Le serment, cet acte sacré, à plus ou moins de poids dans la balance du juge, selon que la renommée des témoins est irréprochable ou entachée. […] 8° L'hypotypose peint les faits avec des couleurs si vives et des images si vraies que l'auditeur croit les voir : Dans l'enceinte sacrée en ce moment s'avance Un jeune homme, un héros, semblable aux immortels ; Il court. […] Elle se divise en histoire sacrée et en histoire profane.
Quiconque a pu franchir les bornes légitimes Peut violer enfin les droits les plus sacrés. […] On s’attribue une supériorité de puissance et de force, on se couronne de ses propres mains ; et, lors même qu’on rend à Dieu de solennelles actions de grâces et qu’on pend aux voûtés sacrées de ses temples les drapeaux déchirés et sanglants qu’on a pris sur les ennemis, qu’il est dangereux que la vanité n’étouffe une partie de la reconnaissance et qu’on ne retienne au moins quelques grains de cet encens qu’on va brûler sur les autels. […] On ne put obtenir sa condamnation à mort qu’en le menant dans un bois sacré d’où il ne pouvait plus montrer au peuple le Capitole. […] ô droits sacrés du citoyen ! […] Cet arrangement est fixé par la grammaire, et le premier devoir d’un écrivain est de respecter la grammaire ; le précepte de Boileau n’admet pas d’exception : Surtout qu’en vos écrits la langue révérée Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.
Si l’écrivain sacré avait dit simplement du conquérant le plus renommé qui ait jamais existé, du grand Alexandre : il fut le maître de la terre ; cette pensée n’aurait par elle-même rien de fort ni d’éclatant. […] L’éloquence la souffre davantage : Démosthène et Cicéron, nos Orateurs même sacrés s’en sont servis avec succès.
Avocat, ne riez ni du malheur, ni du crime ; l’un est sacré, l’autre exécrable ; si vous êtes homme, le premier doit vous attendrir, le second vous indigner, et le rire s’allie mal à l’horreur et à la pitié.
Le génie, au contraire, a une marche indépendante : il éclate comme la foudre ; il reçoit du ciel une inspiration sacrée qui le pousse à produire de grandes œuvres.
Il n’y a pas d’historien ni d’orateur sacré qui ait rien dit de plus beau.
« Fais qu’aveuglé par la haine, il s’égare assez pour me supposer tous les crimes ; et que, m’accusant faussement, au tribunal du public, d’avoir osé compromettre les noms les plus sacrés, il sorte enfin couvert de honte, quand la nécessité de me justifier m’arrachera au silence le plus respectueux.
Il est au jugement ce que l’honneur est à la probité : ses lois sont délicates, mystérieuses et sacrées.
droits sacrés du citoyen !
accueilleraient les plus ingénieux modernes, les La Rochefoucauld et les La Bruyère, lesquels se diraient en les écoutant : « Ils savaient tout ce que nous savons, et, en rajeunissant l’expérience, nous n’avons rien trouvé. » Sur la colline la plus en vue, et de la pente la plus accessible, Virgile entouré de Ménandre, de Tibulle, de Térence, de Fénelon, se livrerait avec eux à des entretiens d’un grand charme et d’un enchantement sacré : son doux visage serait éclairé de rayons et coloré de pudeur, comme ce jour où, entrant au théâtre de Rome dans le moment qu’on venait d’y réciter ses vers, il vit le peuple se lever tout entier devant lui par un mouvement unanime, et lui rendre les mêmes hommages qu’à Auguste lui-même.
(Le génie parle et reproche aux Portugais de ne point respecter des barrières sacrées, il leur dit qu’aucun navire n’a encore pénétré dans ces mers dont il est le gardien et où il ne peut entrer lui-même. […] Détaillez quelques ligures dans les vers commençant à : Dans l’enceinte sacrée jusqu’à vole et se précipite. […] et toi, Antigone, fille courageuse et magnanime implore de nouveau la clémence des dieux immortels ; et puissent mes derniers sentiments et mes dernières pensées, en se reposant sur toi, te rendre un objet sacré mais tu as encore un service à me rendre. […] Antigone se retourne, le cœur serré de mille angoisses, et elle voit, entre les deux chênes embrasés, le malheureux roi de Thèbes, le visage couvert d’un long voile, tenant d’une main le couteau sacré, et de l’autre la patère pleine du sang de la victime. […] Murs sacrés saints autels !
On remarque la même faute dans ces vers de Voltaire : Reine, l’excès des maux où la France est livrée, Est d’autant plus affreux, que leur source est sacrée. Il aurait fallu que la source en est sacrée. […] D’ailleurs, nos plus grands maîtres ont senti la nécessité de s’assujettir aux lois grammaticales, pour bien écrire en vers ; et c’est aux poètes mêmes, que Boileau s’adresse, lorsqu’il dit : Surtout qu’en vos écrits, la langue révérée, Dans vos plus grands excès, vous soit toujours sacrée.
