Je me représente l’image vénérable d’un homme qui n’a pas pesé sur la terre, dont le cœur n’a jamais conçu l’injustice, et dont la main ne l’a point exécutée ; qui non-seulement a respecté les biens, la vie, l’honneur de ses semblables, mais aussi leur perfection morale ; qui fut observateur de sa parole, fidèle dans ses amitiés, sincère et ferme dans ses convictions, à l’épreuve du temps qui change et qui veut entraîner tout dans ses changements, également éloigné de l’obstination dans l’erreur et de cette insolence particulière à l’apostasie qui accuse la bassesse de la trahison ou la mobilité honteuse de l’inconstance : Aristide enfin dans l’antiquité, l’Hôpital1 dans les temps modernes, voilà l’honnête homme.
. — C’est l’art de développer un argument, c’est-à-dire de déduire d’une idée générale toutes les idées particulières qui y sont renfermées.
On doit savoir un gré particulier à l’auteur d’avoir disposé les matières de son enseignement dans un ordre parfaitement logique, et d’avoir posé toujours ses définitions avec une clarté parfaite.
Ses caractères : l’action doit être complète, ce qui arrive quand les actions particulières aboutissent à la principale, et continue, c’est-à-dire progressive, ce qui est produit par la liaison des scènes. […] Mais son caractère particulier était de concilier les intérêts opposés, et, en s’élevant au-dessus, de trouver le secret endroit, et comme le nœud par où on les peut réunir. […] Je voudrais que cette préparation générale le mît en état de se préparer moins pour chaque discours particulier. […] Ma délivrance particulière me semblait si grande et si inespérée, qu’il me semblait, avec une évidence encore plus parfaite que la vérité, que l’État gagnait tout en une telle perte. […] Qui dit une société, dit un corps qui subsiste par l’union de divers membres et confond l’intérêt particulier dans l’intérêt général : c’est là le fondement de toute la morale.
Par la force du génie, on se représentera toutes les idées générales et particulières sous leur véritable point de vue ; par une grande finesse de discernement, on distinguera les pensées stériles des idées fécondes ; par la sagacité que donne la grande habitude d’écrire, on sentira d’avance quel sera le produit de toutes ces opérations de l’esprit. […] « Nous devons estimer la république bien heureuse où le roy est obéissant à la loy de Dieu et de nature, les magistrats au roy, les particuliers aux magistrats, les enfants aux pères, les serviteurs aux maîtres, les sujets liez en amitié entr’eux, et tous avec leur prince pour jouir de la douceur de paix et de la vraye tranquillité d’esprit.
De ces motifs généraux, les lois personnifiées passent à des considérations particulières à Socrate.
À mesure que les siècles s’écoulèrent, les hommes devinrent étrangers les uns aux autres, puis cherchèrent à établir entre eux des communications utiles : le commerce, les arts, les richesses, la paix, la guerre, les alliances furent autant de sources d’où jaillirent de nouvelles idées, et de là de nouvelles expressions qui constituèrent des idiomes particuliers : ici un objet était connu sous un certain nom ; là il prenait et admettait une dénomination différente, et ainsi les langues se multiplièrent.
L’utilité particulière de cet engin.
Si je dis : le pain de ce boulanger est très bon, je détermine encore la signification du substantif pain, en lui donnant une signification restreinte, puisque je ne parle ici que d’un pain particulier. […] Il me paraît plus commode de suivre celle de l’abbé d’Olivet, pour démêler ce que les pronoms de chaque espèce ont de particulier. […] Nous avons dans notre Langue deux verbes qui méritent ici une observation particulière : ce sont les verbes être et avoir.
Parmi tout cela, une magnificence d’expressions proportionnée aux maîtres du monde, qu’il fait souvent parler ; capable néanmoins de s’abaisser quand il veut, et de descendre jusqu’aux simples naïvetés du comique où il est encore inimitable ; enfin, ce qui lui est surtout particulier, une certaine force, une certaine élévation qui surprend, qui enlève, et qui rend jusqu’à ses défauts, si on lui en peut reprocher quelques-uns, plus estimables que les vertus des autres.
