C’est d’enseigner à parler et à écrire avec grâce, avec élégance, avec talent ; c’est de former le goût et l’imagination ; c’est, enfin, d’apprendre à juger sainement les ouvrages d’esprit. […] Elle n’a pas pour but, sans doute, de ne former que des littérateurs de profession ; elle est simplement une initiation à la vie de la pensée. […] La théorie n’est rien sans la pratique, nous le savons ; les poétiques et les rhétoriques ne suffiront jamais, seules, pour former un poète ou un orateur. […] Mais l’enseignement littéraire n’a pas pour but de ne former que des orateurs. […] Nous croyons cette étude d’une utilité incontestable, non pour former des poètes, — les vrais poètes sont aussi rares que les fleurs de l’aloès, — mais pour donner à la jeunesse une idée de l’harmonie du vers.
Les pieds de deux syllabes sont : 1° Le spondée, formé de deux longues, gēntēs. 2° L'iambe, formé d’une brève et d’une longue, dĭēs. 3° Le trochée, formé d’une longue et d’une brève, Rōmă. […] 2° L'anapeste, formé de deux brèves et d’une longue, pĭĕtās. 3° Le tribraque, formé de trois brèves, făcĕrĕ.
La lecture des modèles n’est-elle pas un moyen puissant de former le style ? De tout temps la lecture des modèles littéraires, c’est-à-dire de ce qu’il y a de plus parfait dans les ouvrages d’esprit, a paru un moyen puissant pour développer le talent et former le style. […] Dans un âge où le goût est encore si peu formé, la connaissance des règles si incomplète, l’expérience si peu avancée, il importe de ne nourrir son intelligence que d’ouvrages qui se distinguent par un goût sûr et délicat, et que le sentiment général a classés parmi les modèles. […] La traduction est un des meilleurs moyens de rendre fructueuse l’étude des modèles, et un des exercices les plus utiles pour se former à l’art d’écrire. […] Tous les moyens de former le style que nous venons d’énumérer, la connaissance des règles, la lecture et l’imitation des chefs-d’œuvre, sont sans doute très-utiles ; mais ils n’indiquent pas la manière de bien méditer un sujet.
On ne peut trop recommander aux jeunes gens cette réflexion préliminaire, sorte de gymnastique intellectuelle qui formera leur jugement en excitant leur imagination : tout dépend de là, facilité, succès, et plaisir dans les études. […] Plus tard, quand l’esprit est mûr et formé, on peut arriver à se faire une manière à soi, originale et indépendante. […] Lisez avec attention, avec réflexion, et non à la hâte, pour arriver à la fin du volume : relisez plusieurs fois les livres ou les passages qui vous auront frappé ; vous en comprendrez mieux les beautés ; votre goût se formera rapidement. […] Tous les hommes le possèdent en principe, mais il a besoin d’être formé par l’étude et par l’éducation. […] Nous avons voulu, dans ce qui précède, donner aux élèves des préceptes généraux de composition, et leur enseigner les principaux moyens de développer un sujet, de se former le jugement, le goût et l’imagination.
Ses Leçons forment environ trois volumes in-8º. […] Il n’a donc pas une prosodie propre à former un chant. […] Conseils pour former le style. […] Né observateur, ses réflexions avaient plus formé son génie que l’étude. […] L’éloquence formait, bien plus que la jurisprudence, l’objet des études de l’orateur.
Dans ceux qui n’en ont point, on en ajoute ordinairement un pour former le féminin. […] Les différentes terminaisons de l’infinitif dans les verbes, se réduisent à quatre, qui forment autant de conjugaisons. […] Les verbes simples sont ceux qui servent à en former d’autres. […] Parmi les temps simples, on appelle temps primitifs, ceux qui servent à former les autres. […] Le gérondif sert à former les trois personnes plurielles du présent de l’indicatif.
