Je reçus, tu reçus, il reçut, nous reçûmes, vous reçûtes, ils reçurent. […] Je recevrai, tu recevras, il recevra, nous recevrons, vous recevrez, ils recevront1. […] Je recevrais, tu recevrais, il recevrait, nous recevrions, vous recevriez, ils recevraient. […] Je reçusse, tu reçusses, il reçût, nous reçussions, vous reçussiez, ils reçussent. […] N’écrivez pas je recevrai, je renderai ; on ne met e devant rai qu’à la première conjugaison.
Reçu. […] Je reçois. Je reçus. […] Je recevrai ; je recevrais. […] je reçus ; tu reçus ; il reçut ; nous reçûmes ; vous reçûtes ; ils reçurent.
Quand on a reçu un bienfait, il faut montrer qu’on en sent le prix. […] On doit répondre à une lettre de conseils par un remercîment, lors même qu’on ne serait point disposé à suivre les avis qu’on reçoit. […] Levasseur, Je ne me plains pas encore de vous : car je crois bien que c’est tout au plus si vous avez maintenant reçu ma première lettre ; mais je ne vous réponds pas que dans huit jours je ne commence à gronder si je ne reçois pas du vos nouvelles. […] Levasseur que Racine sait très-bien qu’il a reçu sa première lettre et qu’il devrait déjà avoir reçu la réponse. […] Levasseur commence à craindre de recevoir des invectives au lieu d’aimables reproches, puisque Racine a toute prête contre sa négligence une sentence justificative.
Il engage ses revenus pour faire ouvrir des demeures à ceux qu’il ne saurait recevoir. […] Ce fut pendant ce temps que Bayard reçut un coup d’arquebuse qui lui brisa les reins et causa sa mort. […] Pour vous, vous pouvez recevoir sans scrupule ce que je vous envoie, ajoute-t-il, à peine ai-je de quoi vous faire une légère collation… Je ne vous enverrai que des légumes… Vous faites des sauces avec lesquelles on mangerait des cailloux. […] Vous recevez beaucoup de visites ? […] Minos qui reçoit leur requête, Président du parlement noir, Ne fait que placets recevoir ; Et, ce qui fait crever de rire, Comme il les reçoit les déchire.
Monsieur le Professeur, J’ai reçu la dernière partie de votre beau travail ; elle complète et couronne bien les deux autres. […] Recevez, je vous prie, avec mes sincères félicitations, l’expression de l’affectueuse estime avec laquelle je suis, Monsieur le Professeur, votre attaché serviteur. […] Recevez, Monsieur le Professeur, l’expression de mon estime et de mon affectueux dévouement. […] C’est un devoir pour moi d’unir mes félicitations à toutes celles que vous avez déjà reçues. […] Recevez l’assurance de mes sentiments respectueux et dévoués.
Donc, si nous n’avons rien reçu de meilleur que l’usage de la parole, qu’y a-t-il que nous devions perfectionner davantage ? […] La Rhétorique, il faut l’avouer, n’est que le vernis brillant habilement étendu sur une matière travaillée pour le recevoir ; c’est la taille donnée au diamant. […] Si votre pensée est vraie, si elle est sage, on la recevra avec respect, comme tout ce qui est beau et bon, même lorsque vous l’exprimerez sans art ; c’est déjà quelque chose ; mais elle instruira, elle plaira, elle touchera, si vous avez suivi, en l’exposant, les préceptes de la Rhétorique, et votre triomphe sera plus complet. […] C’est de fournir des pensées à ses élèves, et de leur apprendre à les revêtir de tout l’éclat qu’elles peuvent recevoir.
Ce qui fait qu’il est bien reçu dans les compagnies, c’est qu’il s’accommode à tous et ne se préfère à personne. […] Les blessés pensent à la perte qu’ils ont faite, et non aux blessures qu’ils ont reçues. […] L’un voyant croître ses moissons bénit la mémoire de celui à qui il doit l’espérance de sa récolte ; l’autre, qui jouit encore en repos de l’héritage qu’il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l’a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre. […] La Religion avait encore besoin de son secours ; mais il avait consumé sa vie à travailler pour elle, et il était temps qu’il reçût la récompense de ses travaux. […] Les éloges mondains sont pour la douleur naturelle du neveu ; mais ce neveu est ecclésiastique, il comprend que son oncle est arrivé au terme de ses peines ; Fléchier peut donc dire que le grand prélat n’a fait que recevoir la récompense de ses travaux, et ne lui donner de regrets que pour le bien qu’il aurait pu faire encore à la religion.
