J’irai vous voir à la première violette2 : j’aurai bien près de cinq lieues à aller ;3j’irai gaiement, et je compte vous faire une telle description de mon séjour que je vous ferai naître l’envie de m’y venir voir et d’y prendre une collation. Horace invitait Mécène à venir manger dans sa petite maison de Tivoli un quartier d’agneau, et boire du vin de Falerne. — Comme il s’en faut bien que ma fortune approche de sa médiocrité d’or, je ne vous donnerai que des fraises et du lait dans des terrines ; mais vous aurez le plaisir d’entendre les rossignols chanter dans les bosquets des dames anglaises, et de voir leurs pensionnaires folâtrer dans le jardin4 La patrie Lorsque j’arrivai en France sur un vaisseau qui venait des Indes, je me rappelle que les matelots, en vue de la patrie, devinrent pour la plupart incapables d’aucune manœuvre. […] Alors les nuages qui font la lisière s’illuminent, leurs files successives et fuyant au loin se retirent de proche en proche, mais par nuances affaiblies et dégradées en raison de leur éloignement, jusqu’à ce qu’enfin les rayons viennent mourir sur une masse énorme qui se tient immobile aux confins de l’horizon sud-est. » Eugénie de Guérin écrivait aussi : « Le 20. — La belle matinée d’automne !
Chantre des vaincus et des morts, il sut, par des notes attendries ou légères, allier la sensibilité à l’ironie, et faire venir une larme aux yeux, un sourire aux lèvres : en célébrant la bravoure, la gloire et l’amour de la patrie, il trouva le secret d’associer dans une sorte d’idéal les mots d’Empire et de Liberté. […] Contre le sort ma raison s’est armée Sous l’humble toit, et vient aux mêmes lieux Narguer la gloire, inconstante fumée, Qui tire aussi des larmes de nos yeux2. […] Là viendront les villageois Dire alors à quelque vieille : Par des récits d’autrefois, Mère, abrégez notre veille. […] Voilà bien longtemps de ça1 : Je venais d’entrer en ménage.
Qui viendra terminer les tourments que j’endure ! […] Si je viens à l’oublier, dit le Psalmiste, ô Jérusalem, que ma main se dessèche. […] Venez partager de cet âge La gloire et la félicité. […] Un trait héroïque a sa pensée profonde qui fait agir, et son langage n’a pas besoin de venir à nos oreilles ; le cœur entend tout. […] Il vient dans le sénat !
Non pas qu’il doive s’arrêter là, et que je bannisse les grammaires généralement adoptées ; je veux seulement que ces ouvrages synthétiques ne viennent que lorsque l’étude analytique en aura bien fait comprendre la signification réelle. […] Quand l’élève a bien remarqué dans vingt circonstances que le mot qui exprime la qualité se met au même genre et au même nombre que les noms qu’il qualifie, quand il a parfaitement compris tous les éléments de ce fait grammatical, qu’alors la règle : l’adjectif s’accorde avec le substantif en genre et en nombre, ou les deux mots, Deus sanctus , viennent résumer ces observations multipliées, et leur donner un corps ; que l’élève apprenne cette règle littéralement, comme une formule algébrique, comme le texte d’un article de loi ; alors seulement il ne l’oubliera plus. […] Quand vient alors ce qu’on appelle l’inspiration, elle n’est que le coup de hache sur le front de Jupiter. […] Plus tard viendra en aide tout ce que fournissent d’idées l’expérience personnelle du monde, la participation active à la vie civile et sociale, et toujours les retours sur soi-même et les méditations solitaires. […] Fénelon me venait en aide tout à l’heure ; maintenant c’est Cicéron et d’Aguesseau.