Nous avons, d’après Cicéron et Quintilien, établi pour principe la nécessité d’unir la philosophie à l’éloquence, pour former le parfait orateur, et nous nous sommes expliqués sur cette philosophie. […] « Ce ne sont point des armes préparées dans l’école d’un déclamateur : ces foudres, ces éclairs sont formés dans une région supérieure. […] Il a fallu un Platon pour former un Démosthène, afin que le plus grand des orateurs fît hommage de toute sa réputation au plus grand des philosophes ». […] C’est là qu’il pèse scrupuleusement jusques aux moindres expressions, dans la balance exacte d’une juste et savante critique : c’est là qu’il ose retrancher tout ce qui ne présente pas à l’esprit une image vive et lumineuse ; qu’il développe tout ce qui peut paraître obscur à un auditeur médiocrement attentif ; qu’il joint les grâces et les ornements â la clarté et à la pureté du dicours ; qu’en évitant la négligence, il ne fuit pas moins l’écueil également dangereux de l’affectation ; et que, prenant en main une lime savante, il ajoute autant de force à son discours, qu’il en retranche de paroles inutiles ; imitant l’adresse de ces habiles sculpteurs qui, travaillant sur les matières les plus précieuses, en augmentent le prix à mesure qu’ils les diminuent, et ne forment les chefs-d’œuvre les plus parfaits de leur art, que par le simple retranchement d’une riche superfluité ». […] « En réunissant toutes ces productions, continuait l’éloquent magistrat, on en peut former un corps de doctrine corrompue, dont l’assemblage prouve invinciblement que l’objet qu’on s’est proposé n’est pas seulement de détruire la religion chrétienne.
Telles sont les idées générales que nous nous sommes formées, et que nous avons cru devoir donner de l’éloquence. […] Gouvernés dans le principe par des rois, qu’ils appelaient des tyrans, ces peuples, naturellement inquiets et remuants, chassèrent leurs petits despotes, et formèrent une multitude de gouvernements démocratiques, basés sur le même plan, animés du même esprit de gloire et de liberté, mutuellement jaloux, et nécessairement rivaux les uns des autres. […] C’est là que les orateurs se formaient ; c’est là qu’ils apprenaient à émouvoir, à diriger à leur gré les passions ; c’est là que l’orateur le plus habile tremblait, lorsqu’il adressait la parole au peuple assemblé, parce qu’il était responsable du conseil qu’il allait donner. Aussi, observe judicieusement le docteur Blair à ce sujet, toute la puissance, tous les trésors du plus grand monarque ne suffiraient pas pour fonder une école d’éloquence semblable à celle que formait naturellement la constitution d’Athènes. […] Ce n’étaient point des orateurs de profession : ce n’est point dans les écoles des rhéteurs qu’ils s’étaient formés à l’art de bien dire ; mais l’habitude et la nécessité de parler souvent en public, et surtout la disposition naturelle de ces âmes ardentes au grand et au sublime, en faisaient des hommes éloquents, dont Thucydide a recueilli des traits infiniment précieux.
Dans ces trois publications distinctes, mais formant un ensemble qui embrasse le cercle classique tout entier, nous avons eu pour but de réunir, en les graduant suivant l’âge et l’intelligence de ceux qui les doivent étudier, les modèles les plus incontestés et les plus purs, les morceaux les plus propres à former le cœur autant que l’esprit de la jeunesse. […] Pour les enfants des classes élémentaires, convaincu qu’il fallait avant tout les former à l’usage de la langue de nos jours, nous avons, sans acception de temps, choisi chez ceux qui l’ont le mieux écrite, même chez les auteurs contemporains, ce qui nous a paru en rapport avec leur jeune intelligence. […] « C’est en lisant beaucoup, plutôt qu’en lisant beaucoup d’auteurs, qu’il convient de former son esprit et de donner de la couleur à son style… Notre intention, pour nous… a été que de choisir un petit nombre d’écrivains, les plus remarquables de tous. […] C’est par l’explication, jadis nulle ou trop incomplète, des textes français, qu’ils peuvent former à la fois l’intelligence et le style des élèves, en leur montrant le sens précis des mots et souvent les acceptions successives qu’ils ont prises, surtout en leur faisant apercevoir l’enchaînement des idées et leur développement régulier.