Le mot personnage est solennel, et marque une nuance particulière de respect. […] On lit, dans les Mémoires historiques de Louis XIV : « La moindre marque de mépris qu’un prince donne d’un particulier fait au cœur de cet homme une plaie incurable. » Bossuet exprime la même idée : « Que votre puissance ne vous emporte pas à des moqueries insolentes.
Le caractère de l’homme et les propriétés particulières des choses sont deux autres sources d’épithètes. […] « Outre cela, il y a aussi certaines cadences particulières, plus marquées, plus frappantes, qui se font sentir plus vivement.
Mais, dans ces années, celles de la Restauration ont encore un éclat particulier, et qui ne s’est effacé d’aucune mémoire. […] On laissera donc ce qui est public pour se renfermer en des choses plus particulières. […] Autrefois le bien des particuliers faisait le trésor public ; mais pour lors le trésor public devient le patrimoine des particuliers. […] Avouez en effet, monsieur, que ce sont là de ces petits malheurs particuliers dont à peine la société s’aperçoit. […] Mais n’auriez-vous rien à dire de particulier sur la lettre que j’ai eu l’honneur de vous écrire, et qui m’a procuré l’audience de M.
Les interlocuteurs doivent y développer leur sentiment particulier avec la plus exacte précision, et y déployer toute la force du raisonnement.
Je fus chez lui, et je l’attendis ; comme il tardait un peu, je descendis dans son jardin, et je m’amusai à regarder les plantes et les fleurs, qui sont fort belles et nombreuses, et pour la plupart étrangères, à ce qu’il me parut, et aussi rangées d’une façon particulière et pittoresque.
Comme elle tient à un trait particulier, comme elle consiste dans un détail et non dans l’ensemble des choses, il est facile de l’imiter et de la reproduire.
Sans doute une forte éducation classique et d’immenses lectures, auxquelles on ne se résigne guère que lorsqu’on est doué de cette curiosité particulière aux érudits, peuvent mettre aux mains d’un littérateur les premiers matériaux, et, pour ainsi parler, les instruments indispensables à son œuvre ; ce ne sera rien encore tant qu’il n’aura pas compris ou plutôt deviné par une sorte d’intuition la vie antique, si différente de notre vie moderne. »
Ce texte, qui convient à tous les états, à tous les événements de notre vie, par une raison particulière devient propre à mon lamentable sujet, puisque jamais les vanités de la terre n’ont été si clairement découvertes, et si hautement confondues.
Ce brillant caractère me frappe d’abord dans tous les ouvrages marqués au coin de la vraie philosophie : je sens un génie supérieur qui m’enlève au-dessus de ma sphère ; et qui, m’arrachant aux petits objets, autour desquels ma raison se traînait lentement, me place tout d’un coup dans une région élevée, d’où je comtemple ces vérités premières, auxquelles sont attachées, comme autant de rameaux à leur tige, mille vérités particulières ; dont les rapports m’étaient inconnus : il me semble alors que mon esprit se multiplie et devient plus grand qu’il n’était.
Que de précautions à prendre, pour que cette vérité n’eût rien d’amer, rien de repoussant, et qu’elle servît par le fait l’intérêt général, sans paraître blesser celui de tant de particuliers !
Quoique chaque effet dépende d’une cause générale, il s’y mêle tant d’autres causes particulières, que chaque effet a, en quelque façon, une cause à part.
Le panégyrique sacré est l’éloge d’un saint ; il a pour objet de célébrer les vertus des pieux héros que l’Église honore d’un culte particulier, et d’édifier les fidèles en les excitant à suivre leurs traces.
Elle ne souffrait rien de servile dans l’esprit des artisans ; elle élevait les pensées d’un particulier au-dessus du trône et de la tiare du roi de Perse.
