Or, le poème descriptif est loin de briller par l’ordre et l’ensemble, puisqu’il se compose de morceaux détachés. […] Dans ce morceau, plein de vigueur et de nerf, M.
Qui ne voit percer, dans tous ces morceaux, l’âme d’un vrai patriote, c’est-à-dire, d’un homme fortement pénétré de l’amour et du désir du bien ; qui ne voit, ne cherche et ne veut que le bonheur de ses concitoyens ?
… » Le rapprochement de ces deux morceaux fera sentir le goût excellent et sûr de l’auteur français.
On mentionnera encore toutefois, comme bons à consulter sur lui, un morceau intéressant que Picard lui a consacré dans la Galerie française, t.
Ses nuits sont aussi touchantes que ses jours sont beaux ; ses ports sont aussi beaux que ses morceaux d’imagination sont piquants.
Songez qu’une bouteille qui a été fêtée quand elle était pleine d’eau des Barbades, est jetée dans un coin dès qu’elle est cassée, et qu’elle reste en morceaux dans la poussière ; que voilà ce qui arrive à tous ceux qui n’ont songé qu’à être admis à quelques soupers ; que la fin d’une vieillesse inutile, infirme, est une chose bien pitoyable. […] Pour la poésie, comme pour l’architecture, il faut que tous les morceaux nécessaires se tournent en ornements naturels.
J’ai toujours remarqué qu’un beau morceau de poésie, lu avant de composer, et tout haut, s’il est possible, éveille l’imagination, échauffe le cœur, transporte dans les régions de l’idéal.
Je ne m’aviserai pas de prononcer entre Virgile et Quintilien ; mais quant à Racine, le ton généralement ironique du morceau justifie pleinement à mes yeux l’emploi d’espérance pour attente.
La cigale ayant chanté tout l’été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue, Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau !
Il n’est pas possible de lire ce morceau sans être vivement ému.
Les légendes elles-mêmes et l’histoire de l’Église pourraient devenir une source inépuisable d’inspirations : Marie, la divine bergère, conduisant parmi les lis les blanches brebis de son Fils ; sainte Agnès, au nom si doux, qui fait entre ses bras un lit pour le céleste Agneau ; sainte Madeleine, visitée dans la Sainte-Baume par les anges, et chantant avec eux les louanges de Dieu sept fois le jour ; saint François d’Assise parlant aux oiseaux et les faisant taire lorsqu’il récitait son bréviaire ; sainte Germaine marchant sur les flots, quand le torrent voisin de Pibrac, grossi par l’orage, l’empêchait de se rendre à l’église, et commandant à ses brebis de rester paisible autour de sa houlette pendant son absence, — ou bien obtenant du ciel, pour apaiser sa marâtre, le changement en fleurs admirables, au milieu de l’hiver, de quelques morceaux de pain qu’elle destinait aux pauvres.
Une exclusion sévère de bon nombre de morceaux que la tradition seule avait fait respecter m’a permis d’offrir une large place à ceux de nos contemporains qui méritent de devenir classiques. […] Je me suis abstenu de toute note admirative et j’ai admis avec une grande sobriété quelques éclaircissements étymologiques et les explications qui m’ont paru indispensables, soit pour indiquer l’intérêt tout particulier qui s’attache à un morceau, soit pour marquer la place d’une scène ou d’un fragment dans une composition dramatique. […] À cet effet, voici le procédé que recommandent l’expérience et le succès : Dès le début de la classe, avant la récitation des leçons, le professeur lit à haute voix et d’une manière bien accentuée le morceau qui a ôté appris par cœur, puis fait répéter cette lecture par un des élèves les plus intelligents. […] Le premier soin est de reconnaître par un coup d’œil général le sujet du morceau et de s’en pénétrer assez profondément pour y prendre un véritable intérêt ; l’attention produit une sorte d’excitation réfléchie de l’imagination. […] Dans les dernières lignes d’un morceau, la prononciation peut devenir plus vive et plus rapide ; alors la voix s’élèvera, le lecteur laissera plus libre carrière à son émotion, il touche au bout, il a moins à craindre de s’abandonner, et il a besoin de frapper plus vivement les derniers coups.
Tout ce morceau est pensé et rendu avec la plus grande délicatesse. […] Tout homme qui les a lus avec quelque attention, a dû voir, non seulement que leurs plus beaux morceaux sont précisément ceux, où les lois grammaticales sont observées avec la plus grande exactitude ; mais encore qu’il y en a bien d’autres, auxquels il ne manque, pour être vraiment beaux, que l’arrangement des mots et des phrases selon ces mêmes lois.
Vous la trouverez partout ; remarquons seulement que la péroraison de ce morceau nous donne précisément l’exemple de l’amplification qui reste amplification, et de celle qui devient déclamation.
On peut comparer à ce morceau la dissertation de Rivarol sur les mérites de la langue française.
Ce morceau a été emprunté à la seconde série des Nouveaux Lundis, publiée par M.
