Le style est l’homme même, a dit Buffon ; c’est le caractère de la diction, suivant Marmontel ; le style, dit M. de Bonald, c’est l’expression de l’homme ; c’est, dit M. Ernest Hello, la parole humaine ayant pour loi, comme la vie et la pensée, la vérité, puisque l’homme doit vivre dans la vérité, penser comme il vit et parler comme il pense. […] Sans doute, pour bien écrire, il est indispensable de bien penser : scribendi recte, sapere est et principium et fons ; sans doute, une forme vide, tant gracieuse qu’elle soit, ne peut tenir lieu de l’idée absente ; et des mots harmonieusement disposés et des phrases bien faites ne peuvent suffire à captiver l’esprit de l’homme ; l’art étant l’expression de la beauté, il faut sans doute que la beauté se trouve tout d’abord dans la chose exprimée, et la forme ne doit être qu’une enveloppe transparente qui laisse passer les splendeurs de la réalité qu’elle met en rapport avec nous ; mais il faut que cette forme soit belle aussi, et qu’elle ne masque point par ses propres taches les beautés qu’elle recouvre. […] Puisque le style est l’homme même, il devra toujours avoir du rapport avec la manière de penser et de sentir de l’écrivain. Chaque homme aura donc un style particulier qui sera surtout déterminé par l’ordre et le mouvement qu’il met dans ses pensées.
Beaumarchais 1732-1799 [Notice] Horloger, musicien, chansonnier, dramaturge, acteur comique, homme de plaisir, homme de cour, homme d’affaires, financier, manufacturier, éditeur, armateur, fournisseur, agent secret, négociateur, publiciste, tribun par occasion, plaideur éternel, Pierre Caron de Beaumarchais eut une existence aussi compliquée que l’intrigue de son Figaro. […] Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus ; du reste, homme assez ordinaire ; tandis que moi, morbleu1 ! […] je lui dirais que les sottises imprimées n’ont d’importance qu’aux lieux où l’on en gêne le cours1 ; que sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur, et qu’il n’y a que de petits hommes qui redoutent les petits écrits. […] Un homme se croit-il placé au-dessous de son mérite, un peuple a-t-il ou croit-il avoir plus d’esprit que ses ministres, il aime et applaudit Figaro. […] Je ne puis mieux les reconnoître que par la joie que j’aurai de me voir entre ses mains sans que les hommes s’en mêlent.
Il faut donc s’attendre qu’en vivant avec les hommes on trouvera des humeurs fâcheuses, des gens qui se mettront en colère sans sujet, qui prendront les choses de travers, qui raisonneront mal, qui auront un ascendant plein de fierté, ou une complaisance basse et désagréable. […] Les hommes sont mêlés de bonnes et de mauvaises qualités. […] Enfin il faut considérer qu’il est aussi ridicule de se mettre en colère pour les fautes et bizarreries des autres que de s’offenser de ce qu’il fait mauvais temps ou de ce qu’il fait trop froid ou trop chaud, parce que notre colère est aussi peu capable de corriger les hommes que de faire changer les saisons. Il y a même cela de plus déraisonnable en ce point, qu’en se mettant en colère contre les saisons on ne les rend ni plus ni moins incommodes, au lieu que l’aigreur que nous concevons contre les hommes les irrite contre nous et rend leurs passions plus vives ou plus agissantes1. […] Il faut le lire avec un désir de pratique. » Je lis chez le même moraliste : « Un homme qui ne montre aucun défaut est un sot ou un hypocrite dont il faut se méfier.
S’il n’avait pas suffi, pour l’inventer, de la justesse d’esprit et de la candeur d’âme dans un homme de bien, je dirais de l’écrivain qui s’y est fait de nos jours une aimable célébrité qu’il en a pris le modèle à Fénelon et à Rollin. […] Quant à la liaison, à cette suite et à cette jointure des idées, dont Horace a admiré la puissance en homme qui en avait senti la difficulté, que d’efforts d’attention n’y faut-il pas ! […] il n’y va pas seulement de notre vanité, notre vie même peut y être engagée ; car celui qui s’est fait écrivain, et qui ne sait ni ne pratique les lois du discours, combien n’est-il pas à la merci des hommes et des choses ! […] Les plus avisés, ceux devant lesquels on ne dit rien impunément, vont plus loin ; ils savent saisir une première ressemblance entre les caractères des hommes et ceux des animaux : j’en sais qui ont cru voir telle de ces fables se jouer dans la maison paternelle. […] L’épouse coquette est la punition de l’homme qui s’est sottement marié.
