Chez les anciens, d’ailleurs, la liberté républicaine permettait plus d’énergie aux sentiments, et laissait plus de franchise au langage. […] Personne, parmi les anciens, n’a saisi, avec plus de finesse que Plutarque, les rapports qui existent entre ces deux orateurs, et aucun écrivain moderne ne les a plus clairement exposés que La Harpe. […] Cette dégradation commença à se faire sentir dans les écrits de Sénèque ; et il nous faut arriver ensuite jusqu’à Pline le Jeune, pour retrouver, dans son panégyrique de Trajan, quelques étincelles de l’ancienne éloquence. […] « Ce n’est point, dit-il, la disette de talents qui augmente chaque jour l’intervalle qui nous sépare des anciens ; c’est l’indolence de la jeunesse actuelle ; c’est l’insouciance des parents ; c’est enfin l’oubli complet des mœurs antiques ». Suit un parallèle énergiquement tracé des mœurs et de l’éducation anciennes, rapprochées de l’éducation et des exemples que les Romains donnaient alors à leurs enfants.
2° Ancienne division du style. […] Ancienne division. […] Ils ont été fort en vogue chez nos anciens poètes. […] Egger (Mémoires de littérature ancienne, p. 100). […] La comédie ancienne se produisit presque simultanément dans deux centres, en Sicile et à Athènes.
Elle conserve très peu de vestiges de son ancienne splendeur. […] Une des anciennes divinités du paganisme, et à laquelle on offrit en sacrifice des victimes humaines. […] Il y a un ancien palais de nos rois, et une forêt d’une étendue immense. […] Les anciens le représentaient avec un visage irrité, monté sur un char, et quelquefois à cheval, ayant une pique ou un fouet à la main. […] Serbelloni, d’une ancienne maison d’Italie, féconde en hommes de mérite.
Au reste, les anciens auteurs comptent plusieurs Hercules. […] Les anciens la révéraient sous le nom de déesse de mémoire. […] Comme elle était fort élevée, les poètes anciens la prenaient pour le ciel. […] C’est un des plus grands hommes que l’ancienne Grèce ait produit. […] Elle était dans la Médie, vaste contrée d’Asie, et dont les anciens vantent beaucoup les richesses.
Les anciens rhéteurs entendaient par mœurs les qualités et les moyens à l’aide desquels l’orateur parvient à se concilier la faveur, l’estime, l’affection de ses auditeurs. […] Pour les anciens, avons-nous dit, la rhétorique est l’art de persuader des auditeurs ou des juges. […] La marche des anciens était conforme à la nature et à la raison. […] Le sujet était moins saisissable de première vue, les nuances plus délicates, et puis les mœurs des anciens ne leur permettaient pas de l’analyser aussi complétement, et les modernes mettent presque toujours leurs pas dans les vestiges des anciens. […] Les anciens ne pouvaient guère aller plus loin.
C’est aux écrits des anciens sur l’éloquence que nous devons principalement nous reporter. […] Du mérite comparé des anciens et des modernes. — Des historiens. […] Son origine, chez toutes les nations, est fort ancienne. […] Il suffit d’ouvrir l’Ancien Testament pour s’en convaincre. […] On sait qu’il est fort ancien, et l’on croit même qu’il est antérieur à tous les livres poétiques.
1° Caractère de cette poésie chez les anciens. […] Chez les anciens, l’ode était chantée et représentée sur la scène ; elle se composait de plusieurs parties ou stances, qui prenaient le nom de strophe, antistrophe et épode, et qui correspondaient à certains mouvements du chœur. […] D’autres font venir ce mot de veau de Vire, parce que l’un de nos plus anciens chansonniers, Olivier Basselin, chantait dans la vallée (vau) de Vire, en Normandie. […] Principaux poètes lyriques : Grèce ancienne. Linus, Orphée, Musée, Tyrtée, Pindare, Alcée, Sapho, Anacréon ; Rome ancienne.