Tullus Hostilius établit, par de sévères règlements, la discipline militaire et les ordres de la guerre, que son successeur, Ancus Marcius ; accompagna de cérémonies sacrées, afin de rendre la milice sainte et religieuse. ! […] Je te tiens pour l’autel le plus sacré du monde.
C’est dans cette admirable scène que le ministre sacré, saisi d’une inspiration divine, prophétise l’avènement de notre sainte Église en se servant des expressions les plus riches et les plus pompeuses. […] Les auteurs profanes ne paraissent occupés que du soin d’embellir leurs discours ; les auteurs sacrés racontent avec la plus grande naïveté sans viser aux charmes de l’éloquence.
« Sans doute, dit-il, celui qui se borne à dire qu’une ville a été prise embrasse dans ce seul mot toutes les horreurs que comporte un pareil sort ; mais il ne remue pas les entrailles, et a l’air d’annoncer purement et simplement une nouvelle : mais développez tout ce qui est renfermé dans ce mot, alors on verra les flammes qui dévorent les maisons et les temples ; alors on entendra le fracas des toits qui s’abîment, et une immense clameur formée de mille clameurs ; on verra les uns fuir à l’aventure, les autres étreindre leurs parents dans un dernier embrassement ; d’un côté, des femmes et des enfants qui gémissent, et de l’autre, des vieillards qui maudissent le sort qui a prolongé leur vie jusqu’à ce jour ; puis, le pillage des choses profanes et sacrées, les soldats courant en tout sens pour emporter ou pour chercher leur proie, chacun des voleurs poussant devant soi des troupeaux de prisonniers chargés de chaînes, des mères s’efforçant de retenir leurs enfants, enfin les vainqueurs eux-mêmes se battant entre eux à la moindre apparence d’un plus riche butin.
Quiconque a pu franchir les bornes légitimes Peut violer aussi les droits les plus sacrés.
Surtout qu’en vos écrits la langue révérée Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée ; En vain vous me frappé d’un son mélodieux, Si le terme est impropre, ou le tour vicieux : Mon esprit n’admet point un pompeux barbarisme, Ni d’un vers ampoulé l’orgueilleux solécisme : Sans la langue, en un mot, l’auteur le plus divin Est toujours, quoi qu’il fasse, un méchant écrivain.
Il n’y a pas d’historien ni d’orateur sacré qui ait dit rien de plus beau.
Ainsi lorsqu’on dit l’éloquence sacrée, l’éloquence judiciaire, etc…, c’est une phrase elliptique dans laquelle on sous-entend appliquée. C’est comme si l’on disait l’éloquence appliquée aux choses sacrées, aux matières judiciaires, etc… Les rhéteurs modernes ont confondu les lieux d’argumens avec ce qu’on appelle lieux communs. […] Ce n’est pas que le prédicateur ne puisse instruire et raisonner ; nous avons dit que la persuasion n’est fondée que sur la conviction ; mais il ne doit pas oublier que tout ce qui demande une logique déliée et suivie est peu propre à l’éloquence sacrée. […] La philosophie humaine, pourvu qu’elle se tienne toujours soumise à l’autorité supérieure de la révélation, peut lui être utile pour le développement des oracles sacrés ; mais elle ne doit jamais dominer dans ses discours, ni lui fournir la matière principale. […] Le sermon, pour se faire écouter avec fruit, exige de l’orateur sacré, non-seulement la probité humaine, mais la piété.
Le français en admet un très-grand nombre en poésie : … Sitôt que de ce jour La trompette sacrée annonçait le retour, Du temple, orné partout de festons magnifiques, Le peuple saint en foule inoudait les portiques… Mais lui-même étonné d’une fuite si prompte, Par combien de serments, dont je n’ai pu douter, Vient-il de me convaincre et de nous arrêter !
Lamartine a dit aussi : L’airain, retentissant dans sa haute demeure, Sous le marteau sacré tour à tour chante et pleure, Pour célébrer l’hymen, la naissance ou la mort : J’étais comme ce bronze épuré par la flamme, Et chaque passion, en frappant sur mon âme, En tirait un sublime accord.
Signe sacré de paix et de salut, son radieux étendard flotte au loin sur les débris du paganisme écroulé.
Nous pouvons nous en convaincre en lisant les réflexions que fait l’Orateur sacré en présence de la dépouille mortelle d’Henriette d’Angleterre, duchesse d’Orléans. […] Voltaire se sert de cette figure lorsqu’Égisthe, fils de Mérope, attaque Polyphonie au pied de l’autel où ce tyran allait épouser sa mère : Dans l’enceinte sacrée en ce moment s’avance Un jeune homme, un héros, semblable aux immortels ; Il court… C’était Égisthe ; il s’élance aux autels ; Il monte, il y saisit, d’une main assurée, Pour les fêtes des Dieux la bâche préparée.
La Guerre Sacrée lui donne un prétexte d’intervention qu’il saisit avidement : il fond sur la Thessalie, le voilà l’arbitre de la Grèce. […] Jamais il n’abordait la tribune qu’avec un discours longuement mûri et médité, et cette préparation était un hommage qu’il croyait dû et aux intérêts sacrés de l’État et à l’intelligence de ses auditeurs.
