/ 297
2. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Tous les peuples primitifs apprécient la ruse presque à l’égal du courage. […] Tout le peuple a les yeux tournés vers lui, comme vers son salut. […] Je dis plus, c’est le seul langage digne d’un orateur et d’un peuple libre. […] Est-ce que l’éloquence du chef d’un peuple libre est dans ses discours ? […] L’a-t-il déclarée aux peuples qu’il a soumis ?

3. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — La Boétie, 1530 1563 » pp. -

On peut bien dire que, après sa mort, aussi vilaine que sa vie, le noble peuple romain en receut tel desplaisir, se soubvenant de ses jeux et festins, qu’il fut sur le poinct d’en porter le deuil. […] Ils n’oublierent pas cela aussi les empereurs romains, de prendre communement le tiltre de tribun du peuple, tant pour ce que cest office estoit tenu pour sainct et sacré, que aussi qu’il estoit establi pour la deffense et protection du peuple et soubs la faveur de l’Estat. Par ce moyen ils s’asseuroient que ce peuple se fieroit plus d’eux, comme s’il debvoit encourir le nom et non pas sentir les effects. […] Le menu peuple. […] Il veut dire sans doute les décuries, division du peuple par groupes.

4. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Saturninus, tribun du peuple, et C.  […] chez quel peuple ? […] Iront-ils au peuple romain ? […] Était-ce là le sort que devait avoir le peuple romain sous votre préture ? […] puissance des tribuns si fort regrettée, et enfin rendue au peuple romain !

5. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

Ce peuple semble créé pour deux choses uniquement : l’administration et la guerre. […] C’est que l’esprit de ce peuple est sociable autant que celui des Romains est personnel. […] Le peuple suit au temple l’illustre aristocrate, et, en le dispensant de rendre ses comptes, semble le mettre au-dessus des lois. […] Sa faiblesse, trop connue, ôtait toute confiance au peuple : sa vanité indisposait ses amis ou les affligeait. […] Du forum ses bons mots redoutés se répandent dans toute la ville et livrent ses ennemis à la risée du peuple.

6. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre II. De l’Éloquence chez les Grecs. »

Nous allons maintenant suivre un moment ses progrès chez les peuples où elle a brillé avec le plus d’éclat, et qui nous offrent les modèles où nous pouvons l’étudier avec le plus de fruit. […] De tels peuples ne pouvaient donc avoir aucun de ces grands motifs d’utilité politique ou d’amélioration sociale, qui donnent tant de poids et d’importance aux discours publics. […] Son peuple était remarquable par sa vivacité, son esprit et son intelligence pour les affaires. Son gouvernement était totalement démocratique, et l’assemblée du peuple décidait de tout en dernier ressort. […] Il pensa, parla et vécut toujours pour la liberté de son pays, et travailla quarante ans à ranimer la fierté d’un peuple devenu, par sa mollesse, le complice de ses tyrans.

7. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bossuet, 1627-1704 » pp. 89-123

C’est ainsi que Dieu règne sur tous les peuples. […] Vos peuples s’attendent, Sire, à vous voir pratiquer plus que jamais ces lois que l’Écriture vous donne. […] Oui, Sire, vous êtes né pour attirer de loin et de près l’amour et le respect de tous vos peuples. […] « Bossuet pousse les uns sur les autres les siècles et les peuples : Marche, marche ! […] Sire, c’est Jésus mourant qui vous y exhorte : il vous recommande vos pauvres peuples.

8. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Napoléon Ier , 1769-1821 » pp. 428-446

Mon peuple vous reverra avec joie, et il vous suffira de dire : J’étais à la bataille d’Austerlitz, pour que l’on vous réponde : Voilà un brave ! […] Qu’ils sachent donc qu’il serait mille fois plus facile de détruire la grande capitale que de flétrir l’honneur des enfants du grand peuple et de ses alliés. […] Nos idées, plus encore que le mécontentement des peuples, semèrent en Europe des principes nouveaux. […]  Bien, dit-on, qu’il nous ait nui,  Le peuple encor le révère,    Oui, le révère. […] (Les Souvenirs du peuple.)

9. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre V. Beautés oratoires. »

Vous le vaincrez, ce peuple terrible, ces enfants d’Enacim, dont vous avez entendu parler, et qui n’ont point encore trouvé de vainqueurs. […] Non : ce ne sont point vos vertus, ce sont leurs propres impiétés qui vont attirer sur ces peuples le poids terrible des vengeances du Seigneur. […] Si vous marchez constamment dans le sentier de la loi divine, le Seigneur fera de vous un peuple saint, un peuple à part : il vous l’a juré, et sa parole est inviolable. Et les peuples de la terre trembleront devant vous parce que ce n’est point en vain que vos prières réclameront l’appui du Tout-Puissant. […] Vos fils et vos filles seront traînés captifs chez les peuples étrangers : vos yeux le verront, et vous n’aurez ni la force ni le courage de les défendre.

10. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre III. Analyse et extraits des Harangues d’Eschine et de Démosthène, pour et contre Ctésiphon. »

Le décret fut reçu avec enthousiasme par le peuple d’Athènes, et attaqué avec acharnement par Eschine, qui basa son plan d’accusation sur trois infractions formelles faites aux lois. […] Il poursuit : « Vous le savez Athéniens, il est parmi les peuples trois sortes de gouvernements. […] l’on proclamera en plein théâtre, que le peuple d’Athènes couronne, pour sa vertu, le plus méchant des hommes ; et pour son courage, celui qui a lâchement abandonné son poste ! […] Le peuple était-il donc ingrat ? […] Trois statues de pierre, placées sous le portique de Mercure : mais il fut défendu d’y mettre leurs noms, afin sans doute que l’inscription parût être faite pour le peuple, et non pour les généraux.

11. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre III. De la partie oratoire dans les Historiens anciens. Historiens grecs. »

Cyrus, vainqueur des Assyriens, et toujours plus avide de conquérir, attaque les Massagètes, peuples presque sauvages, mais belliqueux. […] Renonce à ton projet ; et, content de régner sur tes peuples, souffre que nous régnions sur les nôtres. […] Voilà bien le style sentencieux et parabolique de tous les peuples de l’orient et du nord. […] En général, un peuple naturellement actif a besoin d’entretenir cette activité, le repos est son plus grand ennemi. […] Cet appareil formidable, cette masse de tous les peuples de l’orient arrachés avec effort de leurs foyers, peuvent en imposer sans doute à leurs voisins.

12. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

Le peuple élève aux cieux nos noms retentissants. […] le peuple est souverain : c’est dit ; Mais tu n’es pas aux clubs où cela s’applaudit. […] Quant au peuple, il saura se passer de ton aide. […] Le peuple, brandissant le glaive de l’archange : Bavardez, dira-t-il, bavardez !  […] Les révolutions sont des crises qui renouvellent parfois le tempérament des peuples, quand elles ne l’épuisent pas.

13. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Montesquieu, 1689-1755 » pp. 235-252

Mais, quand le peuple put donner à ses favoris une formidable autorité au dehors, toute la sagesse du sénat devint inutile, et la république fut perdue. […] Les peuples d’Italie étant devenus ses citoyens, chaque ville y apporta son génie, ses intérêts particuliers, et sa dépendance de quelque grand protecteur3. […] On appela comices une troupe de quelques séditieux ; l’autorité du peuple, ses lois, lui-même devinrent des choses chimériques, et l’anarchie fut telle qu’on ne put plus savoir si le peuple avait fait une ordonnance, ou s’il ne l’avait pas faite6. […] Cela porta quelques peuples à se soumettre ; et comme on les fit aussi citoyens, d’autres posèrent encore les armes ; et enfin il ne resta que les Samnites, qui furent exterminés. […] Qu’on s’imagine cette tête monstrueuse des peuples d’Italie, qui, par le suffrage de chaque homme, conduisait le reste du monde.

14. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre II. De l’emploi des figures dans les écrivains sacrés. »

Nous avons annoncé déjà la belle allégorie où le psalmiste présente, sous l’emblème d’une vigne, l’histoire des revers et des infidélités du peuple de Dieu. […] Soudain le prodige s’achève, Et ce peuple de morts se lève, Étonné de revoir les cieux, etc. […]             Non, mon peuple chéri, etc. […] « Les peuples les plus redoutables ont été pour moi comme un nid de petits oiseaux, qui s’est trouvé sous ma main : j’ai réuni sous ma puissance tous les peuples de la terre, comme on ramasse quelques œufs que la mère a ahandonnés ; et il ne s’est trouvé personne qui osât seulement agiter son aile, ou faire entendre un faible cri ». […] Les peuples frémiront comme des eaux impétueuses.

15. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

À Athènes, le pouvoir absolu et la direction entière des grands intérêts étaient entre les mains du peuple. […] Lorsque tous les orateurs avaient parlé, le peuple donnait son suffrage en étendant les mains vers celui dont l’opinion le flattait davantage. […] Chez les Romains, les comices ou assemblées du peuple se tenaient dans le Champ-de-Mars, et étaient présidées par le consul. […] Mais il sut se créer un peuple, et le rendre formidable. […] Dès qu’il fut parti, Cicéron monta à la tribune aux harangues pour rendre compte au peuple romain de tout ce qui s’était passé.

16. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

Les lettres sont le palladium des peuples véritables ; et, quand Athènes naquit, elle eut Pallas pour divinité. […] Si, chez les peuples serfs, il ne conduit qu’à la défense des intérêts vulgaires, chez les peuples libres, il est la porte des institutions qui fondent ou qui sauvegardent. […] Voilà l’histoire de l’homme ; écoutez celle du peuple. […] Ce peuple s’assied ; il dresse sa tente, il creuse des fossés, il pose des gardes, il a quelque chose de durable et de saint à garder. […] Ce peuple vit enfin, il révèle sa présence par des hommes qui ont un nom, par des actes qui ont un empire.

17. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

C’est qu’il est fort rare chez le peuple qui a la prétention d’être l’arbitre de l’esprit et du goût littéraire. […] qu’à leur exemple, ému d’un saint transport, Le peuple, devant lui, se lève après sa mort ! […] Si les intentions de Louis XVI étaient droites et bonnes, s’il avait pour le peuple des entrailles de père, le peuple, de son côté, aimait et respectait le roi ; la France, malgré des espérances tant de fois déçues ou ajournées, s’obstinait à compter sur le roi. […] À force de souffrir, Le peuple s’est levé pour vaincre ou pour mourir. […] Le peuple turbulent, qui suit sa passion, Est une proie acquise à chaque faction.

18. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Aimez les peuples ; n’oubliez rien pour en être aimé. […] Mentor expose à Télémaque les maximes sur l’art de gouverner les peuples. […] Discours de Pompée au peuple romain. […] la punition du peuple athénien n’est-elle pas déjà bien au-dessus de la faute qu’il a commise ? […] Marc-Antoine au peuple Romain.

19. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce second volume. »

Les Ammonites, peuples voisins de la Judée, en descendaient. […] Les Iduméens, peuples qui occupaient une partie de ce qu’on appelle aujourd’hui l’Arabie pétrée, en descendaient. […] Terre des Hébreux ou Israélites, lorsque ce peuple en eut pris possession ; 4º. […] Judée, lorsque ces deux peuples réunis ne formèrent plus que le royaume de Juda. […] -C., défendait de juger un citoyen, pour crime capital, sans l’aveu du peuple.

20. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre IV. De l’Éloquence chez les modernes. »

Il en devait être ainsi : on a pu voir, dans le tableau rapide que nous venons d’esquisser de l’éloquence ancienne, qu’elle tenait essentiellement au caractère et à la constitution d’un peuple ; et qu’elle avait rencontré, chez les Grecs et les Romains, un concours de circonstances qu’il lui était impossible de retrouver parmi les nations modernes. […] Des peuples vaincus d’avance, engourdis depuis longtemps dans les chaînes du despotisme, étaient incapables de sortir tout à coup de ce profond abattement, pour renaître à des sentiments dont leurs âmes flétries n’étaient plus susceptibles. Aussi des débris épars de la tyrannie qui venait de succomber, vit-on se former, sur tous les points de l’Europe, une foule de petits états, tous gouvernés par de petits despotes, uniquement occupés du soin de se détruire mutuellement, et d’opprimer des peuples devenus assez stupides pour ne pas même s’apercevoir qu’ils avaient changé de joug et de maître. La révolution qui s’opéra alors dans les esprits et dans les âmes, est si frappante ; ses conséquences ont tellement influé sur la destinée des peuples de l’Europe, que nous avons cru nous y devoir arrêter un moment. Comme on peut dire qu’il n’y eut plus de Grecs ni de Romains, dès l’instant qu’il ne fut plus permis, à Athènes ou à Rome, d’exposer publiquement, et de défendre avec courage les intérêts de la liberté et la forme du gouvernement ; on peut dire aussi que tout fut perdu pour l’éloquence, dès qu’il n’y eut plus de peuples essentiellement libres.

21. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — De Maistre, 1753-1821 » pp. 377-387

Il frappe au même instant tous les peuples de la terre ; d’autre fois, ministre d’une vengeance précise et infaillible, il s’acharne sur certaines nations et les baigne dans le sang. […] Deux caractères particuliers vous distinguent de tous les peuples du monde : l’esprit d’association et celui de prosélytisme. […] Chaque peuple a sa mission : telle est la vôtre. […] D’autres peuples, ou, pour mieux dire, leurs chefs, ont voulu profiter, contre toutes les règles de la morale, d’une fièvre chaude qui était venue assaillir les Français, pour se jeter sur leur pays et le partager entre eux. […] Par sa presse, elle gouverne les peuples ; par ses livres, elle gouverne les esprits.

22. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce premier volume. » pp. 365-408

Athalie étant accourue au bruit de la cérémonie, fut mise à mort par le peuple même et par les soldats, l’an 883 avant J. […] -C., et chef d’une des douze tribus du peuple de Dieu. […] -C., et fut sacré roi du peuple Hébreu, l’an 1063 avant J. […] C’est à la prière de ce saint conducteur du peuple de Dieu, que ce peuple toujours murmurateur, mais toujours chéri, fut miraculeusement nourri pendant quatre ans dans le désert (aujourd’hui l’Arabie pétrée). […] Du nombre des gardes que prit Romulus, se forma dans la suite l’ordre des chevaliers, qui tenait le milieu entre le peuple et le sénat.

23. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre premier. »

Il s’agissait de la loi agraire, proposée par ce Rullus, alors tribun du peuple ; et c’est devant le peuple, que Cicéron vient combattre un projet si propre à séduire une multitude toujours facile à égarer, quand on flatte ce qu’elle croit ses intérêts. […] Il déclare qu’il se regarde comme le consul du peuple, et qu’il se fera toujours une gloire du titre de magistrat populaire. Mais c’est là qu’il commence à observer avec la plus grande adresse, et les ménagements les plus délicats, que l’on donne à la popularité des acceptions bien étranges quelquefois, et bien éloignées surtout de la véritable ; qu’il n’y voit, lui, qu’un zèle sincère pour les intérêts du peuple ; mais que d’autres la faisaient servir de masque à leur ambition personnelle, etc. […] Un éloge pompeux des Gracques fortifie, dans l’idée du peuple, son opinion sur la popularité, et sur les lois agraires en général : il ajoute enfin, qu’ayant entendu parler du projet de Rullus, il se disposait à l’appuyer de toutes ses forces ; mais qu’un mûr examen lui ayant démontré combien ce projet était contraire aux intérêts du peuple, il se voyait obligé de leur mettre sous les yeux les motifs qui l’avaient déterminé à le rejeter. […] C’est là que l’orateur, rassemblant toutes ses forces, frappait les derniers coups avec une énergie à laquelle rien ne résistait ; c’était le triomphe de l’éloquence judiciaire, chez des peuples dont les tribunaux, entourés d’une foule innombrable de peuple, offraient un vaste théâtre à l’action oratoire.

