Je remarquai que notre géomètre y fut reçu de tout le monde avec empressement, et que les garçons du café6en faisaient beaucoup plus de cas que de deux mousquetaires qui étaient dans un coin.
Sans revenir sur l’importance de ce choix, nous ferons remarquer avec d’Aguesseau, qu’on ne saurait se proposer des modèles trop purs et trop parfaits, quand on veut arriver soi-même à la perfection.
tout est à sa place, sans désordre, sans confusion ; mais, comme nous l’avons déjà remarqué, rien n’est si achevé que le tour qui termine ce morceau. […] Remarquons ici que souvent, chez les anciens, c’était un ami qui prenait la défense de l’accusé : l’amitié, ce noble sentiment, répandait dans tout le discours une chaleur et une vivacité inimitables. […] Il est utile, si l’on veut avoir une connaissance exacte de la langue, de remarquer partout avec attention les expressions qui paraissent impropres et vicieuses. […] Si on avait loué l’élégance du Jupiter Olympien de Phidias, c’eût été en faire une satire ; mais on pouvait remarquer l’élégance de la Vénus de Praxitèle. […] avez-vous remarqué ces roses, ces points, ces petits ornements coupés et sans dessein suivi ?
De là vient que ceux qui ont le courage d’y rentrer sont plus remarqués, plus admirés que ceux qui n’en sont jamais sortis. […] Elle rappelle les paroles du grand capitaine ; elle a même soin de faire remarquer ses précautions inaccoutumées, comme pour nous donner le change sur le sort qui l’attend. […] Nous avons déjà remarqué qu’on trouve moins d’inspiration dans Horace et les modernes que dans Pindare et les autres lyriques grecs. […] On a remarqué que, pour donner à une action épique beaucoup de majesté et de grandeur, il ne fallait point prendre pour sujet des événements trop récents. […] Remarquons, en passant que la morale ne peut approuver ces ouvrages ni dans leurs détails, ni dans leur ensemble et leur but principal.
On peut encore remarquer, avec Bentley, que, dans ces deux vers, tels que la leçon ordinaire les voudrait, le rapprochement de verbiset de verbum, à si peu de distance l’un de l’autre, ne serait rien moins qu’élégant. […] On a remarqué déjà, et c’est en effet une observation assez curieuse, que les trois plus anciens poëtes latins, Livius Andronicus, Quintus Ennius, et Pacuvius, son neveu, sont tous les trois originaires de la grande Grèce : le premier était né à Tarente, le second à Rudies, près de Tarente, et le troisième à Brindes.
L’autre jour que j’étais couché à l’ombre, je m’avisai de remarquer la variété des herbes et des petits animaux que je trouvai sous mes veux. […] Si vous prévoyez cet inconvénient, ne pressez pas d’abord les instructions suivies ; gardez-vous bien de charger sa mémoire, car c’est ce qui étonne907 et qui appesantit le cerveau ; ne le fatiguez point par des règles gênantes ; égayez-le ; puisqu’il tombe, dans l’extrémité contraire, à la présomption, ne craignez point de lui montrer avec discrétion de quoi il est capable ; contentez-vous de peu ; faites-lui remarquer ses moindres succès908; représentez-lui combien mal à propos il a craint de ne pouvoir réussir dans des choses qu’il fait bien ; mettez en œuvre l’émulation… Faites-lui voir des gens timides comme lui, qui surmontent enfin leur tempérament ; apprenez-lui par des instructions indirectes, à l’occasion d’autrui, que la timidité et la paresse étouffent l’esprit ; que les gens mous et inappliqués, quelque génie909 qu’ils aient, se rendent imbéciles et se dégradent eux-mêmes. […] Les dames étaient soigneuses d’y garnir les travées1022 des tribunes, et, l’hiver, de s’y faire remarquer par de petites bougies, qu’elles avaient pour lire dans leurs livres et qui donnaient à plein sur leur visage.
