Alors la liberté ne savait pas dans Rome Du simple citoyen distinguer le grand homme. […] Comment, en effet, distinguer la vérité à travers tant de nuages ; comment concilier l’intérêt général et sa passion particulière ?
S’ils repassent alors sur tout le cours de leurs années, ils ne trouvent souvent ni vertus ni actions louables qui les distinguent les unes des autres ; ils confondent leurs différents âges, ils n’y voient rien qui marque assez pour mesurer le temps qu’ils ont vécu. […] Il a quelquefois les tournures franches et naïves de l’un et l’ingénieuse abondance de l’autre ; mais en général ce qui distingue son style. c’est la chaleur et l’énergie.
Le recueil que nous publions n’est pas le premier qui réponde à ce besoin depuis longtemps reconnu, et nous n’aurions rien à dire en l’ajoutant à ceux qui existent déjà, si plusieurs différences ne l’en distinguaient. […] Théodore de Bèze (1519-1605), l’orateur calviniste du colloque de Poissy, a écrit pour sa foi, en prose et en vers, en latin et en français, des ouvrages, parmi lesquels se distingue son Histoire ecclésiastique de l’Eglise réformée au royaume de France. — Aux nombreux traités dogmatiques de Duplessis-Mornay (1548-1623), le « pape des huguenots », répond le cardinal Du Perron (1559-1618). […] Par la grâce divine, par les prieres et les bons conseils de mes serviteurs qui ne font profession des armes, par l’espee de ma brave et généreuse Noblesse (de laquelle je ne distingue point les Princes, pour estre nostre plus beau tiltre, foy de Gentilhomme !) […] Et le monde n’est quasi Composé que de deux sortes d’esprits auxquels il ne convient aucunement, à savoir : de ceux qui, se croyant plus habiles qu’ils ne sont, ne se peuvent empêcher de précipiter leurs jugemens ni avoir assez de patience pour conduire par ordre toutes leurs pensées : d’où vient que, s’ils avoient une fois pris la liberté de douter des principes qu’ils ont reçus et de s’écarter du chemin commun, jamais ils ne pourroient tenir le sentier qu’il faut prendre pour aller plus droit, et demeureroient égarés toute leur vie ; puis de ceux qui, ayant assez de raison ou de modestie pour juger qu’ils sont moins capables de distinguer le vrai d’avec le faux que quelques autres par lesquels ils peuvent être instruits, doivent bien plutôt se contenter de suivre les opinions de ces autres qu’en chercher eux-mêmes de meilleures. […] On peut distinguer de la contradiction maligne et envieuse, une autre sorte d’humeur moins mauvaise, mais qui engage dans les mêmes fautes de raisonnement ; c’est l’esprit de dispute, qui est encore un défaut qui gâte beaucoup l’esprit.
Leurs années se poussent successivement comme des flots : ils ne cessent de s’écouler ; tant qu’enfin, après avoir fait un peu plus de bruit, et traversé un peu plus de pays les uns que les autres, ils vont tous ensemble se confondre dans un abîme, où l’on ne reconnait plus ni princes, ni rois, ni toutes ces autres qualités superbes qui distinguent les hommes ; de même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l’océan avec les rivières les plus inconnues ».
L’œil s’exerce à connaître l’étendue et la distance dans les corps, l’alliance et les contrastes dans les couleurs ; l’oreille, à distinguer le plus ou moins d’éloignement, d’intensité, d’harmonie ou de discordance des sons ; le goût et le tact, à apprécier la nature et les degrés de la saveur, l’aspérité ou le mœlleux des surfaces ; tout le monde convient qu’il faut longtemps regarder pour voir, et écouter pour entendre.
On peut distinguer cinq espèces d’éloquence : L’éloquence de la chaire, ou éloquence sacrée ; L’éloquence de la tribune, ou éloquence politique ; L’éloquence du barreau, ou éloquence judiciaire ; L’éloquence militaire ; L’éloquence académique.
On distingue plusieurs espèces de lettres.
C’est par là qu’il se distingue de tous ses contemporains.
Il excella dans un genre secondaire où il se distingue par l’élégance, la coquetterie, le mérite de la difficulté vaincue, et l’adresse d’une facture ingénieuse.
Alfred de Musset se distingua tout d’abord par un air cavalier, et par une turbulence mutine qui ressemblait à l’espièglerie d’un page.
Et pourtant n’y a-t-il pas une qualité essentielle, préférable à toutes les autres, qui doit distinguer l’historien, et qui constitue sa véritable supériorité ?
Le formidable triangle, où l’on ne distinguait qu’une forêt de framées, des peaux de bêtes et des corps demi-nus, s’avançait avec impétuosité, mais d’un mouvement égal, pour percer la ligne romaine. […] Chaque tribu se ralliait sous un symbole : la plus noble d’entre elles se distinguait par des abeilles ou trois fers de lance. […] Quant au caractère moral qui distinguait les Francs à leur entrée en Gaule, c’était celui de tous les croyants à la divinité d’Odin. […] Il se distingua en Sorbonne ; on remarqua de fort bonne heure la force et la vivacité de son esprit. […] Il distinguait plus judicieusement qu’homme du monde entre le mal et le pis, entre le bien et le mieux, ce qui est une très grande qualité pour un ministre.