Les rimes féminines sont celles où la dernière syllabe est muette, c’est-à-dire formée par l’e muet, comme ouvrage et suffrage, mère et sincère, chérie et patrie. […] Les vers suivis se prêtent aux trois arrangements des rimes : d’abord aux rimes plates ; toutefois ces rimes ne sont bien agréables que dans les vers de douze syllabes ; puis aux rimes mêlées, qui font très bien dans les vers de cinq pieds et au-dessous, mais sont peu favorables aux alexandrins ; enfin aux rimes croisées, avec lesquelles ils forment des stances. […] En effet, chez les Grecs et les Romains, les groupes dont les odes se composaient étaient formés de vers d’une mesure déterminée qui revenaient toujours dans le même ordre ; c’est ce que signifie le mot grec strophe, en français tour. […] — Non, mais il rassemble les plus beaux traits de la même espèce qu’il voit épars dans la nature, et qui peuvent former un tout parfait en son genre. […] il en observa les plus beaux traits dans plusieurs belles personnes, les rassembla, en forma un tout, et montra ainsi sur la toile cette perfection idéale qu’on désigne par le mot de belle nature 68.
C’est à Athènes, à Rome, à Florence, en Angleterre, en France, à l’éclat des plus vives lumières, par l’enseignement des plus grands spectacles, sous la protection de la liberté de l’État ou de l’indépendance de la pensée, que se sont formés les maîtres dans l’art de l’histoire. […] C’est par là, en effet, qu’elle montre les fautes suivies de leurs inévitables châtiments, les desseins longuement préparés et sagement accomplis, couronnés de succès infaillibles ; c’est par là qu’elle élève l’âme au récit des choses mémorables, qu’elle fait servir les grands hommes à en former d’autres, qu’elle communique aux générations vivantes l’expérience acquise aux dépens des générations éteintes, qu’elle expose dans ce qui arrive la part de la fortune et celle de l’homme, c’est-à-dire l’action des lois générales et les limites des volontés particulières ; en un mot, monsieur, c’est par là que, devenue, comme vous le désirez, une science avec une méhode exacte et un but moral, elle peut avoir la haute ambition d’expliquer la conduite des peuples et d’éclairer la marche du genre humain1. […] Soyons reconnaissants envers ceux dont les pensées ont créé nos droits, dont les découvertes forment notre héritage. […] Ils y verront comment le fils d’un pauvre artisan, ayant lui-même travaillé longtemps de ses mains pour vivre, est parvenu à la richesse à force de labeur, de prudence et d’économie ; comment il a formé tout seul son esprit aux connaissances les plus avancées de son temps, et plié son âme à la vertu par des soins et avec un art qu’il a voulu enseigner aux autres ; comment il a fait servir sa science inventive et son honnêteté respectée aux progrès du genre humain et au bonheur de sa patrie. […] Ce n’est point sans difficulté qu’il a cultivé son génie, sans effort qu’il s’est formé à la vertu, sans un travail opiniâtre qu’il a été utile à son pays et au monde.
Sans doute l’homme de lettres peut, en compassant,en analysant, dans son cabinet solitaire, tout ce qui a été écrit sur tel ou tel sujet, s’en former une théorie complète ; et cette manière de travailler, qui était surtout celle de Thomas, ne constitue pas cependant l’homme profondément versé dans telle ou telle de ces parties. […] Aussi vous dira-t-il, que « Cent mille hommes opposés à cent mille hommes forment des masses redoutables qui s’étudient, s’observent, combinent avec une sage lenteur tous leurs mouvements, et balancent avec un art terrible et profond la destinée des états ». […] Veut-on savoir comment le maréchal de Saxe se formait au grand art de la guerre ? […] S’agit-il des préjugés que Descartes avait à vaincre pour se former un système nouveau de connaissance ?
La règle la plus importante à observer dans la graduation des tons, est de les former en public comme on les formerait dans une conversation un peu animée. […] Ne sortez jamais de votre naturel, ne cherchez à imiter personne ni à vous former un modèle imaginaire. […] Homère n’eut de maître que lui-même ; le travail et les leçons de leurs prédécesseurs formèrent Démosthène et Cicéron. […] Cette méthode est celle qui peut le mieux les former à une manière de parler mâle, correcte et persuasive. […] Elles forment un mélange de fiction et de vérité qui est incompatible avec le genre historique.