La Chine a un théâtre aussi fort ancien : Voltaire en a tiré l’Orphelin de la Chine. […] Dans les fêtes religieuses, les anciens chœurs lyriques, accompagnés de danses, figuraient aussi un commencement de drame. […] Comme on le voit, le théâtre grec eut une origine toute religieuse ; il conserva toujours chez les anciens ce caractère sacré. […] Aussi, l’observation des unités a-t-elle été l’objet d’une lutte très vive entre l’école classique, imitatrice des anciens, et l’école romantique moderne. […] La cause de cette lutte est en nous-mêmes ou en dehors de nous : de là deux systèmes de tragédie, l’ancien et le moderne.
Les Lettres de Consolation qui suivirent furent inspirées par des malheurs personnels dont le sentiment donne un vif accent à ce commentaire d’un ancien. […] Les theatres, les jeux, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bestes estranges, les medailles, les tableaux, et aultres telles drogueries, estoient aux peuples anciens, les appasts9 de la servitude, le prix de leur liberté, les utils10 de la tyrannie. Ce moyen, ceste practique, ces alleichements avoient les anciens tyrans11 pour endormir les anciens subjects soubs le joug. […] Les anciens tyrans avaient… 12.
Elle doit donc être étudiée sous deux points de vue : méthodiquement, comme disaient les anciens, ou dans le présent ; historiquement, ou dans le passé. […] Que notre élève s’applique donc d’abord à la philologie ; mais comme il n’est point de philologie sérieuse et approfondie sans la connaissance des langues anciennes, qu’il s’attache surtout à cette partie essentielle des humanités. […] On conçoit que, pour la diriger en ce sens, il s’agit de chercher à bien comprendre et à bien rendre les écrivains anciens, plutôt que de prétendre lutter avec eux, en composant dans leur idiome, soit en prose, soit en vers. […] L’étude approfondie de la langue maternelle, celle des langues anciennes, voilà donc les travaux préparatoires à la rhétorique ; mais bien qu’ils soient les premiers et d’indispensable nécessité, ils ne sont assurément pas les seuls. […] « Le côté du style (le crayon des anciens) qui sert à effacer est plus grand que celui qui sert à écrire, major styli pars quæ delet quam quæ scribit, » dit saint Jérôme.
Par rapport aux époques, elle est ancienne, moderne ou du moyen âge. […] C’est surtout dans le genre de l’histoire nationale que les anciens passent pour nos maîtres. […] Sans examiner la question à fond, nous devons faire observer que les histoires modernes sont beaucoup plus difficiles à faire que celles des anciens. […] Les nôtres doivent contenir une multitude de détails et des milliers de rapports dont les anciens ne soupçonnaient pas l’existence. […] Les anciens ont plusieurs auteurs célèbres qui ont écrit dans ce genre.
Lettre A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. J E ne saurois trop m’empresser, mon cher ancien élève, de répondre à votre demande si juste et si digne d’éloges. […] C’est un extrait de ce que les anciens philosophes ont pensé de plus judicieux et de plus solide. […] Je ne vous exhorterai point, mon cher ancien élève, à n’être pas retenu par une fausse honte dans la pratique de la vertu. […] En vous indiquant, mon cher ancien élève, ce petit nombre de livres de morale, je crois avoir rempli, du moins dans la partie la plus essentielle, l’objet de vos desirs.
Or, si tout ce qui manque en ce genre à la doctrine philosophique des temps anciens, les philosophes sacrés le réunissent au plus haut degré, il faut bien que celui qui les a inspirés soit ce maître plus habile, ce philosophe plus éclairé, dont nous venons de parler. […] ) Ainsi s’exprime le philosophe ancien, qui, détrompé des faux biens dont la poursuite lui semble trop pénible ou lui devient fastidieuse, se replie sur lui-même et se renferme dans la nullité de son indolence. […] Nous retrouvons donc nécessairement ici, entre les philosophes profanes et les philosophes sacrés, la différence que nous avons remarquée entre les poètes anciens et les écrivains de la Bible. […] Arrêtons-nous, pour le prouver, à quelques exemples choisis dans celui de tous les anciens qui a dit le plus de grandes choses avec le moins de prétention, et qui a donné à la morale la plus sèche les formes les plus aimables. […] Cette grande vérité d’un avenir, cette base immuable sur laquelle reposent à jamais la morale et la vertu, a été établie par tous les moralistes, chantée partons les poètes anciens et modernes.