Les premiers donc que distinguèrent leur vertu et leur sagesse, ayant étudié la nature de l’esprit humain et remarqué son aptitude pour l’instruction, rassemblèrent dans un seul lieu les hommes épars, et les firent passer de leur férocité primitive à des sentiments de justice et de sociabilité.
Comme lorsqu’il se trouve dans une foule de peuple des soldats en uniforme, vous les distinguez immédiatement et les rapportez aux divers corps auxquels ils appartiennent ; ainsi, dans un livre ou dans un discours, vous reconnaissez à certains signes caractéristiques une métaphore, une apostrophe, une hyperbole, etc. ; les mots ou les phrases dont elles se composent ont une forme ou figure qui leur est propre, toujours la même et ne se confondant pas avec d’autres.
S’ils repassent alors sur tout le cours de leurs années, ils ne trouvent souvent ni vertus ni actions louables qui les distinguent les unes des autres ; ils confondent leurs différents âges ; ils n’y voient rien qui marque assez pour mesurer le temps qu’ils ont vécu.
Après un livre frivole, où des parties sérieuses portaient l’empreinte des on génie, il s’est immortalisé par plusieurs productions, entre lesquelles se distingue l’Esprit des Lois.
Non content d’éditer et d’annoter notre grand fabuliste avec le soin et la compétence qui le distinguaient, M.
Outre cet enjouement, beaucoup de verve le distingue : son invention est facile et originale, les expressions et les tours piquants abondent dans ses vers parfois négligés ; mais on regrette qu’il n’ait pas donné à son théâtre un caractère assez moral.
Très-vivant, c’est sa douceur, avec sa vivacité ; mais trop jeune, tête trop petite, joli comme une femme, lorgnant, souriant, mignard, faisant le petit bec, la bouche en cœur ; rien de ce coloris sobre qui distingue le cardinal de Choiseul 2 ; et puis un luxe de vêtements à ruiner le pauvre littérateur, si le receveur de la capitation vient à l’imposer sur sa robe de chambre.
On distingue ordinairement plusieurs parties dans une narration ; les unes sont essentielles, et constituent le fond du sujet : on les nomme Parties principales ; les autres, que nous regardons comme non moins importantes que les premières, leur sont subordonnées et en dépendent : elles sont appelées Parties accessoires ou Détails. […] Section II. — Différents genres de Narrations La narration prend différents tons suivant les divers sujets qu’elle traite : on distingue le genre simple, le genre tempéré et le genre élevé.
Un jeune homme sensible, mais sans aucune connaissance, ne distingue point d’abord les parties d’un grand chœur de musique ; ses yeux ne distinguent point d’abord dans un tableau les gradations, le clair-obscur, la perspective, l’accord des couleurs, la correction du dessin ; mais peu à peu ses oreilles apprennent à entendre, et ses yeux à voir.
Remarquez que je ne considère point ici la nature et l’origine des idées, je les constate comme existant, et je dis que, quelque opinion que l’on se forme de leur origine et de leur nature, il n’en est pas moins vrai qu’une fois que l’intelligence pense aux idées (notez l’expression, et distinguez-la de celle-ci, pense ses idées), elle ne peut que se les rappeler, les juger, les combiner, et que, sous ce rapport, les résultats de l’activité intellectuelle sont toujours des faits de mémoire, des faits de jugement, ou des faits d’imagination.
Cicéron, en effet, distingue, dans l’éloquence du barreau, deux espèces de péroraisons pathétiques : la péroraison véhémente, indignatio, et la péroraison suppliante, couquestio, commiseratio ; il développe les éléments de l’une et de l’autre, ne donnant pas moins de treize moyens pour soulever l’indignation, et de huit pour exciter la pitié.
Recourez, comme Madame de Sévigné, aux petites circonstances et vous lui donnerez un vif éclat, une physionomie propre qui le distinguera de la mort de tel ou tel personnage.
On distingue quatre sortes d’Exordes : l’Exorde simple, l’Exorde insinuant, l’Exorde pompeux ou solennel, et l’Exorde véhément ou ex abrupto.
Dans ses joues d’une blancheur éclatante, on distinguait quelques veines bleues.
Ils distinguent les braves de jour et les braves de nuit.
Ils distinguent deux sortes de figures : les figures de mots, qu’ils appellent tropes (du mot grec τρԑπω, tourner, parce qu’elles changent la signification des mots), et les figures de pensées, qui, tenant non au signe, mais à la chose signifiée, sont indépendantes des mots.
Elle se distingue de l’églogue en ce qu’elle est moins animée : ordinairement elle n’admet même pas d’action, et consiste en un tableau gracieux présentant des images, des récits, une réflexion ou un sentiment développé, ou enfin la peinture d’une passion pastorale.