2° au premier crément des parfaits en ivi, et des temps qui en sont formés : audīvĭmus°; quœsivēram. […] Les parfaits de deux syllabes, et les temps qui en sont formés, ont la première syllabe longue, comme vēni, vīdi vīci, vēneram, vīdissem, etc. […] Les supins de deux syllabes, et les participes qui en sont formés, ont la première syllabe longue, comme mōtum, mōtus ; vīsum, vīsus, vīsurus, etc. […] 4° dans les adverbes formés des adjectifs de la deuxième déclinaison, comme verē, œgrē, indignē. […] Celles-ci, dérivées de noms grecs en ευς, forment une diphthongue qui est toujours longue.
Les mots qui servent à former le discours sont du domaine de tout le monde ; c’est un bien commun dont chacun peut faire usage pour exprimer par la parole ou l’écriture ses idées et ses sentiments. […] Les idées secondaires viendront d’elles-mêmes se ranger à la suite de l’idée principale, de manière à former un seul tout dont les diverses parties soient parfaitement coordonnées. […] Cette harmonie résulte non seulement du choix des mots et de leur disposition ; mais encore de la texture, de la coupe et de l’arrangement des différentes parties qui forment une phrase, des différents membres qui composent une période. […] Si vous retranchez de la société les liaisons formées par la bienveillance, aucune famille, aucune ville ne pourra subsister ; la culture même des champs sera abandonnée. […] Le nombre dans les mots n’est autre chose que la valeur des syllabes considérées comme sons, c’est-à-dire des longues et des brèves, non assemblées fortuitement, mais assorties de manière à former une agréable mélodie.
On passe aisément des études qui nous y forment aux premiers devoirs de la vie. […] L’on a formé là-dessus un grand nombre d’hypothèses, et jusqu’ici, toutes m’ont paru peu satisfaisantes. […] Addison appelle les plaisirs secondaires de l’imagination, qui forment une classe très étendue. […] Comme il n’a pu être originairement formé que par imitation, il devait, dans son état primitif, être très pittoresque. […] C’est ainsi que s’est formé-ce que nous appelons la prosodie du langage.
Les principes que contient cet ouvrage ont pour but de former le style en faisant connaître quels sont les moyens que l’on peut employer pour unir la netteté à l’élégance. […] Les Langues Cependant les hommes se multiplièrent, les sociétés se formèrent, et les villes parurent. […] Sous le sceptre de ces deux reines sévères, les mots sont constamment constitués des mêmes lettres, et sympathisent naturellement quand ils se réunissent pour ; former des phrases et exprimer des propositions. […] Pour tracer ici brièvement les différents caractères de la phrase, nous rappellerons que la plus simple est formée d’un sujet, d’un verbe et d’un attribut, telle que celle-ci : Dieu est éternel ; que quelquefois elle est complétée par le moyen d’un complément direct, exemple : Dieu donna sa loi ; d’un complément indirect, exemple : Dieu donna sa loi à Moise, et d’un déterminatif ou complément circonstanciel, exemple : Dieu donna sa loi à Moïse, sur le mont Sinaï.
Alors il ne s’agirait plus que de former une société nombreuse de savants, de leur communiquer la même âme, et de la faire passer, par une sorte de métempsycose, dans les continuateurs, jusqu’à la perfection entière de l’entreprise. […] Il paraît s’être principalement proposé, dans son histoire, de former des politiques et des militaires. […] Cet ouvrage est un chef-d’œuvre, et le plus propre, en ce genre, à former les hommes, soit pour la vie publique, soit pour la vie privée. […] L’abbé de Saint-Réal, dans son Histoire de la conjuration que des Espagnols formèrent en 1618 contre la république de Venise. […] Bouhours, jésuite, dans son Histoire du grand-maître d’Aubusson ; infiniment propre à former le goût en ce genre.
