Quand la force combat la force, la plus puissante détruit la moindre ; quand on oppose les discours aux discours, ceux qui sont véritables et convaincants confondent et dissipent ceux qui n’ont que la vanité et le mensonge ; mais la violence et la vérité ne peuvent rien l’une sur l’autre.
— Combien de fois a-t-elle remercié Dieu humblement de deux grandes grâces : l’une de l’avoir faite chrétienne ; l’autre… messieurs, qu’attendez-vous ?
Les couppes de la balance estoyent de deux gibbessieres veloutees, l’une pleine de billon et pendente, l’aultre vuide et longue, eslevee au dessus du tresbuchet. […] En l’amitié de quoy ie parle, elles se meslent et confondent l’une en l’aultre d’un meslange si universel, qu’elles effacent et ne retrouvent plus la cousture, qui les a ioinctes. […] Nos ames ont charié si uniement ensemble, elles se sont considerees d’une si ardente attection, et de pareille affection descouvertes iusques au fin fond des entrailles l’une de l’autre, que non seulement ie cognoissoys la sienne comme la mienne, mais ie me feusse certainement plus volontiers fié à luy de moy, qu’à moy. […] L’une d’elles, les Esprits, relie l’Aulularia de Plaute à l’Avare de Molière, et n’a pas été inutile au Retour imprévu de Regnard. […] Ne donnons, s’il se peut, à l’une que les deux heures que l’autre remplit : je ne crois pas que Rodogune en demande guère davantage, et peut-être qu’elles suffiroient pour Cinna.
Bossuet emploie cette figure dans l'oraison funèbre de la reine d'Angleterre : Combien de fois a-t-elle remercié Dieu humblement de deux grandes grâces : l'une, de l'avoir fait chrétienne, l'autre….. […] Le poëte divise sa fable en deux parties : l'une où son héros parle, raconte ses aventures ; l'autre où le poëte fait lui-même le récit de ce qui arrive ensuite à son héros. […] Le drame est une pièce d'un genre mixte ; il tient de la tragédie et de la comédie, mais les larmes et le rire sont deux impressions qui se détruisent l'une l'autre, et le drame est moins touchant que la tragédie et moins gai que la comédie.
La gradation est pleinement observée, les nuances se font sentir l’une après l’autre.
Toutes deux sourient, mais si je ne craignais de donner moi-même dans le maniéré, je dirais que l’une sourit des lèvres, l’autre des yeux.
Quant à son temps, bien sut le dispenser : Deux parts en fit, dont il soulait74 passer L’une à dormir et l’autre à ne rien faire.
Mais ce qui nous donne à songer plus particulièrement et ce qui suggère à notre esprit mille pensées d’une morale pénétrante, c’est quand il s’agit d’un de ces hommes en partie célèbres et en partie oubliés, dans la mémoire desquels, pour ainsi dire, la lumière et l’ombre se joignent ; dont quelque production toujours debout reçoit encore un vif rayon qui semble mieux éclairer la poussière et l’obscurité de tout le reste ; c’est quand nous touchons à l’une de ces renommées recommandables et jadis brillantes, comme il s’en est vu beaucoup sur la terre, belles aujourd’hui, dans leur silence, de la beauté d’un cloître qui tombe, et à demi-couchées, désertes et en ruine.
Réduire notre choix à quelques passages qui pussent, entre l’une et l’autre de ces deux classes, graver le mieux dans les esprits l’impression qu’ils en avaient déjà reçue et préparer l’étude qu’ils en devaient achever. […] Clément Marot fut un adepte de l’une et un précurseur de l’autre, en restant avant tout le représentant de ce qu’il y avait de meilleur dans la tradition littéraire du passé. […] On imitait impartialement l’une et l’autre. […] Ce n’était pas un premier essai : il avait écrit et montré à des amis sa Maubertine, qui lui fut dérobée, nous dit-il dans l’avis au lecteur de la seconde pièce ; puis vinrent, aussi applaudies que son début, la tragédie de César et la comédie des Esbahis, l’une qu’on accusa d’être un plagiat de Muret, l’autre qui est une imitation de la Comédie du Sacrifice de Charles Estienne. […] Mais Henri IV et Sully ne lui tinrent pas rigueur : il recouvra ses abbayes, dont l’une, celle de Tiron, près de Chartres, le désignait communément ; et, l’âge venu, et avec l’âge le repos, il traduisit ces Psaumes qui « valaient mieux que ses potages », si l’on en croit la boutade de Malherbe, dont son neveu Régnier le vengea, s’enferma dans sa riche bibliothèque de Bonport, où il vécut et mourut doucement, réconcilié avec les Ménippéens.
Il y a des verbes qui ont différents régimes, ou qui veulent être suivis de l’une des deux prépositions à et de, selon leur signification, et la manière dont ils sont employés. […] Le verbe doit être répété dans une phrase qui a deux parties, dont l’une est affirmative, et l’autre négative. […] Les prépositions dans et en ne doivent pas s’employer l’une pour l’autre.