Mais ce que je ne pardonne pas, ce sont les superfétations qui, dans certains romans, viennent s’ajouter au sujet pour en altérer l’esprit et en détruire l’unité ; ce sont les queues, comme on les a appelées, soudées plus ou moins mal adroitement au corps de l’ouvrage. […] Ce qu’on a droit d’exiger dans toute fiction, drame ou roman, c’est d’abord que le dénoûment soit amené, c’est-à-dire, comme le veut Aristote, que les événements ne viennent pas simplement les uns après les autres, mais qu’ils naissent les uns des autres ; c’est ensuite qu’autant que possible il soit imprévu ; le premier élément de l’intérêt, c’est pour ainsi dire ce balancement de l’âme suspendue entre la crainte et l’espoir jusqu’à ce que D’un secret tout à coup la vérité connue Change tout, donne à tout une face imprévue. […] Il est minuit ; Fiesque, le chef de la conjuration, visite une dernière fois sa flotte ; en passant d’un navire à l’autre, le pied lui manque, il tombe et disparait à jamais sous les flots ; c’est-à-dire que le hasard inintelligent, brutal, vient anéantir en un instant, sans lutte possible, toutes les combinaisons des passions et des volontés humaines. […] On cite celle du discours d’Adrien au peuple de Constantinople et de l’éloge de saint Basile, par Grégoire de Nazianze, celles de la plupart des oraisons funèbres de Bossuet et des sermons de Massillon, celle du discours du père de Neuville sur le péché mortel, la péroraison si touchante de Vincent de Paul, tirée de la personne du client, lorsque, montrant aux dames pieuses qui composaient son auditoire les pauvres petits orphelins dont il s’était fait le père, près d’expirer devant elles, si elles ne leur venaient en aide, il s’écriait : « Or sus, mesdames, la compassion et la charité vous ont fait adopter ces petites créatures pour vos enfants. […] « La catastrophe véritable de ce complot, où un accident malheureux renversa tout, lorsque le comte venait d’atteindre le but de ses projets, a dû être changée.
Maillet donc vient d’arriver à Paris, avec une lettre de l’évêque de Montpellier pour M. […] Trouvé ayant répondu qu’il ferait la proposition, mais que le comité seul déciderait, ledit Maillet, après être venu me chercher à Villeneuve, où je n’étais pas arrivé, est revenu me chercher à Paris, d’où je partais, sans avoir l’habileté de me saisir sur le chemin, parce qu’il est trop distrait, c’est-à-dire trop occupé pour être habile ; et il m’écrit pour jeter son cri de détresse, et m’appeler à son secours2. […] Je voudrais avoir un tombeau où ils pussent venir en troupe, dans un beau temps, dans un beau jour, pour parler ensemble de moi, avec quelque tristesse, s’ils voulaient, mais avec une tristesse douce, et qui n’exclût pas toute joie. […] Joubert disait ailleurs à une personne qu’il voyait fléchir sous le poids de ses tristesses : « La vie est un devoir si le soin de l’entretenir est le seul dont il plaise au ciel de nous charger, il faut attiser ce feu sacré, en s’y chauffant de son mieux jusqu’à ce qu’on vienne nous dire : c’est assez. » 1. […] « Il est des esprits méditatifs et difficiles qui sont distraits dans leurs travaux par des perspect ves immenses et les lointains du beau céleste, dont ils voudraient mettre partout quelque image ou quelque rayon, parce qu’ils l’ont toujours devant la vue, même alors qu’ils n’ont rien devant les yeux ; esprits amis de la lumière, qui, lorsqu’il leur vient une idée à mettre en œuvre, la considèrent longuement et attendent qu’elle reluise, comme le prescrivait Buffon, quand il définissait le génie l’aptitude à la patience ; esprits qui ont éprouvé que la plus aride matière et les mots même les plus ternes renferment en leur sein le principe et l’amorce de quelque éclat, comme ces noisettes des fées, où l’on trouvait des diamants, quand on en brisait l’enveloppe, et qu’on avait des mains heureuses ; esprits qui sont persuadés que ce beau dont ils sont épris, le beau élémentaire et pur, est répandu dans tous les points que peut atteindre la pensée, comme le feu dans tous les corps ; esprits attentifs et perçants qui voient ce feu dans les cailloux de toute la littérature, et ne peuvent se détacher de ceux qui tombent en leurs mains qu’après avoir cherché longtemps la veine qui le recélait, et l’en avoir fait soudainement jaillir ; esprits qui ont aussi leurs systèmes, et qui prétendent par exemple, que voir en beau et embellir, c’est voir et montrer chaque chose telle qu’elle est réellement dans les recoins de son essence, et non pas telle qu’elle existe aux regards des inattentifs, qui ne considèrent que les surfaces ; esprits qui se contentent peu, à cause d’une perspicacité qui leur fait voir trop clairement et les modèles qu’il faut suivre et ceux que l’on doit éviter ; esprits actifs, quoique songeurs, qui ne peuvent se reposer que sur des vérités solides, ni être heureux que par le beau, ou du moins par ces agréments divers qui en sont des parcelles menues et de légères étincelles ; esprits bien moins amoureux de gloire que de perfection, qui paraissent oisifs et qui sont les plus occupés, mais qui, parce que leur art est long et que la vie est toujours courte, si quelque hasard fortuné ne met à leur disposition un sujet où se trouve en surabondance l’élément dont il ont besoin et l’espace qu’il faut à leurs idées, vivent peu connus sur la terre, et y meurent sans monument, n’ayant obtenu en partage, parmi les esprits excellents, qu’une fécondité interne et qui n’eut que peu de confidents. » 1.