Ce sont les entractes qui séparent les actes et qui déterminent le nombre de ceux qui forment une pièce. […] Les divers incidents amenés par l’action elle-même ou imaginés par l’auteur, en se croisant et s’entremêlant, forment l’intrigue de la pièce. […] On peut faire ici cette question : La passion de l’amour doit-elle régner dans les tragédies, c’est-à-dire en former le nœud ? […] Entre ces deux extrêmes il y a plusieurs milieux, dont il est aisé de se former l’idée ; et peut-être que c’est dans ce milieu seul que se trouve le vrai comique, qui réjouit également l’imagination et l’esprit. […] Les comédies d’intrigue, dit Destouches, dans la préface de l’Envieux, consistent dans un enchaînement d’aventures qui tiennent le spectateur en haleine, et forment un embarras qui croît toujours jusqu’au dénouement.
Dans notre poésie, l’élision ou retranchement d’une syllabe dans la supputation de celles qui doivent former le vers, n’a lieu que pour l’e muet. […] Toutes les lettres, voyelles ou consonnes, à l’exception de l’e muet, peuvent former la rime masculine. […] Plus la ressemblance est grande, plus la rime est parfaite : ainsi le mot plaideur qui forme une rime suffisante avec pêcheur, formera une rime riche avec laideur. […] sto, je m’arrête, un nombre déterminé de vers qui forment ordinairement un sens complet. […] Le distique est l’assemblage de deux vers qui forment un sens complet.
Quand deux voyelles se trouvent placées de suite, on peut être embarrassé sur la mesure qu’on doit leur donner ; tantôt les deux voyelles forment diphtongue, et ne représentent qu’une syllabe ; tantôt elles se prononcent séparément, et forment deux syllabes. […] Les voyelles sont séparées et forment double syllabe dans les mots mari-age, di-amant, confi-ant, pri-ère, défi-er, matéri-el, li-en, aéri-en, vi-olet, acti-on, avou-er, tuer, mu-et, rui-ne, etc. […] La stance est un nombre déterminé de vers qui forment un sens complet. […] Deux de ces stances font surtout un bel effet : c’est d’abord celle dont le troisième et le sixième vers forment une chute sur six syllabes ou sur huit ; puis celle dont les cinq premiers vers ont douze syllabes, et le dernier huit.
Je cherche en vain une issue dans ces solitudes ; trompé par un jour plus vif, j’avance à travers les herbes, les orties, les mousses, les lianes et l’épais humus composé des débris de végétaux ; mais je n’arrive qu’à une clairière formée par quelques pins tombés. […] Elle est formée par la rivière Niagara, qui sort du lac Erié, et se jette dans le lac Ontario ; sa hauteur perpendiculaire est de cent quarante-quatre pieds : depuis le lac Erié jusqu’au saut, le fleuve arrive toujours en déclinant par une pente rapide ; et, au moment de la chute, c’est moins un fleuve qu’une mer, dont les torrents se pressent à la bouche béante d’un gouffre. […] On entre dans des chemins ombragés et coupés profondément par la roue des chars rustiques ; on franchit de hautes barrières, formées d’un seul tronc de chêne ; on voyage le long d’une haie d’aubépine où bourdonne l’abeille, et où sifflent les bouvreuils et les merles. […] Ces nues ployant et déployant leurs voiles, se déroulaient en zones diaphanes de satin blanc, se dispersaient en légers flocons d’écume, ou formaient dans les cieux des bancs d’une ouate éblouissante, si doux à l’œil, qu’on croyait ressentir leur mollesse et leur élasticité2. […] Dans une savane, de l’autre côté de la rivière, la clarté de la lune dormait sans mouvement sur les gazons : des bouleaux agités par les brises, et dispersés çà et là, formaient des îles d’ombres flottantes sur cette mer immobile de lumière.
Ils ne songeaient point à parer leurs discours d’ornements étrangers : mais bientôt l’église compta ses orateurs, et il se forma des écoles où l’on enseigna publiquement l’éloquence sacrée. […] Il semble avoir fondu dans son style les différents styles des plus célèbres orateurs, pour se former une manière unique, et qui est devenue son caractère distinctif. […] Voilà à quelle école respectable s’étaient formés les hommes qui ont le plus contribué parmi nous à la gloire de la chaire, au triomphe des vérités évangéliques, et par conséquent à la félicité du genre humain : deux choses qui sont l’une de l’autre une conséquence immédiate, et que l’on n’a jamais séparées impunément.