Monsieur le Professeur, J’ai reçu la dernière partie de votre beau travail ; elle complète et couronne bien les deux autres. […] Recevez, Monsieur l’Abbé, avec l’expression de mes sympathies, l’assurance de mes sentiments les plus distingués. […] Recevez l’assurance de mes sentiments distinguée et de ma sincère estime. […] C’est un devoir pour moi d’unir mes félicitations à toutes celles que vous avez déjà reçues. […] Recevez l’assurance de mes sentiments respectueux et dévoués.
Qu’elle nous parut alors au-dessus de ces lâches chrétiens qui s’imaginent avancer leur mort quand ils préparent leur confession, qui ne reçoivent les saints sacrements que par force, dignes certes de recevoir pour leur jugement ce mystère de piété qu’ils ne reçoivent qu’avec répugnance. […] Pendant qu’avec un air assuré il s’avance pour recevoir la parole de ces braves gens, ceux-ci, toujours en garde, craignent la surprise de quelque nouvelle attaque ; leur effroyable décharge met les nôtres en furie : on ne voit plus que carnage ; le sang enivre le soldat, jusqu’à ce que ce grand prince, qui ne put voir égorger ces lions comme de timides brebis, calma les courages émus et joignit au plaisir de vaincre celui de pardonner. […] Le corps reçoit de tous côtés les impressions des objets, sans être blessé : on lui a donné des organes pour éviter ce qui l’offense ou le détruit ; et les corps environnants, qui font sur lui ce mauvais effet, font encore celui de lui causer de l’éloignement. […] Il mourut des suites de plusieurs blessures qu’il reçut à la bataille de Lens, en 1648. […] On peut voir son article des Oiseaux imitateurs : « Aucun des oiseaux n’est susceptible de la perfectibilité d’espèce ; ils ne sont aujourd’hui que ce qu’ils ont été, que ce qu’ils seront toujours, et jamais rien de plus, parce que, leur éducation étant purement individuelle, ils ne peuvent transmettre à leurs petits que ce qu’ils ont eux-mêmes reçu de leurs père et mère : au lieu que l’homme reçoit l’éducation de tous les siècles… » On peut comparer aussi ce que Buffon a dit des castors, qui ont été célébrés par le poëte Roucher dans le cinquième chant de son poëme des Mois.
Dès que le jour fatal est arrivé, elle se présente et reçoit la mort. […] Cependant ils sont très bien reçus, quand on possède le talent de les placer à propos. […] Je vous prie de recevoir cet avis avec la même amitié que je vous le donne. […] Levasseur « Je ne me plains pas encore de vous, car je crois bien que c’est tout au plus si vous avez maintenant reçu ma première lettre mais je ne vous réponds pas que dans huit jours je ne commence à gronder, si je ne reçois point de vos nouvelles. […] M., madame, daigne donc recevoir cette lettre comme ma dernière volonté, comme mon testament.
Je souhaite avoir des manières simples, recevoir des services le moins que je puis, et en rendre le plus qu’il m’est possible. […] Le nombre de troupes n’étant pas excessif, on avait attention à ne recevoir dans la milice que des gens qui eussent assez de bien pour avoir intérêt à la conservation de la ville3 ; enfin le sénat voyait de près la conduite des généraux, et leur ôtait la pensée de rien faire contre leur devoir. […] Quand Sylla voulut rendre à Rome la liberté, elle ne put plus la recevoir : elle n’avait plus qu’un faible reste de vertu ; et comme elle en eut toujours moins, au lieu de se réveiller après César, Tibère, Caïus, Claude, Néron, Domitien, elle fut toujours plus esclave ; tous les coups portèrent sur les tyrans, aucun sur la tyrannie. […] Lorsque cette vertu cesse, l’ambition entre dans les cœurs qui peuvent la recevoir et l’avarice envahit tout2. […] Cette dame, renommée par son esprit et sa beauté, recevait chez elle la meilleure société de Florence, et Montesquieu y était très-assidu pendant son séjour dans cette ville.