Introduction entretiens familiers sur l’éloquence I Je ne viens pas vous parler des règles de la Rhétorique : vous les trouverez dans vingt traités, et vos maîtres vous les expliqueront mieux que moi. […] Mais d’autres sont venus, qui ont transformé en procédés les remarques du philosophe et les ont, pour ainsi dire, codifiées. — « Voulez-vous faire un discours, n’oubliez pas qu’il y a trois genres d’éloquence : le genre démonstratif, qui blâme ou qui loue, le genre délibératif, qui conseille ou qui dissuade, le genre judiciaire, qui accuse ou qui défend. […] Tout, dis-je, s’est rajeuni et transformé, et vous viendrez, esclave des traditions, les yeux fixés sur les modèles antiques, m’imposer les conventions des âges qui ne sont plus ! […] Malheureusement mon client venait d’assurer son immeuble pour un prix fort au-dessus de sa valeur. […] Une dernière catastrophe vient achever sa ruine : l’incendie.
De là vient qu’il est aisé de les tromper, car ils espèrent aisément. […] Égoïstes à l’excès, défaut qui vient encore d’un petit esprit. […] De là vient qu’ils sont chagrins, ennemis du rire et de la plaisanterie. […] En effet, la religion qu’il vient annoncer aux Athéniens n’est pas nouvelle pour eux ; il vient seulement leur manifester le Dieu qu’ils adorent sans le connaître, et que leurs pères ont aussi honoré. […] Toute vraie civilisation vient du christianisme.
Vers 1602, il vint prêcher le Carême à Paris dans la chapelle du Louvre, et « ses sermons » eurent tant de retentissement qu’Henri IV voulut, par ses offres séduisantes, fixer en France un prélat dont l’esprit modéré pouvait servir utilement ses projets de pacification. […] Car comme ceux qui viennent du Pérou, outre l’or et l’argent qu’ils en tirent, apportent encore des singes et des perroquets, parce qu’ils ne leur coûtent guère, et ne chargent pas aussi beaucoup leur navire : ainsi ceux qui prétendent à la vertu ne laissent pas de prendre leurs rangs et les honneurs qui leur sont dus, pourvu toutefois que cela ne leur coûte pas beaucoup de soin et d’attention, et que ce soit sans être chargés de trouble, d’inquiétude, de disputes et contentions. […] Panache, de l’italien pennacchio, qui vient du latin penna, plume.
Que le prédicateur vienne à paraître : si la nature lui a donné une voix enrouée, et un tour de visage bizarre, que son barbier l’ait mal rasé, si le hasard l’a encore barbouillé de surcroît, quelques grandes vérités qu’il annonce, je parie la perte de la gravité de notre sénateur. […] La châsse D’où vient que cet homme qui a perdu depuis peu de mois son fils unique2, et qui, accablé de procès et de querelles, était ce matin si troublé, n’y pense plus maintenant ? […] L’homme et l’univers En voyant l’aveuglement et la misère de l’homme, en regardant tout l’univers muet1, et l’homme sans lumière, abandonné à lui-même, et comme égaré dans ce recoin de l’univers, sans savoir qui l’y a mis, ce qu’il y est venu faire, ce qu’il deviendra en mourant, incapable de toute connaissance, j’entre en effroi2 comme un homme qu’on aurait porté endormi dans une île déserte et effroyable, et qui s’éveillerait sans connaître où il est, et sans moyen d’en sortir. […] Joubert disait : « Pour faire aisément de beaux discours, il faut opérer sur soi-même, comme on veut opérer sur son auditeur. » Et ailleurs : « Toute l’éloquence doit venir d’émotion, et toute émotion donne naturellement l’éloquence.
Catilina vint au sénat pour user de dissimulation. […] Il en était venu à ce point d’arrogance. […] La chose en est venue à une telle coutume. […] D'où venez-vous, mon enfant ? […] Je ne savais si votre secrétaire viendrait (je présumais qu’il ne viendrait pas).
Sans exempter l’élève du travail de la réflexion, ils viennent au secours de son inexpérience.