De quelque superbe distinction que se flattent les hommes, ils ont tous une même origine ; et cette origine est petite. […] Va, tu es un homme rempli de vanité, et tu cherches dans ton action, que tu crois pieuse et utile, une pâture à ton amour-propre. […] Quelle œuvre fit-il alors, si ce n’est l’œuvre du salut des hommes ? Et tu dis : Je n’ai rien à faire, quand l’ouvrage du salut des hommes est en partie entre tes mains ! […] De ce passage on peut rapprocher les graves considérations de Buffon sur la différence absolue qui sépare l’instinct de l’animal et l’intelligence de l’homme.
Ce n’est pas que des hommes d’un mérite distingué n’aient illustré le barreau français, par l’accord précieux des lumières de l’avocat et du talent de l’orateur. […] Pourquoi donc cet homme, regardé au barreau comme un des orateurs les plus éloquents, est-il aujourd’hui totalement oublié ? […] Un homme, dont le suffrage était bien capable de flatter son orgueil, ce fameux Le Normant dont nous venons de parler, lui dit, après sa première cause, qu’il n’avait jamais rien entendu de si éloquent. […] Une dame de qualité lui disait un jour : Vous êtes si supérieur aux autres hommes, que, si l’on était dans le temps du paganisme, je vous adorerais comme le dieu de l’éloquence. — Dans la vérité du christianisme, répondit le sage orateur, l’homme n’a rien dont il puisse s’approprier la gloire. Le Normant couvrait la science d’un avocat de toutes les grâces d’un homme du monde, et de l’attrait bien plus puissant encore des sentiments généreux.
Aussi le ministère de la parole n’a nulle part plus de puissance et de dignité que dans la chaire, partout ailleurs c’est un homme qui parle à des hommes : ici c’est un être d’une autre espèce, élevé entre le ciel et la terre, c’est un médiateur que Dieu place entre la créature et lui. […] Mais combien imposante doit être la voix qui se fait entendre aux hommes, entre la tombe des rois et l’autel du Dieu qui les juge ! […] J’en atteste un des plus nobles attributs de la nature humaine, l’empire de la vérité éloquente sur les hommes rassemblés. […] Ce ne sont pas des hommes ! […] D’un autre côté un très petit nombre d’hommes sont appelés à devenir orateurs politiques, avocats, prédicateurs.
Tant que tout prospère dans un État, on peut oublier les biens infinis que produit la royauté et envier seulement ceux qu’elle possède : l’homme, naturellement ambitieux et orgueilleux, ne trouve jamais en lui-même pourquoi un autre lui doit commander, jusqu’à ce que son besoin propre le lui fasse sentir. […] Le prince, en tant que prince, n’est pas regardé comme un homme particulier ; c’est un personnage public, tout l’État est en lui, la volonté de tout le peuple est renfermée dans la sienne. […] Quelle grandeur qu’un seul homme en contienne tant ! […] « Heureux le prince dont le cœur ne s’est point élevé au milieu de ses prospérités et de sa gloire ; qui, semblable à Salomon, n’a pas attendu que toute sa grandeur expirât avec lui au lit de la mort, pour avouer qu’elle n’était que vanité et affliction d’esprit, et qui s’est humilié sous la main de Dieu, dans le temps même que l’adulation semblait le mettre au-dessus de l’homme ! « Oui, mes frères, la grandeur et les victoires du roi que nous pleurons ont été autrefois assez publiées : la magnificence des éloges a égalé celle des événements ; les hommes ont tout dit, il y a longtemps, en parlant de sa gloire.
A part ces cas de premier ordre, un peintre de caractères doit veiller à ce que les traits qu’il dessine soient applicables aux hommes en général, et non point à un homme en particulier. […] L’une a pour ministre un homme de sang, l’autre un homme de paix ; l’une condamne, l’autre absout. […] L'apologue fait parler les dieux, les esprits, les hommes, les animaux et les choses inanimées. […] -Germain à Paris, et a failli écraser un homme à cheval. […] Ce pauvre homme se veut ranger ; son cheval ne le veut pas, et enfin le carrosse et les chevaux renversent sens-dessus dessous le pauvre homme et le cheval, et passent par-dessus, et si bien par-dessus que le carrosse en fut versé et renversé.