Enfin, avec le xviiie siècle, nous rencontrons, dans Voltaire, un des plus féconds, des plus enjoués auteurs qu’on puisse remarquer dans le genre. […] Elle vient d’entretenir sa confidente ; soudain, elle s’en sépare sans nécessité, exprimée ou vraisemblable, quand elle aperçoit Camille, et dit à celle-ci : « Ma sœur, entretenez Julie. » Le monologue qui ouvre le troisième acte est encore un passage important où l’on peut remarquer combien est sensible le défaut que nous signalons. […] Mais on doit remarquer que Racine, non content d’imiter les deux pièces d’Euripide intitulées Andromaque et les Troyennes, s’inspira aussi de l’Iliade d’Homère et de l’Énéide de Virgile, tout en empruntant quelques traits aux Troyennes de Sénèque. […] Cependant on remarquera dans mes Annales une sobriété et une rapidité plus grandes de narration que dans mes Histoires, car je serai plus maître du moi, moins entraîné par mon sujet en traitant ces événements plus reculés. […] Je vous accorde, Monsieur, que les deux visites que Rodrigue fait à sa maîtresse choquent un peu la bienséance de la part de celle qui les souffre ; la douleur du devoir voulait qu’elle refusât de lui parler ; mais permettez-moi de dire que leur conversation est remplie de si beaux sentiments que bien des gens n’ont pas remarqué ce défaut, et que ceux qui l’ont senti l’ont toléré.
Les premiers donc que distinguèrent leur vertu et leur sagesse, ayant étudié la nature de l’esprit humain et remarqué son aptitude pour l’instruction, rassemblèrent dans un seul lieu les hommes épars, et les firent passer de leur férocité primitive à des sentiments de justice et de sociabilité.
Il y a aussi quelques endroits passionnés et merveilleux, où vous remarquerez peut-être quelque chose qui manque, ou pour l’harmonie, ou pour la simplicité de la passion.
Peu d’hommes, on le remarquera ici, comme en beaucoup d’autres passages, ont été dans leur style aussi grands peintres que Montesquieu.
« On dit dans le style comique, remarquent les auteurs du Dictionnaire de Trévoux, incaguer le destin, incaguer la fortune, pour braver, défier le destin, la fortune. » Toutefois Molière n’a pas fait usage de ce mot, qui est complétement tombé en désuétude. — Le substantif incagade désignait une bravade et aussi le mauvais succès d’une entreprise.
Autant nous avons remarqué d’art et de perfidie dans l’exorde d’Eschine, autant nous allons admirer de noblesse et de dignité dans celui de Démosthène.
Walter Scott et Victor Hugo, je l’ai remarqué déjà, ont penché vers ce défaut, où donnent pleinement quelques-uns de nos contemporains, qu’un sentiment de répulsion pour le vague et le banal du xviiie siècle jette dans l’excès contraire.
(Remarquer les différentes parties qui la composent.)
Et remarquez ceci, Monseigneur : celui qui sait rire avec vous de ses occupations et des vôtres est un homme grave, et même austère ; celui qui se joue avec vos dignités est l’homme qui attache le plus d’importance à votre rang, à vos fonctions, et qui les respecte le plus dans son esprit et dans son cœur ; enfin l’homme qui vous contredit le plus souvent est celui qui a pour vous, en secret, le faible le plus décidé ; l’homme qui vous est le moins asservi est aussi celui qui vous est le plus dévoué.
Remarquez bien qu’Aristote, qui n’était pas un pédant, savait que l’art oratoire, comme tous les autres arts, n’est qu’une imitation de la nature, et qu’en écrivant sa Rhétorique, il voulait seulement généraliser ses observations sur l’éloquence, et n’avait pas la prétention d’en tracer les règles.
Je n’ai pas besoin de faire remarquer quelle vie et quel mouvement cette figure donne à la pensée.
– Quelles différences essentielles remarquez-vous entre les trois grands tragiques grecs ? […] Maury remarqua tout de suite la supériorité de Bossuet, mais Laharpe, Chateaubriand et d’autres encore plus frappés de quelques imperfections de détail que de beautés sublimes, ne voulurent point reconnaître que Bossuet eût excellé dans le sermon. […] Les traits dont leur physionomie est formée n’appartiennent tous à personne, mais se remarquent en partie chez plusieurs. […] Il a le tort de trop céder à ses passions. il ne comprend point la grandeur du moyen âge ; il méconnaît souvent les bienfaits du Christianisme et, comme l’a justement remarqué Montesquieu, « il écrit pour son couvent », c’est-à-dire pour les philosophes, ses amis. […] Il faut remarquer que sa critique, comme la critique d’alors, était très dogmatique et souvent peu éclairée : elle avait le tort de juger trop vite.
