Utor libris, je me sers de livres. […] Pourquoi me servir de ces témoins, comme si la chose était douteuse ou obscure ? […] Mais si la distinction ne repose que sur une opinion personnelle, il vaut mieux se servir de vel. […] Servez-vous de moi ou comme votre général, ou comme votre compagnon d’armes. […] Dans le cas contraire, il vaut mieux se servir de nùm ou de ne placé après le premier mot.
Il verrait…Je le sais, vous servez bien le roi : Je vous ai vu combattre et commander sous moi. […] Prends courage, ma fille, et sache qu’aujourd’hui Ton roi te veut servir de père au lieu de lui. […] Un si vaillant guerrier qu’on vient de vous ravir Eteint, s’il n’est vengé, l’ardeur de vous servir. […] Immolez donc ce chef1 que les ans vont ravir, Et conservez pour vous le bras qui peut servir. […] Tu me fais donc servir de fable et de risée, Passer pour esprit faible et pour cervelle usée !
Il faut cependant observer que l’aigle qui sert de pupitre dans une église, est toujours masculin. […] On voit que tous ces pronoms servent en quelque sorte à qualifier un objet. […] Les verbes simples sont ceux qui servent à en former d’autres. […] Le gérondif sert à former les trois personnes plurielles du présent de l’indicatif. […] Voilà pourquoi elles doivent être suivies de quelques mots, qui, en formant le sens entier, leur servent de complément.
Celui qui rend précisément notre idée, est le seul dont nous devons nous servir. […] Loin d’enrichir la langue, elle ne servira qu’à la gâter. […] Combien de personnes se servent d’expressions métaphoriques, sans savoir précisément ce que c’est que métaphore ! […] Homère et Virgile s’en sont servis dans la poésie épique. […] L’éloquence la souffre davantage : Démosthène et Cicéron, nos Orateurs même sacrés s’en sont servis avec succès.
Qu’est-ce que la communication et à quoi sert la gradation ? […] À quoi servent à l’orateur la dubitation et la prolepse ? […] À quoi sert l’énergie ? […] À quoi servent les inversions ? […] À quoi sert la description ?
La Synecdoque fait concevoir à l’esprit plus ou moins que le mot dont on se sert ne signifie dans le sens propre. […] Il t’aborde, et sans différer marchant aux rebelles, il essuie leur feu, les charge, les met en fuite, et les force enfin dans les villes et les bourgs qui leur servaient de retraite. […] Les poètes en font particulièrement un grand usage ; ils s’en servent pour étendre et enrichir une idée et lui donner plus de noblesse. […] » Érox, qui de son maître a servi tous les crimes, Érox qui dans son sang voit ce monstre nager, Lève une main hardie, et pense le venger. […] Cette figure sert victorieusement à Bourdaloue, quand il exprime toute la douleur qu’il éprouva de voir l’oubli et l’abandon des pauvres.
Mais on ne peut jamais se servir de cette dénomination pour les genres marratif et descriptif. […] On se servit d’abord des hiéroglyphes plutôt par nécessité que par choix ; ils ne furent point un effet du perfectionnement de l’art d’écrire, et jamais l’on n’eût pensé à s’en servir, si les caractères de l’alphabet avaient été connus plus tôt. […] C’est à cette méthode que doit se rapporter l’écriture dont se servaient les Péruviens. […] On s’en servit habituellement jusqu’au siècle de Solon, le législateur d’Athènes. […] Les feuilles qui accompagnent les fruits leur servent d’ornements.
Les sensations communes aux hommes doivent servir de titre pour fonder les principes du goût. […] Ensuite on parvint à l’invention des pronoms, qui servirent à le modifier. […] La figure sert d’habillement, le sentiment est le corps et la substance. […] Il ne se borne pas à communiquer nos idées et nos pensées, il sert à peindre nos sentiments. […] Cochin peut servir de modèle en ce point essentiel.