Que je vous ai recherché dans mon cœur, en me promenant, solitaire, au milieu de ces hommes de votre âge ! […] Il sait que l’homme, être infini par sa destinée, est semé passagèrement sur un sol borné, et, no pouvant agrandir la partie commune, il agrandit son cœur pour s’y contenter de peu. […] Là où la vie publique est établie, tout homme riche est patricien, ou peut le devenir. […] Dès ses jeunes années, le fils du patricien, c’est-à-dire de l’homme public, envisage avec passion l’avenir qui l’attend en face de ses concitoyens. […] Je vois chaque jour des hommes passionnés, ennemis ou amis des personnes, des sectes, des factions, et jugeant pour ou contre, sans considérer l’équité de la cause.
Aigri par ses souffrances, il voit dans toutes les actions humaines l’amour-propre, le calcul, le déguisement ; pas une vertu ne trouve grâce devant son humeur chagrine qui désenchante la vie, calomnie l’homme et Dieu. […] Né avec des instincts chevaleresques, auxquels les événements infligèrent de cruelles déceptions, galant homme, modèle de politesse, de bravoure et de probité, La Rochefoucauld réfuta lui-même ses Maximes par son caractère ; et au lieu de juger l’homme d’après le philosophe, il est plus sûr de s’en rapporter au témoignage de Madame de Sévigné qui lui prouva son estime par son amitié. […] On doit dire les choses d’un air plus ou moins sérieux et sur des sujets plus ou moins relevés, selon l’humeur et la capacité des hommes que l’on entretient, et leur céder aisément l’avantage de décider, sans les obliger de répondre quand ils n’ont pas envie de parler. […] Rien n’est plus désagréable qu’un homme qui se cite lui-même à tout propos. […] Un bon plaisant est une pièce rare : à un homme qui est né tel, il est encore fort délicat d’en soutenir longtemps le personnage ; il n’est pas ordinaire que celui qui fait rire se fasse estimer.
— « Un scélérat capable de tout, un assassin avéré, un sicaire à gages, un homme de ce caractère peut-il être tué impunément ? […] Cet argument est très-fort, parce que les hommes sont toujours disposés à accepter, comme règle de conduite, les leçons du passé. […] Quis. — Voilà un homme connu pour sa probité, pour la douceur de son caractère. Vingt témoignages attestent qu’il est le meilleur et le plus inoffensif des hommes. […] La cause et l’effet. — Cet homme a donné asile à un proscrit ; il a réussi à le faire échapper.
La rhétorique sera pour les fleurs du langage qu’on appelle figures ce que la botanique est pour les fleurs des champs et des jardins. » L’étude théorique des figures est done indispensable à tout homme bien élevé ; l’étude pratique l’est plus encore à l’écrivain. […] Si l’on peut en effet hasarder quelques conjectures sur les origines du langage, on est porté à croire que les hommes n’ont point donné arbitrairement et au hasard des noms aux objets qui les frappaient le plus vivement et le plus souvent. […] Le courage de l’homme a rappelé celui du lion, et l’on a donné à l’homme brave et fort le nom de lion ; on a été enflammé de colère, quand on s’est aperçu que cette passion produisait dans tout notre être quelque chose d’analogue à la sensation physique éprouvée au contact de la flamme. […] Les passions, de leur côté, apprivoisées par les relations plus étendues et plus suivies des hommes entre eux, refrénées par les lois, les coutumes, les bienséances sociales, perdirent de l’énergie de leurs manifestations. […] La poésie est la langue des enfants et des dieux, la prose est celle des hommes.
Un frère plaidant pour son frère contre un homme détesté, devant des juges encore pleins du souvenir récent de l’odieuse tyrannie ! […] et à ces grands hommes dont tu vois passer les images ? […] Ces deux hommes sont un grand exemple de l’influence que le caractère exerce sur le talent. […] Chez lui l’artiste perce toujours sous l’homme d’État. […] Si vous les épargnez, vous êtes perdus. » — Voilà le langage ferme d’un homme d’État.
Puis line maladie grave en fit un autre homme. […] Rois, reines, poètes, philosophes, hommes d’État, lui rendaient hommage. […] Que l’homme est malheureux qui au monde se fie ! […] voir hommes et chevaux Pesle-mesle285 entassez ! […] Où te chassera l’homme, o Dieu victorieux ?