Chacun d’eux a sa qualité particulière et saillante ; tel raconte avec une abondance qui entraîne, tel autre, sans suite, va par saillies et par bonds, mais en passant, il trace en quelques traits des figures qui ne s’effacent jamais de la mémoire des hommes ; tel autre enfin, moins abondant ou moins habile à peindre, mais plus calme, plus discret, pénètre d’un œil auquel rien n’échappe dans la profondeur des événements humains, et les éclaire d’une éternelle clarté.
Je me suis abstenu de toute note admirative et j’ai admis avec une grande sobriété quelques éclaircissements étymologiques et les explications qui m’ont paru indispensables, soit pour indiquer l’intérêt tout particulier qui s’attache à un morceau, soit pour marquer la place d’une scène ou d’un fragment dans une composition dramatique. […] Telles sont les règles générales ; les règles particulières de l’art de bien lire se rapportent à trois objets principaux : la prononciation, l’intonation et l’accent. […] Les vers français réclament quelques observations toutes particulières. […] Ces gens-là, étant touchés du désir d’arrêter le cours des calamités-présentes, avaient le même objet, quoique par un différent motif, que ceux qui étaient intéressés par leur fortune ou par leur haine particulière contre le principal ministre. […] Le secours qu’il apportait aux Américains était en réalité peu de chose : son expérience de la guerre n’était pas grande ; sa fortune n’était que celle d’un particulier ; c’était un million qu’il mettait à la disposition du Congrès ; mais il apportait avec lui bien plus que sa personne et son argent ; il apportait les sympathies de la vieille Europe, il venait dire aux Américains : « La France est avec vous. » Deux ans après le départ de cet enfant perdu qu’on avait voulu rattraper à tout prix, la cour de France s’engageait après M. de La Fayette ; M. de Maurepas, ce vieux courtisan, disait en maugréant que pour plaire à M. de La Fayette on déménagerait le palais de Versailles.
Tout en rendant justice à l’instinct de simplicité que manifeste en mainte occasion l’idiome du bon vieux temps, par exemple dans la formation des verbes, nous ne serons pourtant pas tentés de retrancher les préfixes qui, aujourd’hui, déterminent les nuances particulières du sens, et contribuent à la clarté du discours. […] Ici, nous avons généralisé et groupé des observations particulières éparses dans l’intéressante grammaire du xvie siècle, par M.
Est-elle trop générale et dénuée de circonstances particulières, l’objet, à peine aperçu, ne fera que peu ou point d’impression sur le lecteur ; si, au contraire, la description est surchargée de circonstances vagues et insignifiantes, elle n’offrira plus qu’un tout dégradé.
À ce point de vue, la poésie n’est plus un art particulier, mais l’art suprême et unique qui comprend tous les autres, et les absorbe dans sa sublime généralité.
Les notices générales sur chaque siècle qui précèdent les notices particulières sur chaque auteur, l’étendue et le sérieux de ces notices, le choix et l’importance des morceaux, les notes grammaticales, philologiques, littéraires, historiques, etc. dont ils sont accompagnés ; tout cet ensemble rendra, nous osons l’espérer, cet ouvrage aussi utile et aussi neuf que nous l’avons désiré. […] Plus, il doit à maints particuliers, Ou quidams, dont les noms, qualités et métiers Sont déduits plus au long avecque les parties, Et assignations dont je tiens les copies ; Dont tous lesdits quidams, ou du moins peu s’en faut, Ont obtenu déjà sentence par défaut ; La somme de dix mille une livre, une obole, Pour l’avoir sans relâche, un an, sur sa parole, Habillé, voituré, coiffé, chaussé, ganté, Alimenté, rasé, désaltéré, porté. […] « C’est là, disait-il, ce qui fait proprement la poésie. » D’où chez lui un culte si particulier de la périphrase. […] Il fit jouer, d’abord sur des théâtres particuliers, ensuite sur les grandes scènes, un nombre considérable de comédies dont deux méritent d’être distinguées et de vivre, le Philosophe marié et le Glorieux.