24. (1858) Exercices latins adaptés à la Grammaire latine d’après Lhomond. Deuxième partie : Cours gradué de versions latines sur la syntaxe, à l’usage des classes de sixième, cinquième et quatrième. Livre du maître pp. -370

Le peuple Romain refusa la préture à Caton. — 3. […] Le peuple se réjouit de la mort de Tibère. — 8. […] Le peuple Romain commença tard à se servir d’argent. — 2. […] Il gouverna le peuple Hébreu pendant quarante ans. […] La personne des tribuns du peuple était réputée inviolable.

25. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

Le peuple et l’armée l’accompagnaient. […] Déjà vous imitez ces peuples de l’Orient, chez qui la mollesse dégrade l’homme dès sa naissance ; et vos âmes se trouvent presque énervées avant de se connaître. […] On te dira encore qne tu es grand, que tu es adoré de tes peuples. […] Crois-moi, on n’abuse point les peuples ; la justice outragée veille dans tous les cœurs. […] Le peuple suivit consterné et dans un profond silence ; il venait d’apprendre que Marc-Aurèle était tout entier dans le tombeau.

26. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre III. Du Genre historique. »

S’agit-il de décrire les fruits heureux de la paix, et le contentement des peuples ? […] Si vous avez à peindre un prince odieux et méprisable, qui a été la honte du trône et le fléau de son peuple ; votre style sera vif, et animé du coloris le plus mâle et le plus vigoureux. […] La religion païenne, si favorable aux passions humaines, consacrée, pour ainsi dire, par une longue suite de siècles, était la religion de tous les peuples. […] Cette histoire, en effet, doit présenter le fond de toutes les histoires des peuples, dans une étendue proportionnée au corps entier de l’ouvrage. […] C’est de là que, suivant l’ordre des temps, il nous présente le tableau le mieux dessiné, le plus énergique, le plus vrai de tous les événements du monde, et du caractère des divers peuples.

27. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

Image naïve des peuples et du prince qui les gouverne, s’il est bon prince ! […] On te dira encore que tu es grand, que tu es adoré de tes peuples. […] Crois-moi, on n’abuse point les peuples. […] » À ces cria douloureux le peuple est agité. […] n’êtes-vous plus le même peuple ?

28. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre premier. »

Qu’il songe et qu’il se rappelle à chaque instant que ce peuple qui va l’entendre, est un torrent qu’il n’est plus possible d’arrêter, une fois que l’on a rompu la digue qui le retenait, et que des regrets tardifs ne répareront point le mal dont il aura été la cause imprudente. […] Mais c’est à celui qu’un grand peuple charge de ses intérêts, à bien consulter son âme et ses forces, à se demander s’il saura s’élever au-dessus des petites passions, fronder l’opinion commune quand elle ne sera pas d’accord avec le bien général ; braver les clameurs de ce même peuple, qu’il faut quelquefois servir malgré lui, et sacrifier jusqu’à sa vie s’il le faut, plutôt que de trahir la vérité et la confiance de ses concitoyens. Le champ vaste et libre du genre délibératif, est ce que les Romains appelaient concio, la harangue directement adressée au peuple. […] Au reste, la grande et peut-être l’unique règle de l’éloquence populaire, est de s’accommoder au naturel, au génie, au goût du peuple à qui l’on parle : c’est ce que Démosthène et Cicéron avaient parfaitement senti, et ce qu’ils ont scrupuleusement observé.

29. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fléchier, 1632-1710 » pp. 124-132

Un effort de douleur rompant enfin ce long et morne silence, d’une voix entrecoupée de sanglots que formaient dans leurs cœurs la tristesse, la pitié, la crainte, ils s’écrièrent : « Comment est mort cet homme puissant qui sauvait le peuple d’Israël ! » À ces cris Jérusalem redoubla ses pleurs ; les voûtes du temple s’ébranlèrent ; le Jourdain se troubla, et tous ses rivages retentirent du son de ces lugubres paroles : « Comment est mort cet homme puissant qui sauvait le peuple d’Israël !  […] Voici un échantillon des vers de Fléchier : Apostrophe à Rome Non, Rome, tu n’es plus au siècle des Césars, Où parmi les horreurs de Bellone et de Mars, Tu portais ton orgueil sur la terre et sur l’onde ; Et bravant le destin des puissances du monde, Tu faisais voir en pompe aux peuples étonnés Des souverains captifs et des rois enchaînés… Tout cet éclat passé n’est qu’un éclat frivole, On ne redoute plus l’orgueil du Capitole, Et les peuples instruits, charmés de tes vertus, Adorent ta grandeur, et ne la craignent plus. […] Tout le peuple le pleura amèrement ; et, après avoir pleuré durant plusieurs jours, ils s’écrièrent : Comment est mort cet homme puissant qui sauvait le peuple d’Israël ! […] Les peuples répondirent à la douleur de leur prince.

30. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

Il rend la vérité sensible à tout le peuple ; il le réveille, il le pique, il lui montre l’abîme ouvert. […] Cet homme, qui avait sauvé le Capitole contre les Gaulois, voulait soulever le peuple contre les patriciens. […] Dans une cause où tous les peuples sont pour nous. […] La terre se tut devant Alexandre, c’est-à-dire les peuples de la terre. […] Les peuples qui boivent la Seine ; c’est le tout pour la partie.

31. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Lamennais, 1782-1854 » pp. 455-468

Nul n’a été plus éloquent pour ou contre l’Église, la révolution et le peuple. […] Les peuples, à grands flots, se précipitent sous leurs bannières ; l’avarice y conduit les prêtres des idoles ; l’orgueil y amène les sages, et la politique, les empereurs. […] « Qu’on ne dise pas : Le salut du peuple est la suprême loi. […] Quand il serait prouvé qu’on servirait les intérêts terrestres d’un peuple par une bassesse ou une injustice, on serait également vil ou criminel en la commettant ; car l’intégrité des principes de la morale importe plus que les intérêts des peuples. […] C’est ainsi qu’ils doivent apparaître au milieu des peuples, et c’est à ce signe que les peuples les reconnaîtront.

32. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

C’est le lot d’un peuple qui aura mieux aimé mourir libre que de vivre esclave. […] Il paraît presque impossible de composer une histoire universelle de tous les peuples, dans tous les temps, dans tous les lieux. […] -C, avait fait une Histoire du peuple romain depuis la mort de Sylla jusqu’à la conjuration de Catilina, aujourd’hui perdue à l’exception de quelques fragments. […] À Rome, gouvernée par les lois, le peuple souffrait que le sénat eût la direction des affaires ; à Carthage, gouvernée par des abus, le peuple voulait tout faire par lui-même. […] Nous avons chez nous un grand nombre de résumés ou d’abrégés non seulement de l’histoire de France, mais des histoires de tous les peuples.

33. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Massillon. (1663-1742.). » pp. 120-123

Vous l’aviez rempli, ô mon Dieu, de la crainte de votre nom ; vous l’aviez écrit sur le livre éternel, dans la succession des saints rois qui devaient gouverner vos peuples ; vous l’aviez revêtu de grandeur et de magnificence. […] Le saint roi rendit aux peuples, avec la tranquillité, la joie et l’abondance : les familles virent renaître ces siècles heureux qu’elles avaient tant regrettés ; les villes reprirent leur premier éclat ; les arts, facilités par les largesses du prince, attirèrent chez nous les richesses des étrangers : le royaume, déjà si abondant de son propre fonds, se vit encore enrichi de l’abondance de nos voisins. […] Ville heureuse, qui le vîtes autrefois régner, au milieu de vos murs s’élèvent encore et subsisteront toujours des édifices sacrés, les fruits immortels de sa charité et de son amour pour son peuple. […] A la tête des armées, ce n’était plus ce roi pacifique, accessible à ses sujets, assis sous le bois de Vincennes avec une affabilité que la simplicité du lieu rendait encore plus respectable ; réglant les intérêts des familles, réconciliant les pères avec les enfants, démêlant les passions de l’équité, assurant les droits de la veuve et de l’orphelin, paraissant plutôt un père au milieu de sa famille qu’un roi à la tête de ses sujets, entrant dans des détails dont des subalternes se seraient crus déshonorés, et ne trouvant indigne d’un prince et indécent à la majesté des rois que d’ignorer les besoins de leurs peuples. […] Terre infortunée qui, arrosée du sang de Jésus-Christ, et consacrée par les mystères qui ont opéré le salut de tous les hommes, gémissez pourtant encore, malgré tous les efforts de nos pères, sous une dure servitude, pour servir sans doute de monuments jusqu’à la fin à la vérité des prédictions du Sauveur ; terre infortunée, vous rappelâtes alors, en voyant ce pieux héros armé pour la délivrance de la sainte Jérusalem, vous rappelâtes vos anciens jours de gloire et d’allégresse ; vous parûtes animée d’une nouvelle espérance, vous crûtes revoir les Josué, les Gédéon, les David, a la tête de vos tribus, qui venaient briser votre joug et vous délivrer de la servitude et de l’oppression d’un peuple incirconcis.

34. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre I. — Rhétorique »

Nous n’acceptons ce jugement qu’avec réserve, quoique nous citions ici quelques traits d’éloquence dignes d’admiration, tels que ceux-ci :   Scipion l’Africain, accusé de péculat, est cité à comparaître devant le peuple romain, pour expliquer ses comptes. Dédaignant de se justifier, ce grand guerrier s’adresse au peuple et s’écrie : Romains, à pareil jour qu’aujourd’hui nous vainquîmes Annibal et Carthage ; montons au Capitole, et allons rendre aux dieux des actions de grâces solennelles ! Tout le peuple, enflammé par ce glorieux souvenir, suivit en foule ce grand homme. […] Après son départ, le tiers État resta dans la salle commune, et quand le grand-maître des cérémonies vint le sommer de se retirer, Mirabeau, alors député du tiers, s’écria au nom de ses collègues : Vous qui n’avez ici ni place, ni voix, ni droit de parler, allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple, et que nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes !   Voilà certes des traits d’éloquence remarquables qui peignent fortement les mouvements de l’âme, et qui en sont comme les éclairs rapides et brûlants ; mais ces lueurs éloquentes qui ont suffi quelquefois pour entraîner tout un peuple, comme le fit Scipion, et pour faire tomber à genoux des assassins, comme le fit Coligny, selon le poète, n’auraient pas suffi à nos grands orateurs, à nos illustres auteurs dramatiques pour émouvoir une assemblée, ou pour tenir, pendant plusieurs heures de suite, tout un auditoire sous le charme.

35. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

L’amiral, où elle était, conduit par la main de celui qui domine sur la profondeur de la mer, et qui dompte ses flots soulevés, fut repoussé aux ports de Hollande ; et tous les peuples furent étonnés d’une délivrance si miraculeuse. […] Les ouvrages des Pères de l’Église, qu’il doit lire avec méthode, lui donneront la connaissance des vérités qu’il entreprendra d’expliquer aux peuples, et lui fourniront les autorités propres à appuyer ses raisonnements. […] Le peuple romain comprit combien il serait utile à la république de louer les grands hommes après leur mort, et ordonna que cet usage serait perpétuellement observé. […] Le roi, la reine, Monsieur, toute la cour, tout le peuple, tout est abattu, tout est désespéré, et il me semble que je vois l’accomplissement de cette parole du Prophète : « Le roi pleurera, le prince sera désolé, et les mains tomberont au peuple de douleur et d’étonnement. » Fléchier n’est pas au rang de Bossuet dans l’oraison funèbre ; mais il vient après lui. […] L’exorde est d’une magnificence et d’une harmonie qui ne le cèdent en rien aux plus beaux de Bossuet : « Tout le peuple le pleura amèrement, et, après avoir pleuré durant plusieurs jours, ils s’écrièrent : Comment est mort cet homme puissant qui sauvait le peuple d’Israël ? 

36. (1854) Éléments de rhétorique française

Le langage des peuples encore sauvages est plein d’hyperboles et d’expressions figurées. […] Aussi, chez les peuples qui, par suite des émigrations ou des conquêtes, furent obligés d’apprendre et d’adopter le langage d’un autre peuple, l’usage des prépositions fit-il perdre entièrement celui des cas. […] Qu’est-ce que ce conquérant qui est pleuré de tous les peuples qu’il a soumis ? […] puissance tribunitienne, si vivement regrettée et rendue enfin au peuple romain ! […] Les peuples sont là pour un peuple ; car il s’agit seulement du peuple égyptien.

37. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

C’est qu’il est fort rare chez le peuple qui a la prétention d’être l’arbitre de l’esprit et du goût littéraire. […] Ici c’était un peuple entier qui se ruait avec le poids irrésistible d’une masse d’eau torrentielle. […] Jamais prince ne fut plus sage pour policer les peuples et pour les rendre tout ensemble bons et heureux. […] Il en a laissé un plus beau et plus immortel encore dans la mémoire des peuples, le chêne de Vincennes. […] Aujourd’hui dans un homme un peuple est tout entier !

38. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Lacordaire 1802-1861 » pp. 279-285

Les lettres sont le palladium des peuples véritables ; et, quand Athènes naquit, elle eut Pallas pour divinité. Il n’y a que les peuples en voie de finir qui n’en connaissent plus le prix, parce que, plaçant la matière au-dessus des idées, ils ne voient plus ce qui éclaire, et ne sentent plus ce qui émeut. Mais, chez les peuples vivants, la culture des lettres est, après la religion, le premier trésor public, l’arome de la jeunesse, et l’épée de l’âge viril. […] Si, chez les peuples serfs, il ne conduit qu’à la défense des intérêts vulgaires, chez les peuples libres, il est la porte des institutions qui fondent ou qui sauvegardent.

39. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Les bons rois sont les vrais pères des peuples, ils les aiment naturellement. […] Il fut donné à celui-ci de tromper les peuples et de prévaloir contre les rois. […] Je n’étais point fait pour gouverner tranquillement un peuple esclave. […] Le peuple romain, dites-vous, vous a vu désarmé, et n’a point attenté sur votre vie. […] Un peuple qui n’aurait en partage que des vices courrait à sa perte infaillible.

40. (1853) Exercices de composition et de style ou sujets de descriptions, de narrations de dialogues et de discours

À une fenêtre du Vatican paraît le souverain pontife : il prie et tout le peuple prie avec lui. […] C’était un tyran féroce, qui exerça sur les peuples vaincus et sur ses propres sujets des cruautés inouïes. […] Il épargna les deux amis, et le peuple, poussant mille cris de joie, les reconduisit chez eux en triomphe. […] On appelait tribuns du peuple, à Rome, des magistrats annuels chargés de soutenir les intérêts du peuple. […] Le peuple non seulement lui refusa le consulat, mais le bannit.

/ 297