La tentative fut heureuse, et il en est résulté l’un des meilleurs morceaux de critique et de littérature que l’on puisse proposer à ceux qui ont besoin de former leur goût, et de fixer leurs idées sur le caractère de notre langue comparée aux langues étrangères. […] Les premiers poètes formèrent le génie de leur langue ; les Grecs et les Latins employèrent d’abord la poésie à peindre les objets sensibles de toute la nature. […] D’où vient ce grand effet de la poésie, de former et fixer enfin le génie des peuples et leurs langues ? […] « Les grands talents sont toujours nécessairement rares, surtout quand le goût et l’esprit d’une nation sont formés.
Mais, dans le peuple, le mélange de l’idiome tudesque et du latin avait formé le roman rustique ou la langue romance. […] Pour nous former une juste idée de cette différence, il faut remonter, comme nous t’avons déjà tait, jusqu’aux premiers essais du langage. […] Toutes les passions sont formées de ces éléments, qui se combinent de plusieurs manières différentes. […] Vous savez quels objets forment nos revenus ? […] On sait avec quelle constance Démosthènes sut former !
Un paysage Voulant se fixer en Toscane, Sismondi parcourut à pied les charmantes vallées que forment de ce côté les plis de l’Apennin. […] C’est par là, en effet, qu’elle montre les fautes suivies de leurs inévitables châtiments, les desseins longuement préparés et sagement accomplis, couronnés de succès infaillibles ; c’est par là qu’elle élève l’âme au récit des choses mémorables, qu’elle fait servir les grands hommes à en former d’autres, qu’elle communique aux générations vivantes l’expérience acquise aux dépens des générations éteintes, qu’elle expose dans ce qui arrive la part de la fortune et celle de l’homme, c’est-à-dire l’action des lois générales et les limites des volontés particulières ; en un mot, monsieur, c’est par là que, devenue, comme vous le désirez, une science avec une méthode exacte et un but moral, elle peut avoir la haute ambition d’expliquer la conduite des peuples et d’éclairer la marche du genre humain 1. […] Soyons reconnaissants envers ceux dont les pensées ont créé nos droits, dont les découvertes forment notre héritage.
Mais ce que nous applaudirons surtout, c’est que M. l’abbé Piron, qui a fait preuve d’un goût parfait dans le choix de ses exemples, cherche constamment à former le cœur en même temps que l’esprit, faisant ressortir avec soin le côté moral et religieux des belles-lettres, ainsi que les beautés littéraires renfermées dans les Écritures et dans les ouvrages inspirés par le Christianisme. […] Les exemples sont bien choisis et de nature à former le cœur autant que l’esprit des jeunes gens. […] Car il est très propre à former tout ensemble l’esprit et le cœur des élèves. […] En effet, vos définitions sont exactes et précises, vos divisions logiques, vos développements clairs et bien nourris, vos exemples parfaitement choisis ; en sorte que votre ouvrage me paraît très propre à instruire exactement les esprits et à former chrétiennement les cœurs des jeunes gens auxquels il est destiné.
. — Quand un adjectif ne finit point par un e muet, on y ajoute un e muet pour former le féminin : prudent, prudente ; saint, sainte ; méchant, méchante ; petit, petite ; grand, grande ; poli, polie ; vrai, vraie, etc. […] Pour former le superlatif, on met très, ou le plus, devant l’adjectif, comme : Paris est une très-belle ville, et alors le superlatif s’appelle absolu ; ou Paris est la plus belle des villes : et ce superlatif s’appelle relatif, parce qu’il marque un rapport aux autres villes. […] Les noms de nombre ordinaux se forment des cardinaux : ces noms sont, premier, second, troisième, quatrième, cinquième, sixième, septième, huitième, neuvième, dixième, etc.