Celui-ci accourt avec ardeur, persuadé qu’il va recevoir une récompense. […] Recevrait-on une excuse de cette nature ? […] La flotte du peuple romain, sur l’ordre de Verrès, reçoit pour amiral un Syracusain. […] Il n’y avait qu’un petit nombre de soldats ; les autres avaient reçu leur congé. […] Elles ne demandaient d’autre grâce que celle de recevoir leurs derniers soupirs.
Au moment de signer, Joseph reçoit une lettre. […] L’offrande est reçue avec plaisir ; mais les portes de l’Éden ne s’ouvrent pas. […] Ils reçoivent encore avec joie cette offrande ; mais les portes de l’Éden restent fermées. […] Le lieu qu’il habitait sur les bords de la Seine a reçu son nom. […] comment sera-t-il reçu ?
Si cette fin est une flatterie, elle m’est si agréable que je la reçois à bras ouverts. […] D’Aumale est vaincu ; il reçoit un coup mortel. […] Ouvrez-vous pour recevoir l’homme qui connut toutes les misères ! […] … Mais avez-vous reçu la mission d’arracher la couronne à César ? […] Devant leur humble pierre j’ai fléchi le genou, et la nef a reçu mes pas retentissants.
que l’enfant alors a d’attraits pour tout ce qui reçoit ainsi les prémices de son âme. […] Les Arabes mêmes se taisaient et semblaient recevoir aussi une forte et grave pensée de ce spectacle qui nivelle toutes les pensées. […] Mais, docile autant que courageux, il ne se laisse pas emporter à son feu ; il sait réprimer ses mouvements : non seulement il fléchit sous la main de celui qui le guide, mais il semble consulter ses désirs ; et, obéissant toujours aux impressions qu’il en reçoit, il se précipite, se modère ou s’arrête, et n’agit que pour y satisfaire. […] Frapper n’a aucun rapport aux forces de celui qui reçoit l’action. […] Comme on le voit dans les vers de ce célèbre maître, Boileau nous recommande de ne pas blesser l’oreille ; car, puisque c’est l’oreille qui reçoit les paroles qui doivent convaincre l’esprit ou émouvoir le cœur, ce serait par conséquent manquer le but que de commencer par l’indisposer ou la rebuter entièrement.
Ma première maxime était d’obéir aux lois et aux coutumes de mon pays, retenant1 constamment la religion en laquelle Dieu m’a fait la grâce d’être instruit dès mon enfance, et me gouvernant en toute autre chose suivant les opinions les plus modérées et les plus éloignées de l’excès, qui fussent communément reçues en pratique par les mieux sensés2 de ceux avec lesquels j’aurais à vivre ; car, commençant dès lors à ne compter pour rien les miennes propres, à cause que je voulais les remettre toutes à l’examen, j’étais assuré de ne pouvoir mieux que de suivre celles des mieux sensés. […] La seule résolution de se défaire de toutes les opinions qu’on a reçues auparavant en sa créance n’est pas un exemple que chacun doit suivre3. […] Je veux bien que vous y trouviez un canal3 qui fasse rêver les plus grands parleurs, une vallée si solitaire qu’elle puisse leur inspirer du transport et de la joie ; mais malaisément se peut-il faire que vous n’ayez aussi quantité de petits voisins qui vous vont quelquefois importuner, et de qui les visites sont encore plus incommodes que celles que vous recevez à Paris4. […] Que si je fais quelquefois réflexion sur leurs actions, j’en reçois le même plaisir que vous feriez de voir les paysans qui cultivent vos campagnes ; car je vois que tout leur travail sert à embellir le lieu de ma demeure, et à faire que je n’y aie manque d’aucune chose2.
On le reçut enfin. […] Riche ou pauvre, qu’il donne ou qu’il reçoive, il se prépare un tombeau où nul n’accusera son passage d’avoir été un malheur. […] Il lit dans l’histoire de ses pères l’exemple de ceux qui ont honoré un grand patrimoine par un grand dévouement ; et, pour peu que l’élévation de sa nature réponde à l’indépendance qu’il s’est acquise ou qu’il a reçue, la pensée de servir l’État lui ouvre une perspective de sacrifices et de labeurs. […] Il ne dédaigne pas les lettres ; car les lettres, il le sait, c’est la suprématie de l’esprit ; c’est, avec l’éloquence et le goût, l’histoire du monde, la science des tyrannies et des libertés, la lumière reçue des temps, l’ombre de tous les grands hommes descendant de leur gloire dans l’âme qui veut leur ressembler, et lui apportant, avec la majesté de leur souvenir, le courage de faire comme eux.