Il dut se servir de ce mot pour affirmer que l’objet désigné, ou la qualité attribuée à l’objet, existait véritablement. […] La première de ces trois propositions, celle qui sert de point de départ, s’appelle majeure ; la seconde, celle qui sert d’intermédiaire, s’appelle mineure, et la troisième conclusion. […] Vous me reprochez des forces dont je ne me sers pas ; mais « quel usage faites-vous des vôtres ? […] — Six mois, sous Périclès, j’ai servi volontaire. […] L’écrivain qui emploie le style simple ne songe qu’à rendre sa pensée ; il se sert de la parole, dit Fénelon, comme un homme modeste se sert de son habit, parce qu’il ne peut s’en passer.
Tu me fais donc servir de fable et de risée, Passer pour esprit faible, et pour cervelle usée ! […] Je le sais, vous servez bien le Roi. […] Immolez donc ce chef que les ans vont ravir, Et conservez pour vous le bras qui peut servir. […] Que son fils vive, pour continuer l’honneur de sa race, pour servir son roi et son pays, il n’aura plus de regret. […] Que sert ?
on voudrait même servir Dieu selon l’esprit du monde. […] Si on s’arrête longtemps sur la ressemblance qui sert de fondement à la figure, si on la suit jusque dans les moindres circonstances, ce n’est plus une métaphore, mais une allégorie. […] L’allégorie sert très bien à faire passer des reproches ou des avis, et à exprimer avec délicatesse une louange ou une demande qui pourrait déplaire sans cette précaution. […] Si l’ordre du destin nous sépare aujourd’hui, Pour vous servir encor, que je revive en lui ! […] Si je sers tes besoins, c’est lui qui me l’ordonne.
Et que vous servira d’avoir tant écrit dans ce livre, d’en avoir rempli toutes les pages de beaux caractères, puisqu’enfin une seule rature doit tout effacer ? […] Si un excellent ouvrier a fait quelque rare machine, aucun ne peut s’en servir que par les lumières qu’il donne. […] il t’a établi pour t’en servir : il a mis, pour ainsi dire, en tes mains toute la nature, pour l’appliquer à tes usages ; il t’a même permis de l’orner et de l’embellir par ton art ; car, qu’est-ce autre chose que l’art, sinon l’embellissement de la nature ? […] Maury, c’est l’usage admirable qu’il fait de l’Écriture : au lieu de citer les livres saints en fastidieux érudit, il s’en sert en orateur plein de verve. […] « Nous lisons dans l’histoire sainte que le roi de Samarie ayant voulu bâtir une place forte, qui tînt en crainte et en alarmes toutes les places du roi de Judée, ce prince assembla son peuple, et fit un tel effort, que non seulement il ruina cette forteresse, mais qu’il en fit servir les matériaux pour construire deux grands châteaux, par lesquels il fortifia sa frontière ».
Je me sers de ses traits pour percer mon tonneau. […] En voici un qui peut servir de modèle : c’est une réponse de Pradon à quelqu’un qui lui avait écrit, et qui avait mis dans sa lettre beaucoup d’esprit. […] Le premier hémistiche, ou les premiers mots du rondeau, doivent se retrouver à la suite du huitième et du treizième vers, pour servir de refrain. […] La mythologie sert à répandre une infinité d’agréments dans ces sortes de petits ouvrages. […] Voici deux couplets d’un vaudeville de Panard, qui peuvent servir de modèle.
Se servir de l’esprit de son temps pour connaître celui des autres siècles ; unir la fermeté des jugements à la fidélité des peintures ; dérouler la suite des événements en remontant à leurs causes ; montrer toute faute suivie d’un châtiment, toute exagération provoquant un retour ; assigner, dans l’accomplissement des faits, la part des volontés particulières qui attestent la liberté morale de l’homme, et l’action des lois générales de l’humanité vers des fins supérieures sous la direction cachée de la Providence : telle est aujourd’hui sa mission. […] Mais peut-être appartient-il à l’Académie française, le jour où elle reçoit un homme d’État aussi éclairé dans ses rangs, de rappeler à la France que c’est l’esprit des nations qui fait leur grandeur et sert de mesure à leur durée1. […] La fortune ayant continué à me favoriser, même à une époque de ma vie déjà avancée, mes descendants seront peut-être charmés de connaître les moyens que j’ai employés pour cela, et qui, grâce à la Providence, m’ont si bien réussi ; et ils peuvent servir de leçon utile à ceux d’entre eux qui, se trouvant dans des circonstances semblables, croiraient devoir les imiter. » Ce que Franklin adresse à ses enfants peut être utile à tout le monde. […] Ils y verront comment le fils d’un pauvre artisan, ayant lui-même travaillé longtemps de ses mains pour vivre, est parvenu à la richesse à force de labeur, de prudence et d’économie ; comment il a formé tout seul son esprit aux connaissances les plus avancées de son temps, et plié son âme à la vertu par des soins et avec un art qu’il a voulu enseigner aux autres ; comment il a fait servir sa science inventive et son honnêteté respectée aux progrès du genre humain et au bonheur de sa patrie. […] C’est par ce côté du bon sens, de l’honnêteté, du dévouement, qu’il peut apprendre à tous ceux qui liront sa vie à se servir de l’intelligence que Dieu leur a donnée pour éviter les égarements des fausses idées ; des bons sentiments que Dieu a déposés dans leur âme, pour combattre les passions et les vices qui rendent malheureux et pauvre.