Ce principe consiste dans les émotions mystérieuses qui s’emparent de l’âme du poète, et qui lui donnent une manière de voir, de penser et de sentir, qui n’est pas celle du commun des hommes. […] L’homme, dit M. […] Les hommes ordinaires, ceux qui vivent d’idées positives, et se renferment dans les choses et les intérêts matériels, ne portent guère leurs pensées au delà du monde visible qui les entoure. […] Ainsi le soir, pour un homme qui veut tout analyser, tout expliquer, n’est que le moment où le mouvement de la terre sur elle-même dérobe à nos yeux la lumière du soleil. […] Il y a, en effet, dans l’homme, un sentiment inné qui le pousse incessamment à sortir de la réalité ; poursuivi par un impérieux désir de bonheur, les biens terrestres ne peuvent combler le vide de son cœur.
L’homme que Dieu a fait à son image, n’est-il qu’une ombre ? […] Penses-tu qu’un moment ma vertu démentie Eût mis dans la balance un homme et la patrie ? […] Ma muse, en l’attaquant, charitable et discrète, Sait de l’homme d’honneur distinguer le poète. […] sans doute le passage des ténèbres à la lumière, et le lever du soleil sont, en quelque lieu qu’on se trouve, le plus beau spectacle que l’homme puisse admirer. […] heureux de pouvoir à leur gré contempler tous les jours ce que la nature a de plus admirable, et ce qui peut le plus faire sentir à l’homme sa noblesse et sa dignité » !
Mais ce dont ce grand homme n’avait trouvé le modèle nulle part, c’est l’art admirable qui règne dans cette narration. […] Mais je m’en repose pleinement sur la prudence, la sagesse et l’équité d’un homme tel que Pompée. […] Des hommes que la fureur de Clodius a nourris de rapines, d’incendies et de tous les désastres publics ; ces mêmes hommes que l’on excita, dans l’assemblée d’hier, à vous dicter impérieusement le jugement que vous deviez prononcer. […] Aussitôt une foule d’hommes armés fondent sur lui d’un lieu élevé, arrêtent la litière, en tuent le conducteur. […] Croyez que celui qui a choisi pour juges les hommes les plus justes et les plus fermes, s’est engagé d’avance plus particulièrement que personne, à approuver ce que vous auront dicté la justice, la patrie et la vertu ».
Examinons comment vous avez travaillé, non sur quoi et pourquoi. » Nous ne saurions admettre cette théorie ; nous ne songerions pas même à la réfuter, si nous ne pensions que, soutenue par l’autorité de quelques hommes d’un mérite réel, elle peut égarer les jeunes gens dont elle flatte les caprices et l’irréflexion. […] Mais une fois cette idée admise, qui pourrait, en bonne logique, reprocher à l’écrivain le choix d’un sujet même contraire à la morale, au patriotisme, au désintéressement, à tout ce qu’il y a de grand et de pur parmi les hommes ? […] Quelques hommes, ceux-là sont les maîtres ! […] On relit Don Quichotte, Gil Blas, Ivanhoe, le Vicaire de Wakefield, tout ce qui parle à l’esprit et au cœur ; mais à quel homme ingénieux est-il venu en tête de relire un roman d’Anne Radcliffe, par exemple ? […] Et pourtant ce même homme eût maudit de grand cœur quiconque, à la première lecture, lui eût ôté le livre des mains avant la fin du quatrième tome.
L’homme supporte l’éloge de la vertu d’autrui, tant qu’il se croit au niveau des belles actions qu’il entend raconter ; le récit qu’on en fait l’a-t-il convaincu de sa faiblesse ? […] » Si je me suis étendu sur les louanges de notre république, c’est que je voulais faire concevoir que le combat n’est pas égal entre nous et des hommes à qui la fortune n’offre aucun avantage pareil à défendre. […] » Sur quelque contrée de la Grèce que vous tourniez vos regards, vous trouverez peu d’hommes au niveau de leur renommée. […] « C’est ainsi qu’il convenait à de tels hommes de s’offrir en victimes à la patrie. […] le seul sentiment qui jamais ne vieillisse ; car dans la ruine universelle de l’homme périssant sous le poids des années, ce n’est pas, comme quelques-uns le prétendent, la passion des richesses qui survit, mais c’est la passion de l’honneur.