Je n’ai point fait la pièce que vous m’imputez et qui vous pique2 ; je l’ai reçue de Paris avec une lettre qui m’a appris le nom de son auteur ; il l’adresse à un de nos amis, qui vous en pourra donner plus de lumière. […] Quand vous avez traité la pauvre Chimène d’impudique, de parricide, de monstre, ne vous êtes-vous pas souvenu que la reine, les princesses et les plus vertueuses dames de la cour et de Paris l’ont reçue et caressée en fille d’honneur ? […] Ce n’est pas assez de dire : Soyez encore mon ami, pour recevoir une amitié si indignement violée. […] Oui certes, on me blâmeroit avec justice si je vous voulois mal pour une chose qui a été l’accomplissement de ma gloire, et dont le Cid a reçu cet avantage, que, de tant de poëmes qui ont paru jusqu’à présent, il a été le seul dont l’éclat ait obligé l’envie à prendre la plume.
Si vous êtes vraiment sensible au service que vous avez reçu, vous ne manquerez ni d’expressions ni de tours pour en marquer toute votre reconnaissance, et pour louer la générosité de la personne qui vous a obligé. […] Madame, « Recevez, s’il vous plaît, ici mes très humbles remerciements du mot que vous me fîtes l’honneur de me dire hier. […] Vous n’aviez reçu en naissant qu’un nom et de la pauvreté. […] C’est ainsi que mon âme se plaît à parler à la vôtre, et j’entre à merveille, comme vous voyez, dans l’éducation que vous avez reçue. […] Serbellonid, après avoir investi cette place, tenta de le corrompre, et lui promit des avantages considérables, s’il embrassait le service des Espagnols : l’histoire de son père fut la seule réponse que le Général Espagnol en reçut.
Les nymphes qui avaient pris soin de son enfance, en reçurent une de ses cornes, qui avait la vertu de produire tout ce qu’elles désiraient. […] Deux ans après, il reçut du Sénat les noms de Prince, d’Auguste et de Père de la Patrie. […] Henri IV le battit dans toutes les rencontres, et le reçut avec bonté lorsque cet illustre rebelle se soumit. […] Pompée reçut pour prix de ses exploits militaires les honneurs du triomphe, à l’âge de 24 ans, quoiqu’il fut simple chevalier romain. […] C’est le même que le Scamandre, qui reçut son nom de Scamander, venu de l’île de Crète dans ce pays avec une colonie.
Le décret fut reçu avec enthousiasme par le peuple d’Athènes, et attaqué avec acharnement par Eschine, qui basa son plan d’accusation sur trois infractions formelles faites aux lois. […] Quel est, parmi les Grecs qui ont reçu quelque éducation, quel est l’homme qui ne gémira pas, en se rappelant ce qui se passait autrefois sur ce même théâtre, dans des temps plus heureux, et lorsque la république avait à sa tête de meilleurs magistrats ? […] Le voici : c’est que chez tous les Grecs, tous les ministres, à commencer par toi, s’étant laissé corrompre d’abord par Philippe, ensuite par Alexandre, je n’ai jamais été, moi, tenté ou engagé, ni par l’occasion, ni par la douceur des paroles, ni par la grandeur des promesses, ni par l’espérance, ni par la crainte, ni par aucun autre motif, à trahir ce que je regardai toujours comme les droits et les intérêts de ma patrie ; c’est que tous les conseils que je donnai, je ne les donnai jamais, ainsi que vous autres, penchant comme la balance, du côté qui reçoit davantage, mais que je montrai partout une âme droite et incorruptible ; c’est qu’ayant été plus que personne à la tête des plus grandes affaires, je me conduisis dans toutes avec une probité irréprochable. […] Mais, comme le remarque M. de La Harpe, d’après le judicieux Rollin, qui l’avait observé avant lui, les mœurs républicaines autorisaient cette licence ; et ni Démosthène ni Eschine n’ont manqué par conséquent au précepte de l’art, qui défend de violer les convenances reçues. […] Imaginez-vous entendre Solon, ce grand philosophe, ce législateur fameux, dont les excellentes lois ont affermi chez nous la démocratie ; et Aristide, cet homme juste et désintéressé, qui a réglé les contributions de la Grèce, et dont le peuple, après sa mort, a doté les filles : l’un, vous conjurer avec cette douceur qui lui était si naturelle, de ne point préférer aux lois et à votre serment, les phrases éloquentes de Démosthène ; l’autre, se plaindre du mépris de la justice, vous demander si vous ne rougissez pas, en voyant que vos pères ont presque fait mourir, ont banni d’Athènes et de toute l’Attique Arthénius de Zélie, qui avait apporté chez les Grecs l’or des Perses ; Arthénius qui ne faisait que passer dans Athènes, qui était uni aux Athéniens par le droit de l’hospitalité ; et que vous, vous allez honorer d’une couronne d’or Démosthène, qui n’a pas apporté de l’or des Perses, mais qui en a reçu, et qui en possède encore pour prix de ses trahisons.