On divise encore l’histoire civile, en histoire ancienne, et en histoire moderne. […] Il y en a même qui terminent l’histoire ancienne à la fondation d’un nouvel empire d’occident par Charlemagne, couronné empereur en 800. […] Il serait trop long de faire connaître ici tous les bons historiens tant anciens que modernes. […] Cette histoire donne d’ailleurs une très juste idée de l’ancienne constitution du gouvernement anglais. […] C’est un tableau détaillé, très instructif, et fort bien présenté des mœurs, de la bravoure, et de la noble simplicité de nos anciens chevaliers.
• De la poésie lyrique chez les anciens et chez les modernes. […] Exemples anciens et modernes à l’appui. (2 août 1883). […] Les anciens scoliastes lui attribuent beaucoup plus de poèmes qu’il ne nous en reste de lui. […] Exemples anciens et modernes. […] Tous ces auteurs, anciens et modernes, ont été connus et plus ou moins imités par La Fontaine.
Je n’admire point aveuglément tout ce qui vient des anciens. […] Ceux d’entre les anciens qui ont excellé ont peint avec force et grâce la simple nature. […] Ma conclusion est qu’on ne peut pas trop louer les modernes, qui font de généreux efforts pour surpasser les anciens. […] Cette lettre est adressée à M. de la Motte, l’adversaire déclaré des anciens. […] On sait que le procès des anciens et des modernes passionna les esprits au xvii e siècle.
Science dangereuse, a-t-on dit, semblable à celle des anciens sophistes, qui apprend à soutenir indifféremment le pour et le contre. […] Ouvrez quelque livre que ce soit, et vous verrez que le développement de chaque idée rentre dans un des lieux indiqués par les anciens. […] On verra que, en adoptant ces expressions, nous n’y attachons pas tout à fait la même idée que les rhéteurs anciens. […] Les contraires comprennent tout ce que les anciens appelaient repugnantia, contraria, opposita, dissimilia. […] Il n’en est pas moins vrai, comme je l’ai dit plus haut, que, si vous citez un passage quelconque d’un écrit ancien ou moderne, pour peu qu’il ait quelque étendue, il rentrera infailliblement dans un ou plusieurs des lieux définis par les rhéteurs.
Ancien état de l’Amérique. […] Dialogues des morts anciens, V. […] C’était, dans nos anciennes provinces, un tribunal qui jugeait en dernier ressort pour certains cas et certaines sommes : hors de là, on pouvait appeler aux parlements. […] L’usage en était fort ancien et subsista jusque dans la seconde partie du dix-septième siècle. […] Ce curieux épisode de l’histoire du dix-septième siècle est très-agréablement raconté dans la Querelle des Anciens et des Modernes de M.
C’est là ce que les anciens appelaient les trois devoirs de l’orateur. […] On voit qu’ils sont tirés de la nature même, ou, comme disaient les anciens, des entrailles du sujet (ex visceribus rei). […] Cette division en trois genres était regardée par les anciens comme absolue. […] Prenons pour exemple l’éloquence sacrée, que les anciens ne connaissaient pas, et qui a produit chez nous les chefs-d’œuvre les plus admirables. […] Ce n’était pas autre chose chez les anciens, et alors il ne différait de l’éloge ordinaire que par la grandeur de l’assemblée.