Pépin n’employa pour détrôner les Mérovingiens, et Capet ne se servit pour déposséder les Carlovingiens que de la même puissance que les prédécesseurs de l’un et de l’autre s’étaient acquise sous le nom de leurs maîtres. Il convient aussi d’observer que les maires du palais et les comtes de Paris se placèrent dans le trône des rois à la faveur des moyens qui leur avaient servi à s’insinuer dans leur esprit, c’est-à-dire par l’affaiblissement et par le changement des lois de l’État. […] Ce défaut a fait qu’avec l’âme du monde la moins méchante il a commis des injustices ; qu’avec le cœur d’Alexandre il n’a pas été exempt non plus que lui de faiblesse ; qu’avec un esprit merveilleux il est tombé dans des imprudences ; qu’ayant toutes les qualités de François de Guise il n’a pas servi l’État en de certaines occasions aussi bien qu’il le devait, et qu’ayant toutes celles de Henri du même nom il n’a pas poussé la faction où il le pouvait. […] Fléchier disait avec plus de raison : « Déjà, pour l’honneur de la France, était entré dans l’administration des affaires un homme plus grand par son esprit et par ses vertus que par ses dignités et par sa fortune ; toujours employé, et toujours au-dessus de ses emplois ; capable de régler le présent et de prévoir l’avenir ; d’assurer les bons événements et de réparer les mauvais ; vaste dans ses desseins, pénétrant dans ses conseils, juste dans ses choix, heureux dans ses entreprises, et, pour tout dire en peu de mots, rempli de ces dons excellents que Dieu fait à certaines âmes qu’il a créées pour être maîtresses des autres, et pour faire mouvoir ces ressorts dont sa providence se sert pour élever ou pour abattre, selon ses décrets éternels, la fortune des rois et des royaumes. » 1. […] Il aimait l’intrigue pour intriguer : esprit hardi, délié, vaste et un peu romanesque, sachant tirer parti de l’autorité que son état lui donnait sur le peuple, et faisant servir la religion à sa politique ; cherchant quelquefois à se faire un mérite de ce qu’il ne devait qu’au hasard, et ajustant souvent après coup les moyens aux événements.
Ainsi, les argumens se tirent des motifs, du lieu, du moment de l’action, des facultés pour agir, et des moyens dont on s’est servi ou l’on a pu se servir. […] que ceux qui les servent sont dignes de compassion ! […] Que sert de le savoir, s’il est inévitable ? […] Je réponds qu’il doit se servir de l’une et de l’autre. […] Jamais on n’a manqué de gens qui fussent capables de trouver assez habilement ce qui sert à la preuve….
Ce sont là comme les couleurs dont la poésie, qui est une peinture parlante, se sert pour peindre plus vivement les images des choses dont elle parle. […] Ainsi, il sert à composer de fort belles odes, des sonnets, et plus ordinairement des épîtres, des contes et des épigrammes. […] On s’en sert dans les fables, les chansons, les dithyrambes, les madrigaux, les poésies légères et les chœurs dramatiques. […] On se sert de ces rimes dans des pièces légères, pour rendre la narration plus rapide, et pour exprimer avec plus de force les sentiments impétueux. […] Il sert souvent d’inscription à un tableau, à un monument.