Il y a des pensées qui ont un caractère propre, on des agréments particuliers qui les distinguent. […] Mais cette lumière est trop faible, pour que nous puissions distinguer les objets.
Définir et distinguer les devoirs de justice et les devoirs de charité. […] Distinguer les devoirs de justice et les devoirs de charité. […] En quoi la loi morale se distingue-t-elle de la loi physique et de la loi civile ? […] C’est là surtout ce qui distingue Voltaire des historiens qui l’ont précédé. […] Le consommateur distinguera bien l’habile artisan du médiocre.
De là vient que nous avons multiplié ces occasions de rapprochements et de comparaisons qui habituent l’œil à voir juste, à distinguer les styles, à reconnaître la facture d’un maître, à ne pas appliquer à la diversité des talents les lieux communs d’une appréciation vague et anonyme, en un mot, à devenir connaisseur. […] Je dis, avec le jugement héroïque, dont le principal usage est de distinguer l’extraordinaire de l’impossible. […] Mais, dans la nourriture du corps, l’on distingue d’ordinaire par le goût même ce qui nuit à la santé. […] Nous n’avons point naturellement de goût spirituel, qui distingue les bons aliments des mauvais. […] Par la grâce divine, par les prières et bons conseils de mes serviteurs qui ne font profession des armes, par l’épée de ma brave et généreuse noblesse (de laquelle je ne distingue point les princes, pour être notre plus beau titre : Foi de gentilhomme !)
Deux caractères particuliers vous distinguent de tous les peuples du monde : l’esprit d’association et celui de prosélytisme.
On dit qu’un homme a l’esprit de critique, lorsqu’il a reçu du ciel, non-seulement la faculté de distinguer les beautés et les défauts des productions qu’il juge, mais une âme qui se passionne pour les uns et s’irrite des autres, une âme que le beau ravit, que le sublime transporte, et qui, furieuse contre la médiocrité, la flétrit de ses dédains et l’accable de son ennui. » 1.
Mais, plus que tous les mérites, ce qui distingue, ce qui caractérise l’éloquence, c’est une action vive, pleine d’une chaleur plus ou moins ardente, selon la nature et la force des obstacles que lui offre le sujet. […] De là la nécessité de bien connaître la nature des passions et de démêler les nuances qui les distinguent, afin de prêter à chacune d’elles le caractère et le langage qui leur conviennent. […] Entre autres qualités, qui constituent le style tempéré ou fleuri, il faut distinguer la richesse de la pensée ou de l’expression, la finesse du tour de phrase ou de l’esprit, la délicatesse de l’idée ou du sentiment. […] Ma muse en l’attaquant, charitable et discrète, Sait de l’homme d’honneur distinguer le poète. […] C’est là ce qui la distingue de la sentence, qui peut se placer n’importe à quel endroit.
L’homme est le plus imitatif des animaux, c’est même une des propriétés qui nous distinguent d’eux : c’est par l’imitation que nous prenons nos premières leçons ; enfin tout ce qui est imité nous plaît, on peut en juger par les arts. […] Dans ce qui concerne les mots, on distingue l’élément, la syllabe, la conjonction, l’article, le nom, le verbe, le cas, enfin l’oraison.
Au xvii e siècle, on ne distinguait pas entre deux mots que l’oreille identifie ; et quant aux compléments à ou de, comme ils s’employaient sans cesse et correctement l’un pour l’autre, ils ne pouvaient qu’entretenir la confusion, loin de l’empêcher. […] Tout à coup le nom d’un parent, d’un ami, vient frapper nos regards : alors nous nous écrions ; alors le fait général se singularise, et prend une signification fatale ; alors cette mort se sépare et se distingue des autres par le sentiment qu’elle nous inspire.
Une différence complète distingua toutefois le monde chrétien du monde qui l’avait précédé, Dans l’antiquité païenne, le maître pouvait, sans trouble intérieur, posséder son esclave ; le prince était de race divine, le patricien se sentait d’autre origine que le plébéien. […] Ceux qui déjà regardaient cet événement comme favorable avaient beau pousser la gravité jusqu’au maintien chagrin et austère, le tout n’était qu’un voile clair, qui n’empêchait pas de bons yeux de remarquer et de distinguer tous leurs traits. […] Des changements de posture, comme des gens peu assis ou mal debout ; un certain soin de s’éviter les uns les autres, même de se rencontrer des yeux ; les accidents momentanés qui arrivaient à ces rencontres ; un je ne sais quoi de plus libre en toute la personne, à travers le soin de se tenir et de se composer ; un vif, une sorte d’étincelant autour d’eux les distinguait, malgré qu’ils en eussent. […] Bonaparte Sur un écueil battu par la vague plaintive, Le nautonier, de loin, voit blanchir sur la rive Un tombeau près du bord par les flots déposé ; Le temps n’a pas encore bruni l’étroite pierre, Et sous le vert tissu de la ronce et du lierre On distingue… un sceptre brisé.