Il en devait être ainsi : on a pu voir, dans le tableau rapide que nous venons d’esquisser de l’éloquence ancienne, qu’elle tenait essentiellement au caractère et à la constitution d’un peuple ; et qu’elle avait rencontré, chez les Grecs et les Romains, un concours de circonstances qu’il lui était impossible de retrouver parmi les nations modernes. […] La servitude et l’ignorance, sa compagne nécessaire, consommèrent donc l’ouvrage que la corruption des mœurs avait commencé depuis longtemps ; et lorsqu’après des siècles de barbarie, la lumière voulut enfin se remontrer ; lorsque les peuples, fatigués par tous les genres d’oppression, essayèrent enfin de sortir de ce long sommeil de l’esclavage, il fallut un choc terrible et des crises affreuses pour lutter contre tant d’obstacles réunis, et pour reconquérir une ombre au moins de l’ancienne liberté. […] À Athènes et dans l’ancienne Rome, l’éloquence et les lettres n’eurent un grand éclat que dans les temps les plus orageux. […] S’il est un pays qui, par la nature de ses localités, par la forme de son gouvernement et le caractère de ses habitants, dût faire revivre le premier l’éloquence populaire des anciens, c’est, sans doute, l’Angleterre.
Cet ouvrage, publié il y a quelques années sans nom d’auteur, et vaguement attribué à un ancien professeur de la Flèche 1, reçut du public un accueil assez favorable pour m’engager à le revoir avec cette inflexible sévérité qui ne se pardonne que les fautes nécessairement échappées à la faiblesse des lumières ou à l’insuffisance des moyens. […] Comment s’égarer, en effet, avec des guides tels que ceux qui, parmi les anciens et les modernes, ont écrit sur le bel art de l’éloquence, depuis Aristote jusqu’à La Harpe ? […] Les anciens, nos modèles en vertus, comme ils furent nos maîtres dans tous les arts ; les anciens ne concevaient de véritablement grand en tout genre, que ce qui était éminemment vertueux.
Mais je croyais avoir déjà donné assez de temps aux langues, et même aussi à la lecture des livres anciens, et à leurs histoires, et à leurs fables. […] Au contraire, je comparais les écrits des anciens païens qui traitent des mœurs à des palais fort superbes et fort magnifiques qui n’étaient bâtis que sur du sable et sur de la boue : ils élèvent fort haut les vertus, et les font paraître estimables par-dessus toutes les choses qui sont au monde ; mais ils n’enseignent pas assez à les connaître, et souvent ce qu’ils appellent d’un si beau nom n’est qu’une insensibilité, ou un orgueil, ou un désespoir, ou un parricide1. […] Il faut lire la lettre qu’il écrivit à l’un de ses anciens professeurs en lui envoyant un de ses ouvrages : « Je juge bien que vous n’aurez pas retenu les noms de tous les disciples que vous aviez il y a vingt-trois ou vingt-quatre ans (la lettre est du 15 juin 1637, et Descartes avait quitté le collége en 1612), lorsque vous enseigniez la philosophie à la Flèche, et que je suis du nombre de ceux qui sont effacés de votre mémoire ; mais je n’ai pas cru pour cela devoir effacer de la mienne les obligations que je vous ai, ni n’ai pas perdu le désir de les reconnaître, bien que je n’aie aucune occasion de vous en rendre témoignage, sinon qu’ayant fait imprimer ces jours passés le volume que vous recevrez en cette lettre, je suis bien aise de vous l’offrir, comme un fruit qui vous appartient… » 2. […] Cette maxime d’esclave irrita tous les philosophes contre le père de la philosophie pensante ; elle le fit persécuter comme novateur et impie, chasser de royaume en royaume ; et l’on vit Descartes s’enfuir, emportant avec lui la vérité, qui, par malheur, ne pouvait être ancienne en naissant. « Cependant, malgré les cris et la fureur de l’ignorance, il refusa toujours de jurer que les anciens fussent la raison souveraine ; il prouva même que ses persécuteurs ne savaient rien et qu’ils devaient désapprendre ce qu’ils croyaient savoir. » 1.