Le substantif, talents, a ici un sens déterminé, que ces mots, qu’exige sa place, servent à lui donner. […] Mais il est bon d’observer, après Duclos, que, dans ces cas, l’adjectif mis avec l’article avant le nom propre, ne sert qu’à qualifier cette personne dont on parle : placé après, il sert à la distinguer de celles qui portent le même nom. […] Les pronoms de la troisième personne servent à désigner les personnes et les choses inanimées. […] On ne doit point s’en servir pour marquer la priorité de temps, ni la priorité d’ordre. […] Cette préposition près sert bien souvent à marquer un temps proche.
Le mot que sert à joindre les deux choses que l’on compare. […] 30. — Les noms de nombre sont ceux dont on se sert pour compter1. […] 31. — Il y a encore des noms de nombre qui servent à marquer une certaine quantité, comme : une dizaine, une douzaine, etc. […] Enfin, il y en a qui servent à multiplier, comme : le double, le triple, etc.
Levant tout au peuple, il veut être un consul populaire : ce mot lui sert de transition et de texte. […] Éviter la diffusion et les détails superflus qui nuisent au lieu de servir. […] Pour les épithètes d’ornement tout ce qui ne sert pas est nuisible. […] Toute figure qui manque de naturel nuit plus qu’elle ne sert à l’effet. […] Des figures qui servent à la clarté ou à l’ornement : de la description. — 3.
La virgule sert encore à distinguer les différentes parties d’une phrase. […] 179. — Les deux points (:) se mettent après une phrase finie, mais suivie d’une autre, qui sert à l’étendre ou à l’éclaircir. […] Exemple :Qu’il est doux de servir le seigneur !
qu’elle n’est bonne à rien, parce qu’elle sert à tout et n’a pas d’application spéciale. […] Le Dieu que nous servons est le Dieu des combats. […] Ils servent à expliquer et à classer les actes de la pensée et les effets de l’éloquence. […] Et que sa mort, que vous déplorez, vous serve à la fois de consolation et d’exemple ! […] Que sert ce vain amas d’une inutile gloire, etc.
Avocat à Paris en 1822, il ne demandait au ciel et à la terre qu’une cause à servir par un entier dévouement. […] Perdus que nous sommes dans l’immensité visible et invisible des choses, accablés du spectacle de la terre et du ciel, des perspectives de l’histoire et des horizons sans fin de l’avenir, nous ne pouvons arriver à la persuasion de notre petitesse1 ; notre âme proteste contre nos yeux, et, de l’abîme où elle semble anéantie, elle nous suscite la pensée que nous servons, et le désir invincible de servir en effet. […] Il lit dans l’histoire de ses pères l’exemple de ceux qui ont honoré un grand patrimoine par un grand dévouement, et, pour peu que l’élévation de sa nature réponde à l’indépendance qu’il s’est acquise ou qu’il a reçue, la pensée de servir l’État lui ouvre une perspective de sacrifices et de labeurs. […] Vient-on l’y troubler, il s’y défendra comme une bête fauve dans sa tanière, mais sans pouvoir faire, du morceau de bois qui lui servira de défense, ni une épée, ni un drapeau. […] Priez tel ou tel de vos amis de vous en faire ; associez-vous à tel ou tel parti ; donnez-vous à une coterie, servez-la, elle vous louera.
Mais aussi que ne font-ils pas, quand il plaît à Dieu de s’en servir ! […] Que lui servirent ses rares talents ? que lui servit d’avoir mérité la confiance intime de la cour ? […] Trop heureux les princes que Dieu daigne employer à la servir ! […] Vous ne vous êtes servi que d’eux-mêmes pour les exterminer.
En un mot, il n’y a point de puissance humaine qui ne serve malgré elle à d’autres desseins que les siens : Dieu seul sait tout réduire à sa volonté. […] ainsi, puissiez-vous profiter de ses vertus, et que sa mort, que vous déplorez, vous serve à la fois de consolation et d’exemple ! […] Au reste, Votre Majesté, Sire, doit être persuadée, que quelque bonne intention que puissent avoir ceux qui a servent, pour le soulagement de ses peuples, elle n’égalera jamais la vôtre. […] Dieu a tous les temps dans sa main, et s’en sert pour avancer et pour retarder, ainsi qu’il lui plaît, l’exécution des desseins des hommes. Il faut adorer en tout ses volontés saintes, et apprendre à le servir pour l’amour de lui-même.