Jamais les courriers qui ont apporté les nouvelles des plus grandes victoires, ont-ils été reçus comme celui qui vint nous dire : Il est hors de danger ! […] les éloges ne peuvent venir que de vous. […] Quel est le citoyen, qui, en voyant cet homme si grand et si simple, ne doive s’écrier du fond de son cœur : Si la frontière de ma province est en sûreté, si la ville où je suis né est tranquille, si ma famille jouit en paix de son patrimoine, si le commerce et tous les arts viennent en foule rendre mes jours plus heureux, c’est à vous, c’est à vos travaux, c’est à votre grand cœur que je le dois »103.
. — « Bref, c’est (le poëte) un homme le quel comme une mouche à miel délibe et suce toutes fleurs, puis en fait du miel et son profit selon qu’il vient à propos. […] Il se souvient évidemment d’Aristote, quoiqu’il ne le nomme pas mais l’avait-il bien compris lorsqu’il ajoute, plus bas (p. 16, éd. 1604) : « Or imitant ces deux lumières de poésie (Homère et Virgile), fondé et appuyé sur nos vieilles Annales, j’ay basti ma Franciade sans me soucier si cela est vrai ou non, ou si nos roys sont Troyens ou Germains, Scythes ou Arabes : si Francus est venu en France ou non : car il y pouvoit venir : me servant du possible et non de la vérité.
Nous avons dans l’esprit beaucoup plus de ressources que nous ne pensons : il faut avoir en soi-même quelque confiance, se mettre à l’œuvre sans trop craindre de mal faire, et se persuader que si l’on ne réussit pas tout d’abord, c’est faute d’exercice et de pratique : tout viendra avec le temps, le travail et la persévérance. […] On se met ainsi en train, et les idées viennent plus facilement. […] Ne perdons pas de vue un instant l’Être infini, puissant et bon, source éternelle de beauté, d’amour et d’intelligence ; c’est de lui que tout vient, c’est à lui que tout doit remonter par une aspiration naturelle d’adoration et de reconnaissance. […] La première éducation de l’enfant se fait par la conversation, mais les connaissances sérieuses ne nous viennent guère par cette voie ; les causeries du monde sont généralement superficielles : on peut toutefois y acquérir la connaissance des hommes et des caractères, une manière élégante de s’exprimer, les grâces de la politesse et du bon ton. […] Surtout, j’ai une extrême satisfaction à lire avec une personne d’esprit ; car, de cette sorte, on réfléchit à tout moment sur ce qu’on lit, et des réflexions que l’on fait, il se forme une conversation la plus agréable du monde et la plus utile. » Si l’esprit des jeunes gens a été bien préparé par les moyens que nous venons d’indiquer, ils acquerront promptement le sentiment du beau et du bon, qui est le but de tous les arts ; et ils aimeront la littérature, les bonnes lettres, comme disaient les anciens, les belles-lettres, comme disent les modernes.
Quelquefois le sel de l’épigramme vient d’un retour inattendu, d’une absurdité imprévue et subite, qui excite le rire ou la moquerie. […] Celle que La Fontaine a faite sur lui-même est bien remarquable et par la douceur des pensées, et par l’originalité de l’expression, et par ce ton d’insouciance qui faisait le fond de son caractère : Jean s’en alla comme il était venu, Mangeant son fonds avec son revenu, Croyant trésors chose peu nécessaire. […] Quelque temps auparavant, lorsqu’on avait tiré Condé de Vincennes pour le transférer à Marcoussy, ses partisans et même ses ennemis étaient venus visiter les appartements qu’il avait occupés, les meubles qui lui avaient servi, les lieux où ses gardes étaient placés. […] — Et c’est, dit-il, le diable, oyez-vous bien, Ouvrir sa bourse et ne voir rien dedans. » Tel est aussi ce petit conte de Baraton, sur un mot de Caton, rapporté par saint Augustin : Autrefois, un Romain s’en vint fort affligé Raconter à Caton que la nuit précédente Son soulier des souris avait été rongé, Chose qui lui semblait tout à fait effrayante. […] Mais qu’à Paris mainte et mainte personne, Qui vient vous demander lundi Un plaisir qu’on lui fait mardi, N’y pense plus le mercredi, C’est là ce qui m’étonne.