Ma traduction dissimule un peu malgré moi cet abus du verbe γίνƐσθαι, que les anciens reprochaient déjà aux philosophes du Lycée. […] Malheureusement le témoignage d’Aristote est la seule trace qui reste aujourd’hui de cette pièce dans les écrits des anciens. — Lessing, dans sa Dramaturgie, va plus loin qu’Aristote et soutient que la tragédie a le même droit que la comédie sur les sujets d’invention mais l’histoire du théâtre moderne, ainsi que celle du théâtre grec, confirme la judicieuse réserve de notre philosophe. […] Un ancien biographe de Sophocle dit que ce poëte composa souvent des caractères tragiques pour la convenance de ses acteurs, et Aristophane nous est représenté comme vivant en grande intimité avec les deux acteurs Callistrate et Philonide. […] . — Le plus ancien des traducteurs français, de Norville, est ici celui qui se rapproche le plus du sens d’Aristote : « Comme ils font des pièces qui doivent être représentées et disputer le prix, etc. » Et celles-ci, etc.]
J’ai ajouté à ces extraits de nouveaux passages de Cicéron, de Quintilien, de Longin et autres auteurs anciens. […] Les anciens critiques ont toujours considéré l’action comme la qualité principale de l’orateur. […] Les conseils et les principes des anciens auteurs à cet égard sont excellents, et méritent toute notre attention. […] Les anciens critiques n’ont pas négligé ces caractères généraux du style. […] Tous les anciens insistent beaucoup sur cette loi fondamentale.
Cette remarque a échappé à la plupart des rhéteurs modernes qui ont répété les préceptes des anciens sur l’art oratoire. […] Fénelon répondra : Chez les anciens, la parole était le grand ressort en paix et en guerre. […] C’est là le triomphe de l’éloquence évangélique ; c’est un genre de beauté oratoire que les anciens ne connaissaient pas. […] Quelques-uns avaient été employés par nos anciens auteurs français ; d’autres étaient nouveaux. […] L’inversion, surtout dans nos anciens poètes, est souvent une cause d’obscurité.
On serait tenté de regarder la pastorale comme une des plus anciennes formes de la poésie, et de croire que la vie champêtre des premiers hommes dut les engager à chanter les riants tableaux de la campagne et les objets qui y ont rapport. […] On peut l’envisager telle qu’on s’imagine qu’elle était dans des temps plus anciens, où les mœurs étaient plus simples : c’était une vie aisée et abondante, avec l’ingénuité de la nature, la douceur de l’innocence et la noblesse de la liberté. […] Gessner, il est vrai, sortant de la voie tracée par les anciens, est allé chercher dans le sentiment de la famille et de la religion des ressources nouvelles ; mais, disciple d’une religion qui dessèche le cœur, il n’a pu puiser aux sources vives et abondantes, aux trésors de piété que nous offre l’Église catholique. […] Ces noms, chez les anciens, n’exprimaient aucune distinction réelle. […] Ces dénominations, dont le vague indique que les anciens pouvaient traiter, dans leurs pastorales, toutes sortes de sujets, étaient autrefois employées indifféremment l’une pour l’autre.
Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. Piron Chanoine, Vicaire général, Membre de l’Académie des Arcades, ancien Professeur de littérature. L’art de bien dire, que nos grands écrivains du xviie siècle ont porté à un si haut point, et qui, comme le dit excellement Son Éminence le Cardinal Archevêque de Bordeaux, est si nécessaire aujourd’hui, est enseigné avec succès à la jeunesse des séminaires et des colléges par un ecclésiastique instruit et plein de goût, M. l’abbé Piron, ancien professeur de belles-lettres, dans un Cours complet de littérature, qui a obtenu l’approbation d’un très grand nombre d’évêques et de professeurs, tant ecclésiastiques que laïques. […] L’auteur, dans ces trois volumes, ne marche qu’appuyé sur les autorités des meilleurs critiques anciens et modernes, qu’il a su habilement fondre dans ces traités, compléter les uns par les autres et mettre parfaitement en lumière. […] Il renferme, en substance, tous les préceptes légués par les anciens, et reproduits par les modernes, sur l’art d’écrire, sur la poésie et sur l’éloquence.