Cette loi avait, dans tous les temps, servi d’appât et d’amorce aux tribuns pour gagner la multitude et pour se l’attacher. […] La vapeur d’un peu de sang ne peut guère servir à former le tonnerre. […] Les figures qui naissent de la combinaison des mots servent aussi à embellir le discours. […] On se sert de périphrases pour l’ornement du discours, surtout en poésie. […] On s’en sert encore pour envelopper des idées basses ou rebutantes, que rappellerait le terme propre.
En voici un qui peut assurément servir de modèle, et dont l’exposition instruira bien mieux que tous les préceptes. […] Or, à tout cela, combien lui servit le pouvoir que lui donnait la dignité de Roi, etc. […] Elles servent au contraire, quand elles sont employées à propos, à relever la gloire du Héros que loue l’Orateur. […] Toute l’habileté d’un Avocat consiste à se servir de ces lois à son avantage. […] Ils peuvent être regardés comme des mémoires pour servir à l’histoire des lettres.
Reva-t’en à l’école, De rien ne sert ta savante parole, Lui répond-on ; retourne étudier, Ce que tu sais ne vaut pas un denier. […] La pensée délicate cherche à plaire ; elle cause une douce et agréable surprise, et renferme ordinairement un éloge, quoiqu’elle serve aussi à ménager la sensibilité dans les reproches. […] Ce sont les mots d’ailleurs qui servent à exprimer les trois premiers éléments du style, et à les faire valoir. […] Exemple : De quelle langue voulez-vous vous servir avec moi ? […] De plus, il faut donner une attention particulière à l’emploi des copulatifs, des relatifs, et de toutes les particules qui servent aux transitions et aux liaisons.
Dans la peinture des talents ; des vertus, des travaux qui ont illustré les empires et servi ou embelli la société, il devance l’histoire et peut prendre un ton plus haut qu’elle. […] Aussi l’orateur a-t-il soin d’éviter l’artifice des tropes, et se sert-il de préférence des mouvements oratoires. […] Lorsqu’on récite un morceau de poésie, si un mot a deux prononciations usitées, on se sert de celle qui fait le mieux sentir la rime. […] 3° Quand l’accent ne sert qu’à varier l’harmonie et à préparer la chute d’une période, il est plus difficile d’en déterminer la place. […] Le repos sert à marquer l’ hémistiche, soit au milieu du vers soit à la fin.
Que de précautions à prendre, pour que cette vérité n’eût rien d’amer, rien de repoussant, et qu’elle servît par le fait l’intérêt général, sans paraître blesser celui de tant de particuliers ! […] Mais c’est là qu’il commence à observer avec la plus grande adresse, et les ménagements les plus délicats, que l’on donne à la popularité des acceptions bien étranges quelquefois, et bien éloignées surtout de la véritable ; qu’il n’y voit, lui, qu’un zèle sincère pour les intérêts du peuple ; mais que d’autres la faisaient servir de masque à leur ambition personnelle, etc. […] Elle sera claire, si vous ne vous servez pour chaque chose que du mot propre, et si vous distinguez nettement les temps, les lieux et les personnes. […] Il faut donc autant d’intelligence que de talent et d’adresse, pour se renfermer dans les bornes scrupuleuses de la vérité, et présenter néanmoins les faits sous le jour le plus favorable à sa cause, pour faire ressortir les circonstances avantageuses, et pour affaiblir d’avance l’effet de celles qui pourraient servir la partie adverse. […] Une péroraison pathétique n’est indigne de l’éloquence, que dans le cas où l’on s’en servirait pour faire triompher le crime ou le mensonge.
La multitude des livres, dit Sénèque, au lieu d’enrichir et d’éclairer l’esprit, ne sert qu’à y jeter le désordre et la confusion. […] Cicéron s’est admirablement servi de l’amplification par circonstances pour prouver que Milon n’avait pas assassiné Clodius de dessein prémédité. […] Le plus souvent elle sert à relever les choses communes et les petits détails, ou à adoucir des expressions dures ou choquantes. […] Au lieu de dire : Les soldats de Milon ont tué Clodius, Cicéron se sert de cette adroite périphrase : Fecerunt id servi Milonis, quod suos quisque servos in tali re facere voluisset.