Sitôt que Henri se fut approché de Rouen, se saisissant des postes avantageux, et brûlant les moulins jusqu’aux portes, les bourgeois, extrêmement alarmés, témoignèrent si peu de résolution de se défendre, quoique le duc d’Aumale et Brissac, qui étaient dans la ville avec douze cents chevaux, tâchassent de les rassurer, et crièrent si fort au secours, qu’il fallut que le duc de Mayenne y vînt lui-même avec toute son armée. […] Henri, fils du duc de Lorraine, était venu la joindre avec mille chevaux et deux mille hommes de pied ; le duc de Parme y avait envoyé quatre cents chevaux et douze cents hommes de pied wallons ; Christophe de Bassompierre, qui, longtemps avant la mort de Henri III, était allé faire des levées en Allemagne, y avait amené trois cornettes de reîtres ; Jacques Colalte, au service du roi d’Espagne, deux régiments de lansquenets et quelque cavalerie allemande ; le duc de Nemours, trois mille fantassins et la plus belle gendarmerie que l’on eût su voir ; et Balagny, les meilleures troupes qu’il avait pu tirer du Cambrésis : tellement que toutes ces forces jointes ensemble faisaient près de quatre mille chevaux et plus de quinze mille hommes de pied. […] Si vous n’étiez pas en France, il faudrait percer au travers de tous les hasards et de tous les obstacles du monde pour y venir : et maintenant que vous y êtes, on voudrait que vous en sortissiez !
Elle chante sa joie aux rochers, aux campagnes, Et, du fond des roseaux excitant ses compagnes : « Venez ! […] » Elle plonge d’abord sa poupe, et puis sa proue ; Son pavillon noyé se montrait en dessous ; Puis elle s’enfonça, tournant comme une roue, Et la mer vint sur nous. […] La maison d’un planteur américain fragment ……— Un chemin large et droit Conduit à la maison de forme britannique, Où le bois est cloué dans les angles de brique4, Où le toit invisible entre un double rempart S’enfonce, où le charbon fume de toute part, Où tout est clos et sain, où vient blanche et luisante S’unir à l’ordre froid la propreté décente5. […] L’esprit pur 2 Si l’orgueil prend ton cœur quand le peuple me nomme Que de mes livres seuls te vienne ta fierté.
Stoïcien tendre, il justifia par son exemple ce mot excellent qui est de lui : « Les grandes pensées viennent du cœur. » Philosophe religieux par sentiment, il se conserva pur de toute contagion dans un siècle où la licence des mœurs atteignait les idées. […] Ce passage est emprunté à une lettre que Vauvenargues adressait au marquis de Mirabeau ; parlant des conférences morales qu’il avait avec son frère, il vient à disserter sur les livres anciens. […] Il n’est guère sympathique aux Ménalques ; voulez-vous voir son idéal secret, lisez cette page : « Quand je trouve dans un ouvrage une grande imagination avec une grande sagesse, un jugement net et profond, des passions très-hautes mais vraies, nul effort pour paraître grand, une extrême sincérité, beaucoup d’éloquence, et point d’art que celui qui vient du génie, alors je respecte l’auteur, je l’estime autant que les sages ou que les héros qu’il a peints. […] La Provence venait d’être envahie par les Autrichiens et les Piémontais dans l’automne de 1746.
Un brouillard Une pluie fine et froide, qui était tombée sans interruption pendant toute la nuit, venait enfin de cesser au moment où le jour naissant s’annonçait dans le ciel par une lumière blafarde du côté de l’orient. […] Léonidas eut le tort d’occuper de sa personne un poste imprenable, et de s’amuser à tuer des Persans, tandis qu’il abandonnait à un lâche la garde d’un autre défilé moins difficile, qui vient déboucher à deux lieues en arrière des Thermopyles. […] d’où viens-tu ? […] tu es donc enfin venu !
Venons au détail. […] De là vient qu’il invite à le prendre ceux qui se trouvent déjà chargés d’ailleurs et fatigués. […] « Je ne viens pas à la face des autels étaler en vain la gloire de ce Héros, ni interrompre l’attention que vous devez aux saints mystères, par un stérile, quoique magnifique récit de ses éclatantes actions. Persuadé, plus que jamais, que la chaire de l’Évangile n’est point faite pour des éloges profanes, je viens m’acquitter d’un devoir plus conforme à mon ministère. Chargé du soin de vous instruire, et l’exciter votre piété, par la vue même les grandeurs humaines et du terme fatal où elles aboutissent, je viens satisfaire à ce que vous attendiez de moi.
Car c’est de là qu’est venu le nom de drame, de l’imitation qui se fait par l’action. […] Si l’on n’a point vu l’original, alors ce n’est plus de l’imitation que vient le plaisir, mais du travail de l’art ou du coloris, ou de quelque autre cause. […] Ceux qui composent une fable ne doivent point la commencer ni la finir au hasard, mais se régler sur les idées qui viennent d’être exposées. Venons à l’étendue. […] Car quel serait le mérite de l’élocution dramatique, si le plaisir qu’elle cause venait des pensées et non de l’élocution même ?