L’éloquence du barreau est donc plus restreinte, et renfermée dans des bornes infiniment plus étroites que l’éloquence politique ; et le genre judiciaire des anciens ne peut, sous aucun rapport, se comparer à l’état actuel du barreau moderne, qui ne ressemble en rien à celui des Grecs et des Romains. […] Ajoutez à cette différence, qui résulte de la diversité des mœurs, celle de la législation civile, qui n’était, chez les anciens, ni aussi obscure, ni aussi compliquée que chez les modernes. […] De là, ces moyens de l’éloquence populaire, si souvent et si heureusement employés par ce grand orateur dans des circonstances purement judiciaires ; de là, ces moyens pathétiques, que nous renverrions avec raison au théâtre, où ils nous sembleraient à leur place naturelle ; ressources que les anciens avocats ont prodiguées, au point qu’elles ne produisaient plus aucun effet, ce qui arrive nécessairement à tous les grands moyens, quand ils sont trop multipliés. […] Malgré la différence que nous venons d’établir, et qui existe réellement entre notre barreau et celui des anciens, il ne faut pas croire cependant que l’éloquence y doive être constamment étrangère : il y a longtemps que les Patru, les Cochin et d’autres avocats célèbres, ont su prouver le contraire.
Les anciens poëtes.] Batteux : « On en peut juger par les premières tragédies. » Dacier dit plus clairement : « C’est une expérience que presque tous les anciens poëtes ont faite. » En étalant les plus belles couleurs.] […] Mais Aristote fait précisément honneur à Euripide d’avoir le premier introduit dans la tragédie des mots du langage familier (Rhétorique III, 2) ce langage ne pouvait donc être un caractère des anciens poëtes. Il est plus probable qu’Aristote oppose le caractère sérieux et sincère de l’ancienne éloquence, soit en vers, soit en prose, à l’éloquence plus savante, mais moins naturelle, dont les rhéteurs donnaient les préceptes et l’exemple.
On l’a blâmé de nous avoir offert sous des noms anciens des courtisans de Louis XIV. […] Dans cette enfance, ou, pour mieux dire, dans ce chaos du poëme dramatique parmi nous, votre illustre frère, après avoir quelque temps cherché le bon chemin, et lutté, si je l’ose ainsi dire, contre le mauvais goût de son siècle, enfin inspiré d’un génie extraordinaire, et aidé de la lecture des anciens, fit voir sur la scène la raison, mais la raison accompagnée de toute la pompe, de tous les ornements dont notre langue est capable ; accorda heureusement la vraisemblance et le merveilleux, et laissa bien loin derrière lui tout ce qu’il avait de rivaux, dont la plupart, désespérant de l’atteindre, et n’osant plus entreprendre de lui disputer le prix, se bornèrent à combattre la voix publique déclarée pour lui, et essayèrent en vain, par leurs discours et leurs frivoles critiques, de rabaisser un mérite qu’ils ne pouvaient égaler. […] Parmi tout cela, une magnificence d’expression proportionnée aux maîtres du monde qu’il fait souvent parler ; capable néanmoins de s’abaisser quand il veut, et de descendre jusqu’aux plus simples naïvetés du comique, où il est encore inimitable ; enfin, ce qui lui est surtout particulier, une certaine force, une certaine élévation, qui surprend, enlève, et qui rend jusqu’à ses défauts, si on lui en peut trouver quelques-uns, beaucoup plus estimables que les vertus des autres : personnage véritablement né pour la gloire de son pays ; comparable, je ne dis pas à tout ce que l’ancienne Rome a eu d’excellents tragiques, puisqu’elle confesse elle-même qu’en ce genre elle n’a pas été fort heureuse, mais aux Eschyle, aux Sophocle, aux Euripide, dont la fameuse Athènes ne s’honore pas moins que des Thémistocle, des Périclès, des Alcibiade, qui vivaient en même temps qu’eux. […] Elle était dirigée contre Perrault, à l’occasion de la querelle sur les anciens et les modernes.
Il ne faut pas se méprendre à ce terme, traduit des langues anciennes. […] Chez les anciens, elle était une partie de la Rhétorique. […] La Rhétorique moderne a conservé les termes de l’ancienne, parce qu’ils sont bien faits, justes et précis. […] — Elles appartiennent beaucoup plus aux langues anciennes qu’au français. […] Nous avons emprunté ces détails à notre ancien et excellent maître.