Je vous regarde comme un autre cardinal Ximenès1, dont le génie supérieur, au lieu de s’affaiblir par les années, semblait en recevoir de nouvelles forces. — Point de flatterie, interrompit-il, mon ami. […] Je recevrai cet avertissement comme une marque d’affection pour moi. […] On le secourut si promptement, et on lui donna de si bons remèdes, que quelques jours après il n’y paraissait plus ; mais son esprit en reçut une rude atteinte. […] Je jugeais qu’un auteur entêté de ses ouvrages pourrait le recevoir mal ; mais, rejetant cette pensée, je me représentais qu’il était impossible qu’il le prît en mauvaise part, après l’avoir exigé de moi d’une manière si pressante.
Les grands écrivains du siècle de Louis XIV avaient reçu du siècle précédent l’exemple d’étudier l’antiquité ; mais l’enthousiasme du goût remplaça pour eux l’idolâtrie de l’érudition. […] Mais c’est dans notre temps surtout, dans l’horizon de Paris, sa vie d’affaires et de plaisirs, sa banque, son commerce, sa littérature, c’est autour de vous, c’est aujourd’hui, c’est hier que vous avez saisi vos modèles et reçu vos inspirations. […] Que le maître reçoive donc encore une fois les applaudissements de ses disciples. […] L’esprit de critique est un esprit d’ordre : il connaît des délits contre le goût et les porte au tribunal du ridicule ; car le rire est souvent l’expression de sa colère, et ceux qui le blâment ne songent pas assez que l’homme de goût a reçu vingt blessures avant d’en faire une. On dit qu’un homme a l’esprit de critique, lorsqu’il a reçu du ciel, non-seulement la faculté de distinguer les beautés et les défauts des productions qu’il juge, mais une âme qui se passionne pour les uns et s’irrite des autres, une âme que le beau ravit, que le sublime transporte, et qui, furieuse contre la médiocrité, la flétrit de ses dédains et l’accable de son ennui. » 1.
Cependant le malheur du siècle est tel, qu’on voit beaucoup d’opinions nouvelles en théologie, inconnues à toute l’antiquité, soutenues avec obstination et reçues avec applaudissement ; au lieu que celles qu’on produit dans la physique, quoique en petit nombre, semblent devoir être convaincues de fausseté dès qu’elles choquent tant soit peu les opinions reçues : comme si le respect qu’on a pour les anciens philosophes était de devoir, et que celui que l’on porte aux plus anciens des Pères était seulement de bienséance ! […] Comme la raison le fait naître, elle doit aussi le mesurer ; et considérons que s’ils fussent demeurés dans cette retenue de n’oser rien ajouter aux connaissances qu’ils avaient reçues, ou que ceux de leur temps eussent fait la même difficulté de recevoir les nouveautés qu’ils leur offraient, ils se seraient privés eux-mêmes et leur postérité du fruit de leurs inventions. […] La nature les instruit à mesure que la nécessité les presse ; mais cette science fragile se perd avec les besoins qu’ils en ont : comme ils la reçoivent sans étude, ils n’ont pas le bonheur de la conserver ; et toutes les fois qu’elle leur est donnée, elle leur est nouvelle, puisque la nature n’ayant pour objet que de maintenir les animaux dans un ordre de perfection bornée, elle leur inspire cette science nécessaire, toujours égale, de peur qu’ils ne tombent dans le dépérissement, et ne permet pas qu’ils y ajoutent, de peur qu’ils ne passent les limites qu’elle leur a prescrites3. […] Elle se contente de recevoir un grand effort d’esprit sans exiger qu’il soit l’effort d’un esprit grand comme le sien.