Puis vinrent les malheurs publics et privés, l’anarchie, la violence et les crimes : ces épreuves attendrirent et tempérèrent son exaltation sans décourager son amour de la liberté. […] — Ma chère, répondait l’autre, je crois que ce serait trop tôt, car ces messieurs ne sont pas encore prêts à venir. — Resteront-ils longtemps à table aujourd’hui ? […] Enfin les messieurs revenaient, et ce moment si attendu n’apportait pas un grand changement dans la manière d’être des femmes : les hommes continuaient leur conversation auprès de la cheminée ; les femmes restaient dans le fond de la chambre, distribuaient les tasses de thé ; et quand l’heure du départ arrivait, elles s’en allaient avec leurs époux, prêtes à recommencer le lendemain une vie qui ne différait de celle de la veille que par la date de l’almanach et par la trace des années, qui venait enfin s’imprimer sur le visage de ces femmes comme si elles eussent vécu pendant ce temps.
Laisse-moi reposer dans le sein de la vérité, et ne viens pas troubler ma paix par la flatterie que j’ai toujours haïe ». […] Pollion s’occupait d’une tragédie sur les guerres civiles dont Rome venait d’être le théâtre. […] La meilleure des allégories est celle, sans contredit, qui, ramenant sans effort le lecteur du sens figuré et poétique au sens propre et naturel, lui permet de saisir d’un coup d’œil toute la justesse des rapports que l’on vient d’établir. […] Et jamais dans Larisse un lâche ravisseur Me vint-il enlever ou ma femme ou ma sœur ? […] Qui viendra vous verser des eaux rafraîchissantes ?
Il en est de même des ouvrages de littérature ; il suffit d’entendre une page d’Homère, de Tacite, de Pascal, de Molière ou de Chateaubriand, pour que le nom de l’auteur vienne aussitôt à l’esprit. […] Un juge, l’an passé, me prit à son service ; Il m’avait fait venir d’Amiens pour être suisse. […] viens avec moi ; « Viens, nous serons heureux ensemble : « La terre est indigne de toi. […] les chagrins, les alarmes « Viendraient troubler ce front si pur ; « Et dans l’amertume des larmes « Se terniraient ces yeux d’azur ! […] Si la périphrase vient au secours d’un goût délicat, il ne faut pourtant pas trop éviter le mot propre : on risquerait de tomber dans l’affectation.
Souvent ils en vient le sort d’un ouvrier, qu’ils voient joyeux et content au milieu de ses travaux ; et en effet le travail est la satisfaction de l’honnête homme. […] La Correction est une figure, qui consiste à rétracter ou à expliquer une pensée qu’on vient d’exposer. […] Ce que Jésus-Christ est venu chercher du ciel en terre, ce qu’il a cru pouvoir, sans se ravilir, acheter de tout son sang, n’est-ce qu’un rien ? […] Après eux venaient des tritonsb qui sonnaient de la trompette avec leurs conques recourbées. […] Momusm,Terpsichoren,Thalieo, Egypansp, Centauresq, Sylvainsr, Viennent annoncer aux humains L’heureux retour de la Folie.
On voit des commis Mis Comme des princes, Et qui sont venus Nus De leurs provinces. […] D’où vient que l’univers déteste La couleuvre bien moins funeste ? […] Les stances de huit vers ne sont, à proprement parler, que deux quatrains unis ; soit que les vers aient tous la même mesure, soit qu’ils en aient une différente, comme on peut le voir dans ces deux exemples : Venez, nations arrogantes, Peuples vains, et voisins jaloux, Voir les merveilles éclatantes, Que sa main opère pour nous. […] ——————————— Ingénieuses rêveries, Songes riants, sages loisirs, Venez sous ces ombres chéries ; Vous suffirez à mes désirs. […] On ne blâmera certainement pas Bossuet d’avoir dit dans une oraison funèbre : Glaive du Seigneur, quel coup venez-vous de frapper ?
Les ambitieux firent venir à Rome des villes et des nations entières pour troubler les suffrages, ou se les faire donner5 ; les assemblées furent de véritables conjurations. […] Mais lorsque dans un gouvernement populaire les lois ont cessé d’être exécutées, comme cela ne peut venir que de la corruption de la république, l’État est déjà perdu. […] Les éloges que la plupart des gens pourraient me donner là-dessus flatteraient ma vanité ; les vôtres augmentent mon orgueil, parce qu’ils me viennent d’un homme dont les jugements sont toujours justes, et jamais téméraires2. […] En ce cas, je prétendrais bien qu’il vînt près de moi à Bordeaux. […] Sur le pédantisme Rien n’étouffe plus la doctrine que de mettre à toute chose une robe de docteur… Vous ne pouvez plus être occupé à bien dire quand vous êtes effrayé par la crainte de dire mal… On vient nous poser un béguin sur la tête, pour nous crier à chaque mot : « Prenez garde de tomber !