Servira quelque jour à nos repas. […] lui cria-t-elle, avais-je pas raison3 De quoi vous sert votre vitesse ? […] et grand bien fasse aux ciceroni qui vous enseigneront ce qu’ils ne savent pas, aux oies enfin qui tiendront le bâton qui vous sert de monture ! […] Dans Phèdre, le chien n’est qu’un valet de ferme ; ici, il est domestique de bonne maison : son office veut du tact, de la douceur, le talent de servir. […] Lesage dit qu’en Espagne les hôteliers font des quiproquo, quand ils servent du chat pour du lapin.
Le néologisme consiste à employer sans besoin et sans goût des termes nouveaux, à se servir de tours de phrase recherchés, et à unir d’une manière bizarre plusieurs mots qui ne peuvent aller ensemble. […] Le style simple est celui dont on se sert pour exprimer sans recherche, avec pureté, facilité et sans que l’art paraisse, les pensées, les sentiments et les images. […] Que te sert mon amour ? […] Le style concis, présentant un grand sens renfermé en peu de paroles, est agréable à l’esprit, pourvu qu’on s’en serve avec modération. […] Le style sec et froid ne doit être admis que dans les ouvrages purement didactiques ; et, pour y être supportable, il faut qu’il serve à exprimer d’une manière claire et nette des pensées solides.
Que me sert en effet qu’un admirateur fade Vante mon embonpoint, si je me sens malade ; Si dans cet instant même un feu séditieux Fait bouillonner mon sang et pétiller mes yeux2 ? […] Au joug de la raison sans peine elle fléchit, Et, loin de la gêner, la sert et l’enrichit. […] Tout reconnut ses lois, et ce guide fidèle Aux auteurs de ce temps sert encor de modèle. […] Les personnes qu’ils ont commencé de connaître dans ce temps leur sont chères ; ils affectent quelques mots du premier langage qu’ils ont parlé : ils tiennent pour l’ancienne manière de chanter et pour la vieille danse ; ils vantent les modes qui régnaient alors dans les habits, les meubles et les équipages ; ils ne peuvent encore désapprouver des choses qui servaient à leurs passions, qui étaient si utiles à leurs plaisirs, et qui en rappellent la mémoire : comment pourraient-ils leur préférer de nouveaux usages, et des modes toutes récentes où ils n’ont nulle part, dont ils n’espèrent rien, que les jeunes gens ont faites, et dont ils tirent à leur tour de si grands avantages contre la vieillesse ? […] On peut achever en un jour quantité de statues de plâtre et de boue ; mais elles ne sont aussi que pour un jour, et pour servir d’ornement à l’entrée d’un gouverneur en une ville, et non pas au règne de plusieurs rois.
C’était une pique de médiocre longueur et capable de servir également de près et de loin. […] Un grand prince ne doit pas servir Dieu de la même façon qu’un solitaire ou qu’un simple particulier. […] chacun est accouru, Chacun veut le servir. […] Pour sucer quelque liqueur, les lèvres servent de tuyau et la langue sert de piston. […] je respire, je sers.
Les Moscovites se servirent de la guerre qu’il leur faisait comme d’une école. […] Alexandre, dans la rapidité de ses actions, dans le feu de ses passions même, avait, si j’ose me servir de ce terme, une saillie de raison qui le conduisait, et que ceux qui ont voulu faire un roman de son histoire, et qui avaient l’esprit plus gâté que lui, n’ont pu nous dérober. […] Il ne partit qu’après avoir assuré la Macédoine contre les peuples barbares qui en étaient voisins et achevé d’accabler les Grecs : il ne se servit de cet accablement que pour l’exécution de son entreprise ; il rendit impuissante la jalousie des Lacédémoniens ; il attaqua les provinces maritimes ; il fit suivre à son armée de terre les côtes de la mer, pour n’être point séparé de sa flotte ; il se servit admirablement bien de la discipline contre le nombre ; il ne manqua point de subsistances, et, s’il est vrai que la victoire lui donna tout, il fit aussi tout pour se procurer la victoire. […] Il résista à ceux qui voulaient qu’il traitât les Grecs comme maîtres et les Perses comme esclaves : il ne songea qu’à unir les deux nations, et à faire perdre les distinctions du peuple conquérant et du peuple vaincu ; il abandonna, après la conquête, tous les préjugés qui lui avaient servi à la faire ; il prit les mœurs des Perses, pour ne pas désoler les Perses en leur faisant prendre les mœurs des Grecs : c’est ce qui fit qu’il marqua tant de respect pour la femme et pour la mère de Darius, et qu’il montra tant de continence.