Il suffit qu’on soit toujours reçu à se haïr quand on y est autorisé. […] La maison est toute prête à recevoir son petit seigneur et maître. […] Il ne les reçoit point, ainsi que ferait un indifférent. […] Cet hémistiche renferme un trope fort hardi, mais qui est reçu dans le langage, et dont l’effet est très beau. […] L’usage, en attribuant aux yeux la puissance de recevoir un sentiment comme ils reçoivent une larme, a donc con-sacré une métonymie énergique, concise, à laquelle on fait peu attention.
Convient-il à un grand homme de conserver le ressentiment d’une injure reçue ? […] Ta patrie a déjà été cruellement punie, et ta mère n’a pas encore reçu le moindre témoignage de ta gratitude ! […] j’ai reçu la triste nouvelle de leur mort. […] Ne saviez-vous donc pas qu’au moment où je reçus la naissance, j’étais condamné à mort ? […] C), n’avait même pas voulu recevoir les députés que lui avait envoyés Orode, roi des Parthes.
Cet homme qui portait la gloire de sa nation jusqu’aux extrémités de la terre, qui couvrait son camp d’un bouclier, et forçait celui des ennemis avec l’épée ; qui donnait à des rois ligués contre lui des déplaisirs mortels, et réjouissait Jacob par ses vertus et par ses exploits, dont la mémoire doit être éternelle ; cet homme qui défendait les villes de Juda, qui domptait l’orgueil des enfants d’Ammon et d’Esaü, qui revenait chargé des dépouilles de Samarie, après avoir brûlé sur leurs propres autels les dieux des nations étrangères ; cet bomme que Dieu avait mis autour d’Israël comme un mur d’airain où se brisèrent tant de fois toutes les forces de l’Asie ; et qui, après avoir défait de nombreuses armées, déconcerté les plus forts et les plus habiles généraux des rois de Syrie, venait tous les ans, comme le moindre des Israélites, réparer avec ses mains triomphantes les ruines du sanctuaire, et ne voulait d’autre récompense des services qu’il rendait à sa patrie, que l’honneur de l’avoir servie ; ce vaillant homme, poussant enfin avec un courage invincible les ennemis qu’il avait réduits à une fuite honteuse, reçut le coup mortel, et demeura comme enseveli dans son triomphe. […] Quelle matière fut jamais plus disposée à recevoir tous les ornements d’une grave et solide éloquence que la vie et la mort de Turenne ? […] « Pendant qu’avec un air assuré il s’avance pour recevoir la parole de ces braves gens, ceux-ci, toujours en garde, craignent la surprise de quelque nouvelle attaque ; leur effroyable décharge met les nôtres en furie. […] « Quel sera le crime de l’homme du roi, qui, trompé dès le début de son expédition, frustré de la moitié des forces qu’on s’était engagé à lui fournir, enchaîné bientôt par une puissance absolue, dépourvu de tous moyens, sans vivres, sans argent, sans vaisseaux, sans soldats, traversé par mille obstacles, oublié de sa cour, tandis que les ennemis recevaient des renforts multipliés de la leur ; malgré l’excessive infériorité de ses forces, malgré l’esprit de sédition et de vertige répandu dans une armée qui n’a ni solde, ni nourriture ; malgré la désertion journalière et la défection totale de cette armée sans cesse quittant ses drapeaux pour aller joindre l’ennemi, trouve moyen de faire la guerre pendant trois ans sans interruption ; prend dix places, en manque une, et la manque parce que son escadre l’abandonne et laisse la mer libre à l’escadre ennemie ; gagne dix batailles, en perd une, et la perd, parce qu’une partie de ses troupes disparaît au commencement de l’action, et le laisse sur le champ de bataille, au moment où il fond sur l’ennemi ; dispute le terrain pied à pied ; lorsqu’il ne peut plus se défendre, tient pendant cinq mois en échec des forces vingt fois supérieures aux siennes ; et après avoir épuisé toutes les ressources que son zèle et son imagination pouvaient lui suggérer, après avoir payé et nourri de son argent le peu de troupes qui lui restait, est enfin obligé de rendre une ville2 bloquée par terre et par mer, une ville prise par la famine, où il ne restait pas un grain de riz, où l’on avait mangé les arbres et le cuir, sans autre défense, en un mot, que quelques canonniers, et une poignée de soldats, qui n’avaient plus la force de remuer un canon, même pas celle de se trainer jusqu’aux remparts. […] Tous ensemble, en quelque degré de sa confiance qu’il vous ait reçus, environnez ce tombeau, versez des larmes avec des prières, et, admirant dans un si grand prince une amitié si commode et un commerce si doux, conservez le souvenir d’un héros dont la bonté avait égalé le courage.