De 1660 à 1668, il combat à outrance les méchants poëtes et le mauvais goût venu d’Espagne ou d’Italie. […] Dans le calme odieux de sa sombre paresse, Tous les honteux plaisirs, enfants de la mollesse, Usurpant sur son âme un absolu pouvoir, De coupables désirs le viennent émouvoir, Irritent de ses sens la fureur endormie, Et le font le jouet de leur triste infamie. […] Enfin5 Malherbe vint, et le premier en France Fit sentir dans les vers une juste cadence ; D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la muse aux règles du devoir. […] Comme ce vers est bien venu ! […] Qui marque asseurément la terre de ses pas, Avecques ses pareils se plaist en ses esbas : Il fuit, il vient, il parle, il pleure, Il saute d’aise ; Sans raison, d’heure en heure, il s’esmeut et s’apaise.
Les choses cependant restèrent dans leur état ordinaire, et les éloges funèbres continuèrent de se renfermer dans l’enceinte des temples, où la religion les avait consacrés, et où Bossuet, Fléchier et d’autres orateurs venaient d’en faire une des parties les plus brillantes de notre littérature. […] Bossuet l’a senti : voyez aussi avec quelle énergie il relève les destinées et les espérances de l’homme, que la première partie de ce bel exorde venait d’accabler de l’idée de son néant. […] Ce que Jésus-Christ est venu chercher du ciel en la terre, ce qu’il a cru pouvoir, sans se ravilir, racheter de tout son sang, n’est-ce qu’un rien ? […] Que si nous sommes assurés qu’il viendra un dernier jour, où la mort nous forcera de confesser toutes nos erreurs, pourquoi ne pas mépriser par raison, ce qu’il faudra un jour mépriser par force ?
Ainsi, lorsque, dans les âges suivants, on parlera avec étonnement des victoires prodigieuses et de toutes les grandes choses qui rendront notre siècle l’admiration de tous les siècles à venir, Corneille, n’en doutons point, Corneille tiendra sa place parmi toutes ces merveilles. […] Au contraire, après avoir paru en maître, et pour ainsi dire régné sur la scène, il venait, disciple docile, chercher à s’instruire dans nos assemblées, laissait, pour me servir de ses propres termes, laissait ses lauriers à la porte de l’Académie, toujours prêt à soumettre son opinion à l’avis d’autrui, et, de tous tant que nous sommes, le plus modeste à parler, à prononcer, je dis même sur des matières de poésie1… Extrait du discours prononcé à l’Académie française, le 2 janvier 1685, pour la réception de Thomas Corneille2. […] De là vient que, dans un temps que toute l’Europe était en feu, la France ne laissait pas de jouir de toute la tranquillité et de tous les avantages d’une paix profonde : jamais elle ne fut si florissante, jamais la justice ne fut exercée avec tant d’exactitude, jamais les sciences, jamais les beaux-arts n’y ont été cultivés avec tant de soin. […] « Racine, qui en cette occasion, dit d’Alembert, s’était éclipsé devant le prédicateur, prit sa revanche dans ce nouveau discours, l’un des plus beaux qui aient été prononcés à l’Académie française. » On rapporte que Louis XIV, a qui Racine était venu le lire, lui dit avec cette dignité pleine de justesse qui manquait rarement à ses paroles : « Je le louerais davantage si je n’y étais tant loué. » De cette appréciation de Corneille il sera curieux de rapprocher sa Vie par son neveu Fontenelle et sou Eloge par Victorin Fabre, enfin et surtout le travail que M.
Prête-moi tes feux propices : Viens m’aider à fuir les vices Qui s’attachent à mes pas ; Viens consumer par ta flamme Ceux que je vois dans mon âme Et ceux que je n’y vois pas. Si de leur triste esclavage Tu viens dégager mes sens, Si tu détruis leur ouvrage, Mes jours seront innocents. […] Flore vient rétablir sa cour ; L’alcyon fuit devant Eole, Eole le fuit à son tour : Mais sitôt que l’amour s’envole, Il ne connaît plus de retour1.