Couleur locale Nous empruntons à M. de Calonne les lignes suivantes, qui nous expliquent ce que l’on entend par la Couleur locale dans une narration : « Le plus grand mérite de la narration, mais aussi le plus difficile à acquérir, c’est cette teinte particulière et originale donnée à un sujet, et qu’on nomme Couleur locale. […] « Les lettres varient suivant l’âge, le sexe, le rang, et un mot, suivant la position de ceux qui les écrivent comme aussi suivant la circonstance particulière dans laquelle on se trouve de part et d’autre.
Chacun d’eux, en effet, chacune même de leurs subdivisions a en quelque sorte sa rhétorique ou sa poétique particulière.
Telle est celle-ci : la fourmi n’est pas prêteuse ; 3° aux petites circonstances habilement mises en évidence, c’est-à-dire à ces incidents divers, qui viennent, plus ou moins nombreux, se ranger autour d’un fait, lui donner une physionomie particulière, et dont aucun cependant, à le prendre isolément, n’est nécessaire à l’existence du fait principal.
Le prince, en tant que prince, n’est pas regardé comme un homme particulier, c’est un personnage public ; tout l’État est en lui ; la volonté de tout le peuple est renfermée dans la sienne.
ni plus ni moins) : l’exorde, la proposition, la narration, la confirmation, la réfutation, la péroraison, et chacun de ces éléments a ses règles particulières.
Dans chaque pastorale, il faut dessiner d’une manière nette le lieu particulier où l’action se passe, et mettre sous les yeux du lecteur les objets qui le déterminent et l’embellissent.
Les anciens comprenaient sous le titre général de poésie pastorale, l’églogue et l’idylle, et n’en faisaient pas deux espèces particulières. […] Rappelons ici ces vers où Boileau 206 trace le caractère et les règles particulières de ce genre de poésie. […] Horace qui en avait fait une étude particulière, le regarde comme inimitable.
Son effet particulier est de donner aux descriptions de la force et de la clarté, de rendre les idées intellectuelles en quelque sorte visibles à l’œil, en leur prêtant des couleurs, de la substance et des qualités sensibles, de peindre les objets déjà sensibles avec des couleurs plus vives et plus justes, de prêter de la réflexion aux animaux et du sentiment aux êtres inanimés, enfin de personnifier les passions. […] La structure du langage vient même l’aider dans ce travail ; car, dans toutes les langues, on trouve que les noms de plusieurs sons particuliers ont été faits de manière à présenter quelque affinité avec le son qu’ils expriment, comme le sifflement des vents ou des serpents, le craquement du bois qui se rompt, le bourdonnement d’une abeille, le gazouillement des oiseaux, et plusieurs autres mots qui imitent évidemment les sons dont ils sont les signes. […] L’effet des mots, dans le discours, ne dépend pas uniquement de leur signification particulière : ils ont en outre une valeur locale, dépendante de l’ordre des idées et de la construction de la phrase.
Aussi, à voir comme il marche, vous diriez que la nature ne le contient plus ; et sa fortune enfermant en soi tant de fortunes particulières, il ne peut plus se compter pour un seul homme. […] Et le ciel, et le soleil, et les astres, et les éléments, et les animaux, et enfin toutes les parties de cet univers ont reçu leurs lois particulières, qui, ayant toutes leurs secrets rapports avec cette loi éternelle qui réside dans le créateur, font que tout marche en concours et en unité, suivant l’ordre immuable de sa sagesse. […] Leur vie est si précieuse à l’État, que leur mort est une perte publique, et le regret universel pourrait servir de consolation particulière. […] Combien de honteux dans les familles particulières ! […] La grandeur a ses peines, et souvent plus cruelles que celles des particuliers.