Pour comprendre son originalité, rappelons-nous que cet homme de bien, attaché à tous ses devoirs jusqu’au scrupule ; que ce père si tendre et cet ami si dévoué reçut de la nature une âme ardente, une sensibilité inquiète, irritable, maladive et presque féminine, comme le prouvent ses vives épigrammes, ses lettres à Nicole, sa préface de Britannicus, et la fin de sa vie. […] Il n’a pas seulement reçu du ciel un génie merveilleux pour la satire, mais il a encore avec cela un jugement excellent, qui lui fait discerner ce qu’il faut louer et ce qu’il faut reprendre. […] Je veux croire que vous avez écrit fort vite les deux lettres que j’ai reçues de vous, car le caractère en paraît beaucoup négligé.
. — Choix des Pensées Le second des ornements que peut recevoir le discours consiste dans le Choix des Pensées. […] Étant devenu roi de France, quelques-uns de ses amis rengageaient à se venger des mauvais traitements qu’il avait reçus : « Ce n’est point au roi de France, disait-il, à venger les injures du duc d’Orléans. » La réponse de Porus à Alexandre est pleine de noblesse et de dignité. […] L’un, voyant croître ses moissons, bénit la mémoire de celui à qui il doit l’espérance de sa récolte ; l’autre, qui jouit en repos de l’héritage qu’il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l’a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre ; ici l’on offre le sacrifice adorable de Jésus-Christ pour l’âme de celui qui a sacrifié sa vie et son sang pour le bien public ; là, on lui dresse une pompe funèbre, où l’on s’attendait de lui dresser un triomphe ; chacun choisit l’endroit qui lui paraît le plus éclatant dans une si belle vie ; tous entreprennent son éloge ; et chacun s’interrompant lui-même par ses soupirs et par ses larmes, admire le passé, regrette le présent, et tremble pour l’avenir. […] Seigneur, qui éclaire les plus sombres replis de nos consciences, et qui voyez dans nos plus secrètes intentions ce qui n’est pas encore, comme ce qui est, recevez dans le sein de votre gloire cette âme qui bientôt n’eût été occupée que des pensées de votre éternité ; recevez ces désirs qui vous lui aviez vous-même inspirés.
Voiture 1598-1648 [Notice] Fils d’un fermier des vins qui fut échevin d’Amiens, protégé par son condisciple le comte d’Avaux, recherché des grands qu’il amusait en les flattant, devenu la merveille de l’hôtel de Rambouillet, maître de cérémonies chez Gaston d’Orléans, favori tour à tour de Richelieu et de Mazarin, interprète des ambassadeurs près de la reine, reçu à l’Académie française qui porta officiellement son deuil, Voiture fut un bel esprit, heureux et habile, dont le souvenir est inséparable de la société polie au milieu de laquelle s’épanouirent ses agréments. […] La France, que vous venez de mettre à couvert de tous les orages qu’elle craignoit, s’étonne qu’à l’entrée de votre vie, vous ayez fait une action dont César eût voulu couronner toutes les siennes, et qui redonne aux rois vos ancêtres autant de lustre que vous en avez reçu d’eux. […] Recevez les louanges qui vous sont dues, et souffrez que l’on rende à César ce qui appartient à César.