Puisque l’importance des belles-lettres est proclamée d’une voix unanime, quelle serait la position d’un jeune homme, dans la bonne société, s’il n’était pas initié à la connaissance des principes littéraires, s’il ignorait les règles relatives aux éléments, aux qualités, aux ornements du style, ainsi que les moyens de se former à l’art d’écrire, et s’il ne possédait pas des notions exactes sur la poésie et sur l’éloquence ? […] Dans le Style comme dans le reste du Cours, nous nous efforçons d’offrir un plan complet, de suivre une marche logique, de présenter des divisions claires et naturelles, des définitions exactes et nettes, et, cherchant à former le cœur en même temps que l’esprit, nous faisons ressortir avec soin le côté moral et religieux des belles-lettres, ainsi que les beautés littéraires renfermées dans les Écritures et dans les ouvrages inspirés par le christianisme. […] Mais nous avons surtout insisté sur les moyens de former le style.
De ces trois sortes de vers iambiques ont été formés d’autres vers irréguliers. […] 4° Le petit alcaïque, formé de deux dactyles et de deux trochées. […] Au vers hexamètre se rattachent six petits vers, dont trois forment le commencement, et trois autres la fin de ce vers.
Les premiers livres dont on a formé la bibliothèque du roi, ont été placés, sous Louis XII, dans une des salles de ce château. […] Nom que l’on donne souvent au peuple de Dieu, comme étant celui du célèbre patriarche, père des chefs des douze tribus qui formaient le corps entier de la nation. […] On voit du moins, dans ce même endroit, une espèce de dôme soutenu sur quatre piliers carrés, qui forment autant d’arcades. […] Du nombre des gardes que prit Romulus, se forma dans la suite l’ordre des chevaliers, qui tenait le milieu entre le peuple et le sénat. […] Ses propres sujets se révoltèrent contre lui ; et des débris de son empire, qui finit l’an 770 avant Jésus-Christ, se formèrent les royaumes des Mèdes, de Ninive et de Babylone.
Royaume de Juda, et royaume d’Israël, lorsque ce même peuple s’étant divisé, il eut formé les deux royaumes de ces noms. 5º. Judée, lorsque ces deux peuples réunis ne formèrent plus que le royaume de Juda. […] La cabane de Philémon et de Baucis fut changée en un temple, dont ils furent les prêtres suivant le souhait qu’ils avaient formé. […] Après avoir formé de terre et d’eau les premiers hommes, il alla, avec le secours de Pallas, dérober le feu du ciel pour les animer. […] -C., formèrent l’empire des Perses, le plus grand qui eût existé jusqu’alors.
Des fontaines coulant avec un doux murmure sur des prés semés d’amaranthes et de violettes, formaient en divers lieux des bains aussi purs et aussi clairs que le cristal. […] Ce bois semblait couronner ces belles prairies, et formait une nuit que les rayons du soleil ne pouvaient percer. […] D’un autre côté on voyait une rivière, où se formaient des îles bordées de tilleuls fleuris et de hauts peupliers, qui portaient leurs têtes superbes jusques dans les nues. […] On apercevait de loin des collines et des montagnes qui se perdaient dans les nues, et dont la figure bizarre formait un horizon à souhait pour le plaisir des yeux. […] Tout ce que j’en sais sans compas, C’est que depuis l’oblique entrée, Dans cette cage resserrée, On peut former jusqu’à six pas.
Moyens de former le style. […] L’analyse a des avantages immenses pour former le goût et le jugement d’un élève. […] L’exercice de la traduction est aussi un excellent moyen de former le style. […] Mieux vaudrait encore s’attacher à un seul : Démosthène se forma en copiant huit fois Thucydide tout entier. […] Dans toutes les œuvres de ce genre, le poète doit se proposer de former et de corriger les mœurs.
