle fait naître le sourire sur les lèvres, et amuse agréablement l’esprit : Andrieux dans une charmante imitation de la fable de La Fontaine, le Rat de ville et le Rat des champs, fait parler ainsi l’un des deux personnages : Pouvez-vous bien végéter tristement Dans un trou de campagne enterré tout vivant ? […] Venez voir de quel air nous vivons à. la ville. […] Voici comment il présente l’ensemble de ses idées : Mort de Turenne Que de soupirs, que de plaintes, que île louanges retentissent dans les villes et dans la campagne !
) Et Voltaire lui-même, que les nouveautés cependant n’effrayaient guère : « La scène du Cid est tantôt au palais du roi, tantôt dans la maison du comte de Gormas, tantôt dans la ville. L’unité de lieu serait observée aux yeux des spectateurs, si on avait eu des théâtres dignes de Corneille, semblables à celui de Vicence, qui représente une ville, un palais, des rues, une place, etc.
Que de soupirs alors, que de plaintes, que de louanges retentissent dans les villes, dans la campagne ! […] Mascaron a bien décrit aussi, dans son oraison funèbre, cet hommage spontané de la douleur publique : « On vit, dit-il, dans les villes par où son corps a passé les mêmes sentiments que l’on avait vus autrefois dans l’empire romain, lorsque les cendres de Germanicus furent portées de la Syrie au tombeau des Césars… » (Tacite, Annales, III, 4.)
On y voyait Neptune et Pallas qui disputaient entre eux à qui aurait la gloire de donner son nom à une ville naissante. […] De l’autre côté, Minerve donnait aux habitants de sa nouvelle ville l’olive, fruit de l’arbre qu’elle avait planté.
Voicy son propre9 : c’est pour faire conferer le Conseil d’une ville assiegee avec celuy d’une armee qui la vient secourir et dire toutes les 24 heures ce qu’on pourroit dire de bouche, en quatre ou cinq avec distinction de personnes opinantes, et de leurs noms, et en toutes les langues qui seront entendues par ceux qui en ont besoin. […] Après la conjuration d’Amboise, il s’empara de plusieurs villes, dont Orléans, mais fut battu à la bataille de Dreux, en 1562.
Par qui sont aujourd’hui tant de villes désertes, Tant de grands bâtiments en masures changés, Et de tant de chardons les campagnes couvertes, Que par ces enragés4 ? […] Voiture parlait ainsi de Richelieu : « Oui, lorsque dans deux cents ans, ceux qui viendront après nous liront en notre histoire que le cardinal de Richelieu a démoli la Rochelle et abattu l’hérésie, et que par un seul traité, comme par un coup de rets, il a pris trente ou quarante de ses villes pour une fois ; lorsqu’ils apprendront que, du temps de son ministère, les Anglais ont été battus et chassés, Pignerol conquis, Cazal secouru, toute la Lorraine jointe à cette couronne, la plus grande partie de l’Alsace mise sous notre pouvoir, les Espagnols défaits à Veillane et à Avein ; et qu’ils verront que, tant qu’il a présidé à nos affaires, la France n’a pas un voisin sur lequel elle n’ait gagné des places ou des batailles : s’ils ont quelque goutte de sang français dans les veines et quelque amour pour la gloire de leur pays, pourront-ils lire ces choses sans s’affectionner à lui, et, à votre avis, l’aimeront-ils ou l’estimeront-ils moins, à cause que, de son temps, les rentes sur l’Hôtel de Ville se seront payées un peu plus tard, ou que l’on aura mis quelques nouveaux officiers à la chambre des comptes ?
Les sermons de Saint Augustin sont les plus simples de ses ouvrages, parce qu’il prêchait dans une petite ville à des mariniers, des laboureurs, des marchands… Au contraire Saint Cyprien, Saint Ambroise, Saint Léon, qui prêchaient dans de grandes villes, parlent avec plus de pompe et d’ornement. […] Il ne faut pas être surpris que la cour et la ville lui aient donné les mêmes applaudissements, et qu’en l’écoutant avec avidité, on se soit plusieurs fois écrié, dans son auditoire, qu’il avait raison, et que c’étaient là en effet l’homme et le monde. […] Henri IV 109 n’étant encore que roi de Navarre et combattant pour les protestants contre Henri III, assiégeait la ville de Cahors, capitale du Querci, lorsque le bruit se répandit dans l’armée qu’un secours attendu par les habitants qui se défendaient très vigoureusement, était sur le point d’arriver. […] Souvenez-vous que ma retraite hors de cette ville, sans l’avoir assurée au parti, sera la retraite de ma vie hors de ce corps. […] On recommence les attaques, et la ville est emportée d’assaut.