En général, un ou deux actes ne suffisent pas, dans la tragédie, pour produire une impression assez profonde ; et des critiques ont remarqué qu’on ne trouve aucun drame remarquable en quatre actes ou en six. […] Mais remarquez que ce n’est pas le poète qui parle, mais bien les personnages qui s’entretiennent de quelque affaire importante : par conséquent, quoique vous donniez à leur langage le rythme de la poésie, vous ne devez pas lui en donner l’enthousiasme et les transports. […] C’est ce qu’on peut remarquer dans ce morceau que chante Médée, dans l’opéra de Thésée : Sortez, ombres, sortez de la nuit éternelle, Voyez le jour pour le troubler.
Remarquons d’abord que si la naïveté de la pensée est de nature à plaire, il n’en est pas de même de ce qu’on appelle une naïveté. […] Perse, Tacite, Pascal, La Bruyère, La Rochefoucauld, se font remarquer par la concision ; Démosthènes, Virgile, Bossuet, Racine, sont précis ; Ovide et Voltaire sont souvent diffus.
N’avez-vous jamais remarqué que, sur le champ de mort, l’homme ne désobéit jamais ?
Sans vous louer autant, je puis remarquer l’art ingénieux et délicat de vos principaux ouvrages, le mouvement toujours vif et libre du drame, la vérité des impressions, lors même que le langage est parfois trop paré ou trop éphémère, l’habileté de l’auteur à suivre et à retourner en tous sens une donnée dramatique, la manière heureuse dont le dialogue a tour à tour de la grâce, de la simplicité, de l’émotion, et de l’esprit toujours1.
On pourrait multiplier les critiques de détail ; il nous suffira de faire remarquer d’une façon générale que cette classification a le grave inconvénient de s’occuper de la forme indépendamment du fond, et d’oublier qu’il existe autant de variétés dans le style qu’il y en a dans la composition. […] Toutefois, on peut remarquer dans la première la complète indépendance de la quantité et des accents. […] On remarquera que les vers finissant par une rime féminine ont réellement une syllabe de plus que les autres, puisque la syllabe muette ne compte pas.
Cependant, nous remarquâmes tous une tendre inquiétude sur son visage. […] Remarquons que des membres de période qui seraient trop étendus, deviendraient traînants ; que s’ils étaient trop courts, ils n’auraient plus de consistance. […] Remarquons qu’on doit s’abstenir de tout ce qui peut donner lieu à des allusions déshonnêtes, ce serait réveiller des pensées qui salissent l’imagination du lecteur, et par là se déshonorer dans l’esprit des honnêtes gens. […] Il est bon de remarquer qu’elle s’unit très bien à l’éthopée et qu’elles n’en deviennent, l’une et l’autre, que plus agréables et plus piquantes. […] Il est à propos de remarquer que l’hypallage qui apporte une certaine confusion dans la structure de la phrase, suppose d’ordinaire quelque émotion, sinon toujours quelque désordre, dans l’âme de celui qui parle ou agit.
Avertissement Le nouveau plan d’études de l’enseignement secondaire, fixé par l’arrêté du 2 août 1880, et accompagné d’une note explicative des nouvelles méthodes qui doivent être désormais appliquées, en prescrivant un enseignement plus direct et plus développé de la langue française, a consacré de nouveau l’utilité et la nécessité des Recueils destinés à représenter, dans la suite continue de morceaux choisis chez les écrivains classiques, l’histoire de la langue et de la littérature, de leur marche et de leurs progrès. Le recueil que nous publions n’est pas le premier qui réponde à ce besoin depuis longtemps reconnu, et nous n’aurions rien à dire en l’ajoutant à ceux qui existent déjà, si plusieurs différences ne l’en distinguaient. Les programmes récents prescrivent de faire précéder, pour les classes de troisième et de seconde particulièrement, d’extraits des écrivains du xvie siècle, ceux des écrivains des trois siècles suivants. Nous avons satisfait à cette innovation : c’est la première différence que nous ayons à signaler entre notre recueil et les autres ; pour la première fois le xvie siècle prend, dans un même volume, avant le xviie siècle, la part qui lui est due, et qui d’ailleurs lui avait été faite largement dans des recueils antérieurs, mais distincts. Le mérite de cette innovation ne nous revient pas : les programmes nous la dictaient.