Qu’il ait le feu sacré, c’est-à-dire une grande passion pour son art : qu’il l’étudie sans relâche ; qu’il apporte à ses exercices l’ardeur et l’opiniâtreté sans lesquelles on ne fait rien de grand dans la vie. […] On les voit, dociles à l’appel de l’orateur, se lever et accourir à leur poste de bataille ; elles se passionnent, elles menacent, elles interrogent, elles implorent ; tantôt attendries et prosternées : Lauriers, sacrés rameaux, qu’on veut réduire en poudre, Vous qui mettez sa tête à couvert de la foudre, L’abandonnerez-vous à l’infâme couteau Qui fait choir les méchants sous la main du bourreau ?
L’existence de dieu Consultez Zoroastre2, et Minos, et Solon, Et le sage Socrate, et le grand Cicéron : Ils ont adoré tous un maître, un juge, un père : Ce système sublime à l’homme est nécessaire ; C’est le sacré lien de la société, Le premier fondement de la sainte équité, Le frein du scélérat, l’espérance du juste.
Zénobie ou la vanité de la magnificence Ni les troubles, Zénobie 4, qui agitent votre empire, ni la guerre que vous soutenez virilement contre une nation puissante depuis la mort du roi votre époux, ne diminuent rien de votre magnificence : vous avez préféré à toute autre contrée les rives de l’Euphrate pour y élever un superbe édifice ; l’air y est sain et tempéré, la situation en est riante ; un bois sacré l’ombrage du côté du couchant ; les dieux de Syrie, qui habitent quelquefois la terre, n’y auraient pu choisir une plus belle demeure ; la campagne autour est couverte d’hommes qui taillent et qui coupent, qui vont et qui viennent, qui roulent ou qui charrient du bois du Liban, l’airain et le porphyre ; les grues5 et les machines gémissent dans l’air, et font espérer à ceux qui voyagent vers l’Arabie de revoir à leur retour en leurs foyers ce palais achevé, et dans cette splendeur où vous désirez le porter, avant de l’habiter vous, et les princes vos enfants.
ni la garde qui veille à la sûreté publique, ni la crainte du peuple, ni ton arrêt déjà prononcé dans le cœur de tous les gens de bien, ni le respect dû à ce lieu sacré, ni l’aspect de ces augustes sénateurs n’ont pu ébranler ton insolente audace ! […] Un orateur sacré qui expose une grande vérité déjà connue, peut aussi commencer son exorde d’une manière frappante et qui produise une forte impression sur l’esprit de ses auditeurs.
Les prêtres, après la découverte de l’écriture alphabétique, continuèrent à s’en servir comme d’une espèce d’écriture sacrée qui n’était plus connue que d’eux seuls, et qui servait à donner une mystérieuse obscurité à leurs dogmes et à leur religion. […] Dans les écrits graves et solennels la simplicité répand sur la composition un air plus vénérable : c’est le caractère dominant de l’écriture sacrée, et nul autre genre de style ne convenait davantage à la dignité du sujet. […] Cicéron, dans sa Milonienne, implore et adjure les collines et les bois sacrés des Albains, et leur adresse une longue invocation. […] Peut-être les plus beaux et les plus utiles sermons, mais aussi les plus difficiles à composer, sont-ils ceux qui sont entièrement caractéristiques, ou fondés sur le développement de quelque caractère particulier, ou morceau remarquable d’histoire tiré des Écritures sacrées, parce qu’en traitant de pareils sujets on peut découvrir quelques-uns des replis les plus cachés du cœur humain. […] Les oraisons sacrées sont celles où ces sortes de division sont le plus communément employées.
Comme on le voit, le théâtre grec eut une origine toute religieuse ; il conserva toujours chez les anciens ce caractère sacré.
Boileau, le législateur de la langue française, nous recommande dans ses vers d’écrire avec la plus grande pureté : Surtout qu’en vos Écrits la langue révérée Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.
Non, nous n’espérons plus de vous revoir encore Murs sacrés, que n’a pu conserver mon Hector ! […] Les bons auteurs sacrés offrent de très beaux exemples de cette figure. […] Ce droit saint et sacré rompt tout autre lien ; Rome a choisi mon bras, je n’examine rien.
Voltaire a transgressé cette règle fondamentale dans sa tragédie de Mahomet, où nous voyons ce monstre fouler aux pieds ce qu’il y a de plus sacré et triompher par le crime. […] L’oratorio emprunte ordinairement ses sujets à l’histoire sainte, et peut par conséquent, être considéré comme un drame lyrique sacré.
Les flots de la liqueur sacrée Couvrent la campagne altérée ; Tout boit, tout s’enivre, tout rit, Et de la joie immodérée Jamais la source ne tarit.
A l’honneur qu’il m’a fait ajoutez-en un autre : Joignons d’un sacré nœud ma maison à la vôtre.