Encore qu’au jugement que je fais de moi-même je tâche toujours de pencher vers le côté de la défiance plutôt que vers celui de la présomption, et que regardant d’un œil de philosophe les diverses actions et entreprises de tous les hommes, il n’y en ait quasi aucune qui ne me semble vaine et inutile, je ne laisse pas de recevoir une extrême satisfaction du progrès que je pense avoir déjà fait en la recherche de la vérité, et de concevoir de telles espérances pour l’avenir, que si, entre les occupations des hommes, purement hommes, il y en a quelqu’une qui soit solidement bonne et importante, j’ose croire que c’est celle que j’ai choisie. […] Mais sitôt que j’eus achevé tout ce cours d’études au bout duquel on a coutume d’être reçu au rang des doctes, je changeai entièrement d’opinion ; car je me trouvais embarrassé de tant de doutes et d’erreurs, qu’il me semblait n’avoir fait autre profit, en tâchant de m’instruire, sinon que j’avais découvert de plus en plus mon ignorance. […] En sorte que le plus grand profit que j’en retirais était que, voyant plusieurs choses qui, bien qu’elles nous semblent fort extravagantes et ridicules, ne laissent pas d’être communément reçues et approuvées par d’autres grands peuples, j’apprenais à ne rien croire trop fermement de ce qui ne m’avait été persuadé que par l’exemple et par la coutume ; et ainsi je me délivrais peu à peu de beaucoup d’erreurs qui peuvent offusquer notre lumière naturelle et nous rendre moins capables d’entendre raison. […] Il faut lire la lettre qu’il écrivit à l’un de ses anciens professeurs en lui envoyant un de ses ouvrages : « Je juge bien que vous n’aurez pas retenu les noms de tous les disciples que vous aviez il y a vingt-trois ou vingt-quatre ans (la lettre est du 15 juin 1637, et Descartes avait quitté le collége en 1612), lorsque vous enseigniez la philosophie à la Flèche, et que je suis du nombre de ceux qui sont effacés de votre mémoire ; mais je n’ai pas cru pour cela devoir effacer de la mienne les obligations que je vous ai, ni n’ai pas perdu le désir de les reconnaître, bien que je n’aie aucune occasion de vous en rendre témoignage, sinon qu’ayant fait imprimer ces jours passés le volume que vous recevrez en cette lettre, je suis bien aise de vous l’offrir, comme un fruit qui vous appartient… » 2.
En passant par son imagination, elles ont reçu, pour ainsi dire, une nouvelle création, et ont pris la couleur de son style. […] Ils sont susceptibles de bonté ; car ne s’étant point fait de système à part, ils suivent les opinions reçues. […] Les passions sont, en général, des mouvements qui s’élèvent dans notre âme, et qui sont un effet des impressions qu’elle reçoit. […] L’Orateur y doit préparer l’esprit de ses auditeurs, à recevoir favorablement les choses qu’il va leur annoncer. […] Cette règle doit être observée, lorsque l’Orateur veut combattre un préjugé reçu, ou détruire une fausse opinion.
Votre lettre, Monsieur, est arrivée aussitôt que moi, et j’ai reçu avec plaisir les marques de votre amitié. […] Les blessés pensent à la perte qu’ils ont faite, et non aux blessures qu’ils ont reçues. […] L’un voyant croître ses moissons bénit la mémoire de celui à qui il doit l’espérance de sa récolte ; l’autre, qui jouit encore en repos de l’héritage qu’il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l’a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre.
Un philosophe sait recevoir comme il faut les choses, et je vais composer contre eux une satire du style de Juvénal, qui les déchirera de la belle façon. […] Il reçut tous les respects qu’on lui voulut rendre, et il se laissa traiter de roi. […] J’ai reçu ici votre lettre403 de Bussy. […] Jésus-Christ, que vous recevrez, vous en donnera la force, comme il vous en a déjà donné le désir. […] Il aimerait pourtant mieux avoir des grâces à faire, que d’en recevoir.
La liberté est une conquête funeste à qui n’est point digne de la recevoir. […] C’était la première idée qu’un Grec recevait en naissant et qu’il suçait pour ainsi dire avec le lait. […] Un cabinet peut recevoir avec grâce de petits ornements. […] … Oreste, reçois-moi ! […] Ton projet a reçu le souffle inspirateur.