Montaigne voyageur Le voyager2 me semble un exercice proufitable : l’ame y a une continuelle exercitation3 à remarquer des choses incogneues et nouvelles ; et ie ne sçache point meilleure eschole à façonner la vie, que de luy proposer incessamment la diversité de tant d’aultres vies, fantasies et usances4, et luy faire gouster une si perpetuelle varieté de formes de nostre nature.
J’ai remarqué une chose de ces messieurs-là : c’est que ceux qui parlent le plus des règles, et qui les savent mieux que les autres, font des comédies que personne ne trouve belles1.
En supposant, ce qui n’est pas, ce qui ne saurait pas être, les beautés d’ailleurs égales, il y aurait toujours, en faveur des poètes sacrés, une raison constante de supériorité que les autres ne leur disputent que par intervalle : c’est ce ton de sentiment et d’onction qui se fait remarquer partout, et qui indique à chaque instant le génie divin qui a présidé à l’ouvrage, animé l’esprit et dirigé la plume de l’écrivain.
Je remarquerai ici qu’en indiquant la demeure, c’est une faute de dire, par exemple, demeurant dans la rue du Mail, dans la rue des Noyers.
Il faut remarquer dans tout ce morceau la familiarité expressive des images, l’aisance ingénieuse des conseils donnés sous forme de causerie.
On remarquera facilement que les notes du recueil de poésie sont plus nombreuses et plus développées que les notes du recueil de prose. […] Avant que par procès soit riche une partie499, Il se faut coucher tard et se lever matin, Et faire à tous propos le diable saint Martin500 ; Remarquer un logis, assiéger une porte, Garder que par derrière un conseiller ne sorte, S’accoster501 de son clerc, caresser un valet, Reconnoistre de loing, aux ambles, un mulet502 ; Avoir nouveaus placets en main et en pochette ; Dire estre de son cru tout cela qu’on achette A beaus deniers contans : bref, il faut employer Possible et impossible à procès festoyer503.
Remarquons encore, en passant, le rythme adopté par le poète : les strophes sont composées de six vers, et divisées en deux tercets terminés chacun par un vers de huit syllabes ; chaque tercet forme une phrase harmonieuse, suivie d’un repos que la chute du petit vers amène naturellement : cette disposition est tout à fait propre à l’élégie. […] Remarquons la hardiesse de cette belle métonymie : le pâle désespoir ; c’est l’effet pour la cause.
Tel autre, au contraire, a la beauté des immortels, mais la grâce n’environne pas ses discours. » C’est assis dans le conseil qu’il faut observer Ulysse, pour remarquer déjà la puissance du génie empreinte sur son visage. […] Car remarquez bien qu’elle deviendrait inutile et même condamnable, si l’orateur pouvait dire ouvertement la vérité, c’est-à-dire s’il s’adressait à des hommes capables de la souffrir.
L’adjectif sentimental, que notre langue a emprunté de celle des Anglais, est un de ces mots que l’on prodigue d’autant plus volontiers, qu’il a toujours l’air de signifier quelque chose, et qu’il couvre heureusement le vide absolu d’idées, et le défaut de justesse dans l’application, il ne sera pas hors de propos de remarquer ici que la fortune de tous ces grands mots qui disent tant en apparence, pour signifier quelquefois si peu dans le fond, date précisément de l’époque où l’on a commencé à substituer le jargon au raisonnement suivi, et l’emphase des mots au sentiment, qui s’exprime toujours d’autant plus simplement, qu’il est plus vrai.
L’exposition du sujet, c’est-à-dire, de la chose qui a produit ou occasionné la pensée, doit se faire remarquer par cette précision de style, qui rejette tout ce qui est languissant et superflu.
Mais relisez les deux derniers paragraphes, et vous vous apercevrez que le douzième ne présente plus à leur égard cette rigueur de conséquence que vous remarquiez précédemment.
Un homme n’a jamais remarqué aucun avare qui, dans sa maison, au milieu d’un cercle nombreux, voyant deux chandelles allumées, en souffle une.
2° Remarquons de plus qu’en français, la voyelle brève ou atone, celle qui précède en latin la voyelle longue, demeure constamment supprimée.
Remarquez que, dans la division par tribus, ceux qui étaient dans les quatre tribus de la ville étaient à peu près les mêmes que ceux qui, dans la division par centuries, étaient dans la sixième classe.