À l’âge de dix-huit ans, Origène succéda au grand homme dont nous venons de parler, dans la place de maître des écoles d’Alexandrie : c était alors la fonction la plus importante et la plus glorieuse de l’église. […] Jamais homme, dit l’abbé Auger, n’a peut-être plus réuni les talents de l’orateur. […] À une connaissance profonde du cœur de l’homme, il joint l’art de s’en rendre maître quand il veut, et d’imprimer à tous ses mouvements le degré de force et de chaleur nécessaire. […] Ce grand homme ne s’est point garanti des défauts de son siècle, auxquels sa vivacité naturelle lui donnait peut-être trop de pente. […] Ce n’est pas que ce bel art de convaincre les hommes des vérités les plus consolantes et les plus essentielles à l’harmonie sociale, et au bonheur de chacun en particulier, n’ait eu, comme tous les autres, son état d’enfance, ses moments de faiblesse, et ses époques de décadence.
Force de la nature et faiblesse de l’homme ! […] Je recherchai surtout dans mes voyages les artistes et ces hommes divins qui chantent les dieux sur la lyre, et la félicité des peuples qui honorent les lois, la religion et les tombeaux. […] (L’homme.) […] L’homme serait-il donc de ses œuvres jaloux ? […] L’homme à qui cette lettre est adressée n’est plus !
Quant aux unités de temps et de lieu, elles ont contre elles des hommes d’un grand poids et des objections sérieuses. […] Comment, en effet, s’attacher à un homme qui est absolument vicieux et criminel ? […] Il y a alors une espèce de dialogue de deux hommes en un seul. […] Le second, c’est d’opposer le ridicule ou le vice à l’honnête et au décent, de représenter à côté d’un misanthrope, un homme doux et poli, à côté d’un flatteur, un homme sincère et vrai. […] Parmi les hommes du monde, nous voyons, d’un côté, La Bruyère et J.
dico) ô trompeuse espérance des hommes ! […] Notre cité a produit peu d’hommes semblables à Métellus. […] Il est une classe d’hommes appelés Ilotes. […] L'homme est né pour comprendre et pour agir. […] C'était un homme savant, un littérateur distingué.
Qu’ils apprennent donc à distinguer ces traits de caractère, ces expressions échappées à l’âme d’un grand homme, dans un moment décisif, ou dans une circonstance importante, de ces harangues composées à loisir, et placées par le poète ou par l’historien dans la bouche d’un héros. […] Il les ramène au combat ; et ces mêmes hommes qui fuyaient éperdus, remportent une victoire complète. […] Un héros plus voisin de nous, et qui a plus d’un rapport avec les grands hommes que nous venons de citer, a déployé, dans une foule de circonstances, cette concision énergique, premier caractère du génie, qui compte les mots pour prodiguer les pensées. […] À son retour d’une expédition, dont l’idée seule annonçait un homme supérieur, il voit, juge et peint l’état de la France. […] Il nous serait facile de multiplier ces citations ; mais il est des hommes, dont il n’est pas plus aisé de rapporter tout ce qu’ils ont dit de beau, que de citer tout ce qu’ils ont fait de grand.
Le nom commun est celui qui convient à plusieurs personnes ou à plusieurs choses semblables : homme, cheval, maison, sont des noms communs ; car le mot homme convient à Pierre, à Paul, etc. […] Les noms d’hommes ou de mâles sont du genre masculin, comme un père, un lion ; les noms de femmes ou de femelles sont du genre féminin, comme une mère, une lionne. […] 13. — Il y a deux nombres, le singulier et le pluriel ; le singulier, quand on parle d’une seule personne ou d’une seule chose, comme un homme, un livre ; le pluriel, quand on parle de plusieurs personnes ou de plusieurs choses, comme les hommes, les livres.
En puisant à ces sources, il élève l’homme au-dessus de lui-même, et nous ravit par l’enthousiasme. […] est-il tache plus noire, plus indigne d’un homme élevé pour la gloire ? […] De quel front cependant faut-il que je confesse Que ton effronterie a surpris ma vieillesse, Qu’un homme de mon âge a cru légèrement Ce qu’un homme du tien débite impudemment ? […] Parce que l’égoïsme rend l’homme misérable. […] — J’apprends l’homme à voler au-dessus de la nue.