Le chien Gardant du bienfait seul le doux ressentiment1, Il vient lécher ma main après le châtiment ; Souvent il me regarde ; humide de tendresse, Son œil affectueux implore une caresse. J’ordonne, il vient à moi ; je menace, il me fuit ; Je l’appelle, il revient ; je fais signe, il me suit ; Je m’éloigne, quels pleurs ! […] Ici, sans cesse allant, revenant sur ma trace, Je murmurais les vers de Virgile et d’Horace, Là, nos voix pour prier venaient se réunir. […] Le caprice sied bien à cette enchanteresse : On l’oublie, elle vient ; on la cherche, elle fuit, C’est la nymphe échappant au berger qui la suit3, Et qu’un doux repentir ramène plus charmante.
Le tumulte immense de la mer, la course bruyante des vagues, celle, non moins rapide, mais silencieuse, des nuages, les oiseaux de marine qui flottaient dans le ciel et balançaient leurs corps grêles entre deux ailes arquées et d’une envergure démesurée, tout cet ensemble d’harmonies sauvages et retentissantes qui venaient toutes converger à l’âme de deux êtres de cinq pieds de hauteur, plantés sur la crête d’une falaise, secoués comme des feuilles par l’énergie du vent, et qui n’étaient guère plus apparents dans cette immensité que deux oiseaux perchés sur une motte de terre : oh ! […] De la hauteur nous descendîmes dans une gorge où s’ouvre une retraite marine (comme savaient en décrire les Anciens) à quelques flots de la mer qui viennent s’y reposer. […] Le salut du matin qui renouvelle en quelque sorte le plaisir de la première arrivée ; le déjeuner, repas dans lequel on fête immédiatement le bonheur de s’être retrouvés ; la promenade qui suit, sorte de salut et d’adoration que nous allons rendre à la nature ; notre rentrée et notre clôture dans une chambre toute lambrissée à l’antique, donnant sur la mer, inaccessible au bruit du ménage, en un mot, vrai sanctuaire du travail ; le dîner qui nous est annoncé, non par le son de la cloche qui rappelle trop le collége ou la grande maison, mais par une voix douce ; la gaieté, les vives plaisanteries, les causeries ondoyantes qui flottent sans cesse durant le repas ; le feu pétillant de branches sèches autour duquel nous pressons nos chaises ; les douces choses qui se disent à la chaleur de la flamme qui bruit tandis que nous causons ; et, s’il fait soleil, la promenade au bord de la mer qui voit venir à elle une mère, son enfant dans les bras ; les lèvres roses de la petite fille qui parlent en même temps que les flots ; quelquefois les larmes qu’elle verse, et les cris de sa douleur enfantine sur le rivage de la mer ; nos pensées à nous, en considérant la mère et l’enfant qui se sourient, ou l’enfant qui pleure et la mère qui tâche de l’apaiser avec la douceur de ses caresses et de sa voix ; l’Océan qui va toujours roulant son train de vagues et de bruits ; les branches mortes que nous coupons en nous en allant çà et là dans le taillis, pour allumer au retour un feu prompt et vif ; ce petit travail de bûcheron qui nous rapproche de la nature et nous rappelle l’ardeur singulière de M. […] « Tous les bruits de la nature : les vents, ces haleines formidables qui mettent en jeu les innombrables instruments disposés dans les plaines, sur les montagnes, dans le creux des vallées, ou réunis en masse dans les forêts ; les eaux, qui possèdent une échelle de voix d’une étendue si démesurée, à partir du bruissement d’une fontaine dans la mousse jusqu’aux immenses harmonies de l’Océan ; le tonnerre, voix de cette mer qui flotte sur nos têtes ; le frôlement des feuilles sèches, s’il vient à passer un homme ou un vent follet ; enfin, car il faut bien s’arrêter dans cette énumération qui serait infinie, cette émission continuelle de bruits, cette rumeur des éléments toujours flottante, dilatent ma pensée en d’étranges rêveries et me jettent en des étonnements dont je ne puis revenir.
I, se retranche dans le mot si devant il, ils : s’il arrive, s’ils viennent. […] ; viens-tu ? […] ; viendra-t-elle ?
D’où vient l’influence qu’ils ont si souvent conquise ? […] Enfin, il vint à Paris en 1717. […] D’où vient l’admiration qu’ils inspirent encore ? […] Laissez pour un moment vos occupations, et venez à Paris entendre ce chef-d’œuvre. […] La parole viendra, comme d’elle-même, les revêtir et plus elle sera spontanée, plus elle sera juste.