Le premier point à remarquer dans tous ces morceaux, c’est que la véhémence était dans le fond avant d’être dans la forme : rien de plus ridicule que de s’échauffer à froid ; le second, c’est la forme elle-même, les brusques mouvements de phrase, les constructions brisées, les accumulations, les suspensions, les interruptions fréquentes, fidèle image du désordre de l’orateur ou du personnage mis en scène.
Il brisa de ses dents un morceau de ce vase, qu’on montre comme une curiosité.
« Pour la poésie, comme pour l’architecture, il faut que tous les morceaux nécessaires se tournent en ornements naturels.
Il faut remarquer la composition de ce morceau.
S’agit-il, par exemple, de l’usage des passions5 dans le drame, elle recueille dans les auteurs dramatiques les plus divers et les plus inégaux les traits vrais ou spécieux dont ils ont peint une passion ; elle compare les morceaux, non pour donner des rangs, mais pour faire profiter de ces rapprochements la vérité et le goût ; elle y ajoute ses propres pensées, et de ce travail de comparaison et de critique, elle fait ressortir quelque vérité de l’ordre moral.
Sans déprécier un ouvrage qui compte d’honorables services, il est permis de dire qu’il ne suffit plus à notre goût littéraire ; car en lisant ces pages, où apparaît comme un revenant habillé à la mode du premier Empire, on est parfois tenté de croire que des morceaux choisis ne sont pas toujours des morceaux de choix. […] En nous affranchissant de ces cadres qui, trop étroits ou trop larges, ont le tort de paraître ou d’être arbitraires, nous avons évité la monotonie d’une routine fastidieuse qui risquait d’imposer à chaque groupe de morceaux choisis une étiquette de convention. […] J’enrage de voir de ces gens qui se traduisent en ridicules, malgré leur qualité : de ces gens qui décident toujours225, et parlent hardiment de toutes choses sans s’y connaître ; qui, dans une comédie, se récrieront aux méchants endroits, et ne bougeront pas à ceux qui sont bons ; qui, voyant un tableau, ou écoutant un morceau de musique, blâment de même, et louent tout à contre-sens, prennent par où ils peuvent les termes de l’art qu’ils attrapent, et ne manquent jamais de les estropier, et de les mettre hors de place. […] N’a-t-il pas dit : « Il faut rire avant d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri. » Observateur profond, et peintre de caractères, il excelle dans l’art d’attirer l’attention par des remarques soudaines, des traits vifs et pénétrants, des métaphores passionnées, des hyperboles à outrance, des paradoxes simulés, des contrastes étudiés, des expressions originales, de petites phrases concises qui partent comme des flèches, des allégories ingénieuses, et des morceaux d’apparat où l’esprit étincelle dans les moindres détails. […] C’est un personnage illustre dans son genre, et qui a porté le talent de se bien nourrir jusqu’où il pouvait aller : on ne reverra plus un homme qui mange tant, et qui mange si bien ; aussi est-il l’arbitre des bons morceaux, et il n’est guère permis d’avoir du goût pour ce qu’il désapprouve.
J’enrage de voir de ces gens qui se traduisent en ridicules, malgré leur qualité ; de ces gens qui décident toujours3, et parlent hardiment de toutes choses sans s’y connaître ; qui, dans une comédie, se récrieront aux méchants endroits, et ne bougeront pas à ceux qui sont bons ; qui, voyant un tableau, ou écoutant un morceau de musique, blâment de même, et louent tout à contre-sens, prennent par où ils peuvent les termes de l’art qu’ils attrapent, et ne manquent jamais de les estropier, et de les mettre hors de place.
Peut-être sa poésie a-t-elle été parfois trop raisonnable ; mais on ne saurait trop louer sa langue sobre et virile, son style solide, et tant de vers prédestinés à figurer dans un recueil de morceaux choisis1.
Quand nous voulons décrire ces divers mouvements, il s’opère dans nous une sorte de mélodie, qui a de l’analogie avec la passion qui nous agite, et qui se manifeste dans notre langage de la même manière que les sentiments du musicien se reproduisent dans les morceaux de musique qu’il compose. […] Rien de si émouvant que les circonstances de leur supplice : ces faibles corps étouffés sous d’horribles étreintes, ces cruelles morsures, ces chairs délicates arrachées par morceaux avec une impitoyable fureur ; choses horribles, exprimées si énergiquement par ces mots : et miseros morsu depascitur arlus.
Voici le sens de ce morceau : « Il faut donner à chaque vers, l’air et le caractère qui lui sont propres.