Il passa les douze premières années de sa vie dans le monde et dans les camps, où il servit sous les ordres de Maurice de Nassau et du duc de Bavière (1617-1619). […] Mais je serai bien aise de faire voir en ce discours quels sont les chemins que j’ai suivis, et d’y représenter ma vie comme en un tableau, afin que chacun en puisse juger, et qu’apprenant du bruit commun les opinions qu’on en aura, ce soit un nouveau moyen de m’instruire que j’ajouterai à ceux dont j’ai coutume de me servir. […] Je savais que les langues que l’on y apprend sont nécessaires pour l’intelligence des livres anciens ; que la gentillesse des fables réveille l’esprit ; que les actions mémorables des histoires le relèvent, et qu’étant lues avec discrétion elles aident à former le jugement ; que la lecture de tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés, qui en ont été les auteurs, et même une conversation étudiée en laquelle ils ne nous découvrent que les meilleures de leurs pensées ; que l’éloquence a des forces et des beautés incomparables ; que la poésie a des délicatesses et des douceurs très-ravissantes ; que les mathématiques ont des inventions très-subtiles, et qui peuvent beaucoup servir tant à contenter les curieux qu’à faciliter tous les arts et diminuer le travail des hommes ; que les écrits qui traitent des mœurs contiennent plusieurs enseignements et plusieurs exhortations à la vertu qui sont fort utiles ; que la théologie enseigne à gagner le ciel ; que la philosophie donne moyen de parler vraisemblablement1 de toutes choses et de se faire admirer des moins savants ; que la jurisprudence, la médecine et les autres sciences apportent des honneurs et des richesses à ceux qui les cultivent ; et enfin, qu’il est bon de les avoir toutes examinées, même les plus superstitieuses et les plus fausses2, afin de connaître leur juste valeur et se garder d’en être trompé. […] Je me plaisais surtout aux mathématiques, à cause de la certitude et de l’évidence de leurs raisons ; mais je ne remarquais point encore leur vrai usage ; et, pensant qu’elles ne servaient qu’aux arts mécaniques, je m’étonnais de ce que, leurs fondements étant si fermes et si solides, on n’avait rien bâti dessus de plus relevé. […] Je sais bien que je ne vous apprends ici rien de nouveau, mais on ne doit pas mépriser les bons remèdes pour être vulgaires, et m’étant servi de celui-ci avec fruit, j’ai cru être obligé de vous l’écrire : car je suis votre très-humble et très-obéissant serviteur.
Il y a vingt ans que je vis ici ; mais j’ai toujours gardé de l’amitié pour les Français, et je me suis cru quelquefois trop heureux de trouver l’occasion de les servir, comme il m’arrive aujourd’hui avec vous. […] Vous attendez mes papiers, qui ne viennent point ; vous pensez que les souverains veulent être servis à point nommé ; vous voilà étendu sur votre chaise de paille, les bras posés sur vos genoux, votre bonnet de nuit renfoncé sur vos yeux, ou vos cheveux épars et mal retroussés sous un peigne courbé, votre robe de chambre entr’ouverte, et retombant à longs plis de l’un et de l’autre côté : vous êtes tout à fait pittoresque et beau. […] Dans l’état où j’étais, de quoi m’aurait servi l’image d’un législateur heureux et comblé de gloire ? […] La correspondance de Goëthe et de Schiller mentionne souvent le nom de Diderot : « Le livre de Diderot est excellent et s’adresse au poëte plus encore qu’à l’artiste à qui néanmoins il peut servir de flambeau. » (Goëthe à Schiller, 17 déc. 1796. […] Il faut toujours qu’une belle œuvre d’art lui serve à autre chose… » (Lettre du 7 août 1797.)