La rhétorique, comme la logique, peut comparer le sujet ou l’idée à traiter à cette campagne dont parle Condillae, que l’on embrasse, il est vrai, d’un coup d’œil, mais que l’on ne peut ni bien connaître soi-même, ni expliquer aux autres, si, semblable à des hommes en extase, on continue de voir à la fois cette multitude d’objets différents, sans étudier chaque partie l’une après l’autre.
Les uns et les autres tombent naturellement et de bonne foi dans ce burlesque que le xviie siècle présentait sous deux faces, l’une parlant plaisamment de choses sérieuses, l’autre pompeusement de choses communes ou insignifiantes.
En approchant de cette ville par le côté du midi, les voyageurs aperçoivent encore de fort loin, comme du temps de Boileau, cette tour, récemment restaurée, et l’une de nos plus précieuses ruines historiques.
Revoir, au sujet des épithètes que présentent ces deux derniers vers, et dont l’une au moins est superflue, la note 2 de la p. 283.
Il en faut voir chaque partie l’une après l’autre, et, au lieu de tout embrasser d’un coup œil, il faut arrêter ses regards successivement d’un objet sur un autre objet.
La fureur qui espoinçonne5 celuy qui la sçait penetrer, fiert encores un tiers6, à la luy ouyi traicter et reciter ; comme l’aimant non seulement attire une aiguille, mais infond7 encores en icelle sa faculté d’en attirer d’aultres : et il8 se veoid plus clairement aux theatres, que9 l’inspiration sacree des Muses, ayant premierement agité le poëte à la cholere, au dueil, à la hayne, et hors de soy10, où elles veulent, frappe encores par le poëte l’acteur, et par l’acteur consecutivement tout un peuple ; c’est l’enfileure de nos aiguilles11 suspendues l’une de l’aultre12.
Passant toujours de l’une à l’autre extrémité, De l’excessive crainte à l’espérance folle ; Parlant, parlant, parlant, puis perdant la parole.
Elles n’ont aucun rapport l’une avec l’autre que la ressemblance du nom ; et ce serait une injustice épouvantable que de vouloir condamner Olimpe, qui est femme de bien, parce qu’il y a une Olimpe qui est une débauchée.
Ces deux méthodes sont-elles contraires l’une à l’autre ?
Cette voyelle suit en latin la quantité du primitif ; elle est brève ou longue selon que la finale grecque en υ admet l’une ou l’autre de ces quantités.
Il va sur cette petite colline avec huit ou dix personnes ; on tire de loin à l’aventure un malheureux coup de canon qui le coupe par le milieu du corps, et vous pouvez penser les cris et les pleurs de cette armée : le courrier part à l’instant ; il arriva lundi, comme je vous ai dit, de sorte qu’à une heure l’une de l’autre, le Roi eut une lettre de M.
L’unité d’action plaît à l’esprit, on aime à voir le fait raconté s’accomplir sans incidents et malgré tous les obstacles ; la duplicité d’action affaiblit au contraire l’intérêt : car, si deux ou plusieurs actions marchent ensemble, elles partagent l’attention ; et, si toutes deux ne sont pas également intéressantes, l’une donne du dégoût pour l’autre.
Si vos bras sont engourdis, rendez-moi l’une de mes deux mains ; j’aurai assez de l’une ou de l’autre pour conquérir la liberté par le glaive. […] Pour moi, je n’attendrai pas que la guerre m’impose cette cruelle condition, de mon vivant ; car si je ne puis te persuader de remplacer par la concorde et l’amitié les luttes et les maux que tu nous prépares, de devenir le bienfaiteur de Rome et de la famille, plutôt que d’être le fléau de l’une ou de l’autre, songes-y bien, réfléchis mûrement : je te le déclare, tu ne pourras approcher de nos murs, avant d’avoir foulé aux pieds le corps de ta mère. […] « J’ai la ferme espérance, juges, que la mort à laquelle je suis condamné sera un bonheur pour moi ; car il doit nécessairement arriver de deux choses l’une : ou la mort nous enlève tout sentiment, ou nous passons de ce séjour terrestre en d’autres lieux.
Il y a deux sortes d’ellipses : l’une absolue, l’autre relative. […] 4° Les conjonctions sic ou ità dans un premier membre de phrase, et ut dans un second membre, doivent toujours se correspondre ; si donc l’une d’elles n’est pas exprimée, elle est nécessairement sous-entendue. […] 6° La conjonction ut se supprime aussi quelquefois, quand il y a deux propositions subordonnées, l’une négative et précédée de ne, et l’autre affirmative. […] « La Seine a des Bourbons, le Tibre a des Césars. » 2° Le tout pour la partie, comme le fleuve pour l’eau du fleuve, la mer pour l’eau de la mer, l’arbre pour l’une de ses branches.
Tous les mots qui composent le discours, sont compris dans l’une de ces huit espèces : voilà pourquoi on les appelle parties de l’oraison. […] Les alternatives, qui lient, soit en laissant la liberté du choix entre plusieurs choses ; soit en substituant positivement, dans cette offre, une chose au défaut d’une autre ; soit en présentant plusieurs choses qui agissent continuellement l’une après l’autre.