N’a-t-il pas dit : « Il faut rire avant d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri. » Observateur profond, et peintre de caractères, il excelle dans l’art d’attirer l’attention par des remarques soudaines, des traits vifs et pénétrants, des métaphores passionnées, des hyperboles à outrance, des paradoxes simulés, des contrastes étudiés, des expressions originales, de petites phrases concises qui partent comme des flèches, des allégories ingénieuses, et des morceaux d’apparat où l’esprit étincelle dans les moindres détails Le berger et son troupeau 1 Quand vous voyez quelquefois un nombreux troupeau qui, répandu sur une colline vers le déclin d’un beau jour, paît tranquillement le thym et le serpolet, ou qui broute dans une prairie une herbe menue et tendre2 qui a échappé à la faux du moissonneur, le berger, soigneux et attentif, est debout auprès de ses brebis ; il ne les perd pas de vue, il les suit, il les conduit, il les change de pâturage ; si elles se dispersent, il les rassemble ; si un loup avide paraît, il lâche son chien qui le met en fuite ; il les nourrit, il les défend ; l’aurore le trouve déjà en pleine campagne, d’où il ne se retire qu’avec le soleil.
On m’a montré à Portici un morceau de cendre du Vésuve, friable au toucher, et qui conserve l’empreinte, chaque jour plus effacée, du sein et du bras d’une jeune femme ensevelie sous les ruines de Pompéia : c’est une image assez juste, bien qu’elle ne soit pas encore assez vaine, de la trace que notre mémoire laisse dans le cœur des hommes, cendre et poussière 3.
La forme rythmique est plus littéraire ; la tragédie en prose n’aurait pas produit ces beaux morceaux, ces passages immortels des auteurs que chacun a retenus.
Une exclusion sévère de bon nombre de morceaux que la tradition seule avait fait respecter m’a permis d’offrir une large place à ceux de nos contemporains qui méritent de devenir classiques. […] Je me suis abstenu de toute note admirative et j’ai admis avec une grande sobriété quelques éclaircissements étymologiques et les explications qui m’ont paru indispensables, soit pour indiquer l’intérêt tout particulier qui s’attache à un morceau, soit pour marquer la place d’une scène ou d’un fragment dans une composition dramatique. […] À cet effet, voici le procédé que recommandent l’expérience et le succès : Dès le début de la classe, avant la récitation des leçons, le professeur lit à haute voix et d’une manière bien accentuée le morceau qui a été appris par cœur, puis fait répéter cette lecture par un des élèves les plus intelligents. […] Le premier soin est de reconnaître par un coup d’œil général le sujet du morceau et de s’en pénétrer assez profondément pour y prendre un véritable intérêt ; l’attention produit une sorte d’excitation réfléchie de l’imagination. […] Dans les dernières lignes d’un morceau, la prononciation peut devenir plus vive et plus rapide ; alors la voix s’élèvera, le lecteur laissera plus libre carrière à son émotion ; il touche au bout, il a moins à craindre de s’abandonner, et il a besoin de frapper plus vivement les derniers coups.
C’est un des plus beaux morceaux de poésie que nous ayons en notre langue.
C’est par cette raison que ceux qui écrivent comme ils parlent, quoiqu’ils parlent très-bien, écrivent mal1 ; que ceux qui s’abandonnent au premier feu de leur imagination prennent un ton qu’ils ne peuvent soutenir ; que ceux qui craignent de perdre des pensées isolées, fugitives, et qui écrivent en différents temps des morceaux détachés, ne les réunissent jamais sans transitions forcées ; qu’en un mot il y a tant d’ouvrages faits de pièces de rapport, et si peu qui soient fondus d’un seul jet.
Sans doute, le génie peut produire de nobles idées, des sentiments sublimes, des morceaux vraiment éloquents ; mais seul, il ne peut composer un discours qui ait de la régularité et de l’ensemble, et qui soit irréprochable dans toutes ses parties. […] On trouverait assez d’hommes capables de composer des morceaux brillants et de réussir dans les détails ; mais donner à un tout une belle ordonnance, c’est le propre d’un esprit supérieur. […] Il est bon de la cultiver dans l’enfance et la jeunesse, parce qu’elle enrichit l’esprit d’une foule de morceaux qu’on est heureux de retrouver plus tard. […] Le meilleur moyen d’acquérir ce talent c’est de s’exercer beaucoup à lire à haute voix, et sur un ton naturel, des morceaux variés et empruntés à tous les genres. […] C’est trop peu d’avoir dans ses recueils les plus beaux morceaux de l’Écriture et des Pères : il faut les avoir dans le cœur (Voir le nº xxii).
1° Le morceau suivant, outre un rejet du plus bel effet, offre encore plusieurs autres coupes à remarquer.
Depuis, la critique n’a fait que renchérir sur les défauts, et la Henriade n’est plus pour nous qu’une œuvre froide, semée çà et là de morceaux brillants et de vers sonores.
1038La poésie est comme la peinture : 1039il y aura tel morceau 1040qui charmera toi davantage, 1041si tu te tiens plus près de lui ; 1042et tel autre te charmera plus ; 1043si tu t’en éloignes davantage ; 1044celui-ci aime l’obscurité, 1045cet autre, qui ne redoute pas 1046la perspicacité sévère 1047du juge (de la critique), 1048voudra être vu 1049sous la lumière (au grand jour) ; 1050celui-ci a plus une-fois, 1051celui-là, redemandé (revu) dix-fois, 1052plaira toujours.