Le roi pour qui sont faits tant de biens précieux, L’homme élève un front noble et regarde les cieux. […] L’homme a perdu ses biens, la terre ses beautés2, Et plus loin qu’offre-t-elle à nos yeux attristés ? […] Puisse le même accord régner parmi les hommes !. […] Triste destin de l’homme ! […] On trouvera au chant III de ce poëme un tableau bien tracé, d’après Lucrèce, Virgile et Manilius, de la naissance et du développement des arts parmi les hommes.
Que sera-ce lorsque les nœuds du sang, de la reconnaissance, de l’habitude, s’uniront pour changer en affection et en devoirs cet intérêt naturel que les premiers et les derniers jours de l’homme sont en possession de nous inspirer1 ? […] Les idées hautes, les actions mémorables, les chefs-d’œuvre, les grands hommes, c’est là votre société familière. […] Nous avons vécu dans des temps pleins à la fois de passion et d’incertitude, qui ont exalté et confondu sans mesure l’ambition humaine, où l’âme de l’homme a été troublée aussi profondément que la société. […] Plus j’ai pénétré dans l’intelligence et dans l’expérience des choses, des hommes et de moi-même, plus j’ai senti en même temps mes convictions générales s’affermir, et mes impressions personnelles se calmer et s’adoucir. […] « Il n’y a de bon dans l’homme que ses jeunes sentiments, et ses vieilles pensées.
En vain dira-t-on que ce n’est point là le ton dramatique, que le théâtre tragique ou comique est l’image de la vie humaine, que les hommes entre eux ne parlent pas ainsi, etc. […] L’homme qui a eu de nos jours la plus grande renommée de finesse d’esprit, et qui l’a le mieux méritée, est assurément M. de Talleyrand. […] Mais l’auteur ajoute : Et non l’homme, on pourrait aisément s’y tromper. […] Avocat, ne riez ni du malheur, ni du crime ; l’un est sacré, l’autre exécrable ; si vous êtes homme, le premier doit vous attendrir, le second vous indigner, et le rire s’allie mal à l’horreur et à la pitié. […] Toutefois les hommes de goût ont cette cruauté ; ils pensent qu’une idée qui ne saurait être produite avec agrément et décence doit être impitoyablement sacrifiée.
Une merveilleuse sagacité psychologique assure à sa critique l’intérêt impérissable qui s’attache à toutes les œuvres où l’homme apprend à se connaître. […] Il est bon de savoir du moins que de tels hommes existent. […] Et malgré tout, ces demi-dieux une fois honorés, ne voyez-vous point là-bas une foule nombreuse et familière d’esprits excellents qui va suivre de préférence les Cervantes, les Molière, les peintres pratiques de la vie, ces amis indulgents et qui sont encore les premiers des bienfaiteurs, qui prennent l’homme entier avec le rire, lui versent l’expérience dans la gaieté, et savent les moyens puissants d’une joie sentie, cordiale et légitime ? […] C’est alors que ce mot de classique prend son vrai sens, et qu’il se définit pour tout homme de goût par un choix de prédilection et irrésistible. […] Fontanes, poëte et homme d’État, grand maître de l’Université, mort en 1821.
Qu’un homme très-méchant tombe du bonheur dans le malheur.] […] D’après la même théorie, toutes les pièces où le personnage intéressant fait son malheur lui-même avec connaissance de cause seraient bannies du théâtre et l’on n’aurait jamais pensé à y faire voir l’homme victime de ses passions. […] ) Un homme qui nous ressemble.] […] Toutefois Corneille observe que « les rois sont hommes comme les auditeurs et tombent dans ces malheurs par l’emportement des passions dont les auditeurs sont capables »; et Dacier, que « le poëte n’a pas en vue d’imiter les actions des rois, mais les actions des hommes, et que c’est nous qu’il représente.