Thiers Né en 1797 [Notice] Orateur et homme d’État formé par une longue expérience de la vie publique, M. […] L’armée anglaise Cette armée est formée d’hommes de toute sorte, engagés volontairement dans ses rangs, servant toute leur vie, ou à peu près, assujettis à une discipline redoutable, qui les bâtonne jusqu’à la mort pour les moindres fautes ; qui, du bon ou du mauvais sujet, fait un sujet uniforme et obéissant, marchant au danger avec une soumission invariable à la suite d’officiers pleins d’honneur et de courage. Le soldat anglais, bien nourri, bien dressé, tirant avec une remarquable justesse, cheminant lentement parce qu’il est peu formé à la marche, et manque d’ardeur propre, est solide, presque invincible dans certaines positions où la nature des lieux seconde son caractère résistant ; mais il devient faible si on le force à marcher, à attaquer, à vaincre de ces difficultés qu’on ne surmonte qu’avec de la vivacité, de l’audace et de l’enthousiasme.
Né dans les premiers rangs de la société coloniale, élevé dans les écoles publiques, au milieu de ses compatriotes, il arrivait naturellement à leur tête ; car il était à la fois leur supérieur et leur pareil, formé aux mêmes études, habile aux mêmes exercices, étranger, comme eux, à toute instruction élégante, à toute prétention savante, ne demandant rien pour lui-même, et ne déployant que pour le service public cet ascendant qu’un esprit pénétrant et sensé, un caractère énergique et calme assurent toujours dans une situation désintéressée. […] Esprit admirablement libre, plutôt à force de justesse que par richesse et flexibilité, il ne recevait ses idées de personne, ne les adoptait en vertu d’aucun préjugé, mais en toute occasion, les formait lui-même, par la vue simple ou l’étude attentive des faits, sans aucune entremise ni influence, toujours en rapport direct et personnel avec la réalité. […] Conseils à la jeunesse 2 Jeunes élèves, Au milieu des agitations publiques, vous avez vécu tranquilles et studieux, renfermant dans l’enceinte de nos écoles vos pensées comme vos travaux, uniquement occupés de vous former à l’intelligence et au goût du beau et du vrai. […] Washington, lui dit-il ; votre modestie égale votre valeur, et cela surpasse toute la puissance de parole que je puis posséder. » Enfin, en 1774, à la veille de la grande lutte, en sortant du premier congrès formé pour la préparer, Patrick Henry, l’un des plus ardents républicains de l’Amérique, répondait à ceux qui lui demandaient quel était le premier homme du congrès : « Si vous parlez d’éloquence, M.
Mais on a formé sur leur origine des conjectures bien vraisemblables, que je vais rapporter succinctement. […] Pour y parvenir, ils élevèrent des murs de terre détrempée, dans les petits espaces qui se trouvaient entre les troncs des arbres ; et ils remplirent, par d’autres branches, ou par des roseaux joints ensemble, le vide des branches qui formaient le toit de l’habitation. […] Un d’entre eux admirant ces chefs-d’œuvre dont l’univers est rempli, se forma une idée, quoique bien imparfaite, de leur auteur, dont il entreprit de publier la gloire.
Mais ce n’est pas en un jour que s’est formée et a paru à la lumière cette littérature et particulièrement cette prose nouvelle qui dit adieu sans retour aux libres allures et à l’inimitable fantaisie de Rabelais et de Montaigne, et se propose un tout autre idéal dont les traits dominants seront une clarté suprême et une simplicité parfaite, rehaussées par la force et par la grandeur. […] Ces deux facultés-là étaient comme les maîtresses pièces, les deux grands mobiles, les ailes même du génie de Rousseau ; elles n’ont pu déployer impunément toute leur puissance que parce qu’elles avaient à leur service le style nouveau qu’il s’était formé, ce style dont le trait distinctif est la force. […] Voilà les maîtres vers lesquels il faut sans cesse porter ses regards, quand on a quelques sentiments de l’art véritable, et qu’on aime cette admirable langue française, fidèle image de l’esprit et du caractère national, qui ne peut se soutenir et durer que par le perpétuel renouvellement des causes qui l’ont formée et élevée, à savoir les grands sentiments et les grandes pensées, ces foyers immortels du génie des écrivains et des artistes, aussi bien que de la puissance des nations. […] Les causes de toute sorte qui ont amené peu à peu, dans la langue et la littérature française, ce grand changement, si manifeste dans le Discours de la Methode et dans le Cid, forment un problème d’histoire littéraire aussi curieux que difficile à résoudre, et que l’Académie française a eu bien raison de mettre au concours.