C’est ainsi que, dans les idées des anciens, et particulièrement d’Aristote, toute obligation et toute rétribution attachée à la pratique d’un art le rend par cela même βάναυσον, c’est-à-dire indigne d’un homme libre. […] Bojesen veut que ce soient les choristes par opposition aux acteurs proprement dits il, ne songe pas qu’Aristote oppose ici les acteurs proprement dits, les acteurs payés, aux acteurs libres de l’ancien temps. […] Vincent, comme tout à fait nécessaire pour que ce passage ne contredise pas l’opinion expresse d’Aristote dans la Politique, VIII, 7, et des autres auteurs anciens. […] Ce texte est une des plus graves autorités en ce qui concerne la différence des μέτρα et des μέλη dans la poésie grecque, question pleine d’intérêt, mais aussi de difficultés, sur laquelle nous renverrons, pour plus de détails, aux ouvrages suivants : 1° Ed. du Méril, Essai sur le principe et les formes de la versification (Paris, 1841) 2° Vincent : De la Musique dans la tragédie grecque, à propos de la représentation d’Antigone (Paris, 1844) Dissertation sur le rhythme chez les Anciens (1845) Deux lettres à M.
Burrhus, ancien gouverneur de cet empereur, veut l’en détourner, et lui tient ce discours : C’est à vous à choisir ; vous êtes encor maître. […] Cela prouverait-il qu’il n’avait pas été intimement persuadé par l’éloquence de son ancien gouverneur ? […] Parmi les anciens, Phèdre dans ses Fables,Térence dans ses Comédies, Horace dans ses Épîtres et ses Satyres, Cicéron dans ses Lettres ; parmi nous La Fontaine et madame de Sévigné offrent en ce genre des exemples sans nombre. […] Les plus beaux modèles du genre fleuri chez les anciens, sont la plupart des Oraisons de Cicéron, et le Panégyrique de Trajan par Pline. […] Ce mot signifie roi, dans l’ancienne langue des Égyptiens.
L’amour de l’antique C’est dans la jeunesse qu’il faut apprendre à lire les Anciens. […] C’est par les yeux, c’est par les arts encore, c’est par les débris des monuments qui ont gardé je ne sais quoi de leur fleur première et de leur éclat de nouveauté, que les Anciens, les Grecs, se sauvent le plus aisément aujourd’hui. […] » vous qu’un sang généreux pousse aux nouvelles et incessantes conquêtes de l’art et du génie, et qu’impatiente, qu’ennuie à la fin cet éternel passé qu’on déclare inimitable, veuillez y songer un peu : les Anciens, si vantés qu’ils soient, ne doivent pas nous inspirer de jalousie : trop de choses nous séparent ; la société moderne obéit à des conditions trop différentes ; nous sommes trop loin les uns des autres pour nous considérer comme des rivaux et des concurrents. […] Que l’admiration de nous à eux, des modernes aux vrais Anciens, à ceux qui ont le mieux connu le beau, s’entretienne de phare en phare, de colline en colline, et ne s’éteigne pas ; que l’enthousiasme de ce côté n’aille pas mourir, — ce serait une diminution du génie humain lui-même ; — non un enthousiasme crédule, aveugle et indigne d’eux comme de nous, mais un enthousiasme léger, clairvoyant, intelligent, divinateur et réparateur, qui n’est que l’émotion la plus délicate et la plus vivé en face de tant de belles choses, accomplies une fois en leur juste cercle et à jamais disparues1. […] Elle s’applique aux Anciens et à tous ceux des grands poëtes qui sont déjà, à quelques égards, ou qui seront un jour eux-mêmes des Anciens, à tous ceux qui ne sont plus nos contemporains et vers lesquels on ne revient qu’en remontant à force de rames le courant passé : « Les œuvres des grands poëtes, dit-il, demandent qu’on les approche au début avec une foi entière en leur excellence ; le lecteur doit être convaincu que, s’il ne les admire point pleinement, c’est sa faute et non la leur.