Les grands traits de sagesse et de politique qui brillent dans la conduite de Moïse avec les Hébreux ; le code le plus heureusement adapté aux circonstances locales, au caractère et aux mœurs du peuple auquel il était destiné, ont fait constamment regarder cet homme prodigieux comme le législateur le plus habile et le moraliste le plus profond qui ait jamais donné des lois ou des leçons au genre humain. Ceux même qui lui ont contesté avec le plus d’acharnement la divinité de sa mission, n’ont jamais songé à lui disputer le grand art de savoir conduire les hommes ; et cet art-là tient nécessairement du prodige, quand on songe à ce qu’était le peuple hébreu, lorsque Moïse conçut le projet de le réduire en corps de nation, et l’espérance de voir cette nation tenir un jour un rang distingué. Il était impossible qu’un homme d’un génie aussi supérieur à son siècle et à ses contemporains, n’eût pas fréquemment de ces beaux mouvements de l’éloquence que les circonstances inspirent, et dont nous avons cité et admiré déjà plusieurs traits. […] Il vous comblera de’tout ce qui peut faire le bonheur de l’homme sur la terre. […] Maître absolu des cieux et de la terre, il n’habite point les temples que la main de l’homme a élevés ; et celui qui dispense à tout ce qui respire la vie et la lumière, n’a pas besoin des sacrifices de l’homme, etc. » Dans le reste de ce discours, saint Paul expose en peu de mots, mais avec la force de la vérité, quelques-uns des dogmes de la religion ; et son éloquence est si entraînante, ses preuves paraissent si lumineuses, que tout l’Aréopage, à moitié convaincu déjà, lui rend sa liberté d’une voix unanime, en se proposant bien de l’entendre de nouveau sur ce sujet intéressant : audiemus te de hoc iterùm .
J’eus pitié des oiseaux, et j’ai pitié des hommes. […] Sa trace était partout dans les sentiers des bois ; Mais nul brame amoureux ne répétait sa voix ; Plutôt, des fronts armés de pointes acérées Devant lui s’avançaient sous les branches fourrées : Chevreuils libres et fiers, de leur gîte accourus Contre ce vil flatteur de l’homme, cet intrus. Nous le vîmes alors couché dans son étable, Sans plus songer à l’heure où se dressait la table, Seul, triste, loin des chiens, tout entier à son mal, Haïssant à la fois et l’homme et l’animal ; Par accès s’élançant, dans ses colères mornes, Contre les visiteurs qu’il frappait de ses cornes ; De tristesse et de crainte il emplit le manoir, Pauvre bête, et mourut ainsi de désespoir1 ! […] Rien n’est harmonieux comme l’acier qui vibre, Et le cri de l’outil aux mains d’un homme libre ! […] La mort d’un homme sensible, qui expire au milieu de ses amis désolés, et celle d’un papillon que l’air froid du matin fait périr dans le calice d’une fleur, sont deux époques semblables dans le cours de la nature : l’homme n’est rien qu’un fantôme, une ombre, une vapeur, qui se dissipe dans les airs… » 1.
Elles sont d’un homme plus propre à s’affliger avec des amis qu’à les consoler, et qui sait aigrir ses propres peines en s’attendrissant sur les leurs. […] Un homme qui avait épousé une de ses filles, t’approcha d’elle, et la tira par sa manche : Madame, lui dit-il, les gendres en sont-ils ? […] La maison tremble ; un homme qui écrivait près de moi se sauve en criant : tremoto ! […] Qu’elle était touchante, la prière de ces hommes qui, sur une planche fragile, au milieu de l’Océan, contemplaient le soleil couchant sur les flots ! […] Et l’homme, l’homme seul, ô sublime folie !
Ésope prêta dans l’apologue un langage aux animaux, pour instruire les hommes. […] Théophraste marqua les divers caractères des hommes, avec autant de précision que de vérité. […] La plupart de ces grands hommes fleurirent dans le siècle de Philippe et d’Alexandre ; âge heureux, qui est la première époque intéressante dans l’histoire de l’esprit humain. […] Mais ces hommes de génie ne connurent point tous les agréments, dont notre langue était susceptible. […] La Rochefoucauld fit un portrait achevé du cœur de l’homme.
L’ensemble frappe, et rien n’attache : c’est une ville d’hier, qu’un grand homme a jetée dans l’espace sur de vastes proportions pour un magnifique avenir ; mais cet avenir n’est pas encore venu2. […] Encore quelques jours peut-être, la voix, la seule voix qui disait son nom parmi les hommes et le sauvait de l’oubli, sera muette, et Santa-Rosa sera mort une seconde et dernière fois. […] L’homme n’est point un orphelin : il a un père dans le ciel. […] « Dans de grandes huttes qu’on appelle maisons, on voit des animaux qu’on appelle hommes, qui vivent le plus cordialement du monde pêle-mêle avec d’autres animaux domestiques. […] Qu’on plaigne après cela nos paysans, ou plutôt qu’on ne plaigne personne ; car sous ces cabanes enfumées, et avec cette nourriture détestable, ces hommes des premiers temps sont sains, vigoureux et gais.