Il y a plusieurs espèces d’ironies : 1° L’une badine et enjouée, qui raille avec art, sans aigreur. […] Description La Description, l’une des plus brillantes formes du style, est celle qui se représente le plus souvent chez les écrivains.
Ceux qui trouvent que les animaux ont de la raison, parce qu’ils prennent pour se nourrir et se bien porter les moyens convenables, devraient dire aussi que c’est par raisonnement que se fait la digestion… Toute la nature est pleine de convenances et disconvenances, de proportions et disproportions, selon lesquelles les choses, ou s’ajustent ensemble, ou se repoussent l’une l’autre : ce qui montre, à la vérité, que tout est fait par intelligence, mais non pas que tout soit intelligent.
Il devait arriver de deux choses l’une : ou que Rome changerait son gouvernement, ou qu’elle resterait une petite et pauvre monarchie. » 1.
1179 Pour moi, je ne vois 1180ni ce que l’étude (l’art) peut produire 1181sans la veine riche (sans l’inspiration) ; 1182 ce que peut produire 1183le génie grossier (sans l’art) : 1184tellement l’une de ces deux choses 1185exige le secours de l’autre, 1186et conspire (concourt) avec elle 1187d’une-manière-amie.
Voltaire se jugeait peut-être lui-même en disant : « Je suis comme les petits ruisseaux : ils sont transparents, parce qu’ils sont peu profonds. » L’esprit 1 Ce qu’on appelle esprit est tantôt une comparaison nouvelle, tantôt une allusion fine : ici, l’abus d’un mot qu’on présente dans un sens et qu’on laisse entendre dans un autre ; là, un rapport délicat entre deux idées peu communes : c’est une métaphore singulière ; c’est une recherche de ce qu’un objet ne présente pas d’abord, mais de ce qui est en effet dans lui ; c’est l’art, ou de réunir deux choses éloignées, ou de diviser deux choses qui paraissent se joindre, ou de les opposer l’une à l’autre ; c’est celui de ne dire qu’à moitié sa pensée, pour la laisser deviner ; enfin, je vous parlerais de toutes les différentes façons de montrer de l’esprit, si j’en avais davantage.
Néanmoins, puisque toute parole humaine se propose l’une de ces trois fins, instruire, plaire et toucher, il semble qu’il est permis de rapporter toutes les figures de pensées à trois sources principales : à la raison, à l’imagination, au sentiment. […] Dans l’oraison funèbre de la reine d’Angleterre, Bossuet a fait usage de cette figure : Combien de fois a-t-elle remercié Dieu de deux grandes grâces : l’une de l’avoir faite chrétienne ; l’autre… messieurs, qu’attendez-vous ? […] On ne doit faire entrer dans le genre épistolaire que ces lettres familières et libres qui sont un véritable entretien entre deux personnes éloignées l’une de l’autre. […] 1º Une stance ne doit point enjamber sur une autre, et si le sens ne finit pas avec le dernier vers, il doit du moins être assez complet pour motiver un repos ; 2º On ne doit jamais employer les mêmes rimes dans deux stances qui viennent immédiatement l’une après l’autre : 3º Si la stance finit par une rime masculine, celle lui suit doit commencer par une rime féminine, et réciproquement.
La majeure et la mineure prennent encore l’une et l’autre le nom de prémisses. […] L’une s’exerce par les Mœurs, et l’autre par les Passions. […] « Vous ne sauriez me nier deux choses : l’une, qu’Alceste est dans cette pièce un homme droit, sincère, estimable, un véritable homme de bien ; l’autre, que l’auteur lui donne un personnage ridicule. […] La liste des ouvrages excellents en prose serait encore bien longue ; citons seulement, parmi les écrivains qui rencontrèrent l’immortalité sans y penser, madame de Sévigné et Saint-Simon, L’une, avec un esprit et un naturel infinis, donne à la pensée le tour le plus heureux, le plus original, le plus pittoresque. « Il n’appartient qu’à elle, dit La Bruyère, de faire lire dans un seul mot tout un sentiment, et de rendre délicatement une pensée qui est délicate ; elle a un enchaînement de discours inimitable qui se suit naturellement, et qui n’est lié que par le sens.
L’une, plus musicale, sera de préférence l’organe des chansons et des sirventes ; elle se prêtera mieux à l’expression des sentiments lyriques.
C’est que sa vie et ses discours se confondent : l’une ajoute aux autres la force des exemples.
Le passé et le présent sont deux statues incomplètes : l’une a été retirée toute mutilée du débris des âges ; l’autre n’a pas encore reçu sa perfection de l’avenir1.
Ce qui distingue la réputation de la gloire, c’est que l’une est le jugement de quelques-uns, et que l’autre est celui du plus grand nombre, de la majorité dans l’espèce humaine.
Ces deux passions sont la base de toutes les autres : il n’en est absolument aucune qui ne se rapporte à l’une de ces deux-là, et qui n’en soit comme une émanation. […] Ces différentes propositions doivent renfermer le sujet du discours dans toute son étendue, et tendre au même but, sans rentrer l’une dans l’autre, parce qu’alors il s’en trouverait une qui serait inutile.