Il n’appartient donc qu’aux génies inventeurs et toujours pensants d’ajouter à ce trésor public, et d’augmenter les anciennes richesses de la raison : tous les autres philosophes, peuple stérile et contentieux, ne feront jamais que secouer, pour ainsi dire, et tourmenter les vérités que les grands génies vont chercher au fond des abîmes : ils ont un art qui les fait parler éternellement, quand d’autres ont pensé pour eux, et qui les rend tout d’un coup muets, quand il s’agit de trouver une seule idée nouvelle. […] Une vieille maxime régnait encore : ipse dixit ; le maître l’a dit : cette maxime d’esclave irrita tous les esprits faibles contre le père de la philosophie pensante : elle le persécuta comme novateur et comme impie, le chassa de royaume en royaume ; et l’on vit Descartes s’enfuir, emportant avec lui la vérité qui, par malheur, ne pouvait être ancienne tout en naissant. Cependant, malgré les cris et la fureur de l’ignorance, il refusa toujours de jurer que les anciens fussent la raison souveraine ; il prouva même que ses persécuteurs ne savaient rien, et qu’ils devaient désapprendre ce qu’ils croyaient savoir. […] Il fallait aux sciences un homme de caractère, un homme qui osât conjurer tout seul, avec son génie, contre les anciens tyrans de la raison ; qui osât fouler aux pieds ces idoles que tant de siècles avaient adorées. […] « La sagesse incarnée n’est pas venue défendre à l’homme de penser, et elle n’ordonne point à ses disciples de s’aveugler eux-mêmes : aussi réprouvons-nous ce zèle amer et ignorant qui crie d’abord à l’impiété, et qui se hâte toujours d’appeler la foudre et l’anathème, quand un esprit éclairé, séparant les opinions humaines des vérités sacrées de la religion, refuse de se prosterner devant les fantômes sortis d’une imagination faible et timide à l’excès, qui veut tout adorer, et, comme dit un ancien, mettre Dieu dans les moindres bagatelles.
Rousseau quelque chose de cette qualité distinctive d’Horace, qui consiste à combiner entre eux les mots d’une manière inattendue et piquante : Dixeris egregie, notum si callida verbum Reddiderit junctura novum… Rousseau, d’ailleurs, dit lui-même, dans la préface de ces Œuvres, « qu’il avait tâché de se former sur Horace, comme celui-ci s’était formé sur les anciens lyriques ». […] Ces images de l’égalité des hommes devant la mort remplissent les anciens poëtes et particulièrement Lucrèce et Horace. […] Pour ces enchantements ou conjurations, multipliés par la crédulité des anciens, on peut voir l’idylle II de Théocrite, fort admirée par Racine et Voltaire, la VIIIe églogue de Virgile, et le liv. […] Ce sont là, sans doute, des vers agréablement tournés : mais il faut regretter que cette pièce énergique soit finie par un de ces lieux communs, imités des anciens, et que nos poëtes ont trop aimés. […] Ils ont coutume de les partager en trois récits, diversifiés par la mesure des strophes, dont les vers sont tantôt plus longs et tantôt plus courts, comme dans les chœurs des anciennes tragédies et dans les odes de Pindare… » « J’ai voulu, par ces pièces, ajoutait-il, réconcilier, à l’imitation des Grecs,l’ode avec le chant.
« Si Corneille en avait cru Aristote, il se serait interdit le dénoûment de Rodogune et, si nous en croyons Dacier, ce dénoûment est un des plus mauvais, car il est d’une espèce inconnue aux anciens et rejetée par Aristote. […] Voilà comme une théorie exclusivement attachée à la pratique des anciens veut réduire le génie à l’éternelle servitude d’une étroite imitation. » (Marmontel, au mot Règles. […] Surtout à la nouvelle comédie, car les anciennes comédies finissaient quelquefois d’une manière assez tragique, comme l’observe avec raison Ritter, rappelant les Babyloniens, les Détaliens et